Jeudi 20 janvier 2011 à 2:16

 Per me si va ne la città dolente,

Per me si va ne l’etterno dolore,

Per me si va tra la perduta gente.

Giustizia mosse il mio alto fattore ;

Fecemi la divina podestate,

La somma sapïenza e’l primo amore.

Dinanzi a me non fuor cose create

Se non etterne, e io etterno duro.

Lasciate ogne sperenza, voi ch’intrate.

 

Par moi on va dans la cité dolente,

Par moi on va dans l’éternelle douleur,

Par moi on va parmi la gent perdue.

Justice a mû mon sublime artisan,

Puissance divine m’a faite,

Et la haute sagesse et le premier amour.

Avant moi, rien n’a jamais été crée

Qui ne soit éternel, et moi je dure éternellement.

Vous qui entrez laissez toute espérance

 

Dante, La Divine Comédie, l’Enfer, chant III, 1-9

 

L’inscription de la porte de l’enfer

 

http://college-de-vevey.vd.ch/auteur/livres/connaissance/tomeVIII/rodin/porte-enfer.jpg

Dont on trouve ici la matérialisation pour Auguste Rodin

 

Qui s’avère avoir eu pour fan… Aleister Crowley.

 

Ça me transcende 

Vendredi 7 janvier 2011 à 1:33

 … du moins si on fait de ta tête une tsansa*. (C’est sensas)

Premier article de l’année officielle occidentale, et pour donner le ton, ça va être un truc bien gratiné en grand n’importe quoi, comme je sais si bien le faire (n’est-ce pas)

Avec la symbolique de renouveau si on veut en voir une, je songeais à changer un peu ce blog. Même à changer de blog. Pour rester sur cow, hein, mais juste changer de nom, garder quelques anciens articles, tout ça. Mais bon, autant nettoyer ici ce qui n’y a plus sa place… on verra.

 

Pour célébrer ce nouvel an de grâce (ou de disgrâce, c’est selon), je ne puis que recommander à tous de se mettre sous l’égide de la Gorgone.

Vous savez, Méduse, qu’on se demande toujours pour qui sont ces serpents qui siffle sur sa tête, tout ça. Ouais, je sais, encore dans la mythologie. Grecque. Voilà.

Comme quoi, on a beau fustiger quelque chose, on y revient toujours.

Qui aime bien châtie bien, n’est-ce pas.

 

Autant prévenir de suite, là je vais raconter brièvement sa vie à la Méduse, pour arriver à un raisonnement plus ou moins logique en connexion avec le deuxième paragraphe, alors ceux que ça n’intéresse pas feraient mieux d’aller se faire voir chez ceux responsables de son histoire. Ah oui, et comme cette année, j’ai décidé de me lancer des défis plus ou moins intelligents, comme annoncé dans un ancien article, celui-ci sera presque exclusivement illustré par des images issues de l’animé st seiya. J’avais prévenu. Comme ça vous verrez ce donnent mes recherches images aussi, quand je cherche des références sérieuses, sur quoi je tombe un peu.

 

Medusa, donc, était une très belle jeune femme, dont la chevelure en particulier était magnifique. Et comme toutes les belles jeunes femmes de la mythologie, ça ne pouvait que lui apporter des ennuis. Ce qui arriva, c’est que Poséidon s’intéressa de très près à sa personne. Ça va, il y a pire, comme parti, c’est quand même le frère de Hadès, mais toujours est-il qu’il l’emmena dans le temple d’Athéna pour y pratiquer des activités licencieuses, diront-nous.

Blasphème ! le sanctuaire de la Parthénos (vierge. D’où le Parthénon.) souillé ! par son grand ennemi !
http://images.ados.fr/bd-manga/photo/hd/7875309787/saint-saiya/athena-14824573b6.jpg

…ain elle est à peu près histo celle là !

[encart : oui, Poséidon et Athéna s’étaient disputés le patronage d’une cité, et avaient fait voter le peuple en les amadouant avec des dons. Source d’eau salée pour le dieu des mers, olivier pour Athéna. Après vote, il s’avéra que la déesse l’avait emporté, et la cité fut nommée Athènes. Evidemment ça n’a pas vraiment plu au dieu au trident. Parait-il que c’est le vote des femmes qui fit pencher la balance, ce qui donna une excellente excuse pour les en priver par la suite. Vie de meuf. C’est sûr que les Athéniens ont eu à s’en plaindre de ce vote)]

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magnifique fanart, mais je ne connais pas son auteur, dommage.

 

plutôt que de s’en prendre à son oncle, Athéna préféra punir Medusa. Si celle-ci, ainsi que le disent certaines versions, avait été la victime d’un viol,  ce serait parfaitement injuste.

Mais, quoi qu’il en soit, la belle Medusa fut transformée, ainsi que ses sœurs (tarif de groupe) en créatures monstrueuses, à la peau couverte d’écailles, aux yeux terribles, à la langue fourchue… les magnifiques cheveux de Medusa devinrent des serpents, et son regard pouvait changer en pierre ceux qui le croisait. Ben, merci du cadeau.

 

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Reclue avec ses soeurs, elle pensait enfin pouvoir être peinarde, loin de la concupiscence divine ou de sa colère, mais que nenni, c’est sans compter sur les héros, qui se font un devoir d’aller occire les personnes atteintes d’une malédiction même quand elles n’embêtent personne !

La, c’était Persée. Vous savez, j’ai déjà parlé par ici

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je ne ferais aucun commentaire sur sa tenue. par contre j'aimerais bien parler d'Argol.

 

Il était protégé par Hermès et Athéna, excusez du peu. Il avait le bouclier de bronze poli de la déesse, qui lui conseilla de regarder le reflet de Medusa et non elle directement. Hermès lui refila la lame, et Persée trancha la tête de Medusa. De son sang, la progéniture qu’elle avait eu de Poséidon jaillit :

Pégase, le cheval ailé

http://static.blogstorage.hi-pi.com/photos/lcdle.blog.jeuxvideo.com/images/gd/1153768440/Seiya-chevalier-de-bronze-de-Pegase.jpg

avec la constellation en cadeau

Et Chrysaor (épée dorée, que ça veut dire, parce qu’il né avec. non mais pourquoi pas, c'est pas le pire que nous aient pondu les Grecs)

http://www.animesaintseiya.com/chrysaorkrishna/chrysaor_krishna.jpg

 woh Krishna hai. Par contre on repassera pour l'épée

Le regard de Medusa était toujours aussi mortel, quand bien même cette dernière était morte. Les serpents de sa chevelure l’étaient-ils aussi ? j’aimerais bien savoir.

Bref, après que Persée eut réglé quelques conflits familiaux avec ladite tête, Athéna la recueillit et la plaça sur son égide (mais on la voit également souvent représentée en miniature sur son plastron). Pas comme une reconnaissance quelconque, hein, on sait qu’elle voulait sa peau, c’est bon. Non, parce qu’ ainsi, le pouvoir pétrifiant de cette tête coupée (ah, ça me rappelle un très vieil article. Look at thisl nan, je ne tente absolument pas de recycler mes articles, voyons) assurait une protection supplémentaire à la déesse.

Et c’est ainsi que la tête de la Gorgone devint apotropaïque.

Tintintin, ça y est, on a atteint l’apex de cet article. On respire un bon coups et on reprend.

 

Apotropaïque, un mot génial pour briller en société, ou s’en faire rejeter, c’est selon, qui veut bêtement dire que la tête de Medusa éloigne le mal de celui qui la porte, et conjure le mauvais sort. C’est comme les démons grimaçants de pas mal de civilisations (même si de prime abord je songe au Bès égyptien et à sa clique)

D’ailleurs les premières représentations de la Méduse étaient ainsi.

http://www.encyclopedie.bseditions.fr/image/article/vignette/GREANTSCUARCHA159.jpg

fronton du temple d’Artémis, Corfou, époque archaïque

Ainsi les femmes hellènes portèrent-elles la gorgoneion en pendentif, pour repousser le mal.

 

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Là il faut me croire mais cette dame dont le portrait (IIe siècle environ) provient de Er Rubayat dans le Fayoum porte le collier à gorgoneion type, soit un ras de cou avec chaîne se fermant au niveau du médaillon.
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un exemplaire exposé au Louvre, provenant d'Egypte à la fin de la période hellénistique


Je devrais porter la mienne plus souvent, tiens.

La gorgoneion est aussi un motif funéraire répandu (il fallait bien que ça arrive) toujours en raison de son caractère apotropaïque, mais aussi comme symbole de passage. Donc on est bon aussi, là.  Il faudrait que je revoie cet article, « Méduse et la mort », de Michel Fuchs. Je n’avais fait que le parcourir, mais ma foi j’aimerais approfondir la question.

 

DONC, vous comprenez pourquoi il est bon de vous mettre sous l’égide de la Gorgone cette année. Que chacun arbore donc ce chef protecteur et rende grâce à la sacrifiée.

 

Et parce qu’il ne faut pas déconner non plus, la vision de Böcklin.

 

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Rien de mieux pour entamer une année neuve que ce genre de vision.

 

Vale, et que les reptiles prophylactiques rampants dans l’écarlate d’un sourire figé vous susurrent des vérités transcendantales sous l’opale mort d’un portail sur l’ailleurs.

 

Ah, et d’après mon thé ayurvédique « the power of love is infinite ». Tout ce que j’ai à en dire c’est que ça me donne envie de chanter du Scorpions.

 

Mercredi 29 décembre 2010 à 0:39

 L’image du jour/ de la nuit/ whatever

 

Car toujours plus à l’ouest…

Les célébrations du solstice n’arrangent rien.

 

Linteau provenant de Yaxchtilan, entre 681 et 742 de notre ère. ancienne cité  Maya située sur le territoire actuel du Mexique, emprès le Guatemala, sur les bords du Rio Usumancinta. Rien que ça, ça fait hachement exotique, ça fait envie.
http://www.yorku.ca/kdenning/images/civilizations%20images/yaxchilan.jpg

Nous avons ici la représentation du roi Itzamnaaj B’alam, deuxième du nom et de la reine K’ab’al Xoc. si on traduit ça donne respectivement Bouclier Jaguar et Squale-Avec-Les Mains. Mais dès qu’on cherche la signification des noms, ça donne souvent des choses amusantes : genre Antoine, ça vient du grec anthema, et ça veut dire fleur. Top viril, n’est-ce pas ? Dans le même genre, Adrienne veut dire « homme » dans le sens de mâle, mais voilà le prénom déjà.

mais il faut dire que niveau signification des noms, les Mayas sont particulièrement balaises. Rien qu’à Yaxchilan on a un Lune-Crâne, des Yeux-Noués-Jaguar, un Yax-Bois-de-Cerf-Crâne, des choses comme ça.

Pour en revenir au linteau, c’est une scène d’autosacrifice, les nobles, comme les prêtres, ayant pour devoir de faire couler abondamment leur sang, qui, étant précieux de par leur statut, est plaisant aux dieux. Et en plus ça peut donner des hallucinations, alors que demande le peuple, à part du pain et des jeux ?

 

http://www.latinamericanstudies.org/maya/lady-xoc.jpg

Voilà, après on peut voir des types sortant de la gueule d’un dragon. C’est de la balle (d’ulama )

 

Bon, tout ça pour dire que ces civilisations méritent bien leur dénomination de maso-américaines, que je suis sans doute seule à leur donner -le temps que mes confrères étudiants en civilisations précolombiennes (je déteste le terme précolombien, c’est comme si on refusait à ces civilisations une existence propre avant que ces gibiers de potence d’européens n’arrivent. Pourquoi toujours se référer à l’Occident ? je m’insurge. C’est violent, je sais) me perforent à coups de flèches avant de  m’écorcher délicatement et de faire porter ma peau à leur prof.

Ah, Xipe Totec, Notre Seigneur l’Ecorché.
http://www.thecityreview.com/aztec14.jpg

Y’a pas de myth cloth à ce nom, par contre, de façon on ne peut plus étonnante, y’a un groupe de metal qui s’appelle comme ça. Pourquoi aucun ne s’appelle Xochipilli, « le prince des fleurs » ?

 

Ça me donne envie de me remater Apocalypto, qui est un film que j’apprécie beaucoup, ce qui me vaudrait sûrement encore un traitement sacrificiel spécial de la part de mes confrères susmentionnés. Genre c’est comme si eux ils me disaient que Clash of the Titans ou Agora c’est très réaliste, je suppose. (d’ailleurs je ne les ai toujours pas vu. Ah)

 

Ecoutez moi cette ost déjà. (c’est celle d’Apocalypto, au fait. Mais j’aime beaucoup celle de 300 aussi)

 

http://www.prisonplanet.com/images/december2006/101206apoc1.jpg

Aller, tout le monde au concert d' Iron Maiden !

 

Après, on peut apprécier sans que ce soit fondamentalement histo, hein. J’adore 300, par exemple. Hérésie. Non mais attend, Xerxès, le Roi des rois, totalement imberbe et seulement vêtu d’un slip doré et de piercings de surface, je veux dire, c’est… ça force l’admiration, voilà. Non mais j’essaie de m’imaginer ça dans l’apadana, rien que ça c’est un grand moment.

 

http://www.hollywoodnoise.com/image.php?productid=16266

…ain j’ai réussi à caser cette affiche quand même.

 

http://theanimationacademy.com/an/xerxes01a.jpg

Ça c’est le Xerxès histo vu par les siens, pour comparaison... Et ouais.

 

 

Et c’est tout.

ah non, c'est pas tout: tant qu'on en parle, (des civilisations méso-américaines, s'entend) j'ai été déçue par l'expo "l'or des Incas". je veux dire, les objets étaient magnifiques, mais on s'y perdait un peu. un coups c'est Inca, l'autre c'est mochica, et on passe de l'un à l'autre sans qu'il y ait vraiment d'explications. la muséographie n'était pas terrible, mais bon, je suppose que vu que la plupart des objets étaient en métal (...ain j'ai tellement pas l'habitude de l'écrire avec un accent) précieux, ça demande une organisation particulière. ce qui m'a surtout gêné c'est qu'il y avait des gens, mais dans un musée, on ne peut pas vraiment faire autrement. J'aurais sans doute beaucoup plus apprécié si il n'y avait pas eu tout ces vieux cons râleurs collés devant les vitrines pendant 500 ans comme si leur seul but dans la vie était d'empêcher les autres de regarder à leur tour. et qui te gueulent dessus quand tu suggères une solution pour que tout le monde puisse voir. Ce qui m'a déridé, c'est que sous chaque objet, il y a le matériau dans lequel il a été exécuté. truc normal. et sous la momie (le clou de la visite) il y avait "matière organique". si si, j'ai trouvé ça très drôle, des fois que tu saches pas de quoi est composée une momie et que tu veuilles en faire une chez toi, voilà, t'as plus qu'à te procurer de la matière organique. ahah.

bon, cette fois c'est vraiment tout

 

Vendredi 17 décembre 2010 à 2:43

 C’est ce que me dit mon thé ayurvédique. Oui, je bois du thé ayurvédique et il me cause. Grâce à lui j’ouvre mes chakras et je chante ohm toute la journée.

Ou pas.

décembre. Comme son nom ne l’indique pas, le douzième mois de l’année (étymologiquement, c’est le dixième). La mort de l’année. Aller, une cinquième mort symbolique, on n’est plus à ça près. Le froid qui rigidifie le corps comme un cadavre et la neige qui donne envie de se tailler les veines dessus. (état normal de la monomaniaque). Bon, il n’y a plus de neige, là c’est vraiment déprimant. (où on se  taille les veines maintenant ?)

le mois où chacun s’apprête plus ou moins de bonne grâce à célébrer –ou à subir- les festivités de la fin de l’année, résidus d’une très ancienne fête païenne dédiée au solstice. On est toujours des païens, les enfants. Célébrons la naissance de Sol Invictus.

Donc le 22 décembre, tout le monde au pagan metal, heathen.

Un temps parfait pour rester sous la couette avec un thé bien chaud à se mater le chapitre Asgard ou à réviser sa mythologie, ou à relire At the mountains of madness. Un temps parfait pour crever, aussi. Je sais que j’ai un sujet sur les enfers à livrer, mais là je suis en pleine visite. Et j’ai dit que ça serait quand j’aurais vu le chapitre Hadès alors on n’y est pas encore.

 

(non ,mais, deux secondes, comment vous voulez que je passe au travers de st Seiya quand chaque fois que je fais une recherche image sur la mythologie je tombe sur un chevalier du zodiaque ? hein ?? toutes les illus de mes articles pourraient être faites avec, sans déconner, d’ailleurs je testerai un jour, ça pourrait être fendard.)

 

En plus de mon obsession pour les dieux des enfers et, en ce moment, d’Hypnos et de Thanatos, (vas-y tape ça dans gogole tu vas voir sur quoi tu tombes) il y a aussi une fascination certaine pour la figure dionysiaque et ce qui y est rattaché. Notamment, en ce moment, l’histoire d’Ariane

 

Ariadnè, fille de Minos, souverain de Crète (et accessoirement ensuite juge aux Enfers, encore une figure de la mythologie qui me botte, surtout quand on voit la dégaine des crétois. Ici, vue d'Egypte. ah, Keftiou.
http://www.egiptoantiguo.org/foro/attc_foro/keftiu_148.jpg(et accessoirement, encore une recherche image qui aboutit à mater de la myth cloth) (je résisterai, je préfère celle de Thanatos, d’abord)

 

Minos, donc, qui exigeait un tribut des Athéniens (O andres athenaioi) qui étaient sous leur joug : chaque année (ou tous les 7 ans, ou aux calendes grecques, suivant les versions), ils devaient sacrifier 14 jeunes gens pour nourrir le Minotaure, monstre mi homme-mi taureau né des mœurs détraquées de l’épouse de Minos qui avait une… affection très marquée pour un taureau (je crois que c’est celui de la constellation du même nom). Rien que de très normal, dans la mythologie grecque.

Or, parmi ces jeunes gens était Thésée, fils du roi d’Athènes, qui s’était joint volontairement au groupe sacrificiel pour mettre fin aux exactions de Minos. C’était un héros, il est donc fréquemment représenté à poil. (cf. article des tyrannochtones sur les conventions de la représentation du héros grec) 
http://www.theoi.com/image/T34.8Minotauros.jpg

il n’est pas à poil mais ce n’est pas loin. On remarque surtout que sa coupe semble droit sortie des 80’s

Mais gageons que ce n‘est pas pour cela qu’Ariadnè tomba amoureuse de lui, et voulu lui éviter une mort atroce. Plongés dans le labyrinthe où créchait le Minotaure, Thésée parvint à s’en sortir grâce au fil confié par Ariane lui permettant de ne pas se perdre, ainsi qu’à l’épée qui lui servit à occire l’hybride, qui était tout de même le demi-frère de la donzelle.

http://lostsoulslair.cowblog.fr/images/MoreauAtheniensliberesduMinotauredansleLabyrinthe.jpg

une toile de Gustave Moreau représentant Thésée et ses potes dans le labyrinthe s’est glissé dans l’article, saura-tu la retrouver ?

 

 http://www.readthehook.com/art/wp-content/uploads/2010/10/ariadne.jpg

Ariadne and Theseus. John Raphael Smith, 1788

Ce trait m’a fortement rappelé celui de Füssli, et il semblerait qu’il y ait effectivement influence. On ne me la fait pas à moi, non mais.

Ariadnè abandonna tout pour le jeune homme : famille, amis, patrie, elle s’enfuit avec Thésée qui lui fit de nombreuses et merveilleuses promesses, lui dessinant un avenir radieux dans lequel ils seraient tous deux.

Et là c’est le drame. S’arrêtant à Naxos (Dia) pour la nuit, Ariane s’endort, du sommeil serein de ceux qui aiment et ont confiance. Sans doute Thésée lui a t’il encore glissé à l’oreille avant qu’elle s’endorme de douces paroles. Trompeuses et vides de sens, puisqu’il rassemble alors tout son courage pour… l’abandonner. Et faire route seul pour Athènes.

Scène souvent dépeinte dès l’Antiquité, et plus encore depuis. Sur les cratères et autres céramiques d’époque classique, Ariadnè est souvent représentée tournée vers le spectateur, le visage de face, ce qui symbolise une isolation, la convention de représentation étant le profil.

http://www.theoi.com/image/N13.3Hypnos.jpg

 musée de tarente, poil à la tarentule.

Comme elle a l’air confiante et heureuse ! un petit Hypnos accroupi sur son front indique qu’elle est plongée dans un profond sommeil. Ergo, si vous avez mal à la tête en vous réveillant, c’est que Hypnos a besoin d’un petit régime.

 

http://www.theoi.com/image/N13.4Hypnos.jpg

classique tardif, conservé à Boston

 

Là, toujours Hypnos, plus grand, verse l’eau du Léthé sur son front. Le Léthé, qui provoque l’oubli, et que boivent les morts sur le point de se réincarner afin de tirer un trait sur leurs vies passées. Ce qui montre bien les liens qu’Hypnos entretient avec son frère Thanatos

Oui, bon, là Thésée est de face aussi, il faut toujours que les héros se fassent remarquer.

 

Athéna est présente sur les deux scènes. C’est elle qui aurait commandé à Thésée de partir sans délai, selon certaines versions ,qui n’en donnent pas d’explication. Pourquoi aurait-elle poussé à l’abandon de la jeune fille ? m’est avis qu’elle ne voulait pas d’une crétoise sur le trône d’Athènes. En fait, c’était surtout pour ne pas trop entacher Thésée d’une action plus que déshonorante. Toujours est-il qu’il ne se fit pas prier pour commettre son parjure, puisque c’est bien connu, une fille amoureuse, c’est très encombrant, surtout pour un jeune homme. Oulà, et puis là c’est un Grec, en plus. Non, ce n’est pas un cliché. Et puis peut-être qu’elle était chiante Ariane, hein, on ne sait pas, peut-être elle avait des tares physiques et mentales. Ou alors juste c’était une fille quoi.

Une autre version cherchant à excuser notre zéro dit qu’il était dans le bateau avec tout son équipage, mais bizarrement pas avec Ariane endormie sur la berge, qu’il ne voulait pas l’abandonner, mais que, oh, tiens, le vent s’est soudain levé et le navire est parti tout seul, dis ! pas moyen de l’arrêter ce bougre de chair à bûcher ! et pis vlà ti pas qu’en rev’nant, (car des versions disent genre que Thésée serait revenu…) cette traînée était d’jà plus là, partie fricoter avec on n’sait qui. Toutes des salopes.

 

Donc, le navire parti, Ariane au matin ne peut que constater qu’elle est livrée à elle-même. Elle qui s’était entièrement abandonnée à son amant, qui lui avait tout sacrifié, elle se retrouve abandonnée sur une île (autant dire une prison) et… non, même pas sacrifiée, simplement jetée là comme un déchet quelconque et inutile, comme un objet encombrant, sans valeur et ne méritant aucune considération. Niveau insulte, c’est balaise.

 

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« hey, t’as vu, ton mec se barre sans toi ! non mais t’as vu, hein ? » fresque de Pompeï, Ier siècle, musée de Naples

 

Bien sûr, il y a de quoi avoir la rage, et les lamentations d’Ariane sont très bien rapportées par Catulle  (que je confond toujours avec Salluste, sans raison, puisqu’ils n’ont absolument rien à voir l’un avec l’autre, et dont je ne peux me souvenir qu’en rapprochant son nom de fistule. Charmant) auteur du Ier siècle avant notre ère, dans son  poème XLIV, noces de Thétis et de Pélée.

 

«  On y voit Ariane, le coeur gros des fureurs d'un amour indomptable, qui, des rivages bruyants de Naxos, regarde s'éloigner les rapides vaisseaux de Thésée. Elle les voit ; mais à peine échappée aux trompeuses douceurs du sommeil, et seule, abandonnée sur une plage déserte, l'infortunée ne peut en croire ses yeux. Cependant son ingrat amant fend les flots à force de rames ; il fuit, et les vents emportent ses vaines promesses. Les yeux baignés de larmes, mais immobile, comme la statue de marbre d'une Bacchante, elle voit le parjure, elle le voit ; et son esprit incertain flotte au gré de mille sentiments opposés. Plus de réseau qui captive les tresses de ses blonds cheveux ; plus de voile qui couvre son sein ; plus d'écharpe qui retienne sa gorge haletante. Elle s'est dépouillée de tous ses ornements, ils sont tombés à ses pieds ; et les flots de la mer se jouent de ces vaines parures. Et que lui font et son réseau d'or et ses vêtements qui flottent au gré des ondes ; dans son délire, c'est Thésée qui remplit toute son âme ; Thésée qui absorbe toutes ses pensées ; Thésée qu'appellent tous ses voeux.

(…)Souvent, dit-on, son ardente fureur s'exhala en cris aigus, échappés du fond de son âme : tantôt, inconsolable, elle gravit les monts les plus escarpés et promène au loin ses regards sur l'immensité des mers ; tantôt, enlevant ses riches brodequins, elle lutte, les jambes nues, contre les vagues frémissantes. Telles furent les dernières paroles qui s'échappèrent de ses lèvres glacées à travers les sanglots qui soulevaient son sein baigné de larmes :

«Ainsi donc, perfide Thésée, après m'avoir enlevée du palais de mon père, tu m'abandonnes sur cette plage déserte ? Ainsi donc, au mépris de la Divinité, tu t'éloignes oubliant tous tes serments, tu retournes dans ta patrie, chargé du poids d'un parjure ? Rien n'a donc pu te détourner de ce cruel dessein ? Barbare ! nulle pitié n'a donc pu toucher ton coeur impitoyable ! Sont-ce là les promesses que ta bouche m'avait faites, l'espoir dont tu berçais ta malheureuse amante, quand tu m'entretenais de nos joyeuses noces, de cet hymen objet de tous mes voeux ? frivoles promesses, vain espoir qu'ont emportés les vents ! Quelle femme désormais pourra croire aux promesses d'un amant, pourra compter sur la fidélité de sa parole ? sexe trompeur ! Quand ils sont embrasés des feux du désir, serments, promesses, rien ne leur coûte, rien ne les arrête ; mais, leur passion une fois satisfaite, ils oublient tout, et le parjure même n'est qu'un jeu pour eux. »

Ainsi Ariadne goûtait-elle aux joies de la lâcheté humaine, encore plus insupportable lorsqu’elle s’en prend à ce qu’il y a de plus sacré pour une femme (nan je ne parle pas d’argent). Si elles étaient moins niaises aussi. Certaines versions disent qu’elle est morte de chagrin, ou bien qu’elle s’est faite achever par Artémis (parce que les lamentations ça devient saoulant à un moment) mais le mythe le plus répandu veut que Dionysos ait pointé le bout de ses charmantes bouclettes dans le coin.
http://www.mediterranees.net/civilisation/religions/dionysos/images/dionysos.jpg
ceint de lierre, son végétal fétiche, expansif et exubérant, qui selon Sauron (l’historien pas le seigneur du Mordor) pourrait symboliser Marc Antoine sur l’Ara Pacis, en opposition à la sage feuille d’acanthe apollonienne d’Auguste. Marc Antoine se présentait comme Neos Dionysos, soit le Nouveau Dionysos, excusez du peu. Ahah, pour le coups, il se croyait vraiment sorti de la cuisse de Jupiter \o/ *fière d’avoir casé une blague d’historien foireuse*
Et il y avait grave opposition entre Apollon et Dionysos, malgré des similitudes troublantes (notamment au niveau bouclettes. Non, sincèrement, arborer une capillarité étendue était leur apanage. Pas exclusif, n’est-ce pas, mais une convention, comme la nudité héroique. Ouais, et divine)
 
 
Dionysos, Liber, Bacchus, dieu des mystères, connu sous bien d’autres noms encore.
 Son culte a été introduit tardivement, comme indiqué dans les mythes eux-mêmes et tel que le rapporte Ovide, ce qui indique à mon sens un syncrétisme incluant une influence étrangère. D’ailleurs, lorsque Dionysos débarque sur Dia/Naxos, il revient tout juste de l’Inde exotique dont il rapporte les mystères. (il m’évoque Krishna comme ça, non ?)
http://www.buddhachannel.tv/portail/local/cache-vignettes/L300xH328/Krishna-b54c1.jpg
 
(cherchez pas, j’avais juste envie de mettre une illu de Krishna. N'empêche qu'ils jouent de la flûte tous les deux.Tiens, une myth cloth qui traîne, étonnant)
 
Tout enveloppé des parfums de l’Orient, en triomphe sur son char d’or où sont attelées des panthères (qu’il prend pour monture à l’occasion), dans toute sa majesté, lui, le dieu des ivresses et des passions, de l’exubérance, de l’éternelle jeunesse, des secrètes initiations, le voici devant Ariadnè éplorée, devant Ariadnè morte. (de là à dire qu’il est nécrophile… ouuf ça faisait au moins deux articles que je n’avais pas écrit ce mot, ça devenait intenable)
http://www.bacchos.org/diopanth1.jpg
 
Et lui, dieu de la régénérescence, il lui rend la vie qui avait déserté son cœur immolé. Il fait même plus que lui rendre sa dignité humaine, car elle était déshumanisée, ravalée au rang d’objet, même pas d’animal, et c’est ce que montre bien le passage de Catulle indiquant qu’elle a laissé choir ses vêtements et ses parures. Ce qui faisait d’elle un être humain, doué de vie et de sentiments, reconnu comme tel, ayant été bafoué et renié avec sa personne. Et bien là, dépouillée de son essence humaine, elle acquière une essence divine.
En effet, Ariadnè portrait encore une couronne, symbole de vaine gloire mondaine, que Dionysos transforma en constellation, Corona Boeralis, la couronne boréale.(et qui dit constellation dit myth cloth, c’est bien connu) Je veux pas dire, mais ça a quand même pas mal de gueule les démonstrations d’amour d’un dieu.
Un dieu ne promet rien, il agit. Dionysos ne promit pas son amour, il le donna.
 
Et on en profite pour illustrer avec une œuvre de Delacroix <3
http://www.reproarte.com/files/images/D/delacroix_eugene/0306-0287_bacchus_und_ariadne.jpg
Bacchus revenant des Indes rencontre Ariane abandonnée ou L'Automne 
1856-1863 
 
Ariadnè est représentée comme étant encore sous le coups mortel du coeur assassiné, les jambes raides, le corps mort, la tête baissée, toujours plongée dans les brumes des espoirs déçus et de la confiance trahie. L’horizon derrière elle est vide, et c’est là-dessus qu’elle se concentre. Elle ne voit pas qui lui tend la main, elle ne voit pas la splendeur de la divinité, mais elle opère déjà un mouvement ascensionnel de renaissance. Les mains croisées, en communion, me rappellent –sans obsession aucune de ma part pour le sujet, bien sûr- celles qui sont au centre de la Barque de Dante. Mais ici, c’est le regard de Dionysos sur Ariadnè qui est au centre du tableau. Du moins dans la diagonale qui part du haut à gauche. L’union de ses mains annonce celle des deux personnages que confirme le putto brandissant allègrement une guirlande de pure tradition antique.
Dionysos, dieu de renaissance, de la régénération, fait revivre le corps et le cœur morts d’Ariadnè, il en fait sa déesse. On peut dire qu’elle n’a rien perdu au change…
En tant que divinité, elle est assimilée, telle une nouvelle Perséphone, à la régénérescence, de la vigne, cette fois, au vu des attributions de Dionysos.
Le titre d’automne n’a rien à voir avec le sujet, Delacroix avait été commissionné pour faire un tableau avec un thème antique pour chaque saison, sans qu’il y ait forcément un rapport. Si je devais donner une saison à ce tableau, je dirais qu’il s’agit plutôt du printemps, ou de la fin de l’hiver. La terre morte et gelée contient en elle les germes de sa régénérescence qui s’opère au printemps, et la renaissance est justement le thème de cette toile, à mon sens.
 
L’Antiquité livre de belles scènes montrant les deux éternels amants, dont l’histoire, étant heureuse, n’est pas intéressante à raconter.
 
 
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cratère fin époque classique, musée de Tolède. Il a encore torché tout le monde au concours de boisson
 
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coupe de Nola, fin classique. Là, il en a abusé et il se retrouve avec la lyre apollinienne à carapace de tortue. wtf?
 
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cratère attique à figure rouge, classique, musée de Naples
 
 
Quant à Thésée, il avait par ailleurs d’autres qualités qui en ont fait un héros apprécié des athéniens, qui méprisaient naturellement les femmes. (bien sûr, il n’y avait pas qu’eux, hein, mais Pandore ou la bonne excuse pour accuser les femmes de tous les maux, c’était grec quand même) Garder Ariane avec lui aurait sans doute évité bien des déconvenues, mais mieux vaut être avec un dieu quand on en a l’occasion, hein. Ses hauts faits d’armes ne l’ont pas empêché d’être assez stupide pour accepter de suivre un ami chez Hadès pour tenter d’enlever… Perséphone. Il a pu constater le sens de l’hospitalité du dieu des Enfers, soyez-en sûr. Pour comble de parjure, il se maria à la sœur d’Ariane, Phèdre, perverse manipulatrice, qui lui valut beaucoup d’ennuis. Hyppolite, vous savez.
 
Nous avons différents niveaux de lecture derrière ce mythe.
 
Lecture historique :
Suprématie de la Crète sur Athènes symbolisé par le tribut des athéniens
Allégorie des palais crétois transposés en labyrinthe (faut voir le bordel)
Culte taurique minoen
Affirmation du rôle social de la femme à travers le filage, du rôle social de l’homme à travers la guerre.
Influence orientale du culte dionysiaque
Propagation du culte d’Ariane depuis les îles grecques
 
http://faculty.colostate-pueblo.edu/beatrice.spade/history%20101/minoan/minoanbull.jpg
cette fresque minoenne n’est absolument pas extrêmement connue
 
Au niveau interprétation symbolique capillotracté on pourrait y voir :
Ariane comme initiatrice : par son aide Thésée retrouve la lumière après un cheminement dans son labyrinthe intérieur où il doit affronter ses propres démons, personnifiés par le Minotaure. Elle lui a donné les armes pour vaincre.
Puis Ariane comme initiée : Thésée l’initie à l’amour puis l’abandonne. Le véritable initiateur aux mystères arrive ensuite : Dionysos. C’est lui qui sort Ariane de son propre labyrinthe.
On peut considérer que l’initiation à l’amour, quoique cruelle puisque se soldant par un avilissant abandon, est un mal pour un bien. Je ne vois pas Dionysos comme l’époux, le mâle dont le soutien est indispensable à Ariane pour vivre, puisque l’expérience a tendu à démontrer la lâcheté masculine et le fait que la femme peut bien s’en passer. Il est plutôt le moteur, divin, qui permet une régénérescence, une renaissance, s’extrayant du bassement humain, pour chercher au-delà, une félicité qui ne doit rien aux mortels, et surtout pas aux hommes. Une façon de redresser la tête et de vivre pour soi-même enfin, et non pas dévouée à un indifférent. Vivre dans l’exubérance, l’ivresse des sens et la passion libérée, pour soi.
Non parce que si vous attendez un dieu grec, vous pouvez attendre longtemps, surtout un Dionysos, qui fait figure d’exception dans la fidélité, la plupart des autres immortels étant encore plus infâmes niveau lâcheté et mœurs dépravées que les mortels. Ah, mais lui, c’est un demi-dieu. Raconter sa naissance sera une excellente excuse pour caser une toile de Moreau <3
Autrement, on peut y voir une apothéose, une épiphanie, qui pourrait signifier qu’elle est vraiment morte physiquement, et que l’apparition de Dionysos soit le symbole de l’espoir d’une renaissance divine dans l’autre monde. J’avais déjà évoqué dans un précédent article l’association de Dionysos à Osiris, dans ce sens.
Si on veut pécher du côté de l’hindouisme, (zut quoi, fallait pas me dire qu’il est allé en Inde ) Dionysos pourrait être le signe qu’elle prend conscience, à travers l’amour, de son pouvoir, la révélation qu’elle est l’énergie, la shakti, principe féminin dynamique, qui permet au monde d’exister, d’être et de devenir. En gros
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fresque romaine du ier siècle, Getty museum qui montre qu’Ariane a tout compris à la vie. Sex, drug and rock & roll, ou vinasse, transe et déhanchement bacchique
 
Lecture athée :
Si on enlève les dieux, on a une fille qui du jour au lendemain s’est fait abandonner par celui qu’elle aimait, sans explication. Une histoire vieille comme le monde.
 
Morale de l’histoire :
L’amour divin prévaut sur l’amour humain. Aller, on se fait nonne.
La vinasse, y’a que ça de vrai.
 
Dans une transposition contemporaine du mythe, je verrais bien Ariane se faire abandonner sur une aire d’autoroute par son petit copain, pour se faire récupérer par le leader de son groupe favori. Hell, yeah.
Ouais, parfaitement, un truc qui n’arrive jamais dans la réalité. Dans la réalité, les leaders de groupes favoris se mutilent le crâne. Triste monde.
 
 
un site avec une iconographie extrêmement complète sur le thème, où l’on s’aperçoit qu’il a été prétexte à peindre de la jeunette dévêtue.
 
Ah, et en ce moment, il y a des représentations de Ariadne auf Naxos à l’opéra Garnier. Ce n’était même pas calculé. Non mais l’affiche c’est du Klimt quoi. J’aimerais bien y assister, mais sans aller .
***
 
Une haute pyramide, dont le sommet est invisible car caché dans la lumière aveuglante du soleil triomphant. Un monument impressionnant, mais on raconte que bien des merveilles se trouvent à son sommet. Une personne aimable s’en vient, les yeux souriants, prend la main, et invite à monter les degrés. Ce n’est pas évident, mais ce sourire, ce regard et ces paroles aimantes font surmonter l’impossible. Le voyage est beau et très plaisant. Serait-on au sommet de la pyramide ? non, juste à un pallier, la vue est déjà magnifique, mais a l’air plus sublime encore au dessus. De sombres augures voilent brièvement le ciel, mais quelques mots d’amour rassurent, et l’on a hâte de poursuivre la progression, de donner davantage.
Une pierre de sacrifice, un couteau d’obsidienne, une cardiectomie sauvage, et le corps poussé du pied qui se retrouve à dévaler les marches de façon grotesque. Tout cela en une seconde à peine. Visions du ciel et de l’enfer à toute vitesse, la pierre qui tranche la chair, les cheveux qui étranglent, le corps vide et mort sur lequel on n’a plus aucune prise. En bas, l’immobilité enfin, les yeux écarquillés sur le ciel immense et vide, qui n’a aucune explication à donner. Tout est ombre. Une chose molle dévale à son tour l’escalier et percute tendrement le visage en s’évidant un peu partout de sa substance. Un organe encore chaud, encore palpitant, maculé de sang et de poussière, fendu de part en part. une chose qui était un cœur offert. On ne le brûlera pas sur le quauhxicalli, il ne sert à rien, la victime n’avait pas assez de valeur, elle n’a pas fait la guerre fleurie. Un sacrifice pour rien.
Mais surtout, plein de bonheur.
Personne n’est jamais revenu de chez le seigneur de Mictlan pour dire s’il y en avait…
 
Et une seule interrogation.
Mais WHAT THE FUCK ???
 
***
Bon, et pour récompenser les rares lecteurs qui n’ont du attendre que cela depuis le début, une illu de st Seiya, parce que j’en ai vu passer en rédigeant cet article.
Bon, on est encore au mois du Sagittaire, mais je ne suis pas fan d’Aiolos (mon dieu, un prénom vraiment grec qui veut dire quelque chose. Pour vous prouver qu’on peut parler culturel à partir des chevaliers du zodiaque, apprenez qu’aiolos signifie « mobile, agile, rusé » (toujours pratique quand on tire à l’arc) et que c’est la version originale du nom du dieu Eole. Aiola, (le frère Aiolos, plus connu en France sous celui de Ayor, comme quoi ils se sont vraiment cassé le fondement pour trouver les noms ) c’est la même chose, mais… au féminin. Ayor est donc un travesti ou un transsexuel, ou un hermaphrodite, ajoute ta suggestion)
alors on va mettre le chevalier du Capricorne. Pas que j’en sois particulièrement fan non plus, mais j’aime bien me payer sa tête. Et puis Mars dans le Capricorne.
http://lostsoulslair.cowblog.fr/images/Shuralindexaussitantquafaire.jpg
Shura, donc. D’après vous il:
  •  invite à danser une gavotte (il a bien le droit d’être celtibère si ça lui chante)
  •  a une attaque spéciale consistant à frapper son adversaire uniquement avec ses auriculaires
  • est une précieuse
  • a un modelé capillaire désastreux
  • a une attaque spéciale consistant à danser la gavotte et a asséner des coups à son adversaire avec ses auriculaires sous la menace d’airs précieux et d’une coupe de cheveux affligeante
 
image piquée ici, dans l’article de la Désencyclopédie consacrée à ce monument de la culture contemporaine, poil à la naine. 
 
Si vous voulez m’achever, faites vous (/moi) plaisir. Hypnos me tient. Son frère est à ses côtés.
 
Vale
 

Samedi 20 novembre 2010 à 23:33

 ‛Ύπνος ἀδελφός ἐστί Θάνατου

http://www.jwwaterhouse.com/paintings/images/waterhouse_sleep_and_his_half_brother_death.jpg

J. W. Waterhouse, Sleep and his half brother Death, 1874 

Le Sommeil est le frère de la Mort


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