Dimanche 8 novembre 2009 à 3:04


La fête de Diwali a pris fin, alors qu’une fête païenne occidentale s’en est venue et allée dans des chuchotements de brume. Ca ne veut rien dire, on est d’accord. Ca ne veut pas dire que je vais faire un topo sur Samhain, ni sur la réutilisation des cultes païens par le christianisme, ni de la réutilisation mercantile de vieilles fêtes païennes. En fait, cette fête qui à l’origine, si je ne m’abuse, célébrait l’abolition des frontières entre le monde des vivants et des morts est une excuse pour introduire un sujet où ce mélange est un fait permanent. Ah, ce fut pauvrement mené, je le conçois. En gros ça veut dire « han vas-y c’est trop la période pour parler d’un truc gore ».
C’était le bon moment pour mettre un autre habillage à l’honneur dans ce petit musée des horreurs. Enjoy and pray to great Cthulhu.
 
En fait, je voulais traiter d’un jeu vidéo. Ben oui, pourquoi pas ? et puis je ne serais pas vraiment une asociale finie si je ne m’adonnais pas à ce vice de temps à autre. Vous l’aurez constaté si vous avez déjà regardé mes différents habillages, j’aime les grandes sagas épiques, qui m’ont permis de faire beaucoup de progrès en anglais. Si, si, mettez vos jeux en anglais s’ils ne le sont déjà. Ainsi Castlevania m’a ouvert au merveilleux vocabulaire du vampirisme, masochisme, obscurantisme et autre choses qui riment avec, quand Zelda m’a inculqué tout l’attirail et univers du parfait chevalier anglophone.
Merveilleux.
 
Tout ça pour parler d’une petite merveille qui se nomme Eternal Darkness, Sanity’s requiem. Ah, le titre vous situe bien le truc déjà ! Cet opus est sorti sur la Game Cube –exclusivement- en 2002, par les bons soins de Silicon Knights qui a servi un boulot extraordinaire.
La trame de l’histoire en elle-même est on ne peut plus basique : le Mal veut envahir la Terre, seuls quelques élus peuvent lui barrer la route.
Sauf que là, mes amis, ce qui change tout, c’est que Mal prend la forme d’un délice, heu délire cosmique lovecraftien.
Mais allons doucement. L’histoire débute en l’an de disgrâce 2 000, avec une jeune femme (Alex Roivas, ou Celle-qui-combattait-le-Mal-en-Débardeur) bien décidée à élucider le meurtre aussi horrible que mystérieux de son grand-père, sa seule famille, qui vivait reclus dans le vieux manoir familial de Rhode Island. Au cours de son investigation, elle découvre un ouvrage bien étrange rapportant des histoires sordides prouvant la présence d’un mal aussi vieux que le monde, voire plus…
Car oui, ce sont rien moins que de redoutables et repoussants Anciens aux formes répugnantes (et non-euclidiennes, ça il fallait que je le case même si ce n’est pas approprié) qui veulent reprendre leur ascendant sur la Terre où ils régnèrent jadis en maîtres ! Ils doivent attendre que les étoiles retrouvent un bon alignement, et aussi que leurs fidèles serviteurs oeuvrent dans l’ombre pour eux.
 
Ce qui nous amène aux personnages
C’est un des points fort : vous allez devoir amener 12 différents personnages à leurs destins respectifs (en pouvant culpabiliser de ce qu’ils vont subir MUHAHAHAHA), cette diversité est très appréciable, car autant de personnages, autant d’histoires, de quêtes différentes.
D’ailleurs, le maître du culte des Anciens, ai-je envie de dire, n’est autre que le premier personnage que vous incarnez. Et c’est mon chouchou (étrangement) un certain Pius Augustus. On ne reviendra pas sur l’improbabilité d’un tel nom chez un officier romain du Ier siècle avant notre ère, parce que si on commence à pointer du doigt toutes les invraisemblances historiques, on peut fermer boutique. (en fait on a qu’à considérer que c’est son nom de pontifex maximus et que le précédent ne valait pas la peine d’être perpétué) On notera donc juste que sa nouvelle dévotion le rend très classe. C’est lui, là, dessous. <3
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Première originalité, c’est lui le bâtard de service. C’est avec lui que tout commence. Ses pérégrinations dans un étrange temple perdu au fin fond de la Perse l’amène devant d’étranges artéfacts, essences maudites de créatures d’outre-espace. A vous de choisir qui sera son dieu… et l’ennemi de l’humanité. Trois dieux différents, ça fait trois histoires différentes. Du moins… légèrement. Mais du coups si on veut finir la quête à 100% (ou voir toutes les cinématiques, surtout que se sont des scènes avec Pius qui diffèrent !) il faut faire 3 parties… malin.
Les 11 personnes suivantes à croiser le chemin de ce non-mort (au cas où vous ne l’auriez pas remarqué sur l’image) ou des Anciens vont donc essayer… ben de survivre d’abord, et éventuellement de faire quelques petites choses pour déjouer les malversations d’Augustus. Chacun se passe le livre maudit, et chaque action de l’un profite aux suivants, surtout au niveau des sortilèges. C’est un long travail d’équipe, en somme.
Ce qu’il y a d’effraie aussi (terme plus approprié que chouette ici, vu le contexte. Merci de me donner une corde pour que j’aille me pendre), c’est que votre quête mène de –26 à 2 000 de notre ère, et que chaque perso est donc remis dans son contexte historique particulier. Plus ou moins historique, d’accord. Qui plus est, l’action se déroule aussi bien en Perse qu’en France, au Cambodge ou à Rhode Island. Par contre vous ne les jouez pas dans l’ordre chronologique, ce qui peut paraître un peu étrange : comment peut-on profiter de l’expérience apportée par une personne qui ne va apparaître que plusieurs siècles plus tard ? Ce doit être des magouilles du Livre, ça.
Mes préférés sont tous de la période médiévale : Karim (en plus il est nécrophile), Anthony, et Luther. Pratiquement 1 000 ans séparent le premier du dernier. Et oui, c’est long, le Moyen-Age, comme dirait Jacques LeGoff !
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Anthony… oui c’est normal s’il fait un peu cadavérique. Ça donne un style assez black metalleux. Non ?
 
Vous aurez aussi dans le désordre un archéologue (pas de fouet, mais un flingue), un architecte italien du XVIe, une danseuse (il paraît), un psy, un médecin XVIIIe, un journaliste aux faux airs de Brendan Fraser dans la Momie…
 
Ah, et on peut les compter comme des personnages, les menaces d’outre espace. Trois vous en veulent fondamentalement, mais seule celle choisie par Pius (enfin, par vous en somme) pose vraiment problème. Mon préféré est Chattur’gha, voir plus loin dans la rubrique lovecraftienne… ah, il y en a quand même un qui va vous dépanner, par échange de bons procédés… dites lui merci, et n’oubliez pas de récupérer sa rune, je trouve que c’est la meilleure pour les sorts.
 
Lié aux personnage, le gameplay. Très agréable, les personnages sont très maniables. Le système de visée est tip top, permettant de décapiter ou de trancher votre adversaire avec une précision chirurgicale là où vous le souhaitez. Lui trancher les bras par exemple, et le laisser vous suivre, impuissant, ça peut amuser un certain temps. Sauf si vous faites ça sur des créatures de Chattur’gha.
Autre tiptopittude : chaque personnage a des facultés qui lui sont propres. Ellia par exemple est légère et rapide, alors que Maximilian Roivas, massif, est beaucoup plus lent. On sent que Pius, Karim et Anthony sont habitués à se battre, alors que Luther a l’air déjà moins à l’aise avec une masse d’arme.
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Petit tableau de famille. Plusieurs générations de Roivas. Vous avez remarqué que c’est l’anagramme de… savior ? haha…
 
Autre aspect très agréable ; vous avez toujours un mini-topo sur les armes que vous utilisez, et que vous trouvez suivant la période historique de votre personnage. Ca va du glaive au fusil d’assaut, en passant par l’épée à une main et demi (ma préférée), à la masse d’arme, et autres pistolets XVIIIe. Les armes blanches restent ma préférence jusqu’à ce que les Gardiens arrivent.
 
Les aptitudes des personnages dépendent de 3 facteurs : leur énergie vitale, mentale et magique. Pour chacun, elles sont différentes, ce qui renforce leur individualité. Certains ont donc une barre d’énergie vitale risiblement courte, genre Luther, ou Edward Roivas, ce qui est assez stressant, mais ils compensent avec une solide santé mentale ou magique. Il y a toujours équilibre comme ça.
Cet élément de santé mentale est très original et c’est l’un des meilleurs aspects de ce jeu. Vos persos seront en effet confrontés à des créatures et des situations cauchemardesques qui vont affecter leur santé mentale. Il y a de quoi mes amis. Et plus la jauge baisse, plus ça va halluciner dans les chaumières. Votre personnage devient fou, se met à hurler tout seul, voit du sang suinter partout, marche au plafond, entend des scènes de tortures atroces… C’est ça le plus effrayant en fait. Vous ne savez jamais ce qui va arriver, ni quand. Les premières fois, quand on ne s’y attend vraiment pas, c’est vraiment flippant, parce que parfois vous vous demandez si ce n’est pas vous qui hallucinez (certaines hallucinations affectant le joueur lui-même). Je trouve que ça met du piment dans le jeu, c’est pourquoi je laisse toujours mes persos proches de la plus totale démence. Mais n’en faites pas trop, si la jauge de santé mentale est à plat, c’est dans la jauge de vie que ça tapera directement par la suite !
 
Spoil : mon hallu préférée : ça ne m’est arrivé qu’avec Luther (une fois avec Alex) le personnage perd la tête. Mais au sens littéral du terme : elle se retrouve par terre. On vous demande si vous voulez la ramasser, et alors que la tête tournoie en gros plan à l’écran comme un trophée, vous avez le droit à la fameuse tirade d’Hamlet, « to be or not to be… » mais assez longue en plus. Un grand moment.
La jauge de magie vous sert à jeter des sorts, qui peuvent s’avérer très sympas, genre remettre vos autres jauges à bloc. Pour manipuler ces sorts vous devrez d’abord collecter les runes qui les composent… vous allez passer du temps à courir pour que la jauge se dépêche de remonter quand vous avez un besoin urgent de fourvoyer avec la magie !
En plus, je trouve ça assez délirant quand vous et votre adversaire vous mettez à incanter en même temps, chacun pour faire bouffer la poussière à l’autre. Je ne sais pas, ça fait genre tournoi de sorcellerie, un truc du genre.
Une astuce : le sortilège de révélation de l’invisible utilisé avec la rune de Mantorok a une particularité : il ne révèle rien du tout mais vous rend invisible, ce qui est très pratique pour ne pas se faire taper dessus et pour épargner de la santé mentale.
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Luther (de dos) discute avec quelqu’un que j’aime beaucoup. En l’occurrence, on dirait que notre moine vient de proférer une hérésie. Rassurez vous, notre inquisiteur a juste un regard de tueur halluciné.
 
Le moins : j’aurais aimé qu’on puisse avoir la caméra manuelle comme dans Zelda, ce qui serait parfois très pratique dans des couloirs. Mais ça enlèverait peut-être du suspens, qui sait. Cela dit, les caméras sont très bien et il est vraiment rare qu’elles aient des angles gênants.
 
Les ennemis : assez gores, tant qu’à faire. Du zombie de toute sorte, générés par les Anciens. Les plus costauds sont ceux de Chattur’gha. Il faut se dépêcher de les achever, autrement leurs membres repoussent et il repartent à l’assaut. Sinon, vous avez des voleurs d’os, très mignons mais de vraies plaies. « putain mais vise la têêêêêête !!!! » plus des horreurs, des gardiens, des vers géants, et plus ça va, plus c’est moche. Et hargneux. Et costaud. Et plus ils sont nombreux aussi. Attendez qu’ils se mettent à invoquer des horreurs en plus…
Ah, et les ennemis changent en fonction du grand antagoniste adoré par Pius. Certains bouffent votre magie, d’autres adooorent votre santé mentale.
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Oh regardez celui-là comme il est mignon ! le graphisme un peu moche dénonce que c’est la version 64. on dirait qu’il dit « gnéééééé » ahem.
 
Le visuel : tout simplement magnifique. Et je continue de le penser malgré les années et les progrès faits dans le jeu vidéo en la matière. C’est très fin, très soigné, très fouillé, bref, de toute beauté, mettant vraiment dans l’ambiance. Bien sûr on est passé au niveau au dessus depuis, mais ils restent vraiment superbes quand même. Le temple enfoui perse, par exemple, présente des décors tirés de la porte d’Ishtar, avec un niveau de détail somptueux, surtout lorsque vous incarnez Michael
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Karim dans le fameux temple enfoui. Admirez juste un peu les murs.
 
Les effets de lumières sont incroyables et renforcement encore l’atmosphère. Je pense en particulier au chapitre de Luther. (qui s’appelle Hérésie, étrange que ce soit mon préféré, alors qu’il a lieu au temps de l’Inquisition en plus). Cela rend les niveaux vraiment excellents, car le simple fait de s’y balader est un enchantement. De fait, autre bonne idée, vous allez revenir plusieurs fois aux mêmes endroits, mais à des époques complètement différentes. Et voir la façon dont les lieux se transforment est plutôt géniale, je trouve, ce qui évite la lassitude. La cathédrale d’Amiens en particulier, et le temple Perse, qui est finalement celui qui évolue le plus et de façon la plus spectaculaire. Le niveau de détail est réellement hallucinant. Et c’est pourquoi il est vraiment dommage de ne pas avoir cette foutue caméra manuelle, car ce serait vraiment jouissif de pouvoir regarder tous les coins dans tous les détails, il y a vraiment de quoi faire !
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Quel visage ! quelles blessures ! quel pied !
 
L’ambiance : le point fort. Les créatures croisées sont plus stressantes qu’effrayantes, surtout quand elles sont nombreuses et courent vite. Ainsi, c’est vraiment l’ambiance qui dresse un climat psychologique visant à vous faire basculer dans la terreur. Seul chez vous dans la pénombre avec des personnages qui hallucinent, je vous promets que vous vous sentirez quand même vaguement inquiet. Visions malsaines, réelles ou non, ce qui peut-être encore plus malsain, bruitages sordides, et qu’est ce qui peut bien se cacher derrière cette porte ? qu’est ce qui va encore me sauter à la gueule ? c’est quoi ce truc là-bas ? vous baignez dans le doute, vous soupçonnez, et ça, c’est bon. L’ambiance est donc glauque au possible, et vous êtes vraiment dedans grâce aux endroits dans lesquels vous évoluez, grâce aux petits détails qui tuent (au sens littéral parfois. Mais là je pense aussi au fait que vos personnages tournent directement la tête vers toute source de bruit suspect, genre une torche qui crépite un peu fort, où alors la façon dont le sang gicle des plaies de vos antagonistes, ou alors la façon dont les zombies cherchent leur tête avec leurs mains desséchées quand vous venez de la leur trancher, etc...) et aussi grâce à…
 
La musique. L’Ost est une vraie merveille. Elle contribue encore plus à plonger dans l’histoire. Bien choisie, bien dans le ton, vous faisant plonger dans la démence avec votre personnage quand il faut… c’est le genre d’ost qu’on peut se passer même quand on ne joue pas, et qui est toujours aussi excellente. On l’apprécie même encore mieux. Mention spéciale à The chosen, the gift of forever, the penitent… bon un peu tout en fait ! Il n’y a que la musique accompagnant le chapitre de Maximilain RoivasThe Black Rose- que je trouve étrangement décalée par rapport à ce qui se passe, même si la piste elle-même est très réussie.
Mention super spéciale aux bruitages, vraiment excellents. Surtout lors des phases de démence.
On ne peut bien sûr pas non plus omettre les dialogues, presque tous doublés ! on a droit à de belles séances de cinématique entièrement doublées, et avec grand soin. Je salue les acteurs qui ont fait un super boulot, parce qu’il n’est pas évident de hurler comme un dément vraiment convaincu quand on est à peu près sain d’esprit. Mention spéciale à celui qui double Maximilian Roivas, qui a un ton de folie très convaincant. Cf. ses autopsies. Mention super spéciale à Chattur’gha et sa voix death metal. Mais devinez qui a la voix la plus mieux de la top classitude  ? c’est Pius Augustus, bien sûr.
Autre détail très appréciable : dans les cinématiques, du moins les premières, les personnages s’expriment dans la langue qui est la leur dans leur contexte historique. Genre Pius il parle latin quoi. Si c’est pas top moumoute. Et après par un habile procédé ils se mettent à parler anglais, mais on comprend que c’est pour faciliter notre compréhension à nous, pauvres joueurs qui ne savons pas parler latin. Ou cambodgien, notamment.
 
Pour résumer l’ensemble, enfin, c’est délibérément lovecraftien. De nombreuses références peuvent être relevées. Les héros de notre histoire, les membres de la famille Roivas, sont tous des cartésiens adeptes de sciences, dans la plus pure tradition du maître. Ils sont confrontés malgré eux à l’évidence d’un mal éternel venu d’outre-espace sous l’appellation des Anciens. L’un d’eux s’appelle Chattur’gha, ce qui est une référence au Tsathoggua énoncé dans The whisperer in darkness , dans lequel on peut lire “There are openings which human beings know nothing of (…) and great worlds of unknown life down there; blue-litten K’n-yan, red-litten Yoth, and black, lightless N’kai. It’s from N’kai that frightful Tsathoggua came » (il est également cité beaucoup plus haut en compagnie de Cthuhlu, excusez du peu)
Or, la cité préhumaine infestée de gardiens dans laquelle vous allez devoir déambuler se nomme… Ehn’Gha.(je crois qu’il y a un N Gha qui traîne ailleurs, ou alors c’est dans l’invocation à Cthulhu ? j’ai eu la flemme de vérifier).
En fait, Tsathoggua est une créature empruntée à son ami Clark Ashton-Smith, auquel il fait souvent référence dans ses oeuvres. D'ailleurs, dans le paragraphe concernant ladite créature dans The Whisperer in the Darkness, il parle d'un grand-prêtre atlante du nom de Klarkash-Ton!  
Par contre je n’ai pas encore trouvé d’occurrences pour Xellothath (avec tout de même quelque chose qui ressemble phonétiquement : X’Chll’at-aa, trouvé ici, ça vaut ce que ça vaut), Ulyaoth ou Mantorok, mais il ne serait pas rare qu’il y en ait. On peut juste relever que –oth est une terminaison courue dans les noms d’Anciens (Azathoth, Yog Sothoth) Xellothath rime avec Shub-Niggurath, (Hail !
Shub-Niggurath ! The goat with a thousand young !) également. Bref.
 
 
 C’est un certain inspecteur Legrasse qui accueille Alex après le meurtre de son grand-père. Pour rappel, l’inspecteur Legrasse, il est dans L'appel de Cthulhu, rien que ça. Mantorok ressemble à un shoggoth, les protagonistes connaissent presque tous une mort violente après avoir assisté à des abominations sans nom, consistant notamment en des cultes ignominieux… le livre des Ténèbres Eternelles, relié de cuir et d’os humains, rappelle furieusement le Nécronomicon, et Lovecraft est nommé clairement comme étant une référence dans la bibliothèque familiale. Sûrement comme documentaire… d’ailleurs ce manoir est situé à Rhode Island. Providence, ça ne vous dit rien ? ah, et il y a un chapitre qui s’appelle « l’horreur qui rôde » histoire d‘achever le truc.
 
Peut-être que commencer l’histoire avec un officier romain est aussi un clin d’œil, puisque que Lovecraft appréciait beaucoup la culture classique. D’ailleurs, une de ses œuvres met en scène des officiers Romains face à des cultes aussi immémoriaux qu’hideux : Le peuple ancien. Il s'agit en fait d'un rêve qu'il fit (après une lecture de Virgile <3) et qu'il raconta par lettre à l'un de ses amis/disciples. C'est franchement hallucinant... J'envie énormément les individus capables déjà d'une telle puissance d'imagination, et d'être en plus capables de l'exprimer par des rêves d'une telle envergure. Et d'avoir les mots pour les raconter. Respect.
 
 
Ah, comment pourrais-je ne pas aimer après tout ça ?
 
Le moins : un regret, c’est qu’il n’y ait rien eu qui se soit passé en Egypte, qui est pourtant la terre de mystères ésotériques par excellence ! plusieurs fois citée par Lovecraft ! hey Nyarlathotep, Nephren-Ka, la reine vampire Nitocris, tout ça… c’est pas rien quand même !! Ca aurait été le pied total qu’un bout de l’action s’y soit passé. Enfin… c’est vraiment pour chipoter !
 
Bon, vous l’aurez compris, je suis une grande fan. Et pourtant cet opus est resté extrêmement discret. Ce que je trouve étrange vu sa qualité !
 
Si des joueurs sont tombés par ici, je peux proposer une façon de se faire le Gardien Noir en 5mn. En tout mal tout déshonneur, bien sûr.
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En bonus : encore un petit visuel de notre ami Pius Augustus. Plus de 2 000 piges dans la face, et une forme aussi parfaite que sa dention. Ajoutez à cela le charisme, la psychopathie, et un timbre magistral, et vous obtenez la classe quasi-absolue. Il a déjà des adorateurs, alors n'hésitez pas à rejoindre leur rang...
 
Bon, maintenant que j’ai achevé de me faire une réputation de pauvre fille geek, je vais retourner à ma bibliographie… Bof, de toute façon personne ne lira tout ça.
 
Vale, et que les attrapes rêves cosmiques vous épargnent la vision hallucinée de l’horreur qui rôde au delà…

Jeudi 17 avril 2008 à 17:51

Me voici revenue brièvement. Je vais prendre le temps de faire cet article que j'aurais voulu poster bien plus tôt.

Tout d'abord, je voulais vous présenter un texte que je trouve magnifique, et qui montre bien, je trouve, la vanité de nos actions, de nos colères, de nos espoirs, de nos existences même. Ce n'est pas un constat amer, c'est quelque chose qui permet de relativiser un peu…

Si vous trouvez l'auteur vous aurez le droit de m'embrasser la main. Ne me remerciez pas, la nature m'a faite généreuse XD

Memory

In the valley of Nis the accursed waning moon shines thinly, tearing a path for its light with feeble horns through the lethal foliage of a great uperas-tree. And within the depths of the valley, where the light reaches not, move forms not meant to be beheld. Rank is the herbage on each slope, where evil vines and creeping plants crawl amidst the stones of ruined palaces, twining tightly about broken columns and strange monoliths, and heaving up marble pavements laid by forgotten hands. And in trees that grow gigantic in crumbling courtyards leap little apes, while in and out of deep treasure-vaults writhe poison serpents and scaly things without a name. Vast are the stones which sleep beneath coverlets of dank moss, and mighty were the walls from which they fell. For all time did their builders erect them, and in sooth they yet serve nobly, for beneath them the grey toad makes his habitation.

At the very bottom of the valley lies the river Than, whose waters are slimy and filled with weeds. From hidden springs it rises, and to subterranean grottoes it flows, so that the Demon of the Valley knows not why its waters are red, nor whither they are bound.

The Genie that haunts the moonbeams spoke to the Demon of the Valley, saying, "I am old, and forget much. Tell me the deeds and aspect and name of them who built these things of Stone." And the Demon replied, "I am Memory, and am wise in lore of the past, but I too am old. These beings were like the waters of the river Than, not to be understood. Their deeds I recall not, for they were but of the moment. Their aspect I recall dimly, it was like to that of the little apes in the trees. Their name I recall clearly, for it rhymed with that of the river. These beings of yesterday were called Man."

So the Genie flew back to the thin horned moon, and the Demon looked intently at a little ape in a tree that grew in a crumbling courtyard

 

 

Avec pour illustrer cela une toile de Cole, qui, si je ne m'abuse, était un peintre XVIIIe d'outre atlantique. Cette toile est nommée Desolation et elle illustre également très bien l'état actuel de mon âme.

 

Disons qu'en ce moment je me sens un peu perdue, je ne vois autours de moi que la mort et la maladie. Mort autant physique que symbolique. J'achève tant bien que mal un parcours, je ne sais ce qui se trouve au delà. Malade, c'est ainsi que je me sens. J'ai besoin de repos, de me poser, de souffler, de vivre, enfin.

J'aimerais laisser quelques mots à ma tante, mots qu'elle ne pourra jamais lire, mots que je ne peux plus lui direTrop tard. Un jour j'apprendrais qu'il faut s'y prendre à temps pour dire mes sentiments. Enfin, je te remercie d'avoir été là, même si tu es partie trop tôt. Tu as illuminé les gens qui t'ont côtoyé. Tu as su m'inspirer la passion qui m'anime aujourd'hui, et m'y encourager. Ce que tu m'as apporté, je le garderai toujours en moi, et tu vivras encore à travers cela. Ce petit scarabée que tu m'avais rapporté de Louxor aujourd'hui a un sens particulier pour moi, il représente ta renaissance au delà du monde. Il m'encourage à continuer, même si je suis triste de poursuivre la route sans toi, physiquement, car tu es toujours là. Je sens que tu m'épaules dans ce que je veux faire, et je veux y arriver, pour toi.

Merci. Et au jour où nous nous retrouverons peut-être.

 

 

 

Merci à tous ceux qui sont là autours de moi en ce moment. Je me rend compte que je ne suis pas seule, et c'est étrange, moi qui passe mon temps enfermé à m'aliéner la tête. Merci à tous mes amis pour leur soutien. Merci à Sarah d'être là et de m'épauler, quand elle même traverse une difficile période. merci pour le concert, revoir Roy a été un vrai bonheur. Voir toute cette belle compagnie a été un bonheur. Me casser la voix aussi. Ça faisait tellement longtemps que je ne n'avais plus senti ça ! merci à ma Buf d'être là aussi, de compatir et de m'encourager ! on se défoule bien toute les deux ^^. Merci aux bordelais d'être passé, ça faisait longtemps ! c'était un plaisir, surtout que le marché m'a bien changé les idées. Maintenant j'ai de quoi arroser ma licence,

 il ne reste plus qu'à la décrocher ! (genre c'est dans la poche) et je confirme que les tenues XVIIIe sont définitivement magnifiques. Et monsieur Perruque portait bien une perruque (3 personnes au monde pourront comprendre ça) on ne me trompe pas sur la marchandise.

Merci à tous les autres, Adé, Fred Fabou et tous ceux qui sont là et que je ne cite pas forcément. Après les partiels je pourrais enfin vous casser les pieds convenablement ^^

J'ai hâte, si hâte, que tout cela se termine. En même temps j'ai peur. De toutes les portes qu'il y a devant moi, il n'y en a qu'une que j'ai envie d'ouvrir en ce moment et de refermer définitivement sur moi. Comme tout un chacun. La porte menant à mes rêves, à mon petit univers personnel où je peux tout.

Ici, on ne peut qu'attendre, espérer, et sacrifier. Je suis lasse de sacrifier.

Aller, on continue…

 

free music
Cette toile de Bocklin me fait penser à elle. Il s'agit normalement d'une vestale, mais ce blanc, ces fleurs et ce feu, et ce linge sur la bouche, me remémore un certain concept romain.

Vendredi 23 novembre 2007 à 16:02

John William Waterhouse: Mermaid

(pour qu'on ne m'accuse pas de ne mettre que Moreau et Delacroix)

 

At Sea

As night hath stars, more rare than ships
In ocean, faint from pole to pole,
So all the wonder of her lips
Hints her innavigable soul.

Such lights she gives as guide my bark;
But I am swallowed in the swell
Of her heart's ocean, sagely dark,
That holds my heaven and holds my hell.

In her I live, a mote minute
Dancing a moment in the sun:
In her I die, a sterile shoot
Of nightshade in oblivion.

In her my elf dissolves, a grain
Of salt cast careless in the sea;
My passion purifies my pain
To peace past personality.

Love of my life, God grant the years
Confirm the chrism - rose to rood!
Anointing loves, asperging tears
In sanctifying solitude!

Man is so infinitely small
In all these stars, determinate.
Maker and moulder of them all,
Man is so infinitely great!

 

Aleister Crowley

 

en fait ce n'était pas ce poème là que je voulais mettre... mais étant donné que je le trouve aussi très beau et que je n'ai pas réussi à retrouver l'autre...

pour ceux qui veulent en lire d'autres: ici

Gustave Moreau <3 l'inspiration du poète

(si ça ne vous plaît pas allez voir ailleurs) parce que c'est tout de même le tableau, qui, à mon sens, illustre le mieux ce poème.)

random: pensée sans imporance ni intérêt (pour changer) je suis en train de me demander si maïtre Lovecraft n'a pas  ouvertement critiqué  ce cher Aleister dans Céléphais. je développerai si cela intéresse quelqu'un, mais comme j'en doute...

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