Puisse cette année 2009 (le 9 est un chiffre de plénitude il me semble) être un excellent cru pour tous. Puissent les rêves s’accomplir… Puissez vous, mes amis chers, être resplendissant de bonheur, d’amour et de santé.
Ce n’était pas pour présenter mes vœux de nouvelle année que j’écris présentement, mais pour attirer l’attention du chaland sur deux petites nouveautés dans mon antre (deux modules au milieu de tout le bordel à gauche)
J’adore toutes les petites vétilles personnalisables que cowblog propose dans sa V3, même si ça ne sert vraiment à rien, à part peut-être à avoir un vrai chez soi virtuel, un bout d’âme sur un coin de toile. Bref.
Avec Réminiscence, vous pourrez voir les hérésies commises à la même époque l’an dernier. Ce qui permet des (re)découvertes sympathiques, et où je me rend compte que ma nécrophilie spirituelle ne date vraiment pas d’hier. Je vais me remettre aux titres racoleurs, ne serait-ce que parce que ça me fait rire toute seule quand je les relis après.
Quant à Venite Adoremus, comme son nom l’indique (Venez, adorons) c’est un petit naos virtuel servant à l’adoration de mes aimés. On y retrouvera donc les habitués de mes lignes, dont la présence ne surprendra sûrement personne me lisant un peu, mais aussi quelques personnages « mythiques », dont Perceval aujourd’hui. Je ne changerais sûrement pas tous les jours ce petit autel de mon panthéon personnel, mais ça tournera tout de même assez régulièrement. Ah, et je prévois déjà de mettre parfois des personnages que je n’idolâtre pas particulièrement, mais pour lesquels j’ai une petite pensée, et une certaine admiration, suivant les humeurs.
Perceval aujourd’hui car enfin la neige s’amasse sur la terre gelée, la neige recouvre tout de son blanc linceul, et c’est comme si un nouveau monde se révélait. Un monde de silence, de calme, un monde un peu fantomatique. Un ailleurs éphémère. Il y a si peu de neige ici… Chaque fois que je vois un flocon, il me remémore Perceval. Alors un tapis de neige aussi dru ne peut que me ravir l’âme. Je profite donc que les transports, ma santé et autres petites choses m’empêchent d’aller en cours aujourd’hui (quel malheur ! ^^) pour observer ce spectacle avec ravissement, en tentant de ne pas entendre les vociférations de Torquemada pour que je me dépêche d’aller réviser.
Voilà pourquoi je pense à Perceval chaque fois qu’il neige :
Et Percevax la matinee
fu levez si con il soloit,
qui querre et ancontrer voloit
avanture et chevalerie;
et vint droit an la praerie
ou l'oz le roi estoit logiee,
qui fu gelee et annegiee.
Et einz que il venist as tentes,
voloit une rote de gentes
que la nois avoit esbloïes.
Veües les a et oïes,
qu'eles s'an aloient fuiant
por .i. faucon qui vint bruiant
aprés eles de grant randon,
tant c'une an trova a bandon
qu'ert d'antre les altres sevree,
si l'a ferue et si hurtee
qu'ancontre terre l'abati;
mes trop fu tart, si s'an parti,
il ne la volt lier ne joindre.
Et Percevax comance a poindre
la ou il ot veü le vol.
La gente fu ferue el col,
si seinna .iii. gotes de sanc
qui espandirent sor le blanc,
si sanbla natural color.
La gente n'a mal ne dolor
qu'ancontre terre la tenist
tant que il a tans i venist;
ele s'an fu ençois volee,
et Percevax vit defolee
la noif qui soz la gente jut,
et le sanc qui ancor parut.
Si s'apoia desor sa lance, ...*
Que la fresche color li sanble
qui est an la face s'amie,
et panse tant que il s'oblie.
Ausins estoit, an son avis,
li vermauz sor le blanc asis
come les gotes de sanc furent
qui desor le blanc aparurent.
An l'esgarder que il feisoit
li ert avis, tant li pleisoit,
qu'il veïst la color novele
de la face s'amie bele.
Percevax sor la gote muse
tote la matinee et use
Extrait du Conte du Graal de l’ami Chrétien de Troyes (wikisource, ça rox comme ils disent les jeunes)
**a des visions de certaines personnes, le manteau noir et les cheveux flottant au vent et constellés de petits flocons. Roaaaar**
Caspar David Friedrich, Paysage d'hiver, 1811
(cliquer sur l'image pour un plus grand format)
Artiste romantique renié par ses contemporains, Friedrich voyait la nature comme receptacle de la présence divine dont l'homme moderne se trouvait coupé par son aveuglement. Il incitait le spectateur à se servir de son oeil intérieur pour retrouver le divin au travers de la nature, grâce à son imagination (presque comme Blake <3 qui lui voyait le divin aussi en dehors de la nature, partout) mais le chemin est difficile et l'homme reste seul au milieu du cosmos...
Vale