Ou pas.
décembre. Comme son nom ne l’indique pas, le douzième mois de l’année (étymologiquement, c’est le dixième). La mort de l’année. Aller, une cinquième mort symbolique, on n’est plus à ça près. Le froid qui rigidifie le corps comme un cadavre et la neige qui donne envie de se tailler les veines dessus. (état normal de la monomaniaque). Bon, il n’y a plus de neige, là c’est vraiment déprimant. (où on se taille les veines maintenant ?)
le mois où chacun s’apprête plus ou moins de bonne grâce à célébrer –ou à subir- les festivités de la fin de l’année, résidus d’une très ancienne fête païenne dédiée au solstice. On est toujours des païens, les enfants. Célébrons la naissance de Sol Invictus.
Donc le 22 décembre, tout le monde au pagan metal, heathen.
Un temps parfait pour rester sous la couette avec un thé bien chaud à se mater le chapitre Asgard ou à réviser sa mythologie, ou à relire At the mountains of madness. Un temps parfait pour crever, aussi. Je sais que j’ai un sujet sur les enfers à livrer, mais là je suis en pleine visite. Et j’ai dit que ça serait quand j’aurais vu le chapitre Hadès alors on n’y est pas encore.
(non ,mais, deux secondes, comment vous voulez que je passe au travers de st Seiya quand chaque fois que je fais une recherche image sur la mythologie je tombe sur un chevalier du zodiaque ? hein ?? toutes les illus de mes articles pourraient être faites avec, sans déconner, d’ailleurs je testerai un jour, ça pourrait être fendard.)
En plus de mon obsession pour les dieux des enfers et, en ce moment, d’Hypnos et de Thanatos, (vas-y tape ça dans gogole tu vas voir sur quoi tu tombes) il y a aussi une fascination certaine pour la figure dionysiaque et ce qui y est rattaché. Notamment, en ce moment, l’histoire d’Ariane…
Ariadnè, fille de Minos, souverain de Crète (et accessoirement ensuite juge aux Enfers, encore une figure de la mythologie qui me botte, surtout quand on voit la dégaine des crétois. Ici, vue d'Egypte. ah, Keftiou.
(et accessoirement, encore une recherche image qui aboutit à mater de la myth cloth) (je résisterai, je préfère celle de Thanatos, d’abord)
Minos, donc, qui exigeait un tribut des Athéniens (O andres athenaioi) qui étaient sous leur joug : chaque année (ou tous les 7 ans, ou aux calendes grecques, suivant les versions), ils devaient sacrifier 14 jeunes gens pour nourrir le Minotaure, monstre mi homme-mi taureau né des mœurs détraquées de l’épouse de Minos qui avait une… affection très marquée pour un taureau (je crois que c’est celui de la constellation du même nom). Rien que de très normal, dans la mythologie grecque.
Or, parmi ces jeunes gens était Thésée, fils du roi d’Athènes, qui s’était joint volontairement au groupe sacrificiel pour mettre fin aux exactions de Minos. C’était un héros, il est donc fréquemment représenté à poil. (cf. article des tyrannochtones sur les conventions de la représentation du héros grec)
il n’est pas à poil mais ce n’est pas loin. On remarque surtout que sa coupe semble droit sortie des 80’s
Mais gageons que ce n‘est pas pour cela qu’Ariadnè tomba amoureuse de lui, et voulu lui éviter une mort atroce. Plongés dans le labyrinthe où créchait le Minotaure, Thésée parvint à s’en sortir grâce au fil confié par Ariane lui permettant de ne pas se perdre, ainsi qu’à l’épée qui lui servit à occire l’hybride, qui était tout de même le demi-frère de la donzelle.
une toile de Gustave Moreau représentant Thésée et ses potes dans le labyrinthe s’est glissé dans l’article, saura-tu la retrouver ?
Ariadne and Theseus. John Raphael Smith, 1788
Ce trait m’a fortement rappelé celui de Füssli, et il semblerait qu’il y ait effectivement influence. On ne me la fait pas à moi, non mais.
Ariadnè abandonna tout pour le jeune homme : famille, amis, patrie, elle s’enfuit avec Thésée qui lui fit de nombreuses et merveilleuses promesses, lui dessinant un avenir radieux dans lequel ils seraient tous deux.
Et là c’est le drame. S’arrêtant à Naxos (Dia) pour la nuit, Ariane s’endort, du sommeil serein de ceux qui aiment et ont confiance. Sans doute Thésée lui a t’il encore glissé à l’oreille avant qu’elle s’endorme de douces paroles. Trompeuses et vides de sens, puisqu’il rassemble alors tout son courage pour… l’abandonner. Et faire route seul pour Athènes.
Scène souvent dépeinte dès l’Antiquité, et plus encore depuis. Sur les cratères et autres céramiques d’époque classique, Ariadnè est souvent représentée tournée vers le spectateur, le visage de face, ce qui symbolise une isolation, la convention de représentation étant le profil.
musée de tarente, poil à la tarentule.
Comme elle a l’air confiante et heureuse ! un petit Hypnos accroupi sur son front indique qu’elle est plongée dans un profond sommeil. Ergo, si vous avez mal à la tête en vous réveillant, c’est que Hypnos a besoin d’un petit régime.
classique tardif, conservé à Boston
Là, toujours Hypnos, plus grand, verse l’eau du Léthé sur son front. Le Léthé, qui provoque l’oubli, et que boivent les morts sur le point de se réincarner afin de tirer un trait sur leurs vies passées. Ce qui montre bien les liens qu’Hypnos entretient avec son frère Thanatos…
Oui, bon, là Thésée est de face aussi, il faut toujours que les héros se fassent remarquer.
Athéna est présente sur les deux scènes. C’est elle qui aurait commandé à Thésée de partir sans délai, selon certaines versions ,qui n’en donnent pas d’explication. Pourquoi aurait-elle poussé à l’abandon de la jeune fille ? m’est avis qu’elle ne voulait pas d’une crétoise sur le trône d’Athènes. En fait, c’était surtout pour ne pas trop entacher Thésée d’une action plus que déshonorante. Toujours est-il qu’il ne se fit pas prier pour commettre son parjure, puisque c’est bien connu, une fille amoureuse, c’est très encombrant, surtout pour un jeune homme. Oulà, et puis là c’est un Grec, en plus. Non, ce n’est pas un cliché. Et puis peut-être qu’elle était chiante Ariane, hein, on ne sait pas, peut-être elle avait des tares physiques et mentales. Ou alors juste c’était une fille quoi.
Une autre version cherchant à excuser notre zéro dit qu’il était dans le bateau avec tout son équipage, mais bizarrement pas avec Ariane endormie sur la berge, qu’il ne voulait pas l’abandonner, mais que, oh, tiens, le vent s’est soudain levé et le navire est parti tout seul, dis ! pas moyen de l’arrêter ce bougre de chair à bûcher ! et pis vlà ti pas qu’en rev’nant, (car des versions disent genre que Thésée serait revenu…) cette traînée était d’jà plus là, partie fricoter avec on n’sait qui. Toutes des salopes.
Donc, le navire parti, Ariane au matin ne peut que constater qu’elle est livrée à elle-même. Elle qui s’était entièrement abandonnée à son amant, qui lui avait tout sacrifié, elle se retrouve abandonnée sur une île (autant dire une prison) et… non, même pas sacrifiée, simplement jetée là comme un déchet quelconque et inutile, comme un objet encombrant, sans valeur et ne méritant aucune considération. Niveau insulte, c’est balaise.
« hey, t’as vu, ton mec se barre sans toi ! non mais t’as vu, hein ? » fresque de Pompeï, Ier siècle, musée de Naples
Bien sûr, il y a de quoi avoir la rage, et les lamentations d’Ariane sont très bien rapportées par Catulle (que je confond toujours avec Salluste, sans raison, puisqu’ils n’ont absolument rien à voir l’un avec l’autre, et dont je ne peux me souvenir qu’en rapprochant son nom de fistule. Charmant) auteur du Ier siècle avant notre ère, dans son poème XLIV, noces de Thétis et de Pélée.
« On y voit Ariane, le coeur gros des fureurs d'un amour indomptable, qui, des rivages bruyants de Naxos, regarde s'éloigner les rapides vaisseaux de Thésée. Elle les voit ; mais à peine échappée aux trompeuses douceurs du sommeil, et seule, abandonnée sur une plage déserte, l'infortunée ne peut en croire ses yeux. Cependant son ingrat amant fend les flots à force de rames ; il fuit, et les vents emportent ses vaines promesses. Les yeux baignés de larmes, mais immobile, comme la statue de marbre d'une Bacchante, elle voit le parjure, elle le voit ; et son esprit incertain flotte au gré de mille sentiments opposés. Plus de réseau qui captive les tresses de ses blonds cheveux ; plus de voile qui couvre son sein ; plus d'écharpe qui retienne sa gorge haletante. Elle s'est dépouillée de tous ses ornements, ils sont tombés à ses pieds ; et les flots de la mer se jouent de ces vaines parures. Et que lui font et son réseau d'or et ses vêtements qui flottent au gré des ondes ; dans son délire, c'est Thésée qui remplit toute son âme ; Thésée qui absorbe toutes ses pensées ; Thésée qu'appellent tous ses voeux.
«Ainsi donc, perfide Thésée, après m'avoir enlevée du palais de mon père, tu m'abandonnes sur cette plage déserte ? Ainsi donc, au mépris de la Divinité, tu t'éloignes oubliant tous tes serments, tu retournes dans ta patrie, chargé du poids d'un parjure ? Rien n'a donc pu te détourner de ce cruel dessein ? Barbare ! nulle pitié n'a donc pu toucher ton coeur impitoyable ! Sont-ce là les promesses que ta bouche m'avait faites, l'espoir dont tu berçais ta malheureuse amante, quand tu m'entretenais de nos joyeuses noces, de cet hymen objet de tous mes voeux ? frivoles promesses, vain espoir qu'ont emportés les vents ! Quelle femme désormais pourra croire aux promesses d'un amant, pourra compter sur la fidélité de sa parole ? sexe trompeur ! Quand ils sont embrasés des feux du désir, serments, promesses, rien ne leur coûte, rien ne les arrête ; mais, leur passion une fois satisfaite, ils oublient tout, et le parjure même n'est qu'un jeu pour eux. »
1856-1863
- invite à danser une gavotte (il a bien le droit d’être celtibère si ça lui chante)
- a une attaque spéciale consistant à frapper son adversaire uniquement avec ses auriculaires
- est une précieuse
- a un modelé capillaire désastreux
- a une attaque spéciale consistant à danser la gavotte et a asséner des coups à son adversaire avec ses auriculaires sous la menace d’airs précieux et d’une coupe de cheveux affligeante