Jeudi 15 octobre 2009 à 0:54

« Je chante l’arme et le héros… » Bravo à ceux qui ont reconnu la première partie du premier vers de l’Enéide de Virgile <3 (mais d’où vient la trace de sang maculant la tranche de mon exemplaire ??)
 
Un tel titre, et une telle référence, car aujourd’hui, nous allons (mode Louis XIV power) parler épopée. Et plus précisément, toujours dans le cadre de la fête de Diwali, des épopées made in India. Enfin, d’une plus particulièrement, contée lors de cette fête, le Ramayana.
 
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Le Râmâyana est, avec le Mahâbhârata, l’un des fondements de la littérature hindoue. Ces deux poèmes sont très amples, puisque le premier contient 96 000 vers (soit 24 000 de 4 vers) et le second 440 000 vers (soit 110 000 stances de 4 vers) quand L’Iliade en comporte plus de 15 000, l’Odyssée 12 000 environ, et l’Enéide 9 891 exactement. Pour donner une idée de l’ampleur.
Quant à la rédaction de ces deux monstres sacrés des légendes hindoues, il y a, comme pour l’Iliade et l’Odyssée, controverse. Il ne me semble pas blasphématoire d’avancer que toutes ces œuvres ont été rédigées après une longue tradition orale, ce qui exigé des compilations qui ont elles même pu prendre du temps. Mais de fait, on considère généralement que le Râmâyana et le Mahâbhârata sont contemporains, et qu’ils dateraient, pour leur commencement, du Ve siècle avant notre ère, quoique qu’il n’y ait aucune certitude. La rédaction définitive, elle, est plus tardive, dans les premiers siècles de notre ère.
Rien de très précis tout cela. Mais autant on attribue l’Iliade et l’Odyssée à l’aède aveugle Homère, autant le Râmâyana est considéré pour sa part comme l’œuvre de l’ermite Valmîki. Il me semble que selon la tradition l’un des protagonistes de l’histoire aurait trouvé refuge dans sa grotte à un moment et lui aurait raconté toute l’affaire, mais il se peut que j’hallucine ce passage. Je suis très forte pour imaginer/déformer des informations.
 
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 Pour l’histoire du Râmâyana, la voici:
Nous sommes dans le royaume d’Ayodhya. Son souverain, Dasaratha est béni après ses prières d’une nombreuse progéniture mâle de ses trois différentes épouse. De son épouse principale, Kausaalya, naît Râma, le héros de notre histoire (pour faire une révélation). Celui-ci s’entend comme lardon en poêle (expression oggienne) avec son demi-frère Laksmana, qui l’accompagne durant les diverses quêtes qui l’attendent. Encore adolescents, ils partent ainsi défaire des démons qui pourrissaient le groove d’un certain Visvamitra qui en échange apprend des trucs supers à Râma, genre des formules magiques d’invincibilité, ce qui peut toujours servir, n’est-ce pas.
 
Sur leur lancée, ils vont chez un roi qui propose un défi intéressant : celui qui réussira à bander l’arc de Shiva épousera sa fille, la belle Sitâ. Ca a l’air facile comme ça, encore faut-il avoir la force d’un dieu pour maîtriser son arc ! Pourtant, Râma y parvient, et épouse Sitâ.
 
Et là ça devrait vous rappeler un épisode de l’Odyssée : celui où les prétendants de Pénélope doivent parvenir à bander l’arc d’Ulysse pour pouvoir l’épouser, et que personne d’autre que son propriétaire légitime (à l’arc, mais à Pénélope aussi à la réflexion) ne peut manier. Comme quoi il y a des thèmes universels.
 
Pour en revenir à nos tourtereaux des bords du Gange, sûrement que Râma n’aurait pas relevé le défi si Sitâ n’avait pas été dotée de toutes les vertus, du moins de sa beauté, mais voilà, on ne fait pas une épopée avec des héros moches et pervers, aussi un profond et pur amour lie les deux jeunes gens.
 
 
En rentrant chez lui, Râma se révèle être un avatar de Vishnu, ayant réussi à bander l’arc de ce dieu lors du défi imposé par un démon croisé en chemin. C’est pourquoi, à mon sens, Râma est représenté comme Vishnu, et Krishna comme ci dessous. Ah, et pour faire le tour, Sitâ n’est autre, en réalité, qu’un avatar de Lakshmi, épouse de Vishnu, ce qui peut expliquer certaines choses. ET Krishna est aussi un avatar de Vishnu, comme ça la boucle est bouclée.
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Là vous avez Laksmana, Râma, Sitâ, et agenouillé, c’est Hanuman.
 
 
 
Une épopée ne pouvant pas ne pas contenir de drames, voici l’élément perturbateur qui s’amène avec ses gros sabots pour foutre le bazar dans ce tableau idyllique. L’élément perturbateur se nomme Kaikeyi, et c’est la troisième épouse du papa de Râma. Elle parvient à intriguer de sorte que c’est son fils, et non Râma, qui devienne héritier du trône d’Ayodhya. Râma est contraint à l’exil par cette même femme, et part dans la forêt, toujours accompagné de la fidèle Sitâ et du loyal Laksmana.
 
Un autre élément perturbateur pointe le bout de son nez. C’est le cas de le dire, vous allez voir pourquoi. Cette fois-ci, il s’agit d’une démone qui tente de séduire Râma. Repoussée, car Râma est un homme fidèle, et défigurée par Laksmana qui lui coupe le nez, elle se venge en venant décrire à son frère Ravana la beauté de Sitâ. Si bien que le démon, roi de son état et qui a la particularité peu commune d’avoir 10 têtes et 20 bras, ce qui ne doit pas être évident pour draguer, s’en vient enlever Sitâ. Malgré tout, et surtout malgré son état de démon, il veut que Sitâ cède à son désir de son propre gré, et non pas par la force, si bien qu’il passe son temps à tenter de la séduire, en vain. Entre nous, s’il s’était mis à vouloir lui mettre des gifles, elle aurait vraiment été dans une position délicate.
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Ravana, avec une seule tête.
 
 
Notre Râma souffre dans son cœur de héros, car il ne sait pas où Sitâ peut même se trouver ! Lui et son frère rencontrent alors un certain Hanuman, qui leur propose un deal : si Râma aide son roi à retrouver son trône, alors lui et son peuple –ce sont des singes, en passant- l’aideront à retrouver Sitâ. Ce qui fut fait, dans un nombre de vers certainement très conséquent. Hanuman, très dévoué à la cause de Râma, finit par retrouver Sitâ. Seulement voilà, il ne va pas la libérer non plus, ce n’est pas lui son mari, ça serait un outrage ! Il prévient donc Ravana que ça va être sa fête, et retourne chercher Râma. S’ensuit un combat bien entendu épique (donc long), et Sitâ est enfin libérée. 
http://pagesperso-orange.fr/indianred/Ramayana%202.jpg
 
 Ici,Rravana a toutes ces têtes. celles qui sont par terre ne sont donc pas à lui. Et là on se rend compte que 20 bras, quand on est un guerrier, ben c'est rudement pratique.
 
 
 
Ici, Râma, le valeureux, le bienveillant, le sage, le juste, le fidèle, se met à douter de Sitâ. Il fallait bien qu’il ait une tare quand même. Et je ne veux pas en entendre ressortir le vieux dicton « souvent femme varie, bien fol qui s’y fie » ! Il est convaincu qu’elle s’est donnée à Ravana, qui a une réputation de séducteur –comme quoi 10 têtes bien faites et 20 bras musculeux sont de bons arguments pour faire la cour en fin de compte.
 
Voici qui rappelle aussi l’Odyssée ! Juste après sa victoire sur les prétendants, Ulysse tire la tronche à Pénélope parce qu’elle mettait un peu trop de temps à le reconnaître à son goût. Et surtout parce qu’il pensait, lui aussi, que Pénélope avait fait des folies de son corps en son absence. Non mais je vous jure, à quoi ça vous sert d’être vertueuse et de vous tordre la tête pour repousser tous les gros lourds qui vous assaillent de leur concupiscence ? Ben à voir l’être aimé vous faire une démonstration magistrale de défiance. Alors qu’Ulysse ne s’est pas gêné de son côté pour folâtrer avec Calypso, n’est-ce pas ? enfin bon, puisque c’est Hermès qui l’a poussé dans ses bras avec son « on ne refuse pas la couche d’une déesse »…
 
 
Bref ! Râma, Sitâ, le retour, on était en plein suspense sur le sort de la pauvre captive, à peine libérée et déjà sous la menace de la suspicion de son époux. Eh ! bien !…Il la répudie. Sitâ bien sûr est effondrée et se précipite dans un bûcher pour le convaincre de son innocence. De fait, le feu ne la brûle pas et elle ressort intacte des flammes qui ne pouvaient consumer une telle pureté.
 
Epilogue : Râma et Sitâ retournent ainsi en Ayodhya où ils vont régner longuement, puis il abandonne la royauté, prie pour ses compagnons d’armes, s’engouffre avec sa suite dans les eaux et retrouve sa nature divine.
 
Si vous voulez jeter un œil (vous le récupérerez après, hein) sur le Râmâyana, c’est par  (j’aime wikisource)
 
 
 Voici pour la petite plongée au cœur des légendes qui font l’âme de l’Inde ! J’ai toujours été fascinée par cette culture, et je suis bien contente de pouvoir trouver des prétextes pour me plonger un peu dans son univers ! Et puis les mythologies, c’est franchement mon truc. D’ailleurs, merci au Larousse des mythologies sur lequel je me suis bien appuyé pour cet article.
D’ailleurs s’il se trouve ici un lecteur courageux, c’est qu’il doit aussi aimer ça. Aussi, à toi, brave lecteur, si tu as des mythes fétiches ou que tu veux en connaître d’autres, n’hésites pas, les commentaires c’est juste après. 
 
Autrement niveau racontage de vie, je ne sais pas pourquoi, mais ça me fait vraiment tout drôle d’être en master. Mais je ne pouvais pas non plus continuer à passer 36 licences ! Ah, et l’émotion d’arriver dans le rayon égyptologie de la bibliothèque, d’avoir une légitimité à étudier ces livres. Enfin. Comme une espèce de reconnaissance. Oui, vraiment le sentiment d’avoir fait un level up, pour parler geek. Une sorte d’aboutissement, ou de nouveau commencement, plutôt. Bon, même si je ne peux pas me détacher de ces satanés Romains (satané est un qualificatif affectueux chez moi).
 
Enfin, les expos à voir :
 
àTeotihuacan, cité des dieux, au musée du Quai Branly. Comme préparation pour apprécier encore mieux l’exposition, il me semble que jeter un œil dans le magazine Dossier d’archéologie, hors série numéro 17, consacré au sujet, est une très bonne chose ! Mais, étant hors de prix, il vaut mieux s’arranger pour l’emprunter, en fait.
 
 
à De Byzance à Istanbul, au Grand Palais. C’est un devoir pour un cours. J’aime de plus en plus la fac, c’est dingue.
 
 
 
Vale, et que les démons à mille têtes ne fassent pas tourner la vôtre, autrement vous pourriez la perdre et ça serait embêtant, sauf si vous voulez jouer à l’ulama.

Samedi 11 avril 2009 à 17:53

Tout d’abord : BONNE FETE A MON STAN <3 oui c’est la st S(a)tanislas J et ça sera encore sa fête le 26 juillet (st Joachim). Toute cette sainteté pour lui… 
 
Voici les réponses –tant attendues- au questionnaire à la con qui a déchaîné les passions. En fait, qui n’a rien déchaîné du tout, mais ce n’est pas grave, on va faire comme si. Il y a un article par 10 réponses, histoire que ça ne fasse pas un article super énorme et indigeste, et histoire que je ne me suicide pas de désespoir tellement ça va bugguer avec les images.
 
Buf a été ma seule participante, elle a donc droit à un super méga-top-cool de prix qui empale le fondement par sa génialitude. A savoir un crime pictural qui pourra toujours servir le jour où le papier hygiénique fera défaut.
 
Entrons dans le vif du sujet (laissons le reste à Stan justement)
 
1) Pour commencer… quel sens pouvait bien avoir ce mot de questionnaire sous l’ancien régime ?
a)      ben, pareil que maintenant, c’est un truc avec des questions quoi
b)      ça désignait plutôt un enquêteur
c)     c’était ainsi qu’on désignait le type chargé des tortures.
 
réponse : c) tout simplement parce que quaestio, ou quaesitio, la question, signifie, entre autres choses, « torture ». Vérifiable dans le premier Gaffiot venu. Soumettre à la question équivaut donc à torturer une personne. Etymologie intéressante pour tous ceux qui passent des examens.
Ci-dessous une image de piètre qualité, certes, mais qui a l’avantage de montrer le supplice des brodequins façon XVIIIe (façon similaire au XVIe dans le procédé cela dit)
http://accel6.mettre-put-idata.over-blog.com/1/27/51/12//19-copie-1.jpg
 
 
2) un peu de latin ! le mot travail vient de tripalium qui signifie :
a)     triple pal
b)      triple buse
c)      trimer, se donner de la peine
 
réponse :a) comme pour quaestio, une étymologie intéressante. Ci-dessous une image de la propagande anti-Dracula qui fit rage au XVe siècle. Empêchant certains de s’en mettre plein les poches, le prince valaque eut droit à une véritable légende noire. On prétendit notamment qu’ils aimait à manger au milieu d’une forêt d’empalés. Pour connaître la suite de ces soit-disant loisirs favoris, c'est .
http://rriderlausd.org/blog2/wp-content/uploads/2009/02/impaled.gif
 
3) Xanthos !
a)      à tes souhaits !
b)     c’est le nom d’un site archéologique de la période grecque classique en Moyen Orient
c)      ainsi était nommé un usurpateur pour le titre d’empereur durant le très agité IIIe siècle de l’empire romain.
 
réponse b) le site de Xanthos, situé au Sud de la Turquie actuelle, est célèbre pour son monument dit des Néreides, complexe funéraire mêlant iconographies et mythes greco-orientaux. Complexe qui se trouve actuellement au British Museum.
Il n’y a pas eu à ma connaissance d’usurpateurs grecs durant le IIIe siècle mais ça ne m’aurait pas étonné, tout le monde tentait sa chance à cette époque. En fait le terme usurpateur faisait plutôt référence à un certain Xanto qui se trouve dans un autre registre :p
http://www.cliolamuse.com/IMG/jpg/nereide_01_s.jpg
 
 
 
4) qui est Claude II le Gothique ?
a)      comme son nom l’indique, d’un chef Goth qui n’était pas le premier à s’appeler comme ça
b)     un empereur romain surnommé ainsi grâce à ses victoires sur les Goths
c)      un écrivain contemporain qui veut se la péter
 
réponse b) il était courant pour un empereur romain de prendre le nom d’un peuple vaincu pour se faire mousser. Cf. Philippe l’Arabe, par exemple.
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/2/2d/104_Claudius_II_Gothicus.jpg/200px-104_Claudius_II_Gothicus.jpg
 
 
5) Mythologie égyptienne ! Les hommes complotent contrent leur créateur, Rê, dieu-soleil. E dernier déçu et furieux, ordonne à sa fille Sekhmet de les massacrer, ce qu’elle fit avec grande-diligence. Pris de pitié pour ses créatures, Rê décide finalement de faire cesser le massacre. Mais la colère de Sekhmet est grande ! Comment s’y prend-il pour la calmer ?
a)      Il fit danser les autres dieux autours d’elle, elle les rejoint et dansa tant qu’épuisée elle oublia sa colère contre les hommes et redevint la douce déesse-chat Bastet
b)      Les hommes gémirent, se lamentèrent, et la supplièrent, et les dieux avec eux, si bien qu’elle finit par s’apaiser
c)     Pendant qu’elle dormait, Rê fit fabriquer de la bière qu’il teignit de la couleur du sang, et il en inonda la terre. A son réveil, Sekhmet pensa qu’il s’agissait effectivement de sang, et elle en but tant qu’elle devint ivre et fut ainsi incapable de poursuivre son œuvre de destruction.
 
Réponse c) ah, j’adore vraiment ce passage de la mythologie égyptienne ! Ca c’est de la bonne pub pour la bière, la meilleure amie de l’homme ! Quant à la pauvre Sekhmet, elle se trouva bien honteuse de s’être fait ainsi prendre, et elle s’enfuit dans le désert jusqu’à ce que les supplications de Thot, envoyé par Rê, la convainquent de revenir, cf le magnifique relief ci-dessous. Il paraîtrait que le prénom Nefertiti, « la belle est venue » ferait référence à ce retour.
http://www.hethert.org/images/Dakka_-_calming_Sekhmet_2b.jpg
 
 
 
6) Egypte encore. Ramses II était un vrai roux !
a)     very dick !
b)      pas vrai!
Et bien a) si c’est vrai! Sa momie a les cheveux teints au henné, mais ça ne faisait que renforcer l’éclat de sa teinte naturelle ! Il tient vraisemblablement cela de son père, Sethi Ier, Sethi signifiant « celui du dieu Seth » c’est à dire un homme roux, comme le dieu lui même. Rien d’étonnant à ce que ce bon Seth fut remis à la mode sous les Ramessides, où il était une force bénéfique, étant le seul à pouvoir terrasser le terrible Apophis chaque nuit (pensez-y quand on le croisera en 2013, enfin, si on survit à la fin du monde de 2012 prévue par le calendrier maya bien sûr)… Puis Seth se fit diaboliser à cause des invasions et après quelques pérégrinations, il a finalement été importé dans notre culture chrétienne sous le nom de… Satan, Sheitan pour les musulmans. Au siècle dernier encore, les roux étaient toujours vus comme des créatures naturellement bien disposées envers le Diable… Mort, le paganisme ? Jcrois pas !
d’ailleurs voici Ramses entre Seth (à gauche) et Horus (à droite)
http://alain.guilleux.free.fr/abou_simbel/P1010291.jpg
 
 
 
7) Pourquoi appelle t’on les « rois chevelus » (époque mérovingienne) de cette manière ? Parce qu’ils étaient chevelus, soit ! mais encore ?
a)      parce qu’être chauve, ou semi chauve, c’était bon pour les ecclésiastiques, il fallait bien marquer la différence entre pouvoir temporel et pouvoir spirituel.
b)      Parce que c’était la mode des cheveux longs, tout simplement.
c)     Parce que la chevelure était un emblème de virilité, de force, et de pouvoir, tout ce qui seyait à un roi digne de ce nom. Bon, c’était un emblème de royauté quoi.
 
Réponse c). Quelle belle époque ! Qui débuta avec un certain Clodion le Chevelu, excusez du peu. ça allait même si loin qu’un prétendant au trône qui n’avait pas les cheveux longs était d’office disqualifié. Raser la tête d’un rival était ainsi une bonne façon de l’écarter du trône, ou de l’en chasser. Et voici Dagobert Ier, un des plus fameux représentants des rois chevelus, imaginé par Emile Signol en 1837. Dagobert est resté dans les mémoires plus pour ses soit-disant déboires vestimentaires que pour le contenu de son règne lui même.
http://didgeridoo.d.i.pic.centerblog.net/pfbxk2p2.jpg
 
 
 
8) Et la Gaule chevelue ? D’où tient-elle ce nom ?
a)      ben, parce que les Gaulois portaient les cheveux longs, patate !
b)     parce que cette zone était pleine de chênes chevelus
c)      Le terme chevelue vient d’une dérivation et d’une mauvaise interprétation du nom original
 
Réponse : et bien c’est b) ! contrairement à ce que prétend la légende, cette appellation n’a rien à voir avec la capillarité de ces habitants. Parce que les gaulois, comme tout celte qui se respecte, portaient les cheveux longs dans plus qu’une région, la Gaule chevelue désignant ce qui est compris entre le Rhin et les Pyrénées. Non mais.
Finalement je n suis plus si sûre que ce soit la véritable raison de ce nom. Bref.
Quant au chêne chevelu :« Son appelation de chêne chevelu est due à son gland qui est pourvu de poils assimilés à des cheveux. » Je jure que je ne le savais pas quand j’ai fait le questionnaire XD voici donc le coupable :
http://photos.jardindupicvert.com/ph_aujardin/P050/5040-8.jpg
 
 
9) Qui fut inquisiteur avant de devenir pape sous le nom de Benoît XII en 1334 ?
a)      Nicolas Aymerich
b)      Henri Institoris
c)     Jacques Fournier
 
Reponse : c) Fournier en tant qu’inquisiteur exerça notamment à Montaillou, un « petit village occitan » bien connu des historiens médiévistes.
 Aymerich a bien existé, il ne s’agit pas que d’un personnage de BD. il a rédigé un manuel destiné aux inquisiteurs, en 1358. Insitoris est plus tardif (1486) et a lui commis Le marteau des Sorcières (malleus maleficarum), un manuel qui s’adapte à son temps et s’attaque plus particulièrement aux femmes, pratique quand il n’y a plus d’hérétiques.
http://www.horizon-provence.com/papes-avignon/photos/pape_avignon_benoit12.jpg
 
 
 
10) Quel médecin fut le premier à reconnaître la peste en 1348, (alors que cette maladie avait laissé quelques siècles de répit et fut ainsi oubliée), et à écrire sur ses manifestations et les moyens de s’en prémunir ?
a)     Guy de Chauliac
b)      Gérard de Cambrai
c)      Ambroise Paré
 
Réponse : a) il fut attaché au pape et rédigea la Magna Chirurgica, qui resta longtemps une référence. Gérard de Cambrai n’a rien à voir avec lui, mis à part les initiales, puisqu’il fut évêque de Cambrai durant l’an Mil. Ambroise Paré est bien entendu le célèbre, très talentueux et prolifique (il publia également sur la peste) chirurgien de la Renaissance. Il opéra Henri II qui avait reçu une lance dans l’œil durant un tournoi, et il l’aurait sauvé si cette lance n’avait pas atteint le cerveau.
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La suite au prochain article qui sera posté ce soir !

Dimanche 29 juin 2008 à 2:40

Tout d'abord je remercie bien bas ma Bufinette qui m'a concocté pas moins de 3 nouveaux habillages tout beaux tout dark (Breizh, Raspoutine et Spanish Inquisition) <3

 

 

Etant quelqu'un de très actif, le plus gros de mes journées (malgré les diverses tâches qui m'attendent) tient dans une occupation normalement saine : la réflexion. Le problème est que chez moi cela tourne souvent au délire psychotique le plus total, car mes prédilections vont aux interprétations tordues. Je suis la grande prêtresse syllogisme tortueux ! muhahahaha !

 

 

 

Donc le délire du moment… (roulements de tambour) un rapprochement entre plusieurs divinités aztèques et égyptiennes !

 

Effectivement mon exaltation du moment se porte sur la culture méso-américaine, et  particulièrement les Aztèques (avec un très bon ouvrage de M. Soustelle). Et quelque chose m'a beaucoup intrigué vis à vis de certaines divinités que j'ai trouvées assez proches d'autres divinités égyptiennes… pour bien comprendre, il faut bien avoir conscience du cadre. Désolé pour les généralités mais j'aime mieux que ce soit bien clair : La civilisation égyptienne et ses dieux se sont épanouis sur les berges du Nil entre le IV millénaire et le Ier siècle avant notre ère, mais le culte isiaque, ainsi que celui de quelques autres divinités s'est perpétué dans l'empire romain, quoique sous une forme bien différente du culte original. Là n'est pas le propos. Quant aux Aztèques, anciens nomades, ils se sont implantés dans la vallée de Mexico au début du XIVeme siècle, enfin, disons plutôt que c'est au centre du lac de Mexico qu'ils se sont véritablement sédentarisés. Ils étaient en pleine apogée à la tête d'un empire dont la tête se trouvait à Mexico-Tenochtitlan -avec les cités confédérées de Texcoco et Tlacopan- lorsqu'ils se trouvèrent brusquement face à l'amour, la tolérance et la charité des chrétiens d'occident au début du XVIeme siècle… qui anéantit totalement leur civilisation en commençant par son cœur, la religion.

 

Là, vous pensez peut être « normal, après tout leur religion était immonde, ces sacrifices humains quand même… »

 

Ah ! Certainement vous approuvez mieux les tortures raffinées de l'Inquisition (et je sais de quoi je parle) et la doctrine ecclésiale qui entend bien faire mourir (mais vraiment quand on ne pourra plus le torturer plus longtemps sans le tuer) l'hérétique et l'infidèle…ce qu'elle ne s'est pas gênée de faire, pour la plus grande gloire de Dieu, n'est ce pas ? Les sacrifices humains, aussi atroces peuvent-ils paraître, ont fait bien moins de victimes que le Saint Office et sa suite de conquistadores… car les victimes offertes étaient des guerriers élevés dans l'idée qu'il n'y avait pour eux de plus grande gloire que cette fin. Il y avait donc peu de morts finalement en guerre. quel choc face à la conception de la guerre des espagnols… (rappel : ceux qui ne sont pas morts sont nos esclaves)

 

Bon on ne va pas entrer dans un discours idéologique « qui sont les gentils, qui sont les méchants » puisque l'humanité par essence est sanguinaire, mais c'était pour présenter un peu le cadre aztèque, dont certains aspects religieux se rapprochent d'ailleurs de la conception chrétienne, surtout en ce qui concerne son clergé (ascèse, mortification, sacrifice de soi, maîtrise de ses pulsions, baptême des enfants, etc.) les Aztèques étaient polythéistes et adoptaient tous les dieux qu'ils rencontraient, et leurs dieux principaux étaient pour la plupart issus, comme leur culture, des Toltèques et des Mayas. Parmi eux on peut citer Uitzilopochtli, le dieu de Tenochtitlan, dieu solaire guerrier que l'on peut présenter, pour simplifier comme le chef de la bande ^^ Mais parmi les dieux les plus importants il y a également… Quetzalcoatl (le plus connu) et Tezcatlipoca.

 

Et c'est là où je voulais en venir… oui il a fallut le temps !

 

Il se trouve en effet que je vois une certaine correspondance entre les deux derniers cités et… Osiris et Seth du panthéon égyptien. On va même amplifier l'hérésie avec Xolotl/Anubis. Oui, exactement, des dieux de panthéons aussi éloignés dans le temps que dans l'espace…

 

 

 

Explications !

 

 

 

Tout le monde se rappelle bien d'Osiris ? (Ousir en VO)

Petit fils de lui même, aîné d'une fratrie de 5 dieux, celui que l'on nommait également Ounnefer (l'être parfait) était destiné à régner sur l'Egypte. Ce qu'il fit d'ailleurs avec brio, étant un dieu-roi civilisateur… « il sortit les hommes de la barbarie, leur enseigna la façon de cultiver la terre, d'élever des animaux, de se faire des vêtements, et fit cesser les sacrifices humains, remplaçant les hommes par des animaux. »

 

 

 

 

 

 

 Oh, étrange, Quetzalcoatl ressemble beaucoup à cette description ! dieu-roi civilisateur de la mythique cité de Tula (la civilisation précédant les Aztèques et dont ils se réclamaient). On dit qu'il aimait tant les habitants de cette cité qu'il abandonna le sacrifice humain, auquel il substitua le sacrifice d'animaux. il est lui même un des 4 (5 avec Tlaloc) enfants du couple de divinités primordiales, désignés tous sous le nom de Tezcatlipoca, chacun différencié par une couleur. Quetzalcoatl était le Tezcatlipoca blanc, associé à l'ouest (où je suis fréquemment) mais également à la lumière, au soleil et au vent.

Le dieu connu sous le nom de Tezcatlipoca (le true one) avait lui pour couleur le noir. Chacun d'eux régnait sur une ère appelée Soleil.

 

Or ce fameux Tezcatlipoca était un dieu guerrier et passablement violent, amateur de sorcellerie et de force chaotique. Un peu comme, ah bah tiens, le frère d'Osiris, Seth le rouge, maître des déserts (qui a également des fonctions guerrières… qui plus est c'était lui seul qui pouvait défaire chaque nuit le monstrueux serpent Apophis menaçant d'engloutir le soleil. en parlant d'Apophis… une comète de ce nom risque bien de nous faire la peau en 2036 ! on a intérêt à remettre le culte Sethien à l'honneur… oh, vous ne devinerez jamais, mais en fait c'est un peu déjà le cas… car Seth n'est devenu autre que… le grand Satan lui même ! (Sheïtan en arabe, c'est quand même flagrant…^^))

 

 

  A noter que pour aucun des deux peuples ces dieux plutôt capricieux n'étaient une personnification du mal, ou maléfiques. Ils étaient honorés tels qu'ils étaient, la diabolisation se fit postérieurement.

 

 

 

 

 

Dans les deux mythologies on assiste à des batailles fratricides pour le pouvoir. La différence c'est que chez les Aztèques c'est Tezcatlipoca qui régna en premier avant que Quetzalcoatl ne le détrône, mais il se fit rendre la monnaie de sa pièce. (Tezcatlipoca le chassa de Tula et… détruisit l'humanité ^^)

 

En Egypte Seth vient après l'assassinat de son frère, mais il se fit écarter du pouvoir par son neveu Horus… enfin, pas tout à fait, puisqu'il conserva la domination des déserts, mais cela à la suite de looooongues batailles et paris plus ou moins, heu, pertinents (« le premier qui arrive de l'autre côté du fleuve dans un bateau en pierre ! celui qui reste le plus longtemps sous l'eau gagne la souveraineté ! »  des trucs comme ça ...)

 

 

 

Tezcatlipoca et Seth (je dois dire que j'ai un faible pour ces deux là, ce qui est à n'en pas douter un signe) avaient également pour épouses des déesses de l'amour charnel : Xochiquetzal pour Tezcatlipoca, Anat et Astarté pour Seth

 

 

 

Pas convaincus ? je n'en ai pas terminé. (ne vous désespérez donc pas ainsi) Quetzalcoatl est également lié de prêt à la mort ! sous la forme du dieu cynocéphale Xolotl, il aide les âmes des morts dans leur chemin pour les enfers. C'est pourquoi on enterrait souvent des chiens avec les défunts.

 

Etrange, vous me rappelez ce qu'est devenu Osiris ? le dieu des morts ! extraordinaire… d ‘autant plus que le dieu Anubis (ça par exemple c'est un dieu cynocéphale aussi) est considéré comme issu de son corps (étant son fils). il était associé aussi à Oupouaout (« celui qui ouvre les chemins ») un autre dieu cynocéphale et psychopompe. Ah oui, c'est vrai, eux aussi guidaient les âmes des morts aux enfers…

 

 

Je ne peux pas trop comparer avec d'autres panthéons, mais il ne me semblerait pas extraordinaire qu'on puisse faire d'autres rapprochements. C'est vrai, un roi-dieu civilisateur associé aux morts, c'est une symbolique sympa. Ah regardez, Minos peut-être chez les Grecs ? de même la symbolique du chien en tant que guide pour l'au-delà semble naturel, étant donné la place du chien dans la vie autant que dans la psychologie humaine. J'aimerais réussir à m'exprimer plus clairement : un objet d'étude que je trouve passionnant est justement de voir les similitudes entre les différentes croyances, pratiques, cultures et civilisations. La symbolique commune de certains concepts, de certains objets. Le soleil : principe masculin et guerrier. La lumière, source de connaissance et bénéfice ; la nuit, associées aux ténèbres, source de mort, d'angoisse et de maléfices… on pourrait en citer à l'infini… par exemple, le mythe du déluge… et bien j'avais tenté de recenser à une époque toutes les civilisations qui parlaient d'un déluge (ayant détruit l'humanité) dans leurs mythes, et j'en avais déjà une bonne vingtaine. En Egypte, le déluge était… de la bière XD avait chargé Sekhmet de détruire la vile engeance humaine ingrate envers son créateur et la déesse lionne avait fait un beau carnage, se repaissant du sang jusqu'à épuisement. , prit de pitié pour ses créatures (enfin, il ne devait plus rester grand monde) recouvrit la terre de bière rouge, que la déesse à son réveil prit pour du sang et bu tant et si bien qu'elle était trop alcoolisée pour poursuivre le massacre…

 

 

 

Alors, la mythologie n'est t'elle pas magnifique ?

 

 

 

Ah, quand on regarde les magnifiques civilisations meso-américaines (d'ailleurs j'ai vu un magnifique documentaire sur la cité de Teotihuacan, ça fait rêver) et leur art à l'aspect si farouche, les dieux grimaçants dans des couleurs sanglantes sous des formes fantastiques, on se dit que M. Lovecraft aurait eu de quoi en tirer un nombre incroyable de récits à en perdre définitivement le sommeil… Ah, il y a tout de même une nouvelle: The transition of Juan Romero !

 

 ça aurait été étonnant qu'Il passe à côté ! mais Il avait matière à beaucoup, beaucoup plus…

 

 

 

ah, ça fait du bien ! bientôt, une bonne blague peut-être, et je pense toujours au Hessois (étonnant) et à Hook (ça alors)

 

 

 

Ite, missa est !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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