Pourquoi depuis si longtemps l'être humain ressent il le besoin d'inventer des histoires ? de faire des fictions, de mêler son quotidien de merveilleux, de créer de nouveaux monde ou de tenter de faire du sien un antre de mystères et de poésies ? je ne saurais le dire pour les temps anciens où l'on pensait réellement que le merveilleux faisait partie de ce monde, bien que je pense que de tous temps il a été une nécessité pour lui d'agir sur ce monde, ce monde dont il n'est qu'un minuscule, infime et vain élément et dont il ne saisit que d'infimes parties. A partir de ce qu'il voit, de ce qu'il possède, il va faire sa propre interprétation, imaginer. Quel est en soi le but de l'écriture ? je ne pense pas qu'il s'agisse seulement d'une simple récréation. Il y a pour but un partage, on désire transmettre quelque chose à quelqu'un. Cela peut avoir une visée didactique, afin que le monde devienne comme on le voudrait, comme il le faudrait. Ou alors créer un monde complètement nouveau, et pourtant tellement similaire au nôtre, dans lequel l'on incluse tous nos fantasmes. Toujours est-il que celui qui écrit est un créateur, il est en quelque sorte Dieu, et fait ce qu'il désire de ses personnages. Ce qui permet d'assouvir ce dont on est frustré dans le monde réel et d'avoir un sentiment de contrôle qui nous fait défaut dans notre vie. L'écriture est une très bonne psychothérapie. Si je ne m'abuse Freud avait dit quelque chose dans ce sens, que celui qui écrit assouvit des pulsions en écrivant et ainsi s'en libère, et celui qui le lit fait de même. Pour moi c'est plutôt un exorcisme ! depuis toute petite j'adore inventer des histoires, faire mon interprétation de ce monde et en imaginer de nouveaux. L'écriture et la lecture tiennent une place primordiale dans ma vie. Il est vrai que quand on voit le monde dans lequel on vit, il serait hypocrite de dire que tout est parfait et qu'on en rêve pas d'un meilleur… et quand on y réfléchit bien, malgré toutes les richesses qu'il renferme, au fond il est d'un ennui profond, il est démoralisant et passablement dégoûtant, et surtout il est extrêmement vain. Bon c'est mon point de vue, ça ne regarde que moi. Mais vivant dans cette triste et déprimante réalité de la vie quotidienne, qui pourtant est loin d'être malheureuse (prouvant une fois de plus comme je suis une saloperie trop gâtée) et connaît même de vives joie, et bien je n'ai de cesse d'écrire pour m'échapper un peu de cette réalité angoissante et étouffante, et de me créer mon monde bien à moi. Dans la plupart de mes écrits, surtout concernant les nouvelles, il y a la réalité, morne et vaine, et un élément fantasmé venant de rêves chers. Mais j'ai je ne sais combien de projets de romans (lol) et d'autres choses d'un monde entièrement rêvé, pas du tout dans ce réel. Et j'aime à y penser dans la journée. En fait je peux prendre le moindre élément pour me mettre à penser à un autre monde. Les nuages qui passent dans le ciel et me voici en pleine rêverie. La lune qui brille dans un ciel froid et rougeoyant et rebelotte. Tout n'est pas tout noir dans cette réalité, il est de belles choses, et les contempler m'aide à ne pas devenir folle et à trouver la force de me lever le matin.
Ensuite on me demande si je viens bien dans cette réalité. Ça oui, j'y suis tous les jours confrontée ! j'ai le sens des réalité je sais quand même ce que je fais, et c'est bien pour cela que j'ai un tel besoin de m'en évader. Lâche ? peut-être. Mas je suis quelqu'un qui aime cultiver ses illusions, même en sachant qu'elles ne sont que des chimères. J'ai besoin de poésie et de rêve. Et c'est parce que je sais comment est la réalité que j'en ai tant besoin. Et il semblerait que je ne sois pas la seule ! combien je révère toutes ses personnes qui nous livrent leur propre monde, qu'il soit horrible ou merveilleux, et qui nous apportent ce qui quitte l'humanité : le rêve. Lovecraft l'a bien vu dans quelques uns de ses récits les plus poétiques (qui me font toujours pleurer d'émotion. Même pas honte ! pourquoi avoir honte d'admettre que quelque chose a atteint la corde sensible de l'âme ?) par exemple Céléphaïs, La quête d'Iranon, Azathoth…
Nous avons tous besoin de rêve et de nous bercer d'illusions, d'autant plus belles que la mélancolie nous touche car la conscience sait que jamais elles ne prendront corps… non ?
Une dernière chose (je m'étais pourtant promis de pas en faire trop) à propos de l'écriture… je soutiens malgré le scepticisme que la lecture d'un auteur mort est purement et simplement de la nécrophilie. De la nécrophilie intellectuelle en tout cas. En effet, lorsque l'on écrit, je considère que c'est quelque chose d'extrêmement intime, car on livre ce que l'on a à l'intérieur, on livre nos pensées telles que notre esprit parvient à les formuler d'après ce qui agite notre âme. La lecture est donc une sorte de communion très intime avec notre moi profond, du moins pour des récits fictifs, de la poésie ou de la philo... C'est vrai qu'un devoir par exemple, même s'il reflète notre façon de penser, n'est pas en soi plus intime. Mais là par exemple s'il y a une pauvre âme qui s'échine à déchiffrer ses lignes et à se demander comment son auteur peut encore courir en liberté, il faut qu'elle sache qu'elle est en communion avec une partie de mon esprit, de mon âme. C'est beau ! lol
Ainsi quand on lit du Tolkien, par exemple, ou du Lovecraft, ou n'importe quel merveilleux auteur qui est passé de l'autre côté, on communique avec son âme, c'est comme si on entrait dans son esprit, on s'imbibe de leur essence, et c'est pourquoi à mon sens il s'agit de nécrophilie. La révélation a été dans un livre de Terry Pratchett (le huitième sortilège peut-être) où l'auteur avait mis ces mots dans la bouche d'un de ses personnage. Une communion je vous dit.
Mais il n'y a pas que l'écriture qui fasse rêver et permette de voir en l'âme de quelqu'un : la musique et le dessin sont aussi des révélateurs d'âme, mais je ne vais pas me lancer la dedans car il y en aurait encore pour un moment.
Bref, rêvez, et laissez moi mes rêves et mes illusions, qui me dont vitales.
Un jour je serai écrivain.
En voilà un beau rêve J
Ce soir, c'est la pleine lune. Levez un peu les yeux vers le ciel, sa contemplation est un baume et une porte sur l'âme, une douce berceuse apaisante, et le commun de tous les mondes.
La pleine lune…
wuwuf!