On va faire dans le super original ! avant cela bon retour à Dark Moon Princess qui revient sur ce blog (pour ceux qui ne savaient pas on fait ce blog en partenariat elle et moi) c'est donc elle qui vous a posté les précédents articles.
Bon voilà c'est l'hérétique (adoratrice de Dante) qui vous parle et qui va cracher sa bile lol.
Vous aurez sans doute remarqué que depuis quelque année la fantasy se vend plutôt bien un peu partout, d'abord par des livres, qu'on retrouve bien souvent au cinéma. Evidemment, même si on a eu beaucoup de fantasy déjà auparavant, le phénomène s'est brutalement multiplié depuis que Peter Jackson (ami –très- intime de ma petite pute qui se reconnaîtra) a eu la très bonne idée d'adapter le Seigneur des Anneaux de Maître Tolkien au cinéma, avec brio, de mon point de vue personnel et de celui de multitudes ^^
C'est un style de littérature que j'apprécie énormément, mais bon bien sûr il y a des schémas classiques, des récurrences, des conventions qui au bout d'un moment énervent un peu.
Par exemple : le manichéisme. Dans la fantasy, la grande majorité du temps, il y a d'un côté les bons, ceux au cœur pur et sans tâche… et de l'autre les bastards de service, dans leurs donjons noirs en rendant des cultes au diable ou à eux même, ce qui revient au même. Il pourrait y avoir au dessus en néon clignotant « demeure du bastard de service » ça serait pareil. Bon, dans pas mal d'autres genres on a affaire au manichéisme, mais c'est très prononcé dans la fantasy, et quand on voit ce qu'ils en font, des méchants… au passage c'est vraiment dommage parce que les personnages démoniaques sont souvent les plus intéressants. Ils ont la classe, ils sont sadiques, souvent ils ont une psychologie torturée jouissive au possible… en plus ils aiment le noir et portent fréquemment les cheveux longs. Bref, tout pour me plaire. Bon on va croire que je descend le manichéisme par frustration de voir mes chéris immanquablement défaits à la fin, mais sincèrement cette vision de tout noir/tout blanc est un peu fatigante à la fin.
Donc on va s'amuser un peu : en direct live je vais construire un scénario de fantasy tel que ça rapporte bonbon et dont on fait des films pour rapporter encore plus, et cela à base des conventions du genre :
- le héros : de modeste origine, un petit bouseux même je dirais la plupart du temps. Un jeune homme qui mène une vie monotone mais confortable dans son petit monde bien rangé. Il doit être innocent, un type bien, mais normal. Sans plus. Par contre il doit avoir vécu un drame : le plus souvent il a perdu un ou des parents proches dans des circonstances mystérieuses et dramatiques. Je remarque que ce sont souvent les oncles/tantes qui s'occupent de leur éducation quand ils sont orphelins…
prenons donc un jeune homme, pas encore adulte. J'ai vu des histoires mettant des filles en scène mais c'est à l'eau de rose ça m'a l'air assez aseptisé et c'est pour un public de jeune fille exclusivement (il y a des filles qui aiment les trucs bourrins pourtant). Le mâle est une convention. Donc un jeune homme vivant pépère à la campagne. Il faut un nom qui sonne pas trop comme ceux dont on a l'habitude en Occident. Genre un héros nommé Robert ça fait pas classe, ça attire pas. Les noms style médiéval, celtique marchent bien. Après on peut faire un mixe avec du n'importe quoi. Tiens, prenons genre Wido. Ça fait jeune, ça sonne un peu viking (c'est un nom viking en fait lol et ça veut dire genre « celui qui habite les forêts » donc en plus ça fait classe)
tête du héros classique... désolée mon tit Frodo
- le monde : un monde où règne la magie, où elle est admise, et où forcément il y a les bons et les mauvais sorciers. Simplement la réalité de cette magie peut être plus ou moins ignorée du héros qui met ça sur le compte des légendes jusqu'à ce que ça lui tombe sur le coin de la tronche sans crier gare. Il va être immanquablement confronté à cette magie, mais ne s'en servira pas forcément, s'il côtoie un sorcier professionnel. Ce monde contient beaucoup de créatures fantastiques et de races humanoïdes, dont les plus répandues sont les elfes, les nains, et des espèces spéciales bastard de service, genre avec des cornes, en tout cas très laides et au quotient intellectuel limité. Ça, ça a été copié sur Maître Tolkien qui s'est inspiré des légendes nordiques. Merci maître.
Ce monde est en décadence. L'emprise du Mal s'y fait sentir. Les choses tournent pas rond. La situation semble stable mais on sent que le mal couve quand même. Evidement il faut qu'il y aient des batailles en prévision, dans le style médiéval tant qu'à faire puisque dans la très grande majorité des cas, l'histoire se déroule dans un monde pseudo-médiéval.
- l'histoire : notre jeune héros donc, regarde ce monde décadent en tentant de vivre normalement malgré les blessures qu'il a. soit il vit dans sa bulle et ne voit pas que les choses ne vont pas, soit il y est confronté mais s'adapte, parce que « c'est comme ça. » Ce qui se passe c'est que le Mal veut s'emparer du monde pour détruire et asservir, et puis sans eux sérieusement, qu'est ce qu'on s'enquiquinerait, sincèrement !
- donc, d'une façon ou d'une autre, notre jeune héros va être sorti de sa gentille vie pour être confronté à ce mal dans toute son ampleur. Simplement parce qu'un truc va lui tomber sur la gueule sans qu'il s'y attende, le transformant du jour au lendemain en espoir de tout un peuple. Voir d'un monde : le sien. Bien sûr on l'impression que 80% de ce monde est tout beau, tout gentil, que les 20% restant sont les ignobles créatures au service du bastard dont les moins classes sont simplement cons et jaloux avec un complexe de supériorité (les plus classes étant les gros sadiques psychos, mentalement complètement ravagés, possédés, torturés, mais avec un charisme quand même époustouflant, qu'ils gardent en toute circonstance. Ils sont très puissants et sont souvent des sorciers experts en magie noire la plus sanglante… (ah mon dieu Sauron dans le Silmarillion… le Roi Sorcier…) Bien sûr ils sont chevelus et adulent le noir. Lol)
exemple de tête de bastard de service... rien à redire, la classe (bon le chapeau fait pas très med-fantasy okay)
- pour en revenir au héros (quand même) il est inévitablement un élu, soit par le hasard, soit par son sang. Il est recherché par le bastard car il possède quelque chose qu'il veut, quelque chose qui peut le mettre en péril (genre) soit il s'agit d'un objet à tendance magique (et pas sm comme j'allais l'écrire), soit c'est le héros lui même qu'on veut, parce que son sang en fait un être particulier qui peut mettre notre bon bastard de service en danger. Genre en fait, le héros, c'est un peu le Messie.
- Donc notre Wido… on va dire qu'il vit à la campagne avec le frère de son père, disparu mystérieusement quand il était encore tout bébé, et qu'on ignore tout de sa mère. De mauvaises langues pensent que ça devait être une catin. (oui parce que même si le héros fait tout pour être normal, il a fatalement quelque chose qui le démarque un peu des autres). Ce brave jeune homme a un cœur d'or quoiqu'il soit parfois soumis à des accès de colère inexpliqués, mais toujours brefs et regrettés. Il excelle dans la fabrication de cidre. Il y a des rumeurs, loin, très loin, que des gens se tapent dessus, mais ça a toujours été comme ça, alors bon. Il paraît quand même que le légendaire et cruel roi des ténèbres Nocticula Fils de Satan (il faut que le méchant ait un nom un peu transparent en rapport avec le mal, les ténèbres, la nuit, etc, ou que ça sonne latin. Ou les deux. Faut qu'on sente que c'est lui le méchant rien que par son nom) reprend son règne de terreur ailleurs, mais ce ne sont que des rumeurs.
Mais un jour, fatal ! tout va changer ! disons que pour ses 18 ans son fidèle tonton, un homme bien sur lui et tout, lui offre quelque chose venant de son père, genre un oliphant, tout con, et une dague, très jolie, avec un manche en argent ouvragé et même une petite pierre précieuse ! mais la pierre est fendue et la lame ébréchée. Wido devine que son père était un warrior. Ses plaies se rouvrent. Son oncle peut rien lui dire de son père à part que c'était un type courageux parti se battre, le fou, contre les armées de Nocticula Fils de Satan, un des braves mort pour arracher une victoire éphémère au Malin !
Bon on va pas faire tout le scénar parce que ça serait bien que je revois celui de mon « roman » déjà mais bon les autres grandes lignes d'un best seller de fantasy sont les suivantes :
- une fois qu'il est tombé quelque chose sur la tête du héros une personne au courant de ce qui se passe va prendre contact avec lui, et va devenir son maître et protecteur
- les créatures vilaines servant le Mal arrivent pour le prendre, mettent le feu souvent et tuent la famille s'ils le peuvent (psychologiquement je pense qu'on peut parler de la rupture définitive avec l'enfance. Bref)
- il va faire un voyage, pour rallier un endroit où il trouvera des alliés
- bien sûr il y a plein de dangers sur le chemin
- la bastard de service envoie son/ses seconds (souvent super classieux, voir même plus que le grand bastard lui même *kof * Eragon *kof* pour tenter de l'arrêter, mais bien sûr comme il est méchant il y arrive pas (super comme excuse mais souvent on a l'impression qu'on peut pas nous en sortir d'autre…)
- pendant ce voyage il apprend des tas de choses sur lui et sur les éventuels objets qu'il a avec lui
- il rallie l'endroit où il trouve ses alliés. Il y a des débats. Il est pas forcément prit pour le Messie mais là il peut montrer son courage et son esprit de sacrifice, et toutes les vertus qui font que c'est un Gentil
- il y a fréquemment des enlèvements pour faire pression sur notre héros, si possible une fille bien roulée (il va pas libérer un thon, même s'il est courageux il y a des limites il va pas se déplacer pour rien)
- le mieux c'est quand il y a des actes très stupides (immanquablement) genre on se met dans la gueule du loup pour sauver la personne en danger, parfois c'est la gueule du loup au sens propre du terme *kof*Luthien*kof* et évidemment comme l'Amûûûûr et le Bien triomphe toujours du Mal perfide même si très puissant, le héros arrive toujours à sauver la personne qu'il voulait, même si ça ne se fait pas sans blessure ni sacrifice. (blessure empoisonnée, mutilation, ou perte d'un allié…)
- Le meilleur aussi c'est quand un petit héros qui sait à peine se battre, voire même une princesse elfique (encore mieux) pour ne citer personne, arrivent à défaire des bastards de service. Même des bastards en service en second. Non parce que l'auteur se donne quand même la peine de décrire la classe, la puissance, le sadisme, la ruse etc du Lieutenant, pour l'humilier de la sorte. MAIS C EST DEGUEULASSE ! heureusement on a quand même le droit parfois à des grosses scènes de pur sadisme pour montrer comme le Méchant est Vil et Odieux, mais jamais sur des persos très très importants.
- Bref, il faut que la guerre s'enclenche, qu'on est des tas de combattants, d'un côté les Gentils prêts au sacrifice de leur vie pour des idéaux très purs, de l'autre les Méchants qui ne pensent qu'à faire couler le sang. Olala c'est que le Mal est bien équipé, la situation semble désespéré, tout le monde est sur le point de mourir, les ténèbres vont recouvrir tout, l'Apocalypse est proche…
le Roi Sorcier (Viking pour les intimes, c'est à dire exclusivement moi lol) la classe absolue...
- Naturellement à ce moment arrive le héros, prêt au sacrifice ultime… oui il a accepté son destin quel qu'il soit… il sait à peine se battre, s'il fait de la magie ça peut pas être un pro même s'il a des dispositions, mais toujours est il qu'il parvient à mettre une grosse claque au Grand Méchant (ou à son Second) qui se présente devant lui, est souvent âgé de plusieurs centaines d'années pour les petits jeunes, maîtrisent la magie la plus noire et redoutable depuis à peu près autant de temps, bref, du gros morceau hein… enfin bon il meurt, sans classe, libérant la terre de son fléau. Bon il faut que quelques gentils meurent pour mettre du larmoyant. Et le héros doit être sur le point de mourir. Mais il doit être sauvé parce que sinon c'est pas juste.
- Bon après on peut rajouter plein de trucs (oui parce que ça fait plus classe de pouvoir tenir en au moins trois volumes) mais ce sont les hyper grandes lignes et j'en ai sûrement oubliées… et c'est le très conventionnel. Mais si vous voulez écrire de la fantasy faudra passer a moins par là pour que ça soit potable… du moins c'est ce qu'il en ressort…
Rien à voir avec ce que je projette d'écrire… hehehe ( c'est pour ça que ça aura aucun succès… surtout avec mon style)
Ah oui pour rigoler, les vrais guerriers psychotiques qui ont réussis à lire ça jusqu'au bout et qui s'ennuient.. faites moi donc votre scénario… avec Wido ou un autre…
ps: je me rend compte qu'on retrouve un grand nombre de ces éléments dans Perceval... sauf que le manichéisme est beaucoup moins appuyé... sauf dans les Continuations avec Satan, mais c'est pas pareil... de toute façon, Perceval, c'est l'oeuvre ultime, c'est la perfection... et en plus l'ancêtre de la fantasy... *bonheur*
(écarlate et blanc sont les couleurs du Graal...)
Tout d'abord, merci de m'avoir nommé tel que je l'affectionne, je me reconnais évidemment.
Ensuite, jusqu'à la Photo de Frodo, ça va, je suis tout à fait d'accord
(sauf que même sans avoir lu beaucoup d'Heroic Fantaisy, je peux te dire qu'il y a des exceptions : exemple avec les Mondes d'Ewilan. bon, c'est un bouquin pour jeunes, mâles ou femelles, l'auteur a beaucoup de mal à gérer ses personnages, il en ressort des incohérances comportementales, et chaque nouveau personnage féminin est le plus beau jamais vu auparavant (c'est lourd à force); toujours est-il que le peronnage principal est en opposition presque totale avec ta description : c'est une femelle, et ses éleveurs sont pétés de tune. Je dis éleveurs, parce que là, tu as raison, ce ne sons pas ses parents (ces dernier ne sont pas morts pour autant), et elle est jeune. Bon voilà pour Ewilan, c'est sympas à lire, et très rapide.)
(quelle parenthèdse didonc ! digne de moi !)
Bon et puis d'accord avec le reste, sauf que Frodo sur la photo n'a pas l'air très innocent...
Je lis la suite.