Il était une fois...
C’estoit il y a fort longtemps de ça, en l’an de disgrâce 1483, dans un pays pas si lointain… la perfide Albion, qu’on l’appelle… Les gens de ce pays avoient déjà des mœurs fort estranges, et passablement déviantes, mais après tout, ce sont des îliens , ils sont donc forcément perclus de tares ! nan, les Hyliens, c’est autre chose, mais reprenons.
Il se trouve donc qu’en cet année de disgrâce 1483, le roi de la perfide Albion, qui estoit le quatrième Edward de la série, commit une erreur politique majeure et de très mauvais goût : il trépassa.
Cependant, ce manque de savoir vivre arrangea très bien Richard, le fourbe frère du roi de la perfide Albion, car il désiroit fort s’asseoir sur son trône, avec sa couronne et autres quolifichets fort coûteux pour qu’on ne le confonde pas avec un autre rustre consanguin de son isle. Il se trouve que les rois de la perfide Albion se prestendoient être également rois de nostre belle France, pour dire comme leur précieuse théière estoit déjà bien fêlée.
Le problème était que Edward le quatrième avoit deux héritiers mâles en bonne santé, nommés de façon tout à fait originale Edward et Richard.
Hors de question de laisser un enfançon lui prendre la place, alors le fourbe frère du roi défunt déclara que le mariage dont ils estoient issus avoit quelques diableries louches bien peu catholiques, et que du coups ils ne comptoient pas. Pour dire qu’on n’a pas menti sur sa fourberie, mais on ne peut s’attendre à mieux du fleuron de la perfide Albion.
Il n’en restoit point là, cependant, et enferma les deux enfançons en la tour de Londres, où il les fit assassiner.
On le supputoit fortement en tout cas, parceque hé, c’estoit un fourbe et qu’on n’attend point moins du roi de la perfide Albion. Il devint, cette formalité accomplie, Richard le troisième, et put retourner combattre des Henry et des Elizabeth, puisque ce ne sont que des sauvages là-bas, même s’ils veulent faire penser le contraire en prétendant que c’estoit là la guerre des roses. Toujours est-il que le fourbe trespassa à son tour 2 ans plus tard à cause d’une épine de rose sans doute, et d’autres se disputèrent le trône de la perfide Albion et ses quolifichets coûteux pour montrer qui est le plus fourbe.
Et le temps passa, sans que l’on retrouve jamais les deux pauvres enfançons, mais ces rustres avoient sans doute mieux à faire que de chercher deux pauvres enfançons quand ils peuvent en tuer d’autres.
Cependant, en 1674, -le temps avoit beaucoup passé- deux petits squelettes furent retrouvés sous un escalier de la tour de Londres, et on se rappeloit alors les enfançons d’Edward le quatrième, mais c’estoit un peu trop tard pour eux.
Le temps passa encore et un certain Millais, en 1878, peintre de haut talent, voulut rappeler au monde cette tragique histoire de l’innocence sacrifiée, à moins qu’ils n’aient gagnés une partie de cache-cache mais on préfère penser qu’ils ont été sauvagement assassinés dans des flots de sang, et de larmes, et de cris, etc. En tout cas, ça explique la présence de l’escalier derrière les jeunes garçons qui me rappelleraient presque Dante et Virgile avec du noir classe et de belles mèches blondes, si j’étais complètement obsédée.
J’adore ce peintre. Venez par là pour mirer et admirer d'autres oeuvres de sa main.
Et en cadeau bonus, la version de Delaroche, que j’ai pu longuement admirer au Louvre avant qu’ils ne l’enlèvent au profit de croûtes représentant un infâme tyran, que-son-nom-pourrisse (ce sont des croûtes parce qu'il est dessus hein).
Un tableau très intense, même si la tête de Edward fait un peu flipper, genre il est complètement stone, mais même, il a un visage qui fait limite malsain, je trouve. On sent que le drame est sur le point de se produire avec l’air d’angoisse du jeune Richard qui semble entendre des bruits qui se rapprochent, ce que confirme le petit chien toutes oreilles dressées. Des ombres se dessinent sous la porte, indiquant que la fin est proche TINTINTIN. La tendresse qui se dégage de la relation que semblent avoir les deux frères, soudés dans l’attente d’un dénouement qu’on devine malheureux, est poignant. C’est le dernier moment où ils pourront être ensemble, isolés, protégés par le cadre formé par le lit dont il faut au passage admirer l’exécution. Mais bon, sait-on jamais, s’ils avaient grandi peut-être se seraient-ils entretués…
Je suis toujours très impressionnée par la maîtrise technique de ce peintre, au service de représentations dramatiques dont il sait choisir le moment le plus émouvant. Maître Delacroix admirait sa technique, mais lui reprochait d’enlever de l’âme dans le procédé (c’est ce que je ressens devant la statuaire grecque : ligne magnifique, mais sans âme) ce qui n’enlève pas que mr Delaroche était un très très bon artiste..
Un sujet en rapport avec Londres que j’ai enfin pu visiter… Si l’arrivée en la perfide Albion m’a donné l’impression d’être perdue dans des tableaux de Constable, la ville elle-même a nourri mes fantasmes victoriens. Je me suis sentie l’âme d’une Mina Murray, à quelques détails près, l’absence notable de Dracula n’étant pas la moindre, même si les afternoon tea déchiraient (aucun rapport entre le début de la phrase et sa fin mais ça ne fait rien).
une apparition de Dracula as promised. Du comte, vu par Ayami Kojima si mes yeux ne m'abusent. Le vrai il était prince mais il avait quand-même les cheveux longs et la classe qui va avec.
J’aurais bien mis Gary Oldman version victorienne mais dans le film c’est aussi un prince donc ça n’allait pas. Bref, OSEF. Et puis zut.
Les musées anglais sont très bons je trouve au niveau muséographie, et ça a été un vrai bonheur de pouvoir muser au British Museum et voir enfin tout plein de choses étudiées en cours. Et puis retrouver Blake partout où j’allais c’était du bonheur. J’ai été étonnée, en plus de la sympathie (fourberie diront beaucoup) et de la propreté des autochtones, de leur goût pour le sanguinolent. C’est vrai quoi, v’la l’histoire et les meurtres horribles de Jack l’Eventreur, et viens par là au Donjon de Londres voir les supplices horribles qui s’y faisaient, et si t’es pas encore rassasié, t’as vu au musée Tussaud tu peux contempler les têtes tranchés (placées sur des piques) des plus célèbres suppliciés de la révolution française, avec une expression horrifiée et des flots de sang coulant de la bouche ! c’est très racoleur, autrement j’aurais été la première à y courir. En fait, les moulages des têtes des suppliciés ont fait partie des premières pièces de ce fameux musée, les Sanson ayant eu grand besoin de ressources supplémentaires. Mais il me semble qu’elles sont parties dans un incendie il y a très longtemps. La cire, ça fond bien !
Bref, je veux y retourner. J’ai manqué Rossetti, c’est inacceptable, donc rien que pour ça…
Là vous avez une magnifique tête d'Hypnos que je voulais beaucoup voir. c'est une copie romaine en bronze d'un original grec comme on ne s'en doutait pas du tout, et c'est du Ier-IIe siècle.
Ouais, j’ai toujours le sujet des Enfers sur le feu (ahah) mais c’est long, je veux m’appliquer (ben ouais ça mérite au moins de mater les épisodes de St Seiya Hades, parce que St Seiya c’est un peu LA référence en mythologie quoi, mais comme vaut mieux reprendre du début…j’aurais du faire un mémoire là-dessus, ça serait sûrement fendard), et malheureusement je n’ai pas que ça à faire (rien d’antithétique avec la parenthèse précédente). Alors il risque d’y avoir encore des œuvres présentées vite fait.
Haaan il a une aile sur son casque mais que diable le bronze de la photo précédente nous montrait un truc tout pareil sauf qu’il avait pas de casque et c’était Hypnos c’est totalement pas croyable !
Bien, maintenant je vais tenter de retrouver Perceval en ces forêts enchanteresses où il a dû se perdre avec délices voilà de cela quelques siècles, et non, vraiment, je n’absorbe aucune substance psychotrope.
Vale, et que l’heure du thé n’annonce point une tasse emplie de sang, sauf si vous êtes Dracula, auquel cas, puisse t’elle être constitué de sang de vierges du meilleur cru, à boire sur les genoux de Mausole devant les Néréides dansantes, tandis qu’Hypnos vous caresse doucettement le visage de ses ailes fraîches, tandis qu’une momie vous fait la conversation.