Dimanche 31 octobre 2010 à 1:31

Des générations disparaissent et s’en vont, d’autres demeurent et cela dure depuis le temps des Ancêtres, des dieux qui ont existé auparavant et reposent dans leurs pyramides.
 
Nobles et gens illustres sont enterrés dans leurs tombeaux.
Ils ont bâtis des maisons dont la place n’existe plus.
Qu’est-il advenu d’eux ?
 
J’ai entendu des sentences de Imouthès et de Hardedef, que l’on cite en proverbe et qui durent plus que tout.
 
Où sont leurs demeures ?
Leurs murs sont tombés ;
Leurs places n’existent plus, comme si elles n’avaient jamais été.
 
Personne ne vient de là-bas annoncer ce qu’il en est, annoncer ce dont ils ont besoin, pour apaiser notre cœur jusqu’à ce que nous abordions au lieu où ils s’en sont allés.
A cause de cela, apaise ton cœur.
Que l’oubli te soit profitable !
Suis ton cœur, aussi longtemps que tu vis.
Place de l’oliban sur ta tête.
Vêts-toi de lin fin.
Oins toi avec le véritable merveille du sacrifice divin.
Augmente ton bien-être, pour que ton coeur ne s’affaiblisse pas.
Suis ton cœur et ce qui t’est bon.
Expédie tes affaires sur terre.
Ne fatigue point ton cœur,
Jusqu’au jour où viendra pour toi la complainte funèbre.
Celui-dont-le-cœur-est-las n’entend point son appel.
Son appel n’a sauvé personne du tombeau.
C’est pourquoi fais un jour heureux et ne te lasse point à cela.
Vois, personne n’a emporté son bien avec soi.
Vois, personne n’est revenu qui s’en est une fois allé.
 
Texte funéraire du Nouvel Empire égyptien

http://lostsoulslair.cowblog.fr/images/Yuya.jpg
 
Sarcophage de Youya, XVIIIe dynastie, règne d’Amenhotep III, musée du Caire

Dimanche 19 septembre 2010 à 7:00

Aujourd’hui, c’est la saint Perceval. Ne regardez pas sur le calendrier, c’est moi qui l’ai décidé. Parce que Perceval est pour moi un saint et qu’il mérite son jour à lui, et que ce jour particulier était tout indiqué.
 
http://www.timelessmyths.com/arthurian/gallery/parsifal.jpg
 
Vu que je n’ai pas vraiment le temps de m’épancher sur la question de qui il est et pourquoi je le révère, je ressors ce que j’avais écris dans un ancien article oublié, et qui explique très bien les choses.
 
Perceval, c’est avant tout pour moi un symbole, plus qu’un personnage de roman.
Comment expliquer ce qui me fascine autant chez lui ? beaucoup restent sur l'image du jeune gallois inculte faisant tout de travers, quand ils ne voient pas en lui le gros bêta (par ailleurs charmant) de la série bien connue diffusée sur m6. oh, non, Perceval est loin d'être bête, il suffit de faire un petit effort de lecture… j'ai entendu beaucoup de critiques sur lui… bien sûr au début c'est un ado un peu boulet, comme tous les ados, j'en connaît même beaucoup chez qui ça s'attarde dramatiquement. Voilà ce qui est très intéressant chez Perceval, c'est son évolution, c'est la façon dont il passe du statut de jeune ignorant turbulent à… chevalier célestiel. Car oui, c'est bien ce qu'il devient, c'est bien ce que Chrétien a voulu faire de lui, même s'il a disparu avant de pouvoir finir son œuvre… ce qui laisse un mystère fascinant, étant donné que chacun peut imaginer la suite à sa convenance, et beaucoup le firent, bien qu’ aucune version que j'ai lu ne me satisfasse.
Selon moi, et je ne suis pas la seule à le penser, Perceval, celui qui brise, est également celui qui restaure. Là où il sème d'abord le désordre, c'est pour mieux rétablir par la suite, instaurer un nouvel ordre. C'est ce que l'on peut voir avec l'épisode de l'Orgueilleux et de son amie, et d'après moi le reste suit le même schéma, et ainsi Perceval est-il celui voué à trouver ce Graal (et non pas cet insupportable Galaad) qu'il vit d'abord passer sans mot dire.
A ce propos, pour ceux qui le décrient là-dessus, c'était nécessaire. Perceval n'était pas encore initié, il n'était donc pas en mesure de dire les mots attendus. Et s'il avait parlé dès le début, la Quête n'aurait pu se faire, et sans Quête, pas de cheminement intérieur, tous les chevaliers seraient resté des chevaliers terrestres en attente de vaine gloire mondaine, au lieu de se chercher eux même… bon je sais tout cela est confus, mais Perceval est présenté comme le chevalier célestiel, (un Messie en quelque sorte) ce qu'il cherche n'est pas gloire mondaine, mais gloire céleste, qu'il ne peut trouver qu'en cheminant en lui même (le magnifique épisode des 3 gouttes de sang sur la neige sont un bon début)(ou pourquoi la neige me rend encore plus folle que de coutume) , et c'est pour cela que folie le frappe. Ce n'est qu'en se perdant que l'on peut trouver un tel chemin. Les saints les plus cotés sont ceux qui ont traversés une phase de folie par laquelle ils ont pu accéder au chemin du divin…(à vaincre sans péril on triomphe sans gloire) je ne vous fait pas un éloge de la folie (pour cela référez vous à Erasme) mais c'est un aspect important pour comprendre ce qui fait de Perceval un être si fascinant. Et c'est l'initiation…
Pas étonnant qu'il ait intéressé de près les… symbolistes. Et siiiii (rire satisfait et un brin sadique) oui il fallait que je les case ceux là, mais en même temps Perceval est l'icône la plus parfaite du symbolisme d'après moi. ^^
Pour résumer, il est l'incarnation du chevalier célestiel (si, ce mot existe par décret du roi, et le roi c'est moi), il est l'incarnation de l'être qui cherche en lui même pour atteindre le divin (et ça me fait penser à mon cours sur les religions romaines), qui cherche en lui même pour se trouver, tout simplement. Il est le jeune homme que folie doit frapper avant d'atteindre la sagesse, il est l'Initié, et bien plus que cela encore.
je ne puis résister à vous présenter une autre représentation que mon ami Jean Delville fit de lui :
http://lostsoulslair.cowblog.fr/images/DelvilleJeanParsifal.jpg
 
Aaah quelle beauté, quelle harmonie des formes et des couleurs, je ne sais pas, mais ce tableau dégage quelque chose qui me fait frissonner d'exaltation. C'est tout simplement rayonnant, comme cette lumière qui vient frapper le siège de ses pensées, avec cette chevelure d'or qui se confond avec le feuillage, et la lance ceinte d'un voile comme pour lui enlever son aspect guerrier, meurtrier, pour l'assimiler à la sacralité, même si la lance de Longinus est plutôt du ressort de Gauvain (tout l'inverse de Perceval… un homme qui n'évolue pas, un chevalier des vaines gloires mondaines qui ne cède pas à la folie pour le faire face aux frivolités qui le ridiculisent) et qu'elle lui obscurcit plutôt le visage… c'est de toute beauté… et non je ne me répète pas.
 
Je n’ai pas de dieu, pas de religion. Je suis fascinée en revanche par la conception de sacré et de divin, et je pense que c’est pourquoi j’aime tant les mythologies du monde entier. J’ai mes propres conceptions du sujet, ma mythologie personnelle, dont chaque objet n’est pas une entité divine à laquelle je voue un culte, mais un symbole de ma conception de la sacralité. Symbole, idée, idéal.
J’aimerais,  comme William Blake, pouvoir voir du divin dans chaque chose. J’aime d’ailleurs beaucoup ses pensées sur la question, car il me semble que sa mythologie est, comme je le recherche, avant tout comme ressortant du symbolisme.
L’objectif étant de voir plus loin, voir au-delà. Ouvrir ses yeux sur un ailleurs transcendant qui n’est peut-être que dans l’esprit, mais qui est.
Je crois que ça ne voudra rien dire pour personne, mais je me comprend, et c’est déjà pas mal.
 
Bonne fête à Perceval, donc. Bonne fête aux symbolistes, et à William Blake, tant qu’on y est.
Note en passant : je trouve ça assez curieux de m’intéresser au bouddhisme au moment même où mes passions son à leur paroxysme, quand le bouddhisme prône le renoncement des passions. En même temps, renoncer à ses passions demande déjà une immense passion. Passion, je le rappelle, c’est patior, la souffrance. Souffrir pour s’affranchir de la souffrance. Etre passionné pour annihiler la passion. Je trouve ça très intéressant. Le renoncement, c’est la transcendance de soi pour quelque chose de plus grand, c’est une forme suprême d’amour. Non ?
 
Et mes plus tendres pensées pour mon saint Graal, mon calice sacré aux lèvres duquel je bois la plus merveilleuse des expériences mystiques, dont la lumière m’irradie et me permet de voir, de ressentir et d’aimer au-delà.
 
 
 

Lundi 26 juillet 2010 à 2:50

Quelques lignes rapides parce que c’est la fête des Joachim et que j’en connais un. Et que je l’aime beaucoup malgré toutes les choses que l’on qualifiera charitablement d’étranges qu’il m’inspire.
Pour cela, je lui dédie aujourd’hui la chanson « a romance with the grave » de The Vision Bleak, que j’aurais bien partagé avec tout le monde mais je n’ai trouvé aucun lien décent pour cela. Vous pouvez cependant vous faire une idée de ce que fait le groupe en cliquant sur la magnifique image ci-dessous <3
The Vision Bleak est un groupe de Horror/Gothic/symphonic/ajoute ta suggestion Metal teuton qui fait partie de mes groupes fétiches, et ce n’est pas un hasard quand on voit les thèmes qu’ils abordent (ouais bon, vous faites pas une mauvaise image de moi parce que j’ai cité A romance with the grave hein, c’est pour Joachim), Lovecraft étant notamment une muse très prolixe chez eux. Mais il faut ajouter à cela beaucoup de talent musical et la voix du sieur Konstanz (à droite). Ils sont peu connus en France et c’est bien dommage, surtout qu’ils déchirent bien sur scène (en tenue inspiration XIXe, s’il vous plaît). Je ne pouvais rêver meilleur cadeau d’anniversaire qu’un de leur concert à Paris et une relique à ramener, mais arrêtons le fangirlisme et allez plutôt écouter ce qu’ils font.
http://userserve-ak.last.fm/serve/500/2416620/The+Vision+Bleak+twghtp03.jpg
Le rapport avec Joachim à part ladite chanson, tient, je dirais, à l’affinité capillaire qu’il entretient avec Konstanz.
 
Bien, autrement, les jours épagomènes ne se sont pas trop mal passés pour moi. Ca a été un peu plus catastrophique à la Porte des Enfers où j’officie en tant qu’Anubis ou Oupouaout (cerbère psychopompe. Bon, d’accord, plutôt somapompe mais ne me pourris pas mon groove) j’apprécierais plus si je n’avais pas tant de retard à côté… je tiens à préciser que ce paragraphe est volontairement d’une obscurité hermétique, genre les tablettes d’émeraude de Thot et tout. J’essaie d’intégrer une formation pour être sybille.
 
Aller, tant qu’on y est, une petite présentation rapide d’une œuvre maso méso-américaine que je trouve de toute beauté (et puis rien de tel que de mater des dieux aztèques avant d’aller dormir)
Je vous présente une statue de Xochipilli, réalisée à la période postclassique, aujourd’hui exposée à Mexico.
http://www.calstatela.edu/orgs/mecha/gallery_2/xochipilli.jpg
 
Xochipilli (à prononcer Chotchipil-li) signifie « le prince des fleurs » et il est effectivement un dieu de la végétation, comme le montrent les fleurs sculptées à même son corps. Il est cependant bien plus que cela : dieu juvénile, il préside aussi à la musique, à la danse, aux activités artistiques en général, mais aussi au jeu et autres plaisirs de la boisson, ainsi qu’aux dérives que cela peut entraîner. L’ivresse, les maladies vénériennes et autres bad trips sont aussi sous sa juridiction. Eh oui, les fleurs qu’il a sur le corps peuvent être enivrantes au point d’en être hallucinogènes, ce qu’indique la présence sur son trône de psilocybes, champignons hallucinogènes qui étaient consommés régulièrement à la fin des repas mondains aztèques. Comme ça, tout le monde se faisait son petit trip dans un coin et le racontait aux autres par la suite. Les exemples que j’ai lu étaient assez sanglants, mais cela tient soit du caractère aztèque, soit du goût pour les Espagnols pour les atrocités diverses (parce que c’était un espagnol qui rapportait le truc).
Notre Prince des Fleurs ne vous rappelle t’il personne qui nous soit plus connu en Occident ?
http://www.americas-fr.com/civilisations/xochipilli.jpg
 
Xochipilli est une figure tout à fait dionysiaque, puisque l’on retrouve chez ces deux figures l’évocation de la puissance et de la régénérescence de la nature, (la vigne, chez Dionysos) avec tous les débordements bacchiques que cela peut comporter. De l’art, du mystère, de la danse, allant jusqu’à la transe, générosité et cruauté, nous avons deux figures sœurs.
J’avais déjà fait un rapprochement entre divinités égyptiennes et aztèques, ben on continue sur la lancée. Dionysos en Egypte était associé à Osiris, mais c’était surtout au niveau de la résurrection puisque le dieu de Nysos n’est pas un dieu mort où s’y rapportant très directement.
Ah, et Xochipilli porte un masque, qui n'est pas sans me rappeller les masques portés  par les acteurs Grecs, surtout les masques de tragédie vu la tronche qu'il tire. Or, Dionysos est justement à l'origine du théâtre, dont les plus grandes manifestations avaient lieu durant sa fête. Enfin, ça , c'est une interprétation aussi personnelle que capillotractée.
Autres infos sur notre dieu: il était également nommé Macuilxochitl (5-fleurs) et a une soeur jumelle, Xochiquetzal (fleur de quetzal) déesse de l'amour, de la beauté et de la joie, comme Hathor, qui, durant la période romaine était associée à Isis et par là soeur (et épouse) d'Osiris, lui-même assimilé à Dionysos, comme quoi le monde est petit, quand on le veut. Sauf que Xochiquetzal était plutôt l'épouse de Tezcatlipoca (figure qui, je l'ai montré, entretient des points communs avec Seth qui voulait épouser Isis mais là ça tourne aux feux de  l'amour mythologiques)
 
 
Je lui trouve quand même un petit air crispé, mais ce doit être une transposition de mon propre état. La pose est souple, et en même temps on sent une tension dans les membres, je trouve ça du plus bel effet. Par contre, je ne suis pas renseignée sur le sens de cette posture, mais il se pourrait qu'il joue de la musique.
Bon, j’avais dit que c’était rapide. Je ferai peut-être des mises à jour sur le sujet si j’ai oublié quelque chose et que j’ai éventuellement le temps. Ahah.
 
http://panathinaeos.files.wordpress.com/2009/07/304px-dionysos_louvre_ma87_n2.jpg
 
En cadeau bonus, une statue de Dionysos, parce que je n’allais quand même pas laisser échapper une occasion de mettre un dieu à belle bouclettes ici quand même. celui-ci date du IIe siècle, même s'il a été beaucoup remanié à l'époque moderne. aujourd'hui, on peut le reluquer au Louvre.
 
Je vous laisse donc avec Xochipilli et des considérations d’ordre métaphysique sur les figures ambigües de ces jeunes dieux préposés à l’exubérance et au chaos, nécessaires dans une société strictement ordonnée. Et aussi avec une illustration psychédélique (réalisée par un dénommé Mikio) incluant ladite statue de la divinité incriminée, avec force psilocybes, même si je suis la preuve qu’on n’en a pas besoin pour halluciner et délirer gravement.
http://images.tribe.net/tribe/upload/photo/821/657/821657cc-ff97-4c31-b3b2-5381c0705368
 
 
Encore bonne fête, cher Joachim, j’adore l’ironie de ta sainteté. Y’a qu’à voir ce que je lui avais préparé pour l’an dernier
 
 
Vale, et que les dieux dionysiaques vous convient à la danse nécessaire à une juste catharsis, sans vous faire tomber dans une déplorable hybris qui vous condamneraient à un passage à la porte des Enfers, dont le franchissement est la mort de tous les espoirs, sans aucune considération nécrophile.
 
 
 

Mardi 13 juillet 2010 à 0:16


Avec de l’astrologie, de la superstition, des dieux égyptiens et de l’encens au patchouli.
Un petit article vite fait juste pour vous mettre en garde (et me faire une récréation entre la paperasse pour des dossiers qui ne meneront à rien et autres devoirs en presque retard). Et ouais, c’est qu’en ce moment, c’est les jours épagomènes. Ce n’est pas une variation de la peste, mais ça pourrait. Les jours épagomènes sont les cinq derniers jours du calendrier égyptien, durant lesquels cinq divinités égyptiennes très puissantes ont vues le jour : Osiris/Ounnefer, Horus l’Ancien, Seth (all hail !) Isis et Nephtys. Là on pourrait se dire que c’est drôlement bien, comme jours, du coups, et bien même pas. Au contraire, ce sont des journées assez défavorables. La raison ? c’est que ces cinq jours n’avaient pas été prévus par dans le calendrier officiel quand il a décidé de comment devait s’organiser le monde. Et il n’avait pas prévu que sa fille Nout, déesse de la voûte céleste, tomberait amoureuse de Geb, dieu de la terre, et qu’elle en tomberait enceinte(et il n’a pas fait les choses à moitié, le bougre). Comme ce genre de plan ne plaisait pas trop à , il a commencé par les séparer en mettant Shou, dieu de l’air, entre les deux, et puis il a décrété qu’elle ne pourrait accoucher à aucun jour de l’année, ce qui est plutôt inconfortable, surtout quand on attend des quintuplés.
http://jfbradu.free.fr/egypte/LES%20TOMBEAUX/LES%20HYPOGEES/VALLEE-DES-ROIS/RAMSES-VI/nout-ramses6.jpg
le voyage nocturne de Rê lorsqu'il est avalé par Nout, dans la tombe de Sethy Ier.oui, il ya du peuple

Sauf que le rusé Thot élabora un stratagème consistant à… aller jouer quelques parties de senet (j’en veux un) avec la lune. Chaque fois qu’il gagnait une partie, elle devait lui remettre un peu de sa lumière, et comme c’est un jeu très addictif (faut pas me mettre devant l’Enigme de la tombe royale chez Panéhésy) la lune joua encore et encore, et comme Thot est très balèze, il gagna toutes les parties, et obtint assez de lumière pour obtenir cinq journées permettant à Nout d’accoucher de tout ce beau monde. Il faut bien un jour entier pour accoucher d’un dieu…
Ces jours n’étant donc pas sous la bénédiction de et obtenus par des procédés illicites et sous le manteau, ils sont donc néfastes.
Aujourd’hui, ils correspondent aux journées du 14 au 18 juillet.
Et j’ai pu remarquer que ces jours là, effectivement, il vaut mieux faire attention à ce qu’on fait. Mais j’ai l’impression qu’il y a du avoir décalage parce que pour moi cette année ça a commencé le 9… ou alors ça correspond à des jours néfastes du calendrier aztèque, après tout. Il faut bien trouver des excuses quelques part, c’est plus rassurant de ce dire qu’il y a une explication à tout, n’est-ce pas.
http://www.themysticcorner.com/images/Aztec_Calender.jpg 
Le calendrier aztèque, parce qu'il le vaut bien
Donc, ces jours là, si vous êtes piqués par des guêpes, des taons ou des araignées énormes, que votre bouquin préféré est inondé, que votre train est en retard d’une heure chacun de ces jours, que vous perdez des papiers très importants que vous conservez pourtant précieusement, que le rhume vous guette, que vous chopez la peste, que vous devez passez vos journées à faire autre chose que ce que vous voulez, qu’un Nazgûl vous tousse dessus, que vous avez mangé le dernier carré de chocolat, qu’il n’y a plus de papier aux toilettes, que la personne que vous aimez vous parle de toutes celles qu’elle aime et que vous n’en faites pas partie, que vous vous soyez levé exprès pour voir un épisode de votre série préférée et qu’on rediffuse le même que la semaine d’avant, etc… et bien vous savez qu’il y a une raison à ça.
Allez donc jouer au senet pour demander des jours favorables à la place.
Oui, bon, et mythe mis de côté, il fallait 5 jours supplémentaires pour faire une année complète qui tourne bien de 365 jours, et avec 12 mois de 30 jours, il en manquait quelques uns.
 
Le paragraphe du savoir ultime : les décans, en astrologie, tout le monde sait ce que c’est. Au cas où, je rappelle quand même que les mois astrologiques sont composés de trente jours découpés eux même en décans, donc, de 10 jours chacun, et que le décan durant lequel on est né est sensé dans l’horoscope avoir de l’influence, au même titre que le signe ou l’ascendant. Et cette histoire de décan, et bien elle vient d’Egypte. Le zodiaque est né en Mésopotamie, a été super en vogue chez les Romains qui l’ont amenés en Egypte (contrairement à ce qu'on pensait au XIXe, où l'on considérait le zodiaque comme égyptien, vu que l'Egypte est la patrie des astrologues et surtout des magiciens et sciences ésotériques) où il a été adapté d’après leur calendrier. Et bien oui, car dans le calendrier égyptien, un mois fait trente jours, découpé en trois semaines de 10 jours : les décans. Et chaque décan est protégé par une divinité particulière. J’aimerais bien connaître leur nom pouvoir me la péter et dire que je suis du décan de Nyarlathotep ou de Nephren Ka, mais je manque encore de renseignements.
Sur le très fameux zodiaque de Denderah (actuellement au Louvre) ici en version « couleurs psychédéliques » vous avez au milieu les signes du zodiaque, dont quelques uns sont aisément reconnaissables, et sur les bords intérieurs du même cercles vous avez toute une procession de divers personnages : voilà, félicitation, vous venez de faire connaissance avec les décans. Même que si tu cliques sur l’image tu vas avoir des révélations d’ordre ésotérique, c’est merveilleux.
http://www.songsouponsea.com/Promenade/Denderah_Zodiac.jpg
 
Autrement, coups de projecteur sur une œuvre rencontrée durant l’exposition des arts du Gandhara, qui est véritablement magnifique. Je suis tombée en extase mystique (sans en rajouter bien sûr) devant la beauté de ces productions artistiques qui sont un syncrétisme de l’esthétique grecque avec l’iconographie indienne et la pensée bouddhique. Si ce n’est du bonheur, ça, mes chers amis. Ah, vivement que je puisse approfondir ça…D’ailleurs ma sortie culturelle (aucune ironie là-dessous, n’est ce pas) à la Japan Expo, décriée comme l’antre du Mal et du Péché Véniel, de la Décadence et autre annonciation de l’Apocalypse m’a permis d’avoir des réductions sur le prix du billet sur le stand du musée Guimet, et même que je vais pouvoir y retourner ; Ô joie.
http://lostsoulslair.cowblog.fr/images/Harpocratesgandharastatuette.jpg
Oui donc, cette petite pièce est une vraie merveille. Je sais qu'elle est relativement mineure en regard des fabuleux Buddha et autres Bodhisattvas de type apollonien (ah, j'en connais un autre comme ça...) mais je l'ai trouvé très émouvante. Elle représente le dieu Harpocrate, qui est déjà le fruit d’un mélange de culture. A la période Ptolémaïque, les descendants du diadoque Lagos ont décidés pour asseoir leur légitimité sur le trône d’Egypte et montrer comme ils voulaient s’intégrer à la culture du pays, de créer de nouvelles divinités qui puissent être adorées des Egyptiens comme des colons Grecs : il y eut donc Sérapis, mélange de Jupiter et d’Osiris (et d’Hadès un peu (Hadèèèèèèèèèèèèès)) son épouse Isis, là ça va on connaît, et leur fils, Harpocrate. C’est la version grecque de Hor pa kherd, Horus l’enfant. A l’époque pharaonique Horus l’enfant était bien connu comme protecteur des bambins justement, et il était comme par hasard le fils d’Ousir et d’Iset (hellénisés en Osiris et Isis…si vous pensiez que les Egyptiens ont tous des noms qui finissent par –s vous vous plantiez : c’est un coups des Grecs)
Là on voit que c’est égyptien, parce que notre ami porte la mèche de l’enfance (une mèche longue sur le côté, portée par les enfants en ancienne Egypte, et qui était coupée lorsqu’ils atteignaient l’âge adulte. S’ils l’atteignaient… coutume toujours attestée à l’époque romaine) a le doigt sur la bouche (iconographie égyptienne pour l'enfance indiquant que celui-ci ne parle pas encore, qu'il garde le silence, enfin, ça ne dure pas longtemps ça…) (à Rome le doigt sur la bouche indique que la personne représentée est morte, cf ; Ara Pacis) et qu’il porte le pschent, la double couronne des pharaons. Par contre il est représenté dans un style hellénistique, avec un vêtement hellénistique au plissé hellénistique avec une pose hellénistique(hors doigt sur la bouche). Et le tout, datant de l’époque romaine, a été retrouvé au Pakistan.
Et ben moi je trouve ça merveilleux.
                               
Pour le plaisir, et la comparaison, représentation de Ramsès II enfant.
http://shenoc.com/ramses2.jpg22.jpg
 
On sent que l'art amarnien est passé par là...

J’ai menti, il n’y avait pas d’encens au patchouli.
 
Vale, et que les jours épagomènes ne vous soient point défavorables et vous permette de vous torcher à la bière en vous faisant passer pour républicain.
 
Ah, j’aimerais bien 5 jours supplémentaires là, genre rien que pour pouvoir faire mon article sur les Enfers tranquillement sans angoisser parce que j’ai encore une trentaine de trucs à écrire.

Samedi 12 juin 2010 à 2:17

Il était une fois...
C’estoit il y a fort longtemps de ça, en l’an de disgrâce 1483, dans un pays pas si lointain… la perfide Albion, qu’on l’appelle… Les gens de ce pays avoient déjà des mœurs fort estranges, et passablement déviantes, mais après tout, ce sont des îliens , ils sont donc forcément perclus de tares ! nan, les Hyliens, c’est autre chose, mais reprenons.
Il se trouve donc qu’en cet année de disgrâce 1483, le roi de la perfide Albion, qui estoit le quatrième Edward de la série, commit une erreur politique majeure et de très mauvais goût : il trépassa.
Cependant, ce manque de savoir vivre arrangea très bien Richard, le fourbe frère du roi de la perfide Albion, car il désiroit fort s’asseoir sur son trône, avec sa couronne et autres quolifichets fort coûteux pour qu’on ne le confonde pas avec un autre rustre consanguin de son isle. Il se trouve que les rois de la perfide Albion se prestendoient être également rois de nostre belle France, pour dire comme leur précieuse théière estoit déjà bien fêlée.
Le problème était que Edward le quatrième avoit deux héritiers mâles en bonne santé, nommés de façon tout à fait originale Edward et Richard.
Hors de question de laisser un enfançon lui prendre la place, alors le fourbe frère du roi défunt déclara que le mariage dont ils estoient issus avoit quelques diableries louches bien peu catholiques, et que du coups ils ne comptoient pas. Pour dire qu’on n’a pas menti sur sa fourberie, mais on ne peut s’attendre à mieux du fleuron de la perfide Albion.
Il n’en restoit point là, cependant, et enferma les deux enfançons en la tour de Londres, où il les fit assassiner.
http://www.oceansbridge.com/paintings/artists/special/big/princess-in-the-tower-millais.jpg
 
On le supputoit fortement en tout cas, parceque hé, c’estoit un fourbe et qu’on n’attend point moins du roi de la perfide Albion. Il devint, cette formalité accomplie, Richard le troisième, et put retourner combattre des Henry et des Elizabeth, puisque ce ne sont que des sauvages là-bas, même s’ils veulent faire penser le contraire en prétendant que c’estoit là la guerre des roses. Toujours est-il que le fourbe trespassa à son tour 2 ans plus tard à cause d’une épine de rose sans doute, et d’autres se disputèrent le trône de la perfide Albion et ses quolifichets coûteux pour montrer qui est le plus fourbe.
Et le temps passa, sans que l’on retrouve jamais les deux pauvres enfançons, mais ces rustres avoient sans doute mieux à faire que de chercher deux pauvres enfançons quand ils peuvent en tuer d’autres.
Cependant, en 1674, -le temps avoit beaucoup passé- deux petits squelettes furent retrouvés sous un escalier de la tour de Londres, et on se rappeloit alors les enfançons d’Edward le quatrième, mais c’estoit un peu trop tard pour eux.
 
Le temps passa encore et un certain Millais, en 1878, peintre de haut talent, voulut rappeler au monde cette tragique histoire de l’innocence sacrifiée, à moins qu’ils n’aient gagnés une partie de cache-cache mais on préfère penser qu’ils ont été sauvagement assassinés dans des flots de sang, et de larmes, et de cris, etc. En tout cas, ça explique la présence de l’escalier derrière les jeunes garçons qui me rappelleraient presque Dante et Virgile avec du noir classe et de belles mèches blondes, si j’étais complètement obsédée.
J’adore ce peintre. Venez par pour mirer et admirer d'autres oeuvres de sa main.
 
Et en cadeau bonus, la version de Delaroche, que j’ai pu longuement admirer au Louvre avant qu’ils ne l’enlèvent au profit de croûtes représentant un infâme tyran, que-son-nom-pourrisse (ce sont des croûtes parce qu'il est dessus hein).
http://arttattler.com/Images/Europe/England/London/National%20Gallery/Lady%20Jane/Delaroche-X6725.pr.jpg
Un tableau très intense, même si la tête de Edward fait un peu flipper, genre il est complètement stone, mais même, il a un visage qui fait limite malsain, je trouve. On sent que le drame est sur le point de se produire avec l’air d’angoisse du jeune Richard qui semble entendre des bruits qui se rapprochent, ce que confirme le petit chien toutes oreilles dressées. Des ombres se dessinent sous la porte, indiquant que la fin est proche TINTINTIN. La tendresse qui se dégage de la relation que semblent avoir les deux frères, soudés dans l’attente d’un dénouement qu’on devine malheureux, est poignant. C’est le dernier moment où ils pourront être ensemble, isolés, protégés par le cadre formé par le lit dont il faut au passage admirer l’exécution. Mais bon, sait-on jamais, s’ils avaient grandi peut-être se seraient-ils entretués…
Je suis toujours très impressionnée par la maîtrise technique de ce peintre, au service de représentations dramatiques dont il sait choisir le moment le plus émouvant. Maître Delacroix admirait sa technique, mais lui reprochait d’enlever de l’âme dans le procédé (c’est ce que je ressens devant la statuaire grecque : ligne magnifique, mais sans âme) ce qui n’enlève pas que mr Delaroche était un très très bon artiste.. 
 
Un sujet en rapport avec Londres que j’ai enfin pu visiter… Si l’arrivée en la perfide Albion m’a donné l’impression d’être perdue dans des tableaux de Constable, la ville elle-même a nourri mes fantasmes victoriens. Je me suis sentie l’âme d’une Mina Murray, à quelques détails près, l’absence notable de Dracula n’étant pas la moindre, même si les afternoon tea déchiraient (aucun rapport entre le début de la phrase et sa fin mais ça ne fait rien).
http://chapelofresonance.com/wiki/images/8/82/Dracula_Curse_of_Darkness.jpg
une apparition de Dracula as promised. Du comte, vu par Ayami Kojima si mes yeux ne m'abusent. Le vrai il était prince mais il avait quand-même les cheveux longs et la classe qui va avec.
J’aurais bien mis Gary Oldman version victorienne mais dans le film c’est aussi un prince donc ça n’allait pas. Bref, OSEF. Et puis zut.
http://ayrim.files.wordpress.com/2008/12/039_9741gary-oldman-posters.jpg
 
 
Les musées anglais sont très bons je trouve au niveau muséographie, et ça a été un vrai bonheur de pouvoir muser au British Museum et voir enfin tout plein de choses étudiées en cours. Et puis retrouver Blake partout où j’allais c’était du bonheur. J’ai été étonnée, en plus de la sympathie (fourberie diront beaucoup) et de la propreté des autochtones, de leur goût pour le sanguinolent. C’est vrai quoi, v’la l’histoire et les meurtres horribles de Jack l’Eventreur, et viens par là au Donjon de Londres voir les supplices horribles qui s’y faisaient, et si t’es pas encore rassasié, t’as vu au musée Tussaud tu peux contempler les têtes tranchés (placées sur des piques) des plus célèbres suppliciés de la révolution française, avec une expression horrifiée et des flots de sang coulant de la bouche ! c’est très racoleur, autrement j’aurais été la première à y courir. En fait, les moulages des têtes des suppliciés ont fait partie des premières pièces de ce fameux musée, les Sanson ayant eu grand besoin de ressources supplémentaires. Mais il me semble qu’elles sont parties dans un incendie il y a très longtemps. La cire, ça fond bien !
Bref, je veux y retourner. J’ai manqué Rossetti, c’est inacceptable, donc rien que pour ça…
http://www.britishmuseum.org/images/ps337228_m.jpg
Là vous avez une magnifique tête d'Hypnos que je voulais beaucoup voir. c'est une copie romaine en bronze d'un original grec comme on ne s'en doutait pas du tout, et c'est du Ier-IIe siècle.
 
 
 
Ouais, j’ai toujours le sujet des Enfers sur le feu (ahah) mais c’est long, je veux m’appliquer (ben ouais ça mérite au moins de mater les épisodes de St Seiya Hades, parce que St Seiya c’est un peu LA référence en mythologie quoi, mais comme vaut mieux reprendre du début…j’aurais du faire un mémoire là-dessus, ça serait sûrement fendard), et malheureusement je n’ai pas que ça à faire (rien d’antithétique avec la parenthèse précédente). Alors il risque d’y avoir encore des œuvres présentées vite fait. 
 
http://www.saintseiya-world.com/images/sacredsaga/Volume%201/Theocracy/moyen/Hypnos.jpg
Haaan il a une aile sur son casque mais que diable le bronze de la photo précédente nous montrait un truc tout pareil sauf qu’il avait pas de casque et c’était Hypnos c’est totalement pas croyable !
 
 
Bien, maintenant je vais tenter de retrouver Perceval en ces forêts enchanteresses où il a dû se perdre avec délices voilà de cela quelques siècles, et non, vraiment, je n’absorbe aucune substance psychotrope.
 
Vale, et que l’heure du thé n’annonce point une tasse emplie de sang, sauf si vous êtes Dracula, auquel cas, puisse t’elle être constitué de sang de vierges du meilleur cru, à boire sur les genoux de Mausole devant les Néréides dansantes, tandis qu’Hypnos vous caresse doucettement le visage de ses ailes fraîches, tandis qu’une momie vous fait la conversation.

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