Lundi 24 mai 2010 à 1:07

Eloignons-nous quelques temps des Enfers(on y reviendra vite, j’ai quelques sujets en préparation là-dessus, et puis c’est cool les Enfers) pour l’occasion de la Pentecôte. Comme tous les ans, un petit sujet prétexte à parler des légendes arthuriennes, puisque c’est le jour de la Pentecôteque le roi Arthur réunissait tous ses chevaliers pour faire le point sur la Quête du Graal et autres, dénombrer les morts, disparus, illuminés, boire un coups entre potes et colporter les derniers ragots.
Du coups aujourd’hui vous avez droit à la présentation et interprétation personnelle d’une toile d’Edmund Blair Leighton représentant Tristan (qui fait partie du club très select de la Table Ronde) et Yseult. Bon, j’aurais pu faire quelque chose de plus chevaleresque avec Perceval par exemple (mais vraiment pour prendre un exemple au hasard n’est-ce pas vu qu’on ne m’appelait pas du tout Madame Perceval en fac d’histoire, absolument pas) mais ça sera pour une prochaine fois.
Et puis Tristan et Yseult ça sera très bien, et j’adore ce tableau, alors c’est parti. Par contre, comme c’est un peu analytique, ça risque d’être enquiquinant, je vous préviens.
 
http://www.illusionsgallery.com/TRISTAN-ISOLDA-L.jpg
 
 
Le tableau présenté est une œuvre d’Edmund Blair Leighton, que j’aime énormément beaucoup, datant de 1902 et dont le titre est Tristan et Yseult, aussi connu sous le nom de The end of the song. Il est conservé dans une collection privée et c’est une huile sur toile mesurant 79x69 cm. Ce peintre anglais, que j’aime beaucoup (quoi je l’ai déjà dit ?) montre un très grand intérêt pour la période médiévale, qui représente le thème de la plupart de ses œuvres.
L’inspiration médiévale, le soin extrême apporté au dessin et aux détails, l’influence romantique des compositions, l’insèrent dans le mouvement préraphaélite, que j’aime également beaucoup. Autre préraphaélite que je révère : Dante (avec un nom pareil, aussi) Gabriel Rossetti.
Ce tableau illustre le mythe littéraire de Tristan et Yseult, tombés amoureux l’un de l’autre après avoir bu un philtre destiné à Yseult et à son futur mari, Marc (parce que l’amour conjugal ne va pas de soi, même si c’est mieux pour tout le monde). Ils doivent alors tenter de cacher cette passion adultère.
Cette toile est d’abord une illustration de l’amour courtois, mais nous verrons aussi comment l’artiste en fait une mise en scène dramatique.
 
La scène de ce tableau est tout à fait courtoise dans sa réalisation, à savoir qu’elle met en avant l’amour impossible de deux jeunes gens. Enfin, dans mes souvenirs, l’amour courtois, c’est un chevalier, genre Tristan, en amour réciproque pour une dame (mariée, donc) genre Yseult, qu’il doit lui prouver par sa valeur et ses prouesses, mais qui n’est pas sensé aboutir à une relation charnelle. Dans la théorie, hein. Le dessin, ici, comme l’amour courtois, montre une idéalisation. Les deux personnages principaux, Tristan et Yseult, au centre du tableau, ont une beauté idéalisée (même si l’on est en droit de se montrer dubitatif quant à la beauté de la frange de Tristan, mais passons), et l’ensemble de l’œuvre est exécuté avec beaucoup de rigueur, presque photographique. Le moindre détail est pris en compte et représenté avec réalisme, ce qui permet en même temps à l’artiste de montrer sa grande connaissance de la période médiévale, même si l’ensemble, notamment dans le costume, n’est pas vraiment XIIe, grand siècle d’écriture du cycle arthurien, qui insérait ces légendes dans son époque, alors que les faits relatés remontent à la fin de l’empire romain, si je ne conte point de billevesées, et ça, pour l’Occident c’est au VIe siècle. Là Leighton dans le costume nous fait un petit mélange fantasmé médiéval, nan mais genre Yseult elle n’a pas de coiffe cette gourgandine !! durant tout le Moyen-âge, une femme « en cheveux », c’est-à-dire sans coiffe, donc, c’est comme si elle était nue. Le pouvoir érotique du cheveu en est en partie la cause, quand on est n’est pas une allumeuse, on les range, autrement c’est qu’on est une catin.
 
Tristan est un chevalier, mais il est aussi très connu pour ses talents de harpiste. Mais, si, puisque je vous le dit. C’est sous cet aspect qu’il est ici représenté. En effet il a un costume très simple –mais élégant- qui ne laisse en rien deviner ses qualités guerrières, costume qui est même abîmé par endroits –faudra me croire sur parole là-dessus, à moins que vous ayez de bons yeux- ce qui rend le contraste avec le costume somptueux d’Yseult encore plus saisissant.. Et cela rattache à la tradition de l’amour courtois venant des troubadours qui chantaient les louanges d’une dame inaccessible. La représentation d’instruments de musique médiévaux est fréquente chez Edmund Blair Leighton, qui par ailleurs les collectionnait, et on en retrouve notamment dans My Fair Lady ou dans Faded Laurels pour la harpe.
 
http://pictopia.com/perl/get_image?provider_id=207&size=550x550_mb&ptp_photo_id=145136
 
 
My Fair Lady, 1914 je l’aiiiiiiiiiiiiiiiime <<3
 
 
Le personnage central du tableau est clairement Yseult. L’œil du spectateur est tout de suite attirée sur elle, pour plusieurs raisons. D’abord la splendeur de son costume, contrastant avec celui de Tristan, et surtout sa couleur. La palette générale du tableau, très riche, reste cependant dans les bruns et dans des teintes plutôt sombres. Or, le costume d’Yseult est de couleur très vive, et représente de loin l’élément le plus coloré. En outre, elle est en pleine lumière quand les autres personnages sont moins éclairés (mais si), si bien que l’on peut avoir l’impression que cette lumière émane d’Yseult elle-même. Elle qui est la dame chantée et glorifiée, et tenant pour cela la place d’honneur, celle qu’elle tient dans l’amour courtois.
 
L’œuvre est très géométrique, délimitée par de nombreuses structures verticales, comme les arbres, ou les colonnes, et horizontales, comme la banquette où sont assis les deux amants ou le dallage au sol. Tristan et Yseult sont en quelque sorte enfermés dans cette structure de pierre, comme en une alcôve. Cette géométrie est brisée dans cette alcôve justement par des lignes courbes que l’on retrouve dans la harpe ou les colonnes torsadées. L’impression générale du tableau est très sereine, les couleurs sont plutôt chaudes et douces. La forêt derrière permet une ouverture sur la nature favorisant le sentiment amoureux. Je vous laisse le soin de l’interprétation de la peau de bête pour le coups à leurs pieds.
 
Cette toile donne l’impression d’une scène prise sur le vif, d’un instantané. Le spectateur se retrouve témoin d’un instant fugace. Le titre laisse supposer que cette scène se situe juste après la fin d’une chansonTristan a du chanter son amour pour sa dame, parce que si c’était pour quelqu’un d’autre, ça la foutrait mal quand même. Tristan se penche sur Yseult et semble sur le point de l’embrasser, alors qu’elle même est visiblement troublée et sous le charme, les joues rougies. C’était peut-être une chanson grivoise, en fait. Durant ce temps, Marc, montant l’escalier derrière, regarde les deux jeunes gens d’un air de suspicion et d’interrogation, du coups il vérifie que sa barbe, attribue de la mûre virilité, est toujours là pour le conforter maintenant qu’il voit un jeune coquelet imberbe se rengorger auprès de sa poule. Ici, l’attitude des personnages peut paraître caricaturale, mais permet bien au spectateur de saisir ce qui est en train de se nouer sous ses yeux, (un combat de coq en perspective) rendant le tableau très vivant.
 
Le tableau aurait très bien pu ne représenter que Tristan et Yseult, la présence de Marc, tout à fait excentrée sur la droite, pouvant être facilement occultée. La scène aurait alors été simplement galante. Mais l’histoire de Tristan et Yseult est marquée par ce drame de l’amour impossible, Yseult étant mariée à Marc, et cela donne une nouvelle dimension au tableau. Le spectateur sait que le bonheur des deux amants est sur le point d’être brisé par le roi, qui, plongé dans l’ombre, approche sans être vu. La perspective de danger qu’il transporte est rendue plus manifeste par la couleur rouge de son vêtement, et surtout par la garde très visible de son épée, qui annonce qu’il va y avoir du vilain. Pas du vilain genre un gueux qui rapplique, enfin, vous aviez saisi. Le tableau perd alors son apparente sérénité et renforce le sentiment qu’un drame va se jouer sous peu. La sombre forêt derrière les amants prend elle aussi une autre dimension : celle où ils seront forcé de fuir devant la jalousie meurtrière de Marc. L’ange sur la broderie montre peut-être que malgré tout les deux amants sont sous protection divine. Eh oui, dans la suite Tristan et Yseult vont vivre à la sauvage dans la forêt. Après, ça dépend des versions, ils y restent jusqu’à ce que le philtre ne fasse plus effet, ce qui est plutôt triste, ou bien jusqu’à ce que le confort manque trop à Yseult. Dans tous les cas, elle revient chez Marc, et Tristan se marie avec une autre Yseult, et ils vivent chacun assez malheureux de leur côté jusqu’à ce que Tristan en clamse. Il avait fait appeler son vrai amour histoire de la revoir une dernière fois, mais à cause de sa fourbe femme, elle arrive trop tard, et je crois qu’elle aussi en meurt de dépit. Unhappy end.
 
Mais il se place plein d’autres choses dans les différentes versions, aussi je ne puis que vous recommander de lire cette belle histoire. Il existe une édition à 2 euros bien foutue et en plus avec la version vieux français, donc que demande le peuple, à part du pain, des jeux, et des livres pas cher ??
 
 
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/cc/Edmund_Blair_Leighton_-_Faded_Laurels.jpg
 
 
 
Là, j’en profite pour vous montrer Faded laurels dont j’ai parlé tantôt, et qui me rappelle furieusement une autre toile exposée présentement au Louvre, Les illusions perdues ou Le soir, de Gleyre (le nom ne fait pas envie, je vous l’accorde)
 
http://www.allartclassic.com/img/Marc_Gabriel_Charles_Gleyre_GLM005.jpg
 
 
 le thème classique du jouvenceau qui fait oublier le vieux maître… ben finalement c’est un peu ça aussi dans Tristan et Yseult. 
J’en profite tant qu’on est dans le thème : Tristan et Yseult version Dante Gabriel Rossetti, 1867 http://www.semprelibera.blogger.com.br/Tristan%20und%20Isolde%20-%20Dante%20Gabriel%20Rossetti.JPG
 
 Tristan and Isolde drinking the love potion
  
Et puis tant qu’on y est une magnifique Yseult par Dicksee. J’avais fait un commentaire d’une de ses oeuvres là 
http://www.erasofelegance.com/arts/gallery/dicksee/dicksee9.jpg
 
 
  
Autrement, j’en profite pour dire que j’ai eu un coups de cœur pour l’expo Crime et Châtiment. Pas parce que c’est un truc malsain avec une guillotine et des représentations macabres, mais surtout parce que j’y ai retrouvé un grand nombre de mes peintres fétiches : Blake, Moreau, Füssli, Von Stuck, Schwabe, Delacroix, Géricault, Goya, Rops, Levy-Dhurmer… excusez du peu !
Par contre, il manquait quelque chose d’essentiel… en effet, rien, pas la moindre petite place accordé à l’exécuteur et à sa représentation. Pourtant ils étaient là, sur l’échafaud, mais non, rien, pas un mot, malgré leur place particulière, et très malaisée, dans le système du châtiment du crime. Vraiment, cette figure controversée mérite vraiment qu’on s’y intéresse, justement parce qu’ils se trouvent au milieu, entre deux mondes, obligés de tremper leurs mains dans le sang pour punir ceux qui ont fait couler le sang.
 Qui plus est, la dynastie Sanson est bien connue et a produit des documents très intéressants, et je sais qu’il en existe toujours. Raconter un peu son histoire aurait amené une humanité et une émotion dont on prive trop souvent ces hommes.
On peut quand même voir Charles-Henri, sur une petite toile de 1793, document d’époque, témoin oculaire ! C’est, sur l’échafaud, le personnage sur l’extrême droite, en bleu. Il avait méchamment la classe, ce qui lui valut des quolibets.
http://lh5.ggpht.com/_jW9hkAzXrpo/ScPg8ArZcEI/AAAAAAAAFXs/dSCrsMs6BxQ/s800/Robespierre(blog7).jpg
 
Par Pierre Antoine Demachy
 
Bref, c’est un sujet pour lequel j’ai une affinité particulière, et d’ailleurs je l’avais déjà évoqué ici.
 
Et pour finir, en super cadeau bonus, une représentation de l’Enfer par Füssli, exposée à l’expo susmentionnée, juste parce que j’aime ( en plus de Füssli, Dante, Virgile, la Divine Comédie, l’Enfer) les supers bras musculeux de culturiste que notre artiste a prêté au frêle poète Virgile. On sent quand même hachement l'influence de Blake dans son trait, je trouve.
http://www.tate.org.uk/britain/exhibitions/gothicnightmares/images/works/thievespunishment_large.jpg

Un de ces jours il faudra quand même que je pense à faire un super article sur mes chéris, quand même. Et éventuellement sur Paolo et Francesca qui ont déchaînés avec bonheur les peintres au XIXe
.
 
 
Vale, et que vostre queste personnelle del sainct Graal vous mesne par de verdoyants sentiers serpentants dans des forests de lesgendes dans lesquelles vous entendrez de loin en loin les chants des temps anciens.
 
Et non je ne me drogue pas pour faire des épilogues aussi pourris, ce qui est pire. et maintenant, cap sur la Tamiiiise
 

Mercredi 12 mai 2010 à 2:59

En fait, je n’ai pas grand-chose à dire à par des âneries, pour changer, et pas vraiment de temps pour autre chose. Comme montrer des Grecs dans le plus simple appareil à l’air de faire grimper les stats, on va rester dans le monde grec, et c’est tant mieux puisque c’est de ça que je voulais blablater.
Enfin, pas exactement. En fait, je suis intriguée par le film qui est sorti… il y a un moment, Le choc des Titans, qui est un remix d’un vieux film (on ne sait faire que ça aujourd’hui) et de ce que j’ai pu comprendre (je ne l’ai pas vu, haha. En fait j’avais prévu de publier l’article le jour de la sortie du film…) on parle de Persée et des dieux de l’Olympe qui sont fort mécontents, et des troubles qui s’ensuivent de cette ire. J’ai diversement apprécié les photos que j’ai vu. Certaines m’ont franchement choquées. Surtout Persée, en fait. C’est quoi cette tête plus affreuse que celle de la Méduse ? (oui, ce qui me choque c’est plus la capillarité que les trucs complètement anhistoriques que ce soit vestimentaires ou architectural ou tout ça) d’où ils nous sortent un Grec (au type très peu méditerranéen) avec la coupe de cheveux d’un romain du IIIe siècle ? les Grecs ils ont toujours de belles bouclettes, même si elles ne sont pas longues. Regarde, même les Romains du Ier siècle ils le savaient quand ils ont peint Persée secourant Andromède. Même si en fait il y a de fortes chances pour que les artistes qui ont réalisés cette fresque soient d'origine grecque, puisque les Romains ont laissés l'art aux grecs, trouvant la pratique infâmante. C’était à Pompéi (peu de peintures se sont conservées ailleurs. Il aurait fallu que tout l’empire romain se fasse ensevelir sous de la cendre brûlante pour qu’il en reste plus) et maintenant c’est à Naples.
http://wpcontent.answers.com/wikipedia/commons/thumb/8/8f/Museo_Nazionale_Napoli_Perseus_And_Andromeda.jpg/220px-Museo_Nazionale_Napoli_Perseus_And_Andromeda.jpg
cliquez pour voir en plus grand 
 
 
Bon d’abord, qui est ce Persée ? 
Un fils de Zeus, encore un, qu’il a eu avec Danaé que son papa avait enfermé parce qu’il avait entendu dire des trucs pas sympas si elle avait un rejeton. Mais Zeus sait être très inventif quand il s’agit de visiter les demoiselles, et il s’est transformé en pluie d’or cette fois. Bon, pourquoi pas.
Et puis Persée a grandit, et c’était un héros ( c’est pour ça qu’il est à poil sur la fresque, cf. avant-dernier article) , alors il a fait plein de trucs extras, genre il a tranché la tête de Méduse, il a dompté Pégase, né du sang de la décapitée, il a sauvé Andromède d’un monstre marin (c’est ça qu’on voit sur la fresque. Il ne reste plus grand chose du monstre) et tout et tout. Il a énormément inspiré, le petit. Au XIXe on a peint plein de tableaux de ses exploits, et je crois qu’il y a même eu une pièce de théâtre ou un roman qui le dépeignait comme un petit fat prétentieux, mais je ne sais plus de qui. Donc pour ceux qui auraient une idée, allez-y.
http://a10.idata.over-blog.com/630x470-000000/0/52/08/32/louvre/andromede-au-rocher_t.chasseriau.musee-du-louvre.jpg
Là en illu, je vous mets Andromède attachée à un rocher par les Néréides, de Chassériau, 1840, ne serait-ce que parce que j’aime beaucoup cette œuvre, et son peintre <3
 
Pour en revenir au film, il n’y a bien sûr pas que la dégaine du héros, qui ne se balade même pas à poil mais dans une armure bien kitsch qui fait pas grecque mais si on était à ça près ce n’est pas grave. C’est la mythologie revue par Hollywood de toute façon, donc il faut s’attendre à du gravement kitsch et du gravement pas histo. Ça encore, comme c’est mythologique, à la limite on fait ce qu’on veut. Et puis même je trouve ça intéressant de voir comment aujourd’hui on perçoit les mythes Grecs, je trouve ça très parlant. Qu’est ce qu’on en retient aujourd’hui ? quel regard on a sur les dieux qui étaient si craints jadis ? qu’est ce qu’on met en avant ?
D’ailleurs en parlant de dieux, j’adore la dégaine de Zeus et de Hadès. Surtout de Hadès qui lui pour le coups a une capillarité fabuleuse. Ils sont supers kitsch aussi dans leur tenue respective mais là ça ne fait rien, c’est des dieux, ils font ce qu’ils veulent.
Ce que j’adore, c’est que Hadès en fait il ressemble trop à un metalleux. Look at this.
http://blog.landofthegeeks.com/wp-content/uploads/2009/11/clash_of_the_titans-hades.jpg
 Là il a une pure tête de metalleux, s’en est merveille. Tu le transposes tel quel sur la scène d’une salle où y’a un concert metal, et il va se faire direct aduler par la foule, surtout s’il annonce qu’il s’appelle Hadès, le dieu de l’Inframonde, Baby. Motherfucker (ça fait plus metalleux)
http://lostsoulslair.cowblog.fr/images/metalgodsyoufreak.jpg
 
 
D’ailleurs on pourrait penser que l’affiche française qu’on a vu partout dans les gares faisait la promotion d’un groupe à tendance metalleuse. Des monstres bizarres, des chevelus avec barbichettes et tenues de scène extravagante, il ne manque plus qu’une fille à poil dans un coin pour qu’on s’y croit vraiment.
Là je viens de déballer l’unique argument qui pourrait m’inciter à aller voir ce film. Ben oui, quoi, c’était un argument ! ah, il n’est plus en salle ? déjà ?
Ah, et regardez bien Zeus. Il ne vous évoque personne ? A part Jesus, je vous vois venir. Ben moi, il me fait penser à… Ulysse, dans Ulysse 31. quand je dis que c’est kitsch.
http://lostsoulslair.cowblog.fr/images/Ulysse.jpg
En plus j’ai donné un indice, Personne c’est le nom qu’il donne au cyclope Polyphème pour ne pas se faire boulotter dans l’Odyssée.
 
Revenons à Hadès. Ca fait un moment que je projette de parler un peu de dieux de l’Inframonde. Ben lui, il est bien placé, là. C’est le frangin de Zeus, il est l'un des 12 grands Olympiens, pas de la gnognote de seconde zone, quoi, et il a hérité des Enfers pour régner, ce qui lui convenait tout à fait. C’est plutôt tranquille comme coin, et il a plein de gens très compétents qui travaillent pour lui. Des juges qui s’occupent d’emmener les morts là où ils ont mérités d’aller (les frangins Crétois Minos et Rhadamanthe, plus Eaque. D’ailleurs on retrouve Minos dans l’Enfer de Dante) le nocher Charon qui s’occupe de faire passer le petit monde éthéré pour les voir, les juges, un compagnon à quatre pattes et 3 têtes pour garder la maison… en fait je me demande à quoi il occupe ses journées, à part enlever des jeunes filles et écouter les réclamations (seul Orphée a pu le faire plier, mais bon il était venu lui faire un concert privé et Hadès devait être secrètement fan). Oui, parce que Hadès dans son coin paumé, que l’on nomme d’après lui aussi, il ne voyait pas beaucoup de chair fraîche, et être dieu des Enfers ne veut pas dire qu’on est nécrophile, alors il a été obligé d’enlever une jeune fille histoire d’avoir une épouse pour mettre un peu l’ambiance chez lui.
http://www.oldmastersnewperspectives.com/blog/wp-content/uploads/2009/09/prosepina.jpg
la version de Rembrandt de l’évènement qui a fait les tabloïds de l’époque, sauf que lui il l’a peint en 1632
 
Koré, la demoiselle en question,n’était pas forcément d’accord, mais comme elle avait la dalle et qu’elle a mangé, elle n’avait plus le droit de sortir (dans le règlement intérieur des Enfers, section « visiteurs vivants » il y a une clause qui dis que si tu bouffes, t’as plus le droit de sortir. C’était un petit alinéa, et puis forcément Hadès n’a pas du lui mettre sous le nez quand il lui a proposé une bonne grenade bien juteuse, symbole de mariage, en plus. Ou fruit des morts, pour d’autres versions)
http://theotherpages.org/poems/books/vinal/proserpine1.jpg
Proserpine, par Dante Gabriel Rossetti, <3 1874
 
 Et voilà, elle s’est retrouvée mariée avec ça, et en plus elle a eu droit à un nouveau nom, Perséphone, parce que Koré ça veut dire jeune fille, et ça ne fait pas très sérieux quand on devient reine des Enfers. Sauf que sa maman Déméter a tapé un scandale auprès de Zeus, et comme c’est elle qui s’occupait de faire pousser tous les trucs dans la nature, elle avait un bon moyen de pression. Zeus était embêté parce que le règlement intérieur des Enfers c’est quand même un truc sérieux, et puis mince, son frère qui se case, c’est pas tous les jours, mais il ne peut pas laisser les humains mourir de faim. Alors il coupe la poire, enfin, la grenade, en deux : la donzelle restera six mois avec sa mère et six mois avec son mari ( vu qu’elle aurait mangé 6 pépins de grenade, si c’était pour ça elle aurait aussi bien pu s’abstenir, sauf si elle voulait rester avec Hadès, ce que je comprendrais tout à fait). Déméter, qui a du mal à couper le cordon, est si triste quand elle n’a pas sa fille avec elle qu’elle ne laisse rien pousser, et voilà, c’est l’automne et l’hiver. Là, c’est le printemps, du coups Hadès se retrouve tout seul, si ça t’intéresse.
http://pagesperso-orange.fr/chez_tatouille/mythologie/hades%20enlevant%20persephone.jpg
autre version, originale celle-là, de l’enlèvement. On remarque que Hadès met bien en valeur ses pectoraux de dieu grec comme moyen de séduction.
 
Le truc c’est qu’il n’est pas forcément très sociable, et il ne sort pas beaucoup. On ne peut pas dire que ce qui se passe sur l’Olympe, ou même ailleurs, l’intéresse énormément, et il vient rarement prendre des nouvelles. En même temps, on ne se presse pas de l’inviter. Un dieu assez taciturne en somme, impitoyable et terrible, mais juste. Non parce que j’ai l’impression qu’on présente souvent Hadès comme un dieu frustré, banni par son jeune frangin et qui ne cherche qu’à se venger et à prendre sa place sur l’Olympe. Ben en fait non, il demande juste qu’on lui foute la paix. Les morts, c’est pas trop bruyant, donc on vient rarement le déranger. Il ne faut pas le confondre avec le Diable, hein.
Ah, et ce n’est pas parce qu’il gouverne les Enfers que c’est un dieu de la mort, ou même un dieu mort, comme Osiris, par exemple. D’ailleurs, je pense que je ferai un topo plus détaillé sur le coin, avec les damnés les plus célèbres et tout, je pourrais même citer Virgile, ça m'inspire là. Un jour.
 
 
Hadès, ça veut dire l’Invisible en mandchoue. Mais nan, c’est en grec, mais bon en même temps ça paraît évident. Invisible, Pas seulement parce que comme il habite au sous-sol on ne le voit pas. En fait, il avait un casque qui le rendait invisible, ce qui est toujours pratique. Je crois qu’il l’a prêté à quelqu’un, une fois. Un certain Persée, justement, qui est allé espionner des vieilles avec. Non mais il avaient des mœurs étranges dans l’ancien temps.
Hadès, On l’appelle aussi Pluton, qui vient du grec encore ploutos, qui veut dire riche. Eh oui, parce que c’est dans le sous sol qu’on trouve les richesses genre le minerai et les autres trucs sympas car rares et donc chers.
 
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/b/bf/Persephone_Hades_BM_Vase_E82.jpg/300px-Persephone_Hades_BM_Vase_E82.jpg
 
C’est pour ça que sur ce kylix du –Ve siècle, il est représenté –comme souvent- avec une corne d’abondance. Là on a un close up de sa tête où on voit ses belles bouclettes
 
http://lostsoulslair.cowblog.fr/images/Hadescloseup.jpg 
Pour la bandelette qu'il a autour de la tête, je m'interroge. ce qui me vient à l'esprit juste, c'est qu'on s'en ceignait pour les sacrifices, il me semble. Après ça a peut-être une vocation funéraire, je me renseignerais.
non mais voilà, un metalleux à belles bouclettes avec un corps de dieu grec, riche, le tout dans un royaume peinard, je veux pas dire mais c’est quand même un beau parti, elle n’a pas à se plaindre Perséphone. D'ailleurs il ne me semble pas qu'elle l'ait jamais fait. Elle a un autre nom elle aussi. Proseprine, pour les Romains, ça viendrait de Pro serpens, avec une idée de réptation souterraine, un truc du genre. Les Romains l'appellaient Pluton ou Dis, ce qui veut dire la même chose, donc, riche. Je vous le donne en mille, ça se décline Dis, Ditis. Et Dité, dans la Divine Comédie, c'est une cité des Enfers, (celle vers laquelle navigue Dante et Virgile dans le tableau de Delacroix <3) ainsi que le nom donné à Lucifer...
Pour ceux qui auraient vu le film cité, j’aimerais que vous me renseigniez. savoir ce que vous en avez pensé, et si Hadès et Zeus peuvent penser à une reconversion dans le metal, par exemple, et si Apollon était vraiment esthétiquement fabuleux et avec de belles ondulations capillaires.
 
Rayon belles bouclettes encore, tant qu’on y est, même si c’est très très très éloigné de ça… je suppose que beaucoup connaissaient la série lie to me qui passe en ce moment bien avant qu’elle ne soit diffusée en France… ben moi pas, et quand j’ai vu l’interprète phare de cette série, Tim Roth, il y a eu un déclic dans ma tête malade. Bien que très peu physionomiste (j’ai été capable de ne pas reconnaître Paul Bettany dans Master & Commander, sûrement à cause de sa couleur de cheveux, on va dire) , impossible de ne pas reconnaître ce visage particulier…
Bon je suis sûre que tout le monde sait que c’est lui qui a joué le bastard de service dans Rob Roy, le jeune aristo prétentieux (ça va ensemble, généralement) Archibald Cunningham. En même temps j’ai vu le film au moins 3 fois, et c’est surtout lui, enfin, ses costumes, que je regardais. Il faut admettre qu’il jouait à merveille l’arrogance et la condescendance de son personnage à qui l’on aimerait volontiers donner un soufflet.
http://www.pirates-cave.com/rob-roy-24.jpg
Aujourd’hui, je le trouve encore plus classe, il vieillit très bien et gagne en charme, je trouve. Sauf que je ne peux pas m’empêcher de le visualiser en tenue XVIIIe. En même temps j’ai tendance à halluciner beaucoup là-dessus, ayant imaginé mon prof d’égyptologie dans ce genre de tenue aussi, alors pour peu que le type en question ait déjà eu le malheur de porter un costume d’époque, et surtout un tricorne, impossible de le voir autrement. Pour le plaisir du regard:
http://img2.timeinc.net/ew/dynamic/imgs/080324/Villains/Rob-Roy-Roth_l.jpg
 
fort heureusement pour lui, sa filmographie est loin de se résumer à ce rôle.
 
Hmm, cette fois, je pense avoir déblatéré mon lot de divagations du moment. Bien sûr, il y en a encore bien d’autres en réserves…
 
Ah, la sortie musée à faire en ce moment : les arts du Gandhara, au musée Guimet. Un royaume dont l’art mélange des influences très diverses, grecques, romaines et asiatiques, qui en font un style unique et à mon sens remarquable et magnifique.
 
 
Vale, et que des metalleux à corps de dieux grecs vous fassent un concert de tous les diantres avec force teneur en grenades sans sucres ajoutés, le tout avec du tricorne et du hand banging avec des bouclettes.

jeu: - quels sont les mots ou noms récurrents à mes hérésies que j'ai encore réussi à caser dans cet article?
       - combien de fois le mot "belles bouclettes" a t'il été répété?
réponse ici: nécrophile, Diable, Dante, Virgile et au moins 5 fois

seigneur, c'est dingue ce que je suis capable d'amalgamer comme choses disparates dans un même article...

Mercredi 21 avril 2010 à 0:10

Il ya quelques temps je vous parlais d’une jeune créatrice de talent, Iris, qui confectionne de très jolis sarouels, pantalons samouraïs (patron de son invention) et autre robes ou jupes d’inspiration hippie. Qu’elle présente sur son blog The Parvatishop. Elle organisait l’an dernier un concours en l’honneur de la fête indienne de Diwali.
 
 
Cette fois, c’est pour l’anniversaire du blog, et je retente ma chance ! et non, je ne lâche pas l’affaire, un jour j’aurais mon pantalon samouraï ^^
 
 
http://storage.canalblog.com/97/22/571963/52176531.jpg
 
En dehors du concours n’hésitez pas à visiter son blog plein de très jolies choses, notamment du tuto du sarouel indien qui devrait bientôt me servir…
Vous pouvez aussi visiter son blog décrivant son mode de vie écolo sous une yourte, une jolie initiative qui donne des idées ;)
 
 
Autrement j’ai d’autres articles en préparation, notamment un avec dieux des enfers et metal, que j’hésite à poster vu son haut niveau de connerie…
 
Vale, et be happy, be hippie, be rock & roll

edit: et l'impossible arriva! c'est moi l'heure élue du hasard cette fois :)
Merci infiniment à Iris d'avoir la gentillesse d'organiser de pareils concours nous permettant d'acquérir l'une de ses fabuleuses créations! je n'arrive pas à croire que je sois aussi vernie, pour une fois!  :)
comme quoi, les miracles existent :p

Dimanche 14 mars 2010 à 1:50

507 avant notre ère. Les débuts de la démocratie athénienne. Le peuple en liesse élève deux statues sur l’Agora. Les statues de deux Athéniens qui ont donné leur vie pour abattre la tyrannie. Une action héroïque qui a mené à la fondation de la démocratie. Tueurs de tyran : les tyrannoctones (musique héroïque)
 
Du moins, c’est la version officielle. Dans les faits, ce n’est pas vraiment un idéal politique qui a fait que ces hommes, Harmodios et Aristogiton, en sont venu à l’assassinat. Voyons plutôt.
514 avant notre ère, sous la langueur du chaud soleil athénien. Hipparque, frère d’Hippias le tyran -dont la famille règne de main de fer sur Athènes depuis 546 avant notre ère, s’éprend de l’éphèbe Harmodios, et lui fait des avances. Lequel Harmodios le repousse, il a déjà un amant, Aristogiton. Bien entendu, Hipparque est fort mécontent, et, interdisant la sœur d’Harmodios de participer à la procession des Panathénées, insinue sournoisement qu’elle n’est pas aussi vierge qu’elle le devrait. Rendu furieux par cette injure, Harmodios et son éraste Aristogiton décident de régler son compte à Hipparque, cachent leurs lames sous leur vêtement, et le mettent à mort. Mais on ne tue pas un descendant de Pisistrate de la sorte, et eux-même sont tués sous les coups des partisans du tyran.
 
http://dardel.info/museum/museum4/Tyrannoctones.jpg
reconstitution en plâtre de ce que devait être l’original, (en bronze) dit groupe de Strasbourg
 
Ça n’avait donc absolument rien à voir avec un idéal politique, puisque la raison de cet assassinat était basiquement… une histoire de cul. Mais l’impulsion était donnée, et Hippias fut renversé quelques années plus tard. les amants furent honorés finalement comme ceux qui avaient mis à mort la tyrannie elle-même, et célébrés en chansons. Et statufiés. Sur l’Agora. Bien sûr, l’heureuse initiative de leur mort arrangeait. On n’aurait sûrement pas fait les statues si ils étaient restés en vie, il ne faut pas abuser, un héros vivant, c’est nul. Là on put à loisir s’exalter sur leur héroïsme justement, et on commanda au sculpteur Anténor cette tâche d’immortalisation d’Harmodios et Aristogiton. En -480, les Perses débarquèrent, trouvèrent l’œuvre à leur goût (surtout Xerxès, ça évoque quelque chose à quelqu’un ?) et l’embarquèrent, après avoir mis un peu de foutoir partout, en passant. Qu’importe, les Athéniens, en vraies groupies, commandèrent d’autres statues, à Critios et Nésiotès. Et le groupe qu’on a là est une copie romaine. Oui, parce que pour trouver des originaux Grecs, il faut se lever de bonne heure.
Bon, je ne vais pas faire un cours sur la statuaire grecque, je vous laisse juste admirer. Les corps dont la beauté est exaltée par la nudité héroïque (quand on est un héros, on se fout à poil, c’est une convention) sont sculptés d’après le canon de Polyclète, qui avait calculé puis mis en pratique les proportions parfaites de l’anatomie masculine. Ce qui connu un immense succès et reproduit partout.
Harmodios est l’éphèbe au bras levé. L’éphèbe, dans la société grecque, son élite, en tout cas, est un adolescent, un jeune homme, qui n’a pas encore de pilosité et dont l’éducation est confiée à un/des hommes adultes, qui font son initiation (dans le domaine sexuel également, mais pas que). C’est ce qu’on nomme la pédérastie, qui est considérée comme une véritable institution. Là dedans, l’éphèbe est l’éromène, l’aimé, le passif. Harmodios, si il est un tout jeune homme, est représenté ici comme ayant un corps d’adulte déjà, mais sans poils.
Aristogiton est à son côté, avec le vêtement (qui est placé de façon à ce qu’il soit nu quand même) qui lui avait servi à cacher son arme, sûrement. Surtout, on voit que c’est l’éraste (l’initiateur) à sa barbe bien fournie, indiquant qu’il est un homme dans la pleine force de sa maturité. Ils sont représentés juste au moment fatidique où ils vont abattre leurs bras vengeurs sur Hipparque, dans une pose avantageuse et dynamique indiquant le mouvement ou le moment précédent le mouvement.
 
http://www.livius.org/a/1/greeks/tyrannicides.jpg
copie en marbre d’époque romaine, se trouvant au musée de Naples
 
A présent, une petite question : à votre avis, pourquoi, dans tant de civilisations et de culture, la virginité de la femme revêt-elle une telle importance, alors qu’on ne fait aucun cas de celle de l’homme ?
 
Heu, voilà, c’était juste pour transmettre ce secret de polichinelle que nous content avec beaucoup de talent mes profs d’art grec. Après, si j’ai trahi leur enseignement en racontant une quelconque connerie, vous DEVEZ me le dire pour que je me flagelle par pénitence, et que je corrige, éventuellement. Merci.
 
Tant qu’on y est, j’ai envie de faire une déclaration. Théophile Gautier est un nécrophile. Merci de votre attention.
 
Plus ! Des expos très prometteuses !
N Sexe, mort et sacrifice dans la religion Mochica. Musée du Quai Branly. Après Sex, drug and rock & roll... un titre racoleur pour une muséographie qui a tout compris à la vie, du moins à ce que le public aime voir. Les Mochicas, j’y avais fait allusion rapidement quelque part., vous savez ceux qu’on appelle les Cacahuetas, pour certains. J’aimerais bien y faire un tour. (super expo pour rancarder, je vous dit)
 
N Crime et châtiment, au musée d’Orsay. Représentations de suppliciés, de crimes, de criminels, d’engins à calmer les criminels. Du sang, du gore, de la douleur, des morts. Les musées travaillent dur pour attirer le grand public ! j’irai pour prendre des notes, pour ma part.
 
 
N et puis il y a aussi Turner, bien sûr ! William Turner, ne vous fourvoyez pas, n’était pas dans la piraterie. Pas celui là. Il a livré des peintures d’une lumière incroyable, a fait des expériences sur la couleur et les formes, qui prélude l’impressionnisme. Au Grand Palais. 
 
N ah, et pour les mélomanes, expo Chopin à la Cité de la Musique, ce qui me donne une excellente excuse pour mettre une peinture de Delacroix dont il était l’ami, et qui lui a tiré le portrait. Un type bien, donc !
 
http://www.classiquenews.com/images/articles/chopin_frederic_exposition_bicentenaire_2010_exposition-Ary-scheffer.jpg
 
 
 N Enfin, l'exposition consacrée à la civilisation de Méroé, au musée du Louvre. une culture méconnue et pourtant riche et brillante, qui, voisine de la très influente Egypte, a su se forger son propre caractère et son originalité et en imposer aux insatiables Romains qui durent renoncer à cette conquête là...
Un jour, prochainement, encore de l’art, mais dans un autre temps, et sous une autre forme.
 
Vale, et que la langueur du chaud soleil des temps jadis illumine vos rêves en des tableaux bariolés où ricanent de lubriques regards de terre cuite offrant leur doigts plein de sang pour la couleur…
 
 

Jeudi 11 mars 2010 à 1:06

 
...and says his prayers by night, may become a wolf when the wolf bane blooms and the autumn moon is bright
 
Une réplique très fameuse du film the Wolf Man, datant de 1941, et pas de 1946 comme je l’ai dit à l’article précédent, mais comme personne ne l’a lu je n’ai même pas à le relever.
Car aujourd’hui, on va profiter de la sortie du remake (heu, il est encore en projection depuis le temps ?) pour causer un peu loup-garou. D’ailleurs cette même phrase a fait l’entrée en matière du remake, pour dire. On la retrouve aussi dans Van Helsing, tant qu’on y est, et dans un morceau metalleux que je vous laisse deviner.
 
Le loup-garou, lycanthrope sous sa forme plus savante, et bien je vais vous faire une révélation, c’est un homme qui se transforme en loup ou en une créature mi homme-mi loup, et pas de jeu de mot foireux avec le nom du chien d’un journaliste belge en pantalon de golf, merci. La croyance en l’existence de ces créatures est très ancienne. Vous ne devinerez jamais qui ont été les premiers à causer de l’existence de ces hybrides. Ben ouais, les Egyptiens, personne n’y aurait cru, hein ? Bon, Anubis est formé du loup local, un canidé dont je ne me rappelle plus le nom, mais ce n’est pas un chacal. Pour la transformation d’un homme en loup, je pense que quelqu’un qui avait le Livre des Morts pouvait très bien le faire s’il lui en prenait fantaisie… (je n’ai pas retrouvé de formule spécifique, parmi « se transformer en faucon d’or » ou « se transformer en lotus » mais bon, quand même, il y en a une pour devenir ce qu’on veut alors why not)
http://www.insecula.com/PhotosNew/00/00/04/91/ME0000049112_3.JPG
un loup-garou au Vatican ! en fait une statue d’Anubis d’époque romaine. S’il porte le caducée de Hermès, c’est normal, l’interpretatio graeca est passée par là, et a simplement assimilé les deux divinités, étant tous deux psychopompes. Pour ceux qui ne sauraient pas ce que ça veut dire, ça n’a rien à voir avec un fétichisme des chaussures, c’est le fait de passer les âmes dans l’autre monde.
 
Grecs et Romains parlent d’hommes loups qui n’ont pas besoin d’être des dieux ou des morts pour en arriver là. Pour les Grecs, on a l’ancêtre Lycaon, transformé en loup par Zeus parce qu’il avait été vilain. (une simple accusation d’anthropophagie sur enfançon, rien de bien grave, pourtant), cela rapporté par Ovide mais ils accusaient aussi aisément les voisins s’ils leurs paraissaient louches. Le Satyricon de Pétrone, exemple moultement (ou moumoutement, c’est quand même un sujet poilu) connu, traite à un moment d’un type, un soldat même, parce que, quoi, c’est vrai que ces gens sont louches, qui, au milieu des tombes la nuit s’est foutu à poil en conjurant les astres, s’est transformé en loup et est parti courir le guilledou en hurlant joyeusement. Mais il s’est fait gauler en train d’égorger des moutons, et reprenant au matin sa forme humaine, portait la même blessure que le loup.
Alors depuis, vous pensez si on a entendu parler de gus dans ce genre ! ils ont été très en faveur au Moyen-Age, où c’était une très bonne accusation pour se débarrasser d’un conjoint encombrant.
Ah, tenez, voici les diverses appellations de nos hybrides :
Lycanthrope (homme-loup) pour les Grecs, ou mormolycie ; versipellis (qui change de peau, littéralement) pour les Romains (que du coups si on est versatile on est un peu loup-garou, n’est-ce pas) francisé par Bodin en varios et versipelles : werwolf pour les Allemands… en France, on a pas mal de variantes déjà : garwall pour les Normands, loups-varous en Picardie, bigourne dans le Poitou et la Gironde, libérous en Dordogne (ça veut dire le Lubéron c’est un coin à lycanthropes vous croyez ?), loup-bérou… dans le Berry, bisclaveret en Bretagne… on peut encore ajouter warou, lubin, LUPIN en majuscule, souligné, surligné ce que tu veux, parce que je veux pas faire de spoiler mais Remus Lupin c’est un loup-garou, et c’est direct annoncé dans son nom, t’as vu ?? fausse piste, ça n’avait rien à voir avec la botanique ! Tout simplement parce que lupus, ce n’est pas que la maladie favorite du dr House, c’est d’abord le loup latin. Et si on met au féminin, par contre, c’est une insulte, en gros une accusation de monnayer son affection.
et c’est si il vous faut encore d’autres noms.
 http://www.slashfilm.com/wp/wp-content/images/wolfman-final.jpg
Bref, maintenant que tout le monde a compris, comment devient-on un loup-garou ?
Dans l’Antiquité déjà, ça tenait de la magie. L’autre tordu de soldat a « conjuré les astres », par exemple. Les astres sont par essence associés à l’occultisme à l’époque. Au Moyen-Age, c’était bien sûr du ressort du Diââââble. Diable qui apparemment ne dédaignait pas l’apparence d’un loup pour se montrer à ses fidèles. Seuls les sorciers, acoquinés au Malin pouvaient se permettre ce genre de fantaisie, et ils se faisaient remettre un onguent spécial pour ça. Autrement, on peut compter sur la possession par des démons, qui transforment leurs victimes en bêtes, et pour peu qu’un incube aille tourmenter une donzelle, il peut en résulter la naissance d’un adorable louveteau garou.
Par contre, le Marteau des Sorcières est très clair : le Diable ne peut créer autre chose que de l’illusion, aussi l’aspect des loups-garous en est une, ce qui peut s’avérer très pratique quand on veut accuser quelqu’un qui n’est pas atteint d’hypertrichose (vous savez, l’hyper pilosité qui ont fait des personnes atteintes de ces maladies des freaks montrés dans les foires). Non, parce que voilà, un inquisiteur qui est persuadé du crime lycanthropique d’un type, il serait bien s’il devait prouver que le mec se transforme vraiment. 
Mais ça cadre bien aussi avec la réalité historique : pendant les périodes troublées, genre guerres, qui n’ont pas manquées pendant l’époque médiévale puis moderne, les gens pouvaient se réfugier dans des psychotropes pour oublier la misère quotidienne, et ils se faisaient des onguents avec des tas de trucs pas très nets dedans, genre du suc de belladone, et ils déliraient gravement. Ils s’imaginaient ainsi pouvoir s’envoler sur des balais (quand ils n’opéraient pas de pratique déviante avec), ou bien se transformer en loup… et il y avait aussi l’alimentation, comme ils n’avaient pas assez de blé pour faire leur pain, ils foutaient d’autres graines bizarres dedans, genre toxiques, genre ergot de seigle, qui donnaient des effets hallucinatoires assez forts.
http://www.edwardtbabinski.us/witches/WEREWOLF.JPG
Cranach l’Ancien, au début du XVIe siècle, nous dépeint le loup-garou ordinaire : il égorge, déchiquète et se repaît de chair de préférence fraîche et jeune, c’est un horrible sorcier, un tueur obscène qui répand le mal et la désolation…
D’ailleurs, le qualificatif de loup-garou s’applique à des individus s’adonnant à ce genre de pratique sans que l’on est besoin de les recouvrir de fourrure pour les stigmatiser. C’est le cas de Gilles de Rais, par exemple, psychopathe du XVe siècle qui n’en fut pas moins maréchal de France. Et plutôt pas mal de sa personne, entre parenthèses, en tout cas dans ses portraits pas d’époque (aucune idée de l'artiste ni de la date).http://moovertimes.bplaced.net/MOOVER_Times/MT-PicsOtis/Vampire/gillesderais2.jpg 
 
 
Pourtant, j’ai été assez surprise en découvrant un lai de Marie de France, Bisclavret, datant du XIIe siècle, qui raconte l’histoire d’un loup-garou, certes… mais celui-ci est la victime dans l’affaire. J’ai trouvé ça assez inattendu, à cette époque, de faire du loup-garou un seigneur et un chevalier plein de noblesse, qu’il soit humain ou loup, trahi par la véritable bête sauvage à face toujours humaine, sa femme. Et j’encadre totalement. Voici un lien pour le lire, dans ma grande mansuétude.
http://ecole.du.chiot.free.fr/modules/upload/upload/loup-garou%20002.jpg

 
Et là, vous allez me dire, avec raison : heu… et y’a pas de transmission par morsures ? il se transforme pas qu’à la pleine lune, normalement ? et les balles en argent ? ça sort d’où tout ça ???
 
Et oui, et oui, tout ça, ça vient après. Déjà parce que les balles en argent, on ne pouvait pas les faire quand on n’avait pas d’arme pour les tirer, voyez. Le mythe du loup-garou remonte à loin, et il a continué son bonhomme de chemin ! d’après ce que j’ai pu voir, il y a eu apparemment des accusations de lycanthropies –en France- jusqu’en 1920, si ce n’est plus…
Il semblerait que ce soit au XIXe siècle que la mythologie contemporaine du loup-garou se met vraiment en place. La période romantique s’est fort intéressé à cette vieille croyance, qui lui a permit de s’exalter sur la dualité de l’être, entre l’homme civilisé et le sauvage, la bête dont il provient, sur la solitude de l’être confronté à cette malédiction qui s’opère au clair de lune, dans le cadre de forêts… vous soyez le genre. Georges Sand en parle dans ses Légendes rustiques. Bien entendu, la littérature fantastique du XXe siècle a abondamment apporté sa contribution à ce mythe, ce qui fait qu’aujourd’hui traditionnellement on considère que le loup-garou c’est un type qui s’est fait mordre par un autre loup-garou, qui se transforme à la pleine lune en une créature vicieuse comme l’homme et forte comme la bête, poilue, cruelle et rapide, avec de grandes griffes, une force hors du commun, qui craint l’argent et ne peut se faire tuer que par une balle coulée dans ce métal, de sorte que toute blessure infligée par autre chose sera inefficace et guérira très vite.
 http://images.allocine.fr/medias/nmedia/18/66/05/72/19162379.jpg
 
 Ben du coups, Wolfman, c’est ça, c’est le mythe respecté scrupuleusement dans sa plus pure tradition. Je ne trouve pas ça mal, hein, justement, j’ai beaucoup aimé le film, on va dire que c’est un grand classique illustré avec brio. Pas de surprises, mais beaucoup de plaisir et de fun quand même. Et en plus il y a Hugo Weaving qui balade son charisme habituel avec une nonchalance férocement classieuse, avec ça tout est dit.
En plus, quand Lawrence lui dit « ah, c’est vous qui avez bossé sur l’affaire de Jack l’Eventreur », ben c’est pas des carabistouilles. Y’avait bien un inspecteur Frederick Abberline de Scotland Yard. Même, tenez, c’est lui que Johnny Depp incarne dans From Hell.
http://www.cinemovies.fr/images/data/photos/11906/wolfman-2010-11906-1908291803.jpg
Là, comme vous êtes vachement observateur, vous aurez noté que ce n’est pas Johnny Depp mais Hugo Weaving dans le rôle d'Aberline, et que si vous n'aimez pas cette coupe de barbe c'est pourtant celle du vrai inspecteur à l'époque des faits d'éventration sur prostituées.
 
 Ah et donc forcément on est en pleine époque victorienne aussi (derniers crimes de l’Eventreur en 1888), c’est important de le souligner. Pour les costumes, certes, mais aussi parce que ça montre bien le décalage entre cette confiance aveugle qu’on accorde à la Science toute puissante qu’on érige comme compagne de la Raison triomphante, et l’existence, la preuve de ce surnaturel, qui la balaie d’un coups et montre que les vieilles superstitions et croyances considérées obscurantistes ont bien une raison d’être. Car en plus cette science et cette raison ne sont pas moins inhumaines que la créature féroce qui se déchaîne les nuits de pleines lunes.
Ah oui, chose que je trouve amusante. Les réactions devant certaines scènes sont très amusantes. Ainsi, certains peuvent voir des types se faire décapiter, éventrer, éviscérer, trépaner, pendre par les yeux, coupés en deux, torturés avec des petites cuillères, le tout sans broncher, mais alors la seule vue d’une seringue, surtout avec l’aiguille plantée dans la peau plantée dans la peau, les font tressaillir d’horreur et gémir d’angoisse. J’aimerais une explication là dessus, même si j’ai ma petite idée.
Pour en revenir au film, les loups-garous n’étaient pas trop mal fichus, ils étaient surtout très bien habillés, et les poursuites dans la sylve ont tenus leurs promesses. Il y avait du kitsch, mais juste ce qu’il faut. Et ça passait très bien en costume victorien. Le plus réjouissant, c’était quand même les phases d’hallucinations de notre mordu.
Bref, un film que je reverrai avec un grand plaisir, de préférence à la pleine lune comme ce fut le cas cette fois.
http://images.allocine.fr/medias/nmedia/18/66/05/72/19158487.jpg
 
 
Pour en revenir au mythe du loup-garou, quelque chose qui me chiffonne, c’est cette transmission. Uniquement par morsure. Morsure= salive= fluide corporel non ? ce qui me chiffonne donc c’est que souvent se faire un loup-garou n’a aucune conséquence, alors que la morsure amène la fin du monde. Si on assimile la lycanthropie à une MST, autant aller jusqu’au bout, non ? il me semble que dans Wolf, ça allait dans ce sens. Bon film, dans mes souvenirs.
Mais justement, là est l’explication. On fait passer des choses pour d’autres, à travers des symboles. En l’occurrence, la morsure est un symbole, un euphémisme, pour l’acte sexuel. En tout cas c’est comme ça chez les vampires, en tout cas dans le Dracula de Bram Stoker. Ce livre était d’un érotisme féroce quand il est sorti. Erotisme d’un charme désuet aujourd’hui. Vampires et loups-garous pourraient donc être perçus comme des matérialisations de ces fantasmes, attirants irrésistiblement, mais dont on connaît le danger, et qui, par leur pratique, amènent à la bestialisation, au châtiment divin, à la damnation, visible, honteuse et irréversible, amenant à l’opprobre et au rejet de la société. Au XIXe, c’était la syphilis. Maintenant, bien entendu, notre fléau actuel est le sida, et j’ai déjà entendu parler de cette association à nos deux créatures comme sortes de personnifications de la maladie.
http://images.allocine.fr/medias/nmedia/18/66/05/72/19162368.jpg
 
Il me semble que jadis, la stigmatisation du loup-garou, l’accusation de lycanthropie, matérialisait la crainte qu’on pouvait avoir de ses propres instincts, de sa partie animale refoulée. On avait peur de cet individu qui s’affranchissait de toutes les règles policées de la société humaine, de sa hiérarchie, de sa morale, de ses convenances, pour s’adonner librement à ses pulsions, à ses bas instincts, remettant en cause l’ordre du monde édicté par l’Eglise, et par le gouvernement, éventuellement. La contagion est donc très dangereuse… enfin bon, ça devait être plus au niveau du ressenti que du raisonné. C’est vrai, quoi, débarrassé du fin et fragile verni de la civilisation, l’homme retournerait très vite à l’état animal qu’il n’a jamais vraiment quitté (ça non)
http://www.underscores.fr/images/2009/11/wolfman-poster.jpg
 
Le loup-garou est presque toujours représenté comme en détestation complète de son état, dans l’incapacité de contrôler sa forme animale. Une crainte toute humaine ça, perdre le contrôle de soi. Alors que sa forme animale lui donne juste les moyens de faire ce que son vice humain convoite. Et ceux qui aiment leur nature lycanthropique sont encore plus dangereux, car c’est une excellente excuse pour faire le « mal » dont ils rêvent, en conservant une figure de citoyen honnête à côté. Ce qui rappelle ici l’étrange cas du Dr Jekyll et de mr Hyde (que je viens de relire, ce qui m’a rendu ce lien plus évident) ce fantasme de pouvoir séparer les composantes de l’âme humaine en deux : tout le bien dans une partie, tout le mal dans l’autre (et c’est cette partie qui est animale et contrefaite bien sûr), ce fantasme de la dualité kalos kai agathos, ce qui est beau est bien, ce qui est laid est mal, ça ne date pas d’hier, voyez, qu’un physique soit la matérialisation des vertus d’une âme. Et qu’un être puisse être soit un ange, soit un démon. Parce que savoir qu’on est les deux en même temps, y’a pas à dire, ça défrise.
Pourtant, le loup-garou non refoulé, ça serait, l’harmonie d’un être : la Raison et l’Instinct, l’humain et l’animal, libre de ses choix, libre de ses actes, celui qui parcourt les sombres méandres de la forêt de son propre inconscient, où il peut avoir la révélation de lui-même. Cheminement solitaire, dans l’ombre, vers la lumière. Réconcilier les deux. Aller hop, le saint Graal, calice lycanthropique. Perceval, un loup-garou. I’ve made my day.
 http://lostsoulslair.cowblog.fr/images/shot18.jpg
Si jamais il y a eu quelqu’un pour aller jusqu’au bout de cette pensée brouillonne et décousue (et délirante) je vous annonce que vous êtes au choix masochiste, ou que vous n’avez rien de mieux à faire, ou bien les deux. Et tant qu’à en être là, autant laisser son avis sur la question, n’est-ce pas ? éclairer charitablement ma lanterne ombreuse ?
 
Allez, Vale, donc, la messe est dite, le vin, le sang, tirés, prêts à être bu au calice de la Dualité, pour l’émergence de la forêt d’Inconscience, dans une fièvre syphilitique où chacun prend son diable par la main pour aller danser sur les ruines.
http://www.illusionsgallery.com/hunt-L.jpgFranz von Stuck, Wild Hunt, 1899 (et en cliquant, autre version)un jour, je ferai un article sur la Chasse Sauvage
 
Ps : Sherlock Holmes : vu et approuvé. Il fallait rester dans l’ambiance XIXe.
Et je me suis aperçue que maintenant, ça se compte en années, le temps que je promet une analyse personnelle et forcément tordue de Peter Pan. Mais ça va venir, je n’ai toujours pas renoncé. J’espère juste que mes théories fumeuses vont me revenir de façon plus consistante que ce nuage brumeux qui me reste à l’esprit. (enfin un nuage brumeux dans lequel flotte complaisamment le Capitaine Crochet, ce qui reste délectable)
 
 
Pour la suite, il risque d’y avoir des révélations sur la démocratie athénienne,. Be ready !

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