Voilà une histoire fort alléchante ma foi! Annoncé dans l’introduction comme un pendant au féminin de Dracula, avec la même méthode de narration utilisant des échanges épistolaires entre différents narrateurs, ainsi que des extraits de leurs journaux et autres documents. C’est un procédé que je trouve très intéressant pour ma part (oooh c’était à la mode au XVIIIe ça alors).
Pour résumer, il s’agit de l’histoire d’un homme aventureux venu s’installer dans « le pays des Montagnes Bleues » à la demande posthume de son oncle lui léguant une merveilleuse fortune. Rupert Sent-Léger de son nom aménage donc dans la château que son oncle avait acheté au voïvode local (nous sommes bien en Transylvanie, quoique ce nom ne soit jamais mentionné une seule fois). Rupert tombe amoureux de ce paysage sauvage qui semble s’être arrêté au XII’ siècle, et il tente de se faire accepter des « montagnards » les habitants de ce pays, fiers et braves, alors que ceux ci sont en lutte contre les Turcs… Comme au XVe siècle, celui où combattait un certain voïvode Vlad Basarab dit Vlad Tepes dit… Dracula. Bien sûr il n’est jamais nommé non plus mais on sent quand même la référence.
Une nuit, Rupert a une étrange visite venant de son jardin aux allures sépulcrales sous la lune : une femme d’une pâleur mortelle, enveloppée d’un seul suaire, vient frapper à la fenêtre de sa chambre en suppliant pour un peu de chaleur et de sûreté. Troublé par la détresse de celle qu’il nommera désormais la Dame au Linceul, (et en qui il reconnaît le spectre dont on parle dans la région et qu’ont vu des marins passant par là debout dans un cercueil, et qui s’évapora sous leurs yeux) et surtout par sa beauté, Rupert l’invite à entrer, et il passe très chastement la nuit à ses côtés (même si la scène a certains côtés érotiques). Au matin, la belle disparaît catastrophée, et ce qu’elle a pu dire à Rupert laisse penser qu’elle est bel et bien une morte vivante.
Le problème, c’est qu’un homme se met automatiquement a désirer toute belle femme avec qui il est amené à passer quelques moments, surtout dans des circonstances particulières (aurait-elle été mise comme moi il n’aurait même pas ouvert la fenêtre, voyez) et ainsi notre Rupert malgré ses interrogations légitimes sur l’état de la belle dame, décrète qu’il est amoureux d’elle. Il n’attend qu’une autre de ses visites, qu’elle lui a promis, et elle revient effectivement plusieurs fois. Ah, elle a un port de reine, des manières de princesse, l’éclat de ses yeux assombrit celui la même de la lune, alors qu’elle soit morte ou non, vampire, goule ou damnée d’un autre poil, Rupert se dit prêt à tout pour elle, et se met à partir à la recherche du lieu ou elle pourrait reposer le jour. Et il la voit effectivement reposer dans un sarcophage somptueux au fin fond de la crypte abyssale d’une très vieille église du coin…
Je n’en dit pas plus, si ce n’est que tout le roman tient en haleine (je l’ai lu d’une traite mais bon il n ‘est pas long non plus) mais qu’il ne tient pas ses promesses. J’ai trouvé la fin très décevante, (et Stan ne dira pas le contraire) même si elle était quand même bien trouvée. Enfin, j’aurais préféré que le dénouement reste fidèle au reste du roman, et soit un véritable pendant à Dracula.
Mucha, la lune
Aussi ai-je songé à un autre épilogue, sous le patronage de Stan. A ne lire que si vous connaissez déjà la fin ou vous fichez de la connaître :
Effectivement, la fausse morte se révèle être une vraie vivante, la fille du voïvode local, que l’on cru morte un moment. Comme ce n’était pas le cas, on fit croire qu’elle était un vampire et elle devait se balader dans son linceul si elle voulait sortir la nuit, et le jour elle devait reposer dans un sommeil opiacée dans la tombe qui lui avait été réservée. Le sultan finit par l’enlever quand même pour l’épouser, mais le courageux Rupert parvient à la sauver et il peut se montrer au grand jour avec celle qu’il aime. Il faut savoir aussi qu’il l’avait épousé alors même qu’il la pensait encore vampire, dans les ténèbres de l’église ou elle reposait, à minuit, super ambiance etc.
Et là, le véritable épilogue devrait être : Etant donné les tendances tout de même légèrement nécrophiles de Rupert (ça ne le gêne pas d’embrasser une morte et de la désirer donc je ne vois pas comment on pourrait appeler ça autrement), il me semble que la savoir une femme bien vivante a de quoi le décevoir légèrement, même s’il ne l’avouera jamais et surtout pas à lui même. Mais son dépit et la révélation de ces tendances ne pourront que le pousser à tenter l’amour avec une vraie morte. Et donc après plusieurs profanations douloureuses pour lui car il aime tout de même follement sa femme, et autres tortures mentales insoutenables, et bien il va être poussé à la tuer sa chère épouse et à la revêtir du suaire qu’il lui connut si longtemps pour assouvir ses malsaines passions, puis il finira, horrifié, par se donner la mort. Eventuellement, parce qu’on peut imaginer encore plus malsain, genre il momifie sa femme, mais je ne vais pas continuer là dedans, de peur que Stan n’accroisse son emprise sur moi.
Ca serait une suite plus logique des choses, non ?
Bref, sinon c’est très agréable à lire, quoique la généalogie du début soit assez rebutante. L’ambiance est bien restituée, et le kitsch des visions de tante Janet aident à maintenir le fantastique. Après les aventures extraordinaires que Rupert à vécu aux quatre coins du globe (assez bizarre comme expression) la fin est quand même décevante. Autrement, c’est une histoire d’amour, sauvée de la mièvrerie par son aspect macabre.
Bilan : histoire assez prenante et pleine de promesse, mais fin qui laisse… sur sa faim.
J’attaque maintenant le Joyau des sept étoiles, toujours de l’ami Stoker, qui d’après l’introduction est vraiment dans la veine la plus fantastique. Qui plus est inscrite dans la période d’egyptomanie qui régnait depuis le XIXe, et dont je suis très friande. Etant, comme Lovecraft, témoin de cette période, je pense que ça me plaira. Contrairement à La momie de Anne Rice que j’avais trouvé vraiment abominable. Surtout minable d’ailleurs.
Pour fêter ça, un nouvel habillage, « Khem », référence à l’Egypte ancienne (dont c’était le nom). Ca faisait un moment que je voulais le faire celui-là. D’ailleurs je pense que je vais changer d’habillage par défaut afin de faire tourner mes habillages, puisque c’est dommage de les faire et qu’ils ne soient jamais vus.
Autrement… Je veux aller voir Bharatiiiiiiiiiiii T_T
Vale
Alexandre Cabanel, Cléopâtre testant des poisons sur des prisonniers condamnés, 1887
Voilà une des toiles issues de la période dite orientalisante (comme en Grèce entre -700 et -600 dites moi! ah tiens je n'ai pas oublié mes révisions alors que le partiel est passé. bref, rien à voir). Il y en a eu beaucoup d'autres, et pour cela allez voir ce que fait Alma Tadema, notamment. Comme disent les jeunes, je surkiffe. Il a aussi beaucoup peint sur la Grèce et la Rome antique (oh, oui! les romantiques! hum, je vais me pendre, surtout que ce n'est pas vraiment de style romantique tout ça justement)
ps: j'ai la poisse avec la technologie moderne (ce qui explique pourquoi les images restent obtinément à gauche, entre autre).
Voilà une des toiles issues de la période dite orientalisante (comme en Grèce entre -700 et -600 dites moi! ah tiens je n'ai pas oublié mes révisions alors que le partiel est passé. bref, rien à voir). Il y en a eu beaucoup d'autres, et pour cela allez voir ce que fait Alma Tadema, notamment. Comme disent les jeunes, je surkiffe. Il a aussi beaucoup peint sur la Grèce et la Rome antique (oh, oui! les romantiques! hum, je vais me pendre, surtout que ce n'est pas vraiment de style romantique tout ça justement)
ps: j'ai la poisse avec la technologie moderne (ce qui explique pourquoi les images restent obtinément à gauche, entre autre).