Vendredi 11 décembre 2009 à 2:25

 On trouve parfois, souvent même, de véritables perles dans les livres d’histoire. Ce genre d’anecdotes qui vous dépeignent avec une vivacité truculente la vie telle qu’elle était hier.
J’ai ainsi trouvé dans le livre de Naphtali Lewis, La Mémoire des sables, une petite anecdote que j’ai trouvé très amusante…
Imperium Romanum, dans les environs de l’an 100 de notre ère. Pline le Jeune écrit à l’empereur Trajan :
 http://lostsoulslair.cowblog.fr/images/pliny.jpg
Je ne sais pas si ça fera rire quelqu’un, en fait… personnellement j’ai beaucoup aimé cette histoire de kiné ! Bon, le langage a été quelque peu modifié, mais en substance, c’était ça, et c’est ça qui était marrant. Genre Trajan c’est trop son pote, même si ce dernier tente de lui rappeler vite fait l’immense privilège qu’il lui fait. Enfin, apparemment, Trajan était vraiment trop son pote, vu qu’il le nomma au collège des Augures ! Sacré Pline… je suis la seule que ça fasse rire ?
Ce qui met en lumière certains aspects de la vie quotidienne dans la province romaine qu’était devenue l’Egypte qui était déjà beaucoup moins drôle… effectivement, la hiérarchie très stricte interdisait aux indigènes Egyptiens, en bas de l’échelle sociale, d’espérer accéder à un échelon supérieur… L’échelon supérieur étant déjà, pour commencer, la citoyenneté de l’une des 4 (3 à l’époque de Trajan) cités grecques d’Egypte, seule la citoyenneté d’Alexandrie (pas considérée comme faisant partie de l’Egypte, en fait) permettant éventuellement d’obtenir la sacro-sainte citoyenneté romaine. Que l’on n’obtenait que par décision impériale ! C’est le cas pour le chanceux kinésithérapeute de Pline le Jeune (vous savez, celui qui était en Bithynie ! la première fois que le prof nous a sorti ce mot en amphi on a tous compris bikini… )… Ca faisait bien, à l’époque, d’avoir des serviteurs Egyptiens, ça faisait exotique…
 
Quant au bikini, il existait bel et bien à l’époque romaine, je ne me paie pas votre tête, comme vous pourrez le constater en allant ici.
Elle se trouve à la Villa Romana del Casale, en Sicile, et date apparemment du IVe siècle (je ne saurais l’affirmer pour ma part)
 
Restons dans l’Imperium Romanum, et admirons ce chef-d’œuvre de la statuaire romaine du IIe siècle avec ce portrait de l’empereur Commode. J’imagine que ça évoque pour beaucoup un psychopathe avec la tête de Joaquin Phoenix. Ben, regardez, ils n’ont pas trop la même tête, faut dire.
http://ancientrome.ru/art/artwork/sculp/rom/imp/commod/com001.jpg
j’ai un petit faible pour cet empereur, non à cause de Joaquin Phoenix, ou du nom qu’on a presque en commun, mais plutôt parce qu’il était un tantinet fêlé, effectivement, ce qui lui valut une petite damnatio memoriae.
Bref, tout ça pour dire qu’il ne jouit pas d’une réputation aussi brillante que celle de son paternel, Marc-Aurèle, à tel point que certains ne se sont pas gênés dans les qualificatifs dépréciatifs à son sujet. A propos de cette statue, et de son modèle, Mortimer Wheeler écrit donc :
« avec finesse, mais sans indulgence, il (le buste) nous fait deviner l’empereur, mou et efféminé, avec ses bras fluets, sa figure flasque et sans caractère auréolée de cheveux et d’une barbe trop bien soignés (…), tenant dans sa faible main de petites « pommes des Hespérides ».
cette statue a certainement charmé le pervers sadique qu’elle immortalise si fidèlement. »
On sent qu’il l’aime. J’apprécie particulièrement le « pervers sadique », comme vous aurez deviné, qui m’a beaucoup fait rire. Je ne le trouve ni mou, ni efféminé, ni flasque, pour ma part. Flasque me fait plus penser à une horreur d’outre-espace…
Ah, et les pommes, la massue et la peau de lion, si vous ne savez pas, c’est parce qu’il s’identifiait à Hercule. Un peu mégalo, certes. Il paraît qu’il avait un jumeau…
 
A propos de la damnatio memoriae, sujet qui m’intéresse beaucoup, je me faisais la réflexion, durant l’une de mes nombreuses heures de transport/attentes de, que ce phénomène, qui a certainement touché toutes les civilisations, en compte quelques très beaux exemples en Egypte pharaonique.
Qui sont ceux dont la mémoire a été damnée, sur les berges du Nil ?
J’ai pensé spontanément à la reine pharaon Hatchepsout, que son neveu Thoutmosis III a scrupuleusement tenté de rayer de la carte. La damnatio mémoriae, c’est déjà grave en soi, surtout dans un pays ou le nom a une valeur magique très importante, et où l’effacement de ce nom a pour conséquence une deuxième mort. Oui, parce qu’alors le pharaon usurpait les statues, par exemple, du prédécesseur indésirable, en remplaçant son nom dans les cartouches par le sien propre. il a sûrement fait ça parce qu’il avait trouvé qu’elle avait elle-même usurpé son pouvoir à lui…
En passant, cette pharaonne, et Nitocris, pourtant elle connue par Hérodote, ont été superbement ignorées par Bram Stoker dans son roman Le joyau aux sept étoiles  où Tera, une reine égyptienne fictive (comme le montre son nom, d’ailleurs), était présentée comme le seul exemple de femme de pouvoir en ancienne Egypte, ce qui servait bien le contexte misogyne du XIXe siècle…
 
Il y a aussi bien entendu le pharaon hérétique Akhenaton, le meilleur exemple en matière de damanatio memoriae !
http://djeserdjeserou.blogs-de-voyage.fr/album/pharaon_a_valenciennes/0002-od-akhenaton.JPG
 
Combien de ses cartouches ont bien pu être martelés ? Avec lui, on ne prenait même pas la peine de réécrire un nom par dessus… Pharaon maudit plus que tout autre, le fait qu’il il bâti une nouvelle capitale arrangea bien pour le faire sombrer dans l’oubli… située dans un quasi-désert, Akhetaton y retourna au plus vite… rien des extravagances de l’hérésiarque ne devait rester, et surtout pas son art cauchemardesque, qui laissa tout de même une influence. Amon triomphant reprit sa place de roi des dieux, et son clergé rétablit aussi sec son influence. C’est un peu ce qu’illustre la magnifique statue d’Amon protégeant Toutankhamon d’ailleurs : Amon dans sa plénitude, dans toute sa gloire et sa grandeur, protégeant le frêle pharaon, ou plutôt le dominant, l’écrasant presque, l’enfermant entre ses bras comme pour assurer son influence sur lui, et le tenir dans le droit chemin, loin des errements mystiques de son prédécesseur… La place qu’elle occupe dans le Louvre, juste en face de la salle amarnienne, me semble encore renforcer cette impression : comme si Amon et tout son clergé narguaient les rêves fous d’Akhenaton et imposaient le retour de leur écrasante suprématie avec encore plus d’évidence.
 
http://i35.photobucket.com/albums/d172/bloodthirsteve/Amon.jpg
 
             D’ailleurs la damnatio memoriae s’est aussi attaquée au mystérieux Smenkharé, si bien d’ailleurs qu’on ne sait pas grand-chose de lui sinon qu’il du régner après Akhenaton ou co-régner avec lui. Il faudrait que je me renseigne.
http://www.sajalieubah.com/Akhenaton2.jpg
 
Toutankhamon lui-même a subi la damnatio memoriae, malgré le retour à l’ordre ammonien et les facilités que son jeune âge a du ménager à ceux qui voulaient régner. Il semblerait que ce soit Horemheb le responsable d’usurpations de cartouches du pharaon, (voire iciiii) ou bien même de mutilations de ses représentations. Ladite statue d’Amon protégeant Toutankhamon en est d’ailleurs la preuve : le pharaon a été volontairement décapité et mutilé. Ce fut bien mené, puisqu’on ignorait totalement l’existence de ce roi avant la formidable découverte de sa sépulture en 1922… ah et je suis retourné voir en détail (comme le montre la photo pourrie) et effectivement les cartouches se sont bien fait effacer le tronche. On arrive juste à entrevoir faiblement le « Amon » de son prénom. Amon qui est lui aussi nommé, et dont ni le nom ni les titres (roi des dieux notamment) n’ont été touchés, ce qui tendrait à montrer que ce n’est pas l’œuvre d’atoniens déments, même si les mains du dieu sont assez mutilées et que la tête a été détachée, son très bon état me laisse plutôt penser que ça serait plutôt du à ce qui peut arriver à une statue au cours d’une vie de quelques millénaires (pour la tête seulement, les mains ont du être mutilées en même temps que le pharaon pour être sûr que le dieu ne pouvait plus je protéger, je pense). Ca peut être mouvementé ! bref.
 
Oh, certes, il y en eut bien d’autres cas de damnatio mémoriae, je ne passe ici en revue que ceux qui s’imposent avec le plus d’évidence. D’ailleurs ce phénomène touchait aussi ceux qui n’étaient pas des souverains, comme le montre le premier préfet d’Egypte, Caïus Cornélius Gallus, qui a été un ami de Virgile lui-même mais a trop voulu être pharaon à la place de l’empereur… heu, du prince, pardon. 
 
Et non, je ne m’intéresse pas qu’aux pharaons aujourd’hui les plus connus ! Figurez-vous que je suis également très intéressée par l’histoire des princes de Thèbes qui chassèrent l’envahisseur Hyksos !
Ah, et bientôt j’aurais mes premiers vrais cours d’égypto… qui a dit « il était temps ? »
 
Pour terminer un grand merci à ma Buf qui m’a offert ma première pièce romaine (ouais je compte poursuivre la collection) qu’elle est trop belle et que même que c’est Constantin Notre César dessus. Et merci de m’avoir commandé Sinouhé l’Egyptien, version kitsch, version souvenirs… faudra quand même que je me calme sur les bouquins…
http://www.resonance-online.com/illustr/Sinouhe.jpg
 
Une dernière chose… le titre vient d’un intaille magique de la période romano-égyptienne. Je vous laisse deviner à quoi cette invocation pouvait servir. Je donnerait la réponse au prochain article même si tout le monde s’en fout. C’est bien gore, j’adore. Bien plus amusant que toutes les histoires de pseudos-vampires dont on nous gave en ce moment… Navrant, de quoi être dégoûté…
 
Ah non, encore une dernière chose : mon esprit tordu est capable de sortir des trucs vraiment bizarres parfois. Heu, souvent. Dernière hérésie en date : « ah, mais Virgile, c’est un pilier Djed, en fait ! » Mettez l’habillage « Divine Comédie » et comparez avec ça, et vous me direz ce que vous en pensez.
 http://jfbradu.free.fr/egypte/SIXIEMES/symboles/djed.jpg
 
Bref, vale, et que la soif de sang des souverains des Enfers reflétée dans les yeux extatiques d’un dominicain fou ne vous enlève pas votre pilier djed au milieu du Styx.

DiyάV  Tάntal̉ aema pίe
 

Mardi 5 mai 2009 à 23:26

Cet article fait suite à celui-ci, qui traitait des dernières découvertes scientifiques sur la momie du jeune (relativement) pharaon Toutankhamon. Et oui, encore lui. Et les circonstances de sa mort semblaient enfin élucidées.
 
Cependant…
 
Le sujet n’est pas enterré ! 
 
Aujourd’hui, la théorie de l’accident de char durant une chasse semble de nouveau privilégiée. Mais que sont devenues la rotule et la fracture nette ? L’une est revenue et l’autre partie ? Aucune évocation dessus, ni sur la théorie héroïque. Je veux bien que l’on s’arrache une rotule en tombant d’un char lancé à pleine vitesse, mais la fracture très nette laisse un doute. A moins que par hasard un bout de hache se trouvait à l’endroit où il est tombé. Par hasard.
Bon, peut-être ce documentaire est-il un peu antérieur à l’autre ou inversement, je ne sais pas je n’arrive pas à me rappeler le nom du premier.
 
Enfin, tout cela n’est qu’un tissu de spéculations. Comme les égyptologues qui fantasment le lieu où Toutankhamon aurait pu être conçu. Ou les élucubrations d’historiennes/égyptologues ? Qui décrètent qu’une longue bande de lin se mettait de telle façon et servait à telle chose alors qu’on n'a aucun témoignage nulle part. A moins que l’explication ait-été fournie sur un papyrus qui était joint à ladite pièce ? Genre avec les dessins explicatifs et tout. Je visualise très bien ce que ça donnerait. Enfin, dommage que l'on n’ait pas eu de développement plus long sur les vêtements trouvés dans la tombe.
 
En tout cas, ces vêtements avancent une autre hypothèse, quasi-certitude : il semblerait que les reliefs amarniens soient moins exagérés qu’il n’y paraît…
Effectivement, les vêtements retrouvés dans la tombe, et qui avaient été vraisemblablement portés pour la plupart, indiquent les mensurations du pharaon… qui était apparemment doté d’un torse étroit, d’une taille très fine, et… de hanches très larges. Ca ne vous rappelle rien ?
Rappel:
http://3.bp.blogspot.com/_1hwg7aYQZYw/RnmxNxtggTI/AAAAAAAAAOI/J9nHOd76FbU/s400/akhenaton3-2.jpg
 Akhénaton et son épouse faisant offrande à Aton

Ces hanches devaient être des tissus adipeux, car les hanches de sa momie m’ont l’air tout à fait normales pour un jeune homme. Enfin, pour ce que j’y connais… (Mais on pourrait aller plus loin et avancer qu’on voulait qu’il ressemble à ce qui était représenté, ergo la longue bande de lin servait à lui faire des hanches factices. Ca ne tient pas debout, on est d’accord, puisque l’art hérétique a été abandonné après Akhenaton, malgré d’évidentes influences après cela.)
Oui, car ne pensez pas, qu’en fait, il pourrait s’agir d’une femme, sa momie présentait un organe qui ne laisse aucun doute. Je dis présentais car le membre viril a été dérobé entre 1925 et 1968. Seigneur, je n’ose imaginer ce qui a pu motiver ce vol. N’est ce pas, Stan ? (Grosse parenthèse ON/ D’ailleurs avec Buf nous nous sommes posées des questions sur l’érection post-mortem (mais de façon sérieuse hein) puisque apparemment notre pharaon a été momifié dans cet état. Rappel du mythe osirien ? En même temps il me semble que d’autres fois, pour rappeler ce mythe justement, les embaumeurs coupaient cette partie, puisque je le rappelle Osiris fut privé de phallus par l’intervention de son frère Seth, puis d’un poisson. Ce qui n’a pas empêché Isis de lui en donner un autre le temps d’accomplir un acte nécrophile. Peut-être les embaumeurs constatant le phénomène trouvèrent ça très osirien aussi et décidèrent de le laisser comme ça. Je ne sais pas, et j’aimerais donc l’avis d’un spécialiste. Je ne vise personne mais un nécromant nécrophile par exemple… grosse parenthèse OFF/)
Ces hanches très marquées seraient donc une particularité génétique, héritée d’Akhenaton, si on suppose toujours que le style amarnien n’est pas si exagéré, Akhenaton étant le premier à être représenté avec ce corps si particulier. Oui, ça tend à prouver que c’est son père. Et sa mère serait la seconde épouse royale Kiya. Mais il me semble que le mystérieux Smenkharé présente ce genre de particularités aussi… et d’où il sort celui là ? non, mais vraiment…
 http://employees.oneonta.edu/farberas/arth/Images/109images/egyptian/smenkhare.jpgSmankharé et son épouse, une des filles d'Akhénaton
C’est ça qui est épatant aussi, c’est qu’on n’a aucune confirmation formelle de qui sont ses parents. Je ne sais pas, c’est quand même le genre de chose qu’on serait censé trouver en bonne place dans une tombe, avec une formule du style « fils de x, de son corps » comme on a pour les filles d’Akhenaton « fille du roi, de son corps, son aimée, (nom de la princesse) née de la grande épouse royale Nefer Neferou Aton Nefertiti.
A moins que ledit paternel soit un hérésiarque peut-être… là ça pourrait se comprendre. Mais c’est louche, parce qu’on a les 6 filles de Nefertiti, et on passerait sous silence le prince héritier ? Peut-être qu’après Horemheb a détruit des stèles ou d’autres documents portant mentions des origines de son pré prédécesseur, puisqu’il est connu pour avoir fait le ménage  en effaçant toutes traces de lui. Quelles étaient ces motivations, difficile à dire, peut-être voulait-il faire passer sous silence ses origines modestes en faisant oublier le dernier représentant légitime de sang royal. Mais quand même, ne pas avoir la moindre indication dans sa tombe, c’est quand même bizarre.
Ah, et si vous vous interrogez sur les origines de Nefertiti, qu’on fait souvent passer pour une princesse asiatique, il semblerait qu’elle soit bien au moins à moitié égyptienne, étant désignée comme sœur de Moutnedjemet, fille de Aÿ, le grand prêtre qui succéda à Toutankhamon. Là encore c’est étrange qu’on ne sache qu’indirectement d’où Nefertiti sort…
 
On va clore momentanément le chapitre. Si ça intéresse quelqu’un, je le rouvrirai avec plaisir.
 
Ah, et je n’ai pas inventé le titre, qui provient d’un recueil de poèmes de Mohammed Afifi Matar. Ce titre m’a fort étonné et j’ai tenté de comprendre ce qu’il entendait par « momie sauvage » en feuilletant l’ouvrage, qui m’a semblé très plaisant au demeurant. Malheureusement, n’arrivant pas à en apprendre plus, j’ai spéculé sur la question et j’en suis arrivé à la conclusion qu’une momie sauvage est une momie qui s’est faite seule, dans la nature, sans l’intervention d’un embaumeur. Si quelqu’un veut illustrer sa conception d’une momie sauvage, je la publierais avec joie.

Vale, et que vos festivités avec des momies, sauvages ou non, vous fassent contempler la véritable nature de la divinité.

Dimanche 12 avril 2009 à 0:48

Ici la suite des réponses au quaestionnaire, questions 11 à 21
 
11) Dans la famille Torquemada, j’appelle Juan ! (1522-1624) Ecclésiastique bien sûr, mais quelle fut sa vocation ?
a)      Inquisiteur, naturellement
b)     un missionnaire de la Croix sous le soleil de Mexico
c)      un des premiers à s’intéresser aux vestiges de la Rome antique de façon scientifique.
 
Réponse b). il fit partie des franciscains chargés de christianiser le peuple Aztèque, entre autres. Il sembla s’intéresser beaucoup à cette culture, apprenant le nahuatl (approche franciscaine lancée par Fray Motolinea) et écrivant Monarchia Indiana (titre très abrégé) racontant en 21 livres l’histoire des Aztèques de l’origine à leur conquête. Il y eut un autre Juan de Torquemada, cardinal et oncle du célèbre Tomas, dont les dates sont 1388-1468, donc légèrement antérieur.
Je sais qu’il y a eut un ecclésiastique correspondant à la réponse c, mais je ne me rappelle pas de qui il s’agit, donc si vous savez, n’hésitez pas à partager. Ci-dessous, notre Juan.
http://www.eslam.de/begriffe/j/images/juan_de_torquemada%20.jpg
 
12) François Ier était anthropophage ! Mais oui, et pas seulement de par sa condition de chrétien qui l’amenait à consommer fréquemment la chair de son dieu ! mais pourquoi alors ?
a)     il prenait de la poudre de momie, qui était considéré comme un bon médicament au XVIe
b)      on amena des naturels indiens à sa cour qui lui firent absorber un met de chez eux qui devait lui apporter beaucoup de pouvoir, et qui s’avéra être de la cendre humaine.
c)      Alors qu’il était gravement malade il fit appel à un rebouteux qui lui fit prendre dans son vin des os pilés mêlée à de la mousse poussée sur des crânes.
 
Réponse a) on prête à la poudre de momie tant de vertus qu’elle en devient une véritable panacée. Ambroise Paré lui même en parle. Plus d’infos sur ce site, sur lequel j’ai d’ailleurs piqué l’idée de la c).
Et voici notre bel roy François, par Jean Clouet (à dire avec l’accent breton, qui ressemble à mes oreilles à l’accent d’époque –oui je le connais, je fréquente des nécromants quand même- Si vous ne connaissez pas l’accent breton, ça ressemble à l’accent de Gimli dans l’adaptation cinématographique du Seigneur des Anneaux.
http://www.galerie.roi-president.com/albums/paris-2005/louvre%20peinture/normal_roi-francois-I.JPG
 
13) Pourquoi Henri IV était-il surnommé le « vert galant » ? (spéciale dédicace à Adé pour celle là)
a)      Parce qu’il était tout de vert vêtu (comme Link XD ok je vais me pendre)
b)      Parce qu’il abusait un peu trop de la bouteille, lui donnant le teint verdâtre, ce qui ne l’empêchait pas d’être courtois envers ces dames.
c)     Parce qu’il courait toujours après les jupons après en avoir passé l’âge, ce qui fait qu’il restait toujours « vert » , plein de sève.
 
Réponse c) ! notre Henri était un coureur. Pour la proposition b) je l’ai péchée sur ce site. Et voici la trombine de notre tombeur (en vert !) avec son sourire le plus séduisant, par un artiste inconnu :
http://www.histoire-en-ligne.com/IMG/jpg/henri4.jpg
 
 
 
14) Lequel de ces hommes fut le compagnon de voyage de Magellan et devint capitaine de sa nef amirale en 1521 ?
a)      Aye, Don Lope de Aguirre !
b)      Ne serait-ce pas un dénommé Alvarado ?
c)     un certain Barbosa
 
réponse : c) parfaitement, vous avez bien lu, Barbosa ! Duarte Barbosa, beau-frère du gendre de Magellan, Diogo Barbosa. Vous suivez ? et un lien très intéressant avec des biographies d’explorateurs et autres pirates… Lope de Aguirre est connu pour sa cruauté et ses extravagances dans la jungle amazonienne. Quant à don Pedro de Alvarado, il était pétrit de cette condescendance toute européenne qui lui fit mépriser les Aztèques, -culture différente, religion différente, donc forcément inférieure à la sienne- et mena à des massacres… les trois hommes sont contemporains, Magellan mourrant lors de son voyage en 1521, année même de la chute de Tenochtitlan. Aguirre arrive un peu plus tard aux Amériques, vers 1534.
Aucun visuel n’étant trouvable pour Barbosa, je vous met son homonyme pirate cinématographique pseudo-XVIIIe, parce qu’il le vaut bien, et que je voulais que vous tombiez dans le panneau.
http://www.quizilla.com/user_images/T/TH/THE/TheScarecrowKing/1153816862_arbossaAlt.JPG
 
15) « La noche triste » eut lieu le 30 juin 1520 à Mexico. Que se passa t’il ?
a)      C’est la nuit durant laquelle les Espagnols prirent Tenochtitlan-Mexico, à laquelle ils mirent le feu.
b)     C’est la nuit où les conquistadores espagnols échauffèrent tellement les oreilles des Aztèques qu’ils se firent mettre à la porte de Tenochtitlan à grands coups de hache dans la tête.
c)      C’est la nuit où les Espagnols débarquèrent sur les côtes mexicaines, jour de deuil pour les Aztèques.
 
Réponse b) les Espagnols avaient été bien accueillis, quoiqu’avec quelques craintes, par l’empereur Moctezuma II qui pensait voir dans ces armures brillantes le retour de Quetzalcoatl qui avait été prédit. Cortès ne fut pas toujours extrêmement habile dans ses approches, mais ce fut pire avec son lieutenant Alvarado. Alors que Cortès était retourné près des côtes résoudre quelques problèmes techniques, Alvarado se montra si odieux, que cela se finit dans un bain de sang qui coûta la vie de l’empereur (apparemment il avait invité les caciques à une fête et les avait fait massacrer… quelle mentalité…et quelle connerie, il a du fuir ventre à terre. Si je me souviens bien, Alvarado dut à un moment, pour sauver sa peau, franchir un obstacle quelconque en faisant un bond extraordinaire qui resta dans les annales de Bernal Diaz del Castillo, si je ne m’abuse. ). Les Espagnols durent fuir la queue entre les jambes ce 30 juin, avec de lourdes pertes. Cortès revenu, Tenochtitlan tomba l’année suivante, le 13 août 1521, et la ville fut détruite. Dans sa correspondance à Charles Quint, Cortès évoque les cadavres qui étaient si nombreux qu’ils bouchaient tous les canaux de la ville.
Et voici une illustration mexicaine du massacre des caciques.
 
 http://www2.ac-toulouse.fr/lyc-bellevue-toulouse/calendriers/azteques/images/noche_triste.JPG
 
16) Restons aux Amériques. (on va y rester un moment) Quel fut le nom du dernier empereur Aztèque ?
a)     Quauhtémoc
b)      Nezahualcoyotl
c)      Chimalpopoca
 
Réponse a) Quauhtémoc, l’aigle qui descend, annonçait par son nom, pour certains, la fin de son empire, ce nom étant une métaphore pour le soleil couchant, et donc la fin d’un cycle. Cortès eut du fil à retordre avec lui, surtout qu’il demeura muet sous la torture qu’on lui infligea pour savoir… où était son trésor, bien sûr. [grosse digression /ON]Oui, parce qu’on ne vient pas que pour faire la promo de son dieu, qui lui n’a pas besoin de sacrifices sanglants, n’est-ce pas, sale païen, dis-le à la Sainte Inquisition ! Est-ce que nous, braves chrétiens, nous réjouissons dans le sang, hein ? Aller, engeance satanique, ne nous oblige pas à te piller, on te déleste de ton or pour le bien de ton â… hey, les Indiens ont-ils une âme, au fait ? non, hein ? bon alors on peut les massacrer ce n’est pas un crime… [grosse digression /OFF] Nezahualcoyotl, « coyote famélique » fut roi de Texcoco au XVe et Chimalpopoca « bouclier fumant » fut lui empereur Aztèque durant le premier tiers du XVe.
L’image n’a rien d’histo, mais je trouvais que ce monsieur pouvait prétendre à fonder un groupe de Nahuatl Black Aztec Death Metal con el estilo emplumado, hombre.
http://images.ocregister.com/newsimages/2009/02/27/b78476932z120090227165944000g82gooap1_lg.jpg
 
 
17) Qu’est ce que le tzompantli ? (civilisations Aztèque et Maya)
a)      Un groupe de metal !!!
b)     Un râtelier avec des rangées de crânes de victimes sacrifiées
c)      le récipient dans lequel on mettait le cœur des victimes sacrifiées
 
réponse b) le tzompantli (étendard de cheveux) était formé de pieux verticaux ou horizontaux où les crânes étaient enfilés comme des perles, si vous excusez la comparaison. On en trouvait figuré sur les monuments, aussi. Il ne me semble pas qu’aucun groupe de metal connu se soit nommé ainsi, alors avis aux amateurs, surtout ceux qui veulent fonder un groupe dans le style cité à la question précédente. Quant au récipient contenant le cœur des victimes sacrifiées, son nom est le quauhxicalli. Ci-dessous, une représentation de tzompantli tirée d'un codex aztèque contemporain ou postérieur à la conquête. On peut y lire "temple de l'idole Uitzilopochtli", qui, avec Tlaloc, avait un temple au sommet de la pyramide de Tenochtitlan. Un autre tzompantli sympa ici
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/a/ae/Tzompantli_Tovar.jpeg/800px-Tzompantli_Tovar.jpeg
 
18) De quelle civilisation précolombienne provient cette pièce d’orfèvrerie ?
http://www.artdaily.com/imagenes/2007/05/15/05_Hombre_cangrejo.jpg
a)     Moche
b)      Cacahuetas
c)      Toltèque
Réponse a) la culture Moche (ou Mochica, ce qui fait moins bizarre quand on ne connaît pas. Et puis ça se prononce motché je crois) était une brillante civilisation péruvienne qui prospéra plusieurs siècles (200 à 600 de notre ère apparemment). Ils sembleraient qu’ils aient produits d’amusantes poteries érotiques. Comme quoi on peut vraiment se marrer en archéologie. Vous pouvez admirer d’autres productions d’orfevrerie de leur main ici, , et pouet. Cacahuetas est un clin d’œil au Lieutenant qui nomma ainsi les Mochicas, faute de se rappeler de la terminologie exacte. Les Toltèques se situent plus vers le Mexique, entre le Xe et le XIIIe, et les Aztèques se sont affiliés à eux. 
 
 
19) Et les Nazcas, pour quel particularisme culturel sont-ils le plus connus ?
a)     Leurs techniques de réduction des chefs de leurs ennemis comme trophées
b)     Des géoglyphes visibles seulement du ciel et représentant des animaux
c)     L’allongement systématique du crâne opéré dès la naissance
 
Réponse a) b) et c) et ben ouais ! les Nazcas sont contemporains des Mochicas, et on se pose encore beaucoup de questions sur la destination de ces immenses géoglyphes. Il semblerait que ces dessins étaient faits pour leurs dieux, qui sont représentés volants sur leurs textiles, notamment.
 Ils confectionnaient également des têtes réduites (tsansas, qui sont apparues en guest star au cinéma ces dernières années dans certaines sagas très populaires) comme leurs cousins Jivaros, et aussi plus communément des têtes trophées moins réduites. Ils sont également connus pour pratiquer l’allongement artificiel du crâne durant l’enfance. Un lien intéressant là dessus :  l’étude sur une tête-trophée nazca est en bas de page.
 Tout cela posant de nombreuses questions. La réponse, ce n’est sûrement pas chez ce soi-disant archéologue d’Indiana Jones qu’il faut la trouver…
 
 http://ameriques.akaoka.com/imgfr/Image/perou_nasca.jpg
 
20) Retour en Europe ! Nous sommes au XIXe siècle. Qui rétablit l’esclavage dans les colonies françaises et fait de la femme l’esclave de l’homme (officieusement, mais officiellement on ne cache pas qu’elle est son inférieure) en lui refusant notamment le droit de vote ?
a)     Napoléon Bonaparte
b)      Charles X
c)      Louis Philippe
 
Réponse a) bien entendu. Le code civil de 1804 anéantit l’espoir des femmes d’accéder à la politique et au droit de vote, ce qui fut envisagé pendant la Révolution. Quant à l’esclavage dans les colonies, qui avait été aboli lors de la Révolution, il fut rétabli par le susnommé individu en 1802 et ne fut aboli qu’en 1848.
Et vous rêvez si vous pensez que je pourrais afficher ici un visuel sur lequel il serait représenté.
 
 
 
 21) Qui appelait t’on Monsieur de Paris ?
a)      le frère du roi
b)      l’évêque de Paris
c)     l’exécuteur des hautes-œuvres de Paris
 
réponse c), et sous la Révolution, ce fut Charles-Henri Sanson, qui fit trembler jusqu’au tyran qui par la suite se proclama empereur. Il me semble que son petit-fils Henri-Clément Sanson se vit également gratifier de ce titre, cf. Le convive des dernières fêtes, de Villiers de l’Isle-Adam. La gravure ci-dessous représente une exécution à Paris au XVIIIe, (le condamné se fait rompre les membres)et vu la classe de l’exécuteur, il y a fort à parier qu’il s’agit de Charles-Henri, qui était connu, voire raillé, pour le soin accordé à sa tenue, qui le faisait plus ressembler à un aristocrate qu’autre chose. Si vous connaissez un document où il est clairement identifié, je veux dire avec un soucis réel de rendre son apparence, je suis preneuse.
http://pagesperso-orange.fr/saint-sevin/pagea2_fichiers/image002.gif
 
 Fin de l’hérésie. Ca n’a intéressé personne d’autre que moi-même, mais comme je suis égoïste, je songe à récidiver. Ca pourrait être un questionnaire fantasy, par exemple.
 
Tant que j’y suis, j’en profite pour déclamer mon amour à tous ceux que j’aime. Oui, tu en fais partie Stan.
 
Et vous qui avez moins de 26 ans, soyez heureux, les musées sont gratuits pour vous ! Accès illimité à toutes les expositions permanentes ! Profitez-en…

Bon, je ne sais pas quand je reposterai... si vous êtes intéressé par une analyse du Prométhée de Gustave Moreau en anglais, ça peut le faire. Ou si vous voulez voir un dessin choquant de Stan ou autre. Ou alors je trouverai certainement une quelconque bêtise à raconter pour mes rares mais fidèles lecteurs.

Vale, et que Seth ait encore le dessus cette nuit
 

Samedi 11 avril 2009 à 17:53

Tout d’abord : BONNE FETE A MON STAN <3 oui c’est la st S(a)tanislas J et ça sera encore sa fête le 26 juillet (st Joachim). Toute cette sainteté pour lui… 
 
Voici les réponses –tant attendues- au questionnaire à la con qui a déchaîné les passions. En fait, qui n’a rien déchaîné du tout, mais ce n’est pas grave, on va faire comme si. Il y a un article par 10 réponses, histoire que ça ne fasse pas un article super énorme et indigeste, et histoire que je ne me suicide pas de désespoir tellement ça va bugguer avec les images.
 
Buf a été ma seule participante, elle a donc droit à un super méga-top-cool de prix qui empale le fondement par sa génialitude. A savoir un crime pictural qui pourra toujours servir le jour où le papier hygiénique fera défaut.
 
Entrons dans le vif du sujet (laissons le reste à Stan justement)
 
1) Pour commencer… quel sens pouvait bien avoir ce mot de questionnaire sous l’ancien régime ?
a)      ben, pareil que maintenant, c’est un truc avec des questions quoi
b)      ça désignait plutôt un enquêteur
c)     c’était ainsi qu’on désignait le type chargé des tortures.
 
réponse : c) tout simplement parce que quaestio, ou quaesitio, la question, signifie, entre autres choses, « torture ». Vérifiable dans le premier Gaffiot venu. Soumettre à la question équivaut donc à torturer une personne. Etymologie intéressante pour tous ceux qui passent des examens.
Ci-dessous une image de piètre qualité, certes, mais qui a l’avantage de montrer le supplice des brodequins façon XVIIIe (façon similaire au XVIe dans le procédé cela dit)
http://accel6.mettre-put-idata.over-blog.com/1/27/51/12//19-copie-1.jpg
 
 
2) un peu de latin ! le mot travail vient de tripalium qui signifie :
a)     triple pal
b)      triple buse
c)      trimer, se donner de la peine
 
réponse :a) comme pour quaestio, une étymologie intéressante. Ci-dessous une image de la propagande anti-Dracula qui fit rage au XVe siècle. Empêchant certains de s’en mettre plein les poches, le prince valaque eut droit à une véritable légende noire. On prétendit notamment qu’ils aimait à manger au milieu d’une forêt d’empalés. Pour connaître la suite de ces soit-disant loisirs favoris, c'est .
http://rriderlausd.org/blog2/wp-content/uploads/2009/02/impaled.gif
 
3) Xanthos !
a)      à tes souhaits !
b)     c’est le nom d’un site archéologique de la période grecque classique en Moyen Orient
c)      ainsi était nommé un usurpateur pour le titre d’empereur durant le très agité IIIe siècle de l’empire romain.
 
réponse b) le site de Xanthos, situé au Sud de la Turquie actuelle, est célèbre pour son monument dit des Néreides, complexe funéraire mêlant iconographies et mythes greco-orientaux. Complexe qui se trouve actuellement au British Museum.
Il n’y a pas eu à ma connaissance d’usurpateurs grecs durant le IIIe siècle mais ça ne m’aurait pas étonné, tout le monde tentait sa chance à cette époque. En fait le terme usurpateur faisait plutôt référence à un certain Xanto qui se trouve dans un autre registre :p
http://www.cliolamuse.com/IMG/jpg/nereide_01_s.jpg
 
 
 
4) qui est Claude II le Gothique ?
a)      comme son nom l’indique, d’un chef Goth qui n’était pas le premier à s’appeler comme ça
b)     un empereur romain surnommé ainsi grâce à ses victoires sur les Goths
c)      un écrivain contemporain qui veut se la péter
 
réponse b) il était courant pour un empereur romain de prendre le nom d’un peuple vaincu pour se faire mousser. Cf. Philippe l’Arabe, par exemple.
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/2/2d/104_Claudius_II_Gothicus.jpg/200px-104_Claudius_II_Gothicus.jpg
 
 
5) Mythologie égyptienne ! Les hommes complotent contrent leur créateur, Rê, dieu-soleil. E dernier déçu et furieux, ordonne à sa fille Sekhmet de les massacrer, ce qu’elle fit avec grande-diligence. Pris de pitié pour ses créatures, Rê décide finalement de faire cesser le massacre. Mais la colère de Sekhmet est grande ! Comment s’y prend-il pour la calmer ?
a)      Il fit danser les autres dieux autours d’elle, elle les rejoint et dansa tant qu’épuisée elle oublia sa colère contre les hommes et redevint la douce déesse-chat Bastet
b)      Les hommes gémirent, se lamentèrent, et la supplièrent, et les dieux avec eux, si bien qu’elle finit par s’apaiser
c)     Pendant qu’elle dormait, Rê fit fabriquer de la bière qu’il teignit de la couleur du sang, et il en inonda la terre. A son réveil, Sekhmet pensa qu’il s’agissait effectivement de sang, et elle en but tant qu’elle devint ivre et fut ainsi incapable de poursuivre son œuvre de destruction.
 
Réponse c) ah, j’adore vraiment ce passage de la mythologie égyptienne ! Ca c’est de la bonne pub pour la bière, la meilleure amie de l’homme ! Quant à la pauvre Sekhmet, elle se trouva bien honteuse de s’être fait ainsi prendre, et elle s’enfuit dans le désert jusqu’à ce que les supplications de Thot, envoyé par Rê, la convainquent de revenir, cf le magnifique relief ci-dessous. Il paraîtrait que le prénom Nefertiti, « la belle est venue » ferait référence à ce retour.
http://www.hethert.org/images/Dakka_-_calming_Sekhmet_2b.jpg
 
 
 
6) Egypte encore. Ramses II était un vrai roux !
a)     very dick !
b)      pas vrai!
Et bien a) si c’est vrai! Sa momie a les cheveux teints au henné, mais ça ne faisait que renforcer l’éclat de sa teinte naturelle ! Il tient vraisemblablement cela de son père, Sethi Ier, Sethi signifiant « celui du dieu Seth » c’est à dire un homme roux, comme le dieu lui même. Rien d’étonnant à ce que ce bon Seth fut remis à la mode sous les Ramessides, où il était une force bénéfique, étant le seul à pouvoir terrasser le terrible Apophis chaque nuit (pensez-y quand on le croisera en 2013, enfin, si on survit à la fin du monde de 2012 prévue par le calendrier maya bien sûr)… Puis Seth se fit diaboliser à cause des invasions et après quelques pérégrinations, il a finalement été importé dans notre culture chrétienne sous le nom de… Satan, Sheitan pour les musulmans. Au siècle dernier encore, les roux étaient toujours vus comme des créatures naturellement bien disposées envers le Diable… Mort, le paganisme ? Jcrois pas !
d’ailleurs voici Ramses entre Seth (à gauche) et Horus (à droite)
http://alain.guilleux.free.fr/abou_simbel/P1010291.jpg
 
 
 
7) Pourquoi appelle t’on les « rois chevelus » (époque mérovingienne) de cette manière ? Parce qu’ils étaient chevelus, soit ! mais encore ?
a)      parce qu’être chauve, ou semi chauve, c’était bon pour les ecclésiastiques, il fallait bien marquer la différence entre pouvoir temporel et pouvoir spirituel.
b)      Parce que c’était la mode des cheveux longs, tout simplement.
c)     Parce que la chevelure était un emblème de virilité, de force, et de pouvoir, tout ce qui seyait à un roi digne de ce nom. Bon, c’était un emblème de royauté quoi.
 
Réponse c). Quelle belle époque ! Qui débuta avec un certain Clodion le Chevelu, excusez du peu. ça allait même si loin qu’un prétendant au trône qui n’avait pas les cheveux longs était d’office disqualifié. Raser la tête d’un rival était ainsi une bonne façon de l’écarter du trône, ou de l’en chasser. Et voici Dagobert Ier, un des plus fameux représentants des rois chevelus, imaginé par Emile Signol en 1837. Dagobert est resté dans les mémoires plus pour ses soit-disant déboires vestimentaires que pour le contenu de son règne lui même.
http://didgeridoo.d.i.pic.centerblog.net/pfbxk2p2.jpg
 
 
 
8) Et la Gaule chevelue ? D’où tient-elle ce nom ?
a)      ben, parce que les Gaulois portaient les cheveux longs, patate !
b)     parce que cette zone était pleine de chênes chevelus
c)      Le terme chevelue vient d’une dérivation et d’une mauvaise interprétation du nom original
 
Réponse : et bien c’est b) ! contrairement à ce que prétend la légende, cette appellation n’a rien à voir avec la capillarité de ces habitants. Parce que les gaulois, comme tout celte qui se respecte, portaient les cheveux longs dans plus qu’une région, la Gaule chevelue désignant ce qui est compris entre le Rhin et les Pyrénées. Non mais.
Finalement je n suis plus si sûre que ce soit la véritable raison de ce nom. Bref.
Quant au chêne chevelu :« Son appelation de chêne chevelu est due à son gland qui est pourvu de poils assimilés à des cheveux. » Je jure que je ne le savais pas quand j’ai fait le questionnaire XD voici donc le coupable :
http://photos.jardindupicvert.com/ph_aujardin/P050/5040-8.jpg
 
 
9) Qui fut inquisiteur avant de devenir pape sous le nom de Benoît XII en 1334 ?
a)      Nicolas Aymerich
b)      Henri Institoris
c)     Jacques Fournier
 
Reponse : c) Fournier en tant qu’inquisiteur exerça notamment à Montaillou, un « petit village occitan » bien connu des historiens médiévistes.
 Aymerich a bien existé, il ne s’agit pas que d’un personnage de BD. il a rédigé un manuel destiné aux inquisiteurs, en 1358. Insitoris est plus tardif (1486) et a lui commis Le marteau des Sorcières (malleus maleficarum), un manuel qui s’adapte à son temps et s’attaque plus particulièrement aux femmes, pratique quand il n’y a plus d’hérétiques.
http://www.horizon-provence.com/papes-avignon/photos/pape_avignon_benoit12.jpg
 
 
 
10) Quel médecin fut le premier à reconnaître la peste en 1348, (alors que cette maladie avait laissé quelques siècles de répit et fut ainsi oubliée), et à écrire sur ses manifestations et les moyens de s’en prémunir ?
a)     Guy de Chauliac
b)      Gérard de Cambrai
c)      Ambroise Paré
 
Réponse : a) il fut attaché au pape et rédigea la Magna Chirurgica, qui resta longtemps une référence. Gérard de Cambrai n’a rien à voir avec lui, mis à part les initiales, puisqu’il fut évêque de Cambrai durant l’an Mil. Ambroise Paré est bien entendu le célèbre, très talentueux et prolifique (il publia également sur la peste) chirurgien de la Renaissance. Il opéra Henri II qui avait reçu une lance dans l’œil durant un tournoi, et il l’aurait sauvé si cette lance n’avait pas atteint le cerveau.
http://www.bvh.univ-tours.fr/Dionis/Img/ecran/00122.jpg
 
La suite au prochain article qui sera posté ce soir !

Samedi 5 juillet 2008 à 2:07

 

Bien, mes recherches ont été fructueuses !

 

 

 

Voici donc le fameux passage où Prescott nous narre le sacrifice du mois de Toxcatl ! Le calendrier aztèque comportait 18 mois, et il était courant qu'une ou plusieurs personnes soient sacrifiées aux fêtes intronisant ces mois. Le mois de Toxcatl était le 5e, et le sacrifice était dédié à… Tezcatlipoca. Voici ce qu'en dit William Prescott, donc, dans son ouvrage La fabuleuse découverte de l'empire aztèque, datant du XIXe siècle. Je me permets d'y adjoindre des notes suivant ce que j'ai pu voir dans l'ouvrage de Jacques Soustelle.

 

 

 

« Ces cérémonies religieuses étaient généralement conçues de manière à représenter les traits les plus saillants du caractère ou de l'histoire du dieu qu'on voulait honorer 1. Citons un exemple : une des plus importantes fêtes étaient celle du dieu Tescatlepoca, qui ne le cédait pour le rang qu'à l'Etre Suprême. On l'appelait l'Ame du monde ; on l'en supposait le créateur 2 . Il était représenté sous les traits d'un beau jeune homme 3. Une année avant la fête, on choisissait, pour représenter cette divinité, un captif d'une beauté parfaite 4. Les prêtres lui apprenaient à jouer son rôle avec la grâce et la dignité convenables. On le couvrait de vêtements magnifiques ; on lui prodiguait l'encens et les fleurs, dont les Aztèques n'étaient pas moins grands amateurs que les Mexicains d'aujourd'hui. Lorsqu'il sortait, il était accompagné d'une foule de serviteurs, et s'il faisait halte dans les rues pour jouer quelque mélodie favorite, la foule se prosternait devant lui et lui rendait hommage comme au représentant de la bonne divinité. Quatre belles jeunes filles, portant les noms des principales déesses 5, étaient choisies pour partager les honneurs de sa couche. Ses jours s'écoulaient dans la mollesse, dans les festins que lui offraient les principaux nobles 6, empressés de lui rendre les honneurs dus à un dieu.

 

            Mais le jour fatal arrivait ; le terme de ses courtes splendeurs était proche. On le dépouillait de ses riches vêtements ; il disait adieu aux belles compagnes de ses plaisirs ; une des barques royales le transportait au-delà du lac dans un temple construit sur ses bords, à une lieue environ de la ville. Tous les habitants de la capitale accouraient alors pour assister au dénouement de la tragédie. A mesure que la procession gravissait les flancs de la pyramide, le pauvre captif déchirait ses guirlandes de fleurs, et brisait les instruments de musique qui avaient charmés les heures de sa trompeuse félicité. Six prêtres l'attendaient au haut de l'édifice. Leurs longs cheveux tressés tombaient en désordre sur leurs robes noires, couvertes d'inscription hiéroglyphiques mystérieuses 7. Ils saisissaient la victime et l'étendaient sur la pierre du sacrifice, bloc de jaspe convexe dans sa partie supérieure. Cinq prêtres tenaient la tête et les membres du patient, tandis que le sixième, couvert d'un manteau rouge, emblème de son sanglant ministère, ouvrait la poitrine de sa victime avec un couteau aigu d'iztly, substance volcanique aussi dure que le caillou 8, et plongeant la main dans la plaie, il retirait le cœur palpitant, le présentait au soleil, objet d'adoration dans tout l'Anahuac, et le jetait aux pieds de la divinité à qui le temple était consacré, tandis que la multitude se prosternait et adorait. La triste histoire du prisonnier était offerte en exemple par les prêtres, comme le type de la destiné humaine, brillante à son début, mais trop souvent terminée dans la douleur et l'infortune 9. »

 

W. Prescott, La fabuleuse découverte de l'empire aztèque, chapitre 3



1  c'est-à-dire que la victime sacrifiée incarnait le dieu honoré, et devenait ce dieu au moment du trépas.

 

 

 cf l'article précédent : le passage parlant des 4 Tezcatlipoca, juste en dessous de la représentation de Quetzalcoatl.

 

 

3 il était ainsi souvent nommé Telpochtli, « le jeune homme »

 

 

la « guerre fleurie » (xochiyaoyotl) était une manière de fournir des victimes aux sacrifices. Les guerriers étaient élevés dans l'optique de finir sur la pierre de sacrifice, ce qui était pour eux une gloire puisqu'ils permettaient la bonne marche du monde : c'est le sang des sacrifiés qui permet au soleil de poursuivre sa course. A la guerre on évite donc autant que possible de tuer. Celui qui était choisi pour incarner Tezcatlipoca devait non seulement être beau, mais cultivé. Les guerriers, recrutés dans toutes les classes de la société, avaient tous droits à une bonne éducation, surtout s'ils allaient au calmecac, collège rigoureux tenu par des prêtres, et réservé plutôt aux fils de tecuhtli, c'est-à-dire de seigneur.

 

 

5 elles incarnaient les 4 épouses de Tezcatlipoca : Xochiquetzal, déesse de l'amour érotique, Xilonen, déesse du jeune maïs (une jeune femme la personnifiant était sacrifiée a 8eme mois du calendrier), Atlatonan, déesse mère, et Huixtocihuatl, déesse de l'eau salée, sœur de Tlaloc.

 

 

6 L'empereur l'invitait également très fréquemment. Mais les 20 derniers jours, il se présentait sous l'aspect guerrier du dieu, revêtu comme un chevalier-jaguar.

 

 

7  les manteaux des prêtres étaient le plus souvent brodés de crânes et d'os

 

 

8 de l'obsidienne, qui en plus d'être extrêmement dure, présente de très beaux reflets

 

 

9  cette destiné montre surtout clairement le rôle de Tezcatlipoca dans celle-ci : ses noms Titlacaun « Lui dont nous sommes les esclaves » et Ipalnemoani « Lui par qui nous vivons » le désigne comme le dieu tenant entre ses mains la vie des hommes et en disposant suivant son bon plaisir : il peut donner un jour ce qu'il reprendra le lendemain. C'est pourquoi il était très symbolique que l'on retire ainsi au captif tous les dons que le dieu lui avait octroyés durant un an. C'est en quoi cela était un exemple pour toute la population.

 

 

 

On peut ainsi se rendre compte que jusqu'au bout c'était un rôle que devait tenir l'élu, sans faiblir, jusqu'au haut de la pyramide où il s'offrait au couteau sacrificiel, après une montée très théâtrale. Cette destiné est tragique, et pourtant ô combien glorieuse ! et elle se répétait inlassablement, car le jour du sacrifice, un autre jeune homme avait déjà été choisi par les prêtres pour incarner leur dieu. Je me demande ce qui se passait dans l'esprit de celui qui avait été désigné : j'imagine, au vu de ce que j'ai cru comprendre de leur mentalité, qu'il s'agissait d'un grand honneur pour lui et qu'il devait se sentir très honoré de devenir l'incarnation de Tezcatlipoca, dieu parmi les plus puissants et révérés dans ces contrées. Mais comment vivait-il cette année ? comptait-il les jours qui le séparaient de sa fin ? N'avait-il pas parfois un pincement au creux du ventre en se réveillant le matin, à la pensée qu'il vivait ses derniers jours ? Comment arrivait-il a tenir la dignité de son rôle à tout instant ? Même aux derniers ? Croisait-il son successeur ? Que pouvait-il bien penser ? ressentir ? quelle fierté ? quelle crainte ?

 

Plus prosaïquement, que faisait-on si l'une de ses concubines se retrouvait enceinte ? là je n'ai pas d'informations, mais j'aimerais bien savoir, car cela devait arriver !

 

Cette histoire soulève un grand nombre d'interrogations… en tout cas je la trouve très belle, même si tragique, et c'est la raison pour laquelle je la verrais très bien faire l'objet d'un livre ou d'un film… avec quelqu'un de talentueux aux commandes, cela va sans dire !

 

 

Je laisse mes rares lecteurs rêver là dessus… et je ne résiste pas à l'envie de vous mettre l'illustration qui illustrait le chapitre. Ceux qui me connaissent n'auront aucun mal à savoir pourquoi elle me plaît !


Ah, et mr Prescott est précisément l'historien auquel Lovecraft fait référence dans la nouvelle précédement citée, la Transition de Juan Romero... 

 

 

 

 

Et bien nous verrons ce que la démence m'inspirera prochainement ! je garde en mémoire ce que j'avais promis.  Ah, oui, et la blague dont je parlais précédemment, c'est que la seule réponse que j'ai eu à mes cvs venait d'un monument napoléonien, auquel je n'avais bien sûr rien demandé… mon incompétence m'a sauvé d'une situation périlleuse. N'empêche. J'aurais bien voulu…

 

 

 

Ah oui, et puis c'est officiel depuis quelques temps déjà mais… j'ai ma licence d'histoire (mention assez bien normalement). J'avais juré de déboucher l'hypocras (que j'avais acheté tout spécialement) pour fêter ça, mais j'ai du mal à me réjouir… l'avenir est tellement incertain ! mais ça, c'est fait, c'est acquis et je n'arrive pas à être contente, alors que je me suis donné tant de mal… enfin… les tourments de mon esprit ne connaissent aucun répit…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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