Jeudi 15 octobre 2009 à 0:54

« Je chante l’arme et le héros… » Bravo à ceux qui ont reconnu la première partie du premier vers de l’Enéide de Virgile <3 (mais d’où vient la trace de sang maculant la tranche de mon exemplaire ??)
 
Un tel titre, et une telle référence, car aujourd’hui, nous allons (mode Louis XIV power) parler épopée. Et plus précisément, toujours dans le cadre de la fête de Diwali, des épopées made in India. Enfin, d’une plus particulièrement, contée lors de cette fête, le Ramayana.
 
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Le Râmâyana est, avec le Mahâbhârata, l’un des fondements de la littérature hindoue. Ces deux poèmes sont très amples, puisque le premier contient 96 000 vers (soit 24 000 de 4 vers) et le second 440 000 vers (soit 110 000 stances de 4 vers) quand L’Iliade en comporte plus de 15 000, l’Odyssée 12 000 environ, et l’Enéide 9 891 exactement. Pour donner une idée de l’ampleur.
Quant à la rédaction de ces deux monstres sacrés des légendes hindoues, il y a, comme pour l’Iliade et l’Odyssée, controverse. Il ne me semble pas blasphématoire d’avancer que toutes ces œuvres ont été rédigées après une longue tradition orale, ce qui exigé des compilations qui ont elles même pu prendre du temps. Mais de fait, on considère généralement que le Râmâyana et le Mahâbhârata sont contemporains, et qu’ils dateraient, pour leur commencement, du Ve siècle avant notre ère, quoique qu’il n’y ait aucune certitude. La rédaction définitive, elle, est plus tardive, dans les premiers siècles de notre ère.
Rien de très précis tout cela. Mais autant on attribue l’Iliade et l’Odyssée à l’aède aveugle Homère, autant le Râmâyana est considéré pour sa part comme l’œuvre de l’ermite Valmîki. Il me semble que selon la tradition l’un des protagonistes de l’histoire aurait trouvé refuge dans sa grotte à un moment et lui aurait raconté toute l’affaire, mais il se peut que j’hallucine ce passage. Je suis très forte pour imaginer/déformer des informations.
 
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 Pour l’histoire du Râmâyana, la voici:
Nous sommes dans le royaume d’Ayodhya. Son souverain, Dasaratha est béni après ses prières d’une nombreuse progéniture mâle de ses trois différentes épouse. De son épouse principale, Kausaalya, naît Râma, le héros de notre histoire (pour faire une révélation). Celui-ci s’entend comme lardon en poêle (expression oggienne) avec son demi-frère Laksmana, qui l’accompagne durant les diverses quêtes qui l’attendent. Encore adolescents, ils partent ainsi défaire des démons qui pourrissaient le groove d’un certain Visvamitra qui en échange apprend des trucs supers à Râma, genre des formules magiques d’invincibilité, ce qui peut toujours servir, n’est-ce pas.
 
Sur leur lancée, ils vont chez un roi qui propose un défi intéressant : celui qui réussira à bander l’arc de Shiva épousera sa fille, la belle Sitâ. Ca a l’air facile comme ça, encore faut-il avoir la force d’un dieu pour maîtriser son arc ! Pourtant, Râma y parvient, et épouse Sitâ.
 
Et là ça devrait vous rappeler un épisode de l’Odyssée : celui où les prétendants de Pénélope doivent parvenir à bander l’arc d’Ulysse pour pouvoir l’épouser, et que personne d’autre que son propriétaire légitime (à l’arc, mais à Pénélope aussi à la réflexion) ne peut manier. Comme quoi il y a des thèmes universels.
 
Pour en revenir à nos tourtereaux des bords du Gange, sûrement que Râma n’aurait pas relevé le défi si Sitâ n’avait pas été dotée de toutes les vertus, du moins de sa beauté, mais voilà, on ne fait pas une épopée avec des héros moches et pervers, aussi un profond et pur amour lie les deux jeunes gens.
 
 
En rentrant chez lui, Râma se révèle être un avatar de Vishnu, ayant réussi à bander l’arc de ce dieu lors du défi imposé par un démon croisé en chemin. C’est pourquoi, à mon sens, Râma est représenté comme Vishnu, et Krishna comme ci dessous. Ah, et pour faire le tour, Sitâ n’est autre, en réalité, qu’un avatar de Lakshmi, épouse de Vishnu, ce qui peut expliquer certaines choses. ET Krishna est aussi un avatar de Vishnu, comme ça la boucle est bouclée.
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Là vous avez Laksmana, Râma, Sitâ, et agenouillé, c’est Hanuman.
 
 
 
Une épopée ne pouvant pas ne pas contenir de drames, voici l’élément perturbateur qui s’amène avec ses gros sabots pour foutre le bazar dans ce tableau idyllique. L’élément perturbateur se nomme Kaikeyi, et c’est la troisième épouse du papa de Râma. Elle parvient à intriguer de sorte que c’est son fils, et non Râma, qui devienne héritier du trône d’Ayodhya. Râma est contraint à l’exil par cette même femme, et part dans la forêt, toujours accompagné de la fidèle Sitâ et du loyal Laksmana.
 
Un autre élément perturbateur pointe le bout de son nez. C’est le cas de le dire, vous allez voir pourquoi. Cette fois-ci, il s’agit d’une démone qui tente de séduire Râma. Repoussée, car Râma est un homme fidèle, et défigurée par Laksmana qui lui coupe le nez, elle se venge en venant décrire à son frère Ravana la beauté de Sitâ. Si bien que le démon, roi de son état et qui a la particularité peu commune d’avoir 10 têtes et 20 bras, ce qui ne doit pas être évident pour draguer, s’en vient enlever Sitâ. Malgré tout, et surtout malgré son état de démon, il veut que Sitâ cède à son désir de son propre gré, et non pas par la force, si bien qu’il passe son temps à tenter de la séduire, en vain. Entre nous, s’il s’était mis à vouloir lui mettre des gifles, elle aurait vraiment été dans une position délicate.
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Ravana, avec une seule tête.
 
 
Notre Râma souffre dans son cœur de héros, car il ne sait pas où Sitâ peut même se trouver ! Lui et son frère rencontrent alors un certain Hanuman, qui leur propose un deal : si Râma aide son roi à retrouver son trône, alors lui et son peuple –ce sont des singes, en passant- l’aideront à retrouver Sitâ. Ce qui fut fait, dans un nombre de vers certainement très conséquent. Hanuman, très dévoué à la cause de Râma, finit par retrouver Sitâ. Seulement voilà, il ne va pas la libérer non plus, ce n’est pas lui son mari, ça serait un outrage ! Il prévient donc Ravana que ça va être sa fête, et retourne chercher Râma. S’ensuit un combat bien entendu épique (donc long), et Sitâ est enfin libérée. 
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 Ici,Rravana a toutes ces têtes. celles qui sont par terre ne sont donc pas à lui. Et là on se rend compte que 20 bras, quand on est un guerrier, ben c'est rudement pratique.
 
 
 
Ici, Râma, le valeureux, le bienveillant, le sage, le juste, le fidèle, se met à douter de Sitâ. Il fallait bien qu’il ait une tare quand même. Et je ne veux pas en entendre ressortir le vieux dicton « souvent femme varie, bien fol qui s’y fie » ! Il est convaincu qu’elle s’est donnée à Ravana, qui a une réputation de séducteur –comme quoi 10 têtes bien faites et 20 bras musculeux sont de bons arguments pour faire la cour en fin de compte.
 
Voici qui rappelle aussi l’Odyssée ! Juste après sa victoire sur les prétendants, Ulysse tire la tronche à Pénélope parce qu’elle mettait un peu trop de temps à le reconnaître à son goût. Et surtout parce qu’il pensait, lui aussi, que Pénélope avait fait des folies de son corps en son absence. Non mais je vous jure, à quoi ça vous sert d’être vertueuse et de vous tordre la tête pour repousser tous les gros lourds qui vous assaillent de leur concupiscence ? Ben à voir l’être aimé vous faire une démonstration magistrale de défiance. Alors qu’Ulysse ne s’est pas gêné de son côté pour folâtrer avec Calypso, n’est-ce pas ? enfin bon, puisque c’est Hermès qui l’a poussé dans ses bras avec son « on ne refuse pas la couche d’une déesse »…
 
 
Bref ! Râma, Sitâ, le retour, on était en plein suspense sur le sort de la pauvre captive, à peine libérée et déjà sous la menace de la suspicion de son époux. Eh ! bien !…Il la répudie. Sitâ bien sûr est effondrée et se précipite dans un bûcher pour le convaincre de son innocence. De fait, le feu ne la brûle pas et elle ressort intacte des flammes qui ne pouvaient consumer une telle pureté.
 
Epilogue : Râma et Sitâ retournent ainsi en Ayodhya où ils vont régner longuement, puis il abandonne la royauté, prie pour ses compagnons d’armes, s’engouffre avec sa suite dans les eaux et retrouve sa nature divine.
 
Si vous voulez jeter un œil (vous le récupérerez après, hein) sur le Râmâyana, c’est par  (j’aime wikisource)
 
 
 Voici pour la petite plongée au cœur des légendes qui font l’âme de l’Inde ! J’ai toujours été fascinée par cette culture, et je suis bien contente de pouvoir trouver des prétextes pour me plonger un peu dans son univers ! Et puis les mythologies, c’est franchement mon truc. D’ailleurs, merci au Larousse des mythologies sur lequel je me suis bien appuyé pour cet article.
D’ailleurs s’il se trouve ici un lecteur courageux, c’est qu’il doit aussi aimer ça. Aussi, à toi, brave lecteur, si tu as des mythes fétiches ou que tu veux en connaître d’autres, n’hésites pas, les commentaires c’est juste après. 
 
Autrement niveau racontage de vie, je ne sais pas pourquoi, mais ça me fait vraiment tout drôle d’être en master. Mais je ne pouvais pas non plus continuer à passer 36 licences ! Ah, et l’émotion d’arriver dans le rayon égyptologie de la bibliothèque, d’avoir une légitimité à étudier ces livres. Enfin. Comme une espèce de reconnaissance. Oui, vraiment le sentiment d’avoir fait un level up, pour parler geek. Une sorte d’aboutissement, ou de nouveau commencement, plutôt. Bon, même si je ne peux pas me détacher de ces satanés Romains (satané est un qualificatif affectueux chez moi).
 
Enfin, les expos à voir :
 
àTeotihuacan, cité des dieux, au musée du Quai Branly. Comme préparation pour apprécier encore mieux l’exposition, il me semble que jeter un œil dans le magazine Dossier d’archéologie, hors série numéro 17, consacré au sujet, est une très bonne chose ! Mais, étant hors de prix, il vaut mieux s’arranger pour l’emprunter, en fait.
 
 
à De Byzance à Istanbul, au Grand Palais. C’est un devoir pour un cours. J’aime de plus en plus la fac, c’est dingue.
 
 
 
Vale, et que les démons à mille têtes ne fassent pas tourner la vôtre, autrement vous pourriez la perdre et ça serait embêtant, sauf si vous voulez jouer à l’ulama.

Vendredi 25 septembre 2009 à 11:42

Salutations à tous ceux qui pourraient poser les yeux ici ! (et ils sont rares, donc d’autant plus méritants)
 
Je participe au concours d’Iris sur son blog Theparvatishop, afin de célébrer la fête Indienne de Diwali ! (allez par ici pour en apprendre un peu plus sur cette fête)
 
 
Ce qui est l’occasion de faire un peu de pub, amplement méritée, pour cette jeune créatrice de vêtements top moumoute d’inspiration hippie !
Iris vous propose des pièces uniques, dans des tissus chatoyants et confortables, qui s’adaptent à toutes vos envies !
Si elle vous propose notamment des modèles de sarouels indiens et de pantalons samouraï (modèle de son invention) vous pouvez aussi bien lui demander des robes ou tout ce qui vous passera par la tête, avec les tissus proposés sur son blog.
Je ne peux que vous recommander chaudement d’aller y faire un tour (en cliquant sur l’image) pour vous rendre compte par vous-même de l’étendue de son talent ;)
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Je l’ai rencontrée grâce à ma Sarah lors d’une expo dans mon patelin, et j’ai tout de suite été sous le charme de ses créations… et je n’étais pas la seule puisque ma Buf lui en a même pris 2 !
J’ai à mon tour pris commande pour un pantalon samouraï et une jupe très inspirée de son magnifique sarouel « india » et je dois dire que j’ai hâte de pouvoir me la péter avec XD
 
Pour finir, en lui achetant de ses créations, vous ferez de bonnes actions ! pour vous-même puisque vous aurez des fringues supers, pour elle car vous encouragerez son commerce et sa créativité, et puis enfin vous l’aiderez à vivre de son rêve d’un mode de vie écolo.
 
Bon alors, qu’est ce que vous faites encore là ?
 
En l’honneur de ce concours et de Diwali, l’habillage de ce blog sera bab ! Et je crois que je vais lire le Ramayana ! (ou bien le Mahâbhârata que je possède déjà !)
 
Vale, et que vos rêves psychédéliques vous emporte dans un pays de lumières et de couleurs dans lequel vous serez, tel Kuranes, roi pour toute éternité.
 

Vendredi 5 juin 2009 à 2:11

Edit: Je profite d'un petit rajout sur l'article pour vous spécifier la venue d'un nouvel habillage. Ce n'est pas "Khem" que je viens de mettre par défaut, qui date d'il y a un bon moment, mais de "psychédélire hérétique", fait dans un moment de surchauffe mentale du aux révisions. C'est hippie, c'est plein de couleurs, c'est choquant. Mais c'est moi aussi. baba ghoule power.  
 
 OHOHOH. Non, ce n’est pas la fête du Porcher, loin s’en faut. Période de révisions. Enfin, peut-on parler de révisions quand on n’a pas eu de cours sur le sujet sur lequel on sera interrogé ?
Là, j’ai le droit de faire un article, parce que je fais ce que je veux, d’une part, et que le thème est directement lié à mes révisions, d’autre part.
J’aime Eugène. Bon, j’aime deux Eugène. Pour l’un, vous trouverez tout, ou presque, ici,  de mes amoureuses déviances. Ah non en fait vous ne trouverez pas grand-chose vu que j’ai eu la flemme de faire les mots clefs pour tous mes articles. L’autre, et bien j’en ai déjà parlé aussi , c’est Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc, que j’ai demandé en mariage il y a 2 ans bientôt (toujours pas de réponse soit dit en passant.)
J’aime Eugène. Vous saviez ? Et lorsque j’ai lu ces lignes, mon amour pour lui s’en est trouvé renforcé encore davantage. 

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A monsieur Tournal, conservateur des musées de Narbonne
 
Paris, 8 décembre 1847
 
Mon cher ami,
Vous êtes comme toujours un homme charmant, mais vous êtes conservateur de musée et, par conséquent, né pillard, saccageur de monuments, arracheur de bas-reliefs ; vous avez enfin les qualités et les défauts de votre état, sauf le respect et l’amitié que je vous porte.
Ne trouvez-vous pas que nos églises aient été suffisamment dépouillées, et voulez-vous enlever le peu qui leur reste ? Ainsi faisait le père Lenoir, de terrible mémoire ; pour conserver dans son musée une clef de voûte qui lui plaisait, il jetait bas la chapelle dont cette clef dépendait, ce qui n’a pas empêcher l’Empereur de lui tirer l’oreille, de lui promettre beaucoup d’argent, et de lui donner la croix ; mais l’Empereur pillait aussi toute l’Europe pour enrichir le musée du Louvre, et tout cela a aboutit à perdre, à gâter, une bonne quantité de monuments précieux qui, les uns, sont restés au fond de la mer, qui, les autres, sont rentrés chez eux éclopés, usés, fanés, essoufflés, frottés, lavés, rouillés, rayés, cassés, fêlés, désorientés, faussées, bossués, fatigués, descellés, décollés, craquelés, mouillés, pâlis, affadis, roussis, aplatis, gauchis.
Laissons les monuments chez eux, c’est du moins mon avis. Un monument a un intérêt immense à la place, bonne ou mauvaise, qu’on lui a donné, un intérêt qu’il perd quand on le déplace. J’irais à Londres, ce qui peut arriver à tout le monde, que je n’irais pas voir les bas-reliefs du Parthénon, parce que mon imagination me les montre se détachant sur l’azur d’un beau ciel, et que si je voyais dans leur trou actuel, je ne pourrais plus me les figurer qu’entourés de rideaux verts avec d’affreux gardiens roux autour. Les peuples qui font des musées sont des peuples de pirates et de pillards. Passe encore qu’après les révolutions on ouvre des asiles à tous les débris que des fous enragés ont laissés derrière eux, mais qu’on arrache une parcelle quelconque d’un monument pour la placer dans un musée, cela sent son Romain d’une lieue, et vous savez que j’abhorre ce peuple de voleurs parvenus.
Viollet-le-Duc

Remettons-nous dans le contexte pour éclaircir les choses. Nous sommes donc au XIXe siècle (ah, si seulement) et en cette période le top du top c’est le musée. Le musée, c’est la modernité, c’est le temple des arts et du génie de la production humaine, c’est le nec plus ultra de l’éducation, c’est l’autel de la fierté nationale, et donc, chaque ville se devait d’en avoir un pour être dans le coups (ouais je sais ça a bien changé…). L’une des grandes passions aussi au XIXe , c’est l’archéologie. Qui rejoint la première, littéralement parlant, en plus.
 
Et on sent au début de la missive que parfois, les archéologues et les hommes de musées, et bien, ça ne colle pas trop. Eugène était plus architecte qu’archéologue, ce qui ne l’a pas empêché de faire des fouilles et d’écrire des tas de choses très archéologiques (Dictionnaire du Moyen-Age, pour ne citer que lui) ah oui, et il a eu le très grand mérite de participer à la reconnaissance du patrimoine médiéval, qui était largement méprisé durant très longtemps, notamment parce que ce n’était pas grec. Ben oui, dès que ce n’est plus grec, ça ne vaut pas le coups, pour certains, à l’époque.
 
Narbonne était l’une des villes où a été fondé un dépôt départemental : en gros, on y réunit les ruines des alentours, donc beaucoup de lapidaire. C’était donc une ville importante, qui se devait d’avoir ces musées. Aussi Paul Tournal en a t’il fondé un en 1833 –qui existe toujours. Musée avec une section archéologie, ce que lui reproche mr Viollet-le-Duc, enfin, surtout les méthodes, puisque pour constituer « le second ensemble d'architecture religieuse de France » et bien il a fallut dépouiller quelques ensembles d’architecture religieuse, précisément. A partir des dépôts, qui arrachaient des bouts intéressants à une ruine ou une autre. Il l’a vu de lui-même, étant venu restaurer la cathédrale de Narbonne dans les alentours de 1843. Ce qui explique aussi qu’il connaisse mr Tournal.
http://www.wiki-narbonne.fr/images/thumb/c/c1/Tournal.jpg/180px-Tournal.jpg
 
 
DONC, au XIXe, dans la frénésie muséale et archéologique, il y a bien sûr eut des abus.
Les églises dépouillées font évidemment référence à la Révolution. On s’est largement servi avec la sécularisation des biens du clergé (2 novembre 1789), l’Etat le premier, pour prendre ce qu’il y avait dedans. Ce qui n’a pas aidé ces monuments souvent déjà en triste état.
Le père Lenoir, c’est Alexandre Lenoir (décédé depuis presque 10 ans quand Eugène rédige sa lettre) passionné par le patrimoine et les musées, il en créa certains, mais pas moins pillard et indélicat pour autant, malgré sa vocation de sauvegarde.
http://www.histoire-image.org/photo/fullscreen/ben31_delafontaine_001z.jpg
Portrait d’Alexandre Lenoir en 1799 par Pierre Maximilien Delafontaine
(j’adore ses sapes je dois dire, surtout le veston noir dessous)
 
 
Ah, et là ça devient très bon !
L’Empereur fait évidemment référence à mon grand ami (enfin… grand… et surtout… « ami » hem) Napoléon Bonaparte, et là, oui mes amis, larmes de bonheur de le voir fustigé par Maître Viollet-le-Duc lui-même ! 
Bonaparte, si vous ne vous en souvenez pas, a profité de mettre l’Europe à feu et à sang pour mener une « politique culturelle » très personnelle qui consistait à délester lesdits pays de leurs plus beaux chefs-d’œuvre… qui furent amenés au Louvre. Mais à un moment il n’y eut plus de place, alors on a envoyé des bouts en région, soit-disant pour que tout le monde ait des chefs d’œuvres. Après tout, on est tous égaux maintenant, pas vrai. On est tous égaux, mais le Louvre un peu plus que les autres quand même (pour reprendre une expression de Coluche) alors le Louvre il garde le plus beau, n’est-ce pas.
Aussi, lorsque le tyran a enfin été défait (passez-vous donc Waterloo d’Abba et chantez avec moi) réussissant tout de même à unir la quasi-totalité de l’Europe… contre la France, lui enlevant tout pouvoir et influence pour un moment, enfin bref, quand il fut défait donc, et bien il a fallut restituer touuuut ce qui avait été pillé…
 
Alors à ceux qui pensent que nous devons le plus beau musée du monde à Napoléon, je dis NON ! on ne lui doit rien !!
 
Et Eugène nous explique avec verve que tous ces transports ont été très nocifs à ces œuvres.
Voyez comme le tyran autoproclamé était infâme. Massacrer la jeunesse ET l’art. ET les droits des femmes, ET l’honneur de… ahem. Bravo quoi.
 
Vous pouvez-donc constater qu’Eugène était un partisan de laisser les œuvres, surtout les vestiges archéologiques, où elles se trouvent. Ce qui se défend tout à fait. Dans une salle aseptisée de musée, un bout de monument seul comme ça, hors contexte, perd beaucoup de son identité, de son essence. Non, mais c’est vrai, allez dans la section des arts africains, océaniens et américains du Louvre. Je suis très exaltée de voir ses œuvres, d’avoir des fragments de culture de l’autre bout du monde et du temps sous les yeux, d’admirer leur beauté, mais ça fait vraiment étrange de les voir là, complètement coupés de leurs origines, simplement posé là, entre 4 murs blancs et muets (et froids). Quelque part c’est lugubre, et je me prend à tenter d’imaginer ce que ça donnerait, replacé dans le contexte, dans leur environnement d’origine, et je dois dire que forcément, c’est autre chose.
 
 
 
Bien sûr quand ce sont des réfugiés politiques, déjà déplacés de leur contexte par les troubles extérieurs, c’est un bon asile. Et c’est quand même magnifique d’avoir à disposition des objets de toutes les cultures, de tous les temps, rassemblés de façon logique, hein. Mais quand même, quand je vois cette pauvre stèle maya, absolument magnifique au demeurant, on me l’offre, bien sûr je préférerais la mettre chez moi que la remettre dans un coin de monument en ruine dans le fin fond du trou oculaire du Yucatan, mais quelque part j’aimerais mieux la voir à l’endroit qu’on lui avait choisis à l’origine, et telle qu’elle était placée… c’est à dire dans le beau monument flambant neuf avec des tas de chevelus en pagne autour. Et oui, c’est ça le problème, on ne peut pas remonter le temps. Tempus edax rerum.
 
http://accel6.mettre-put-idata.over-blog.com/2/01/43/65/Louvre--3-/P1060005.jpg
bon, ok, on ne voit pas grand chose, mais c’est la seule photo de cette stèle que j’ai trouvé.
 
Les historiens sont des nécromants ([racontage de vie/ ON] j’avais casé ça dans un partiel une fois. Textuellement. Et j’ajoute que je suis très fière d’être apprentie nécromante. D’ailleurs ça y est j’ai mon foutu papier d’amour, je peux accrocher ma licence de nécromancie sur mon mur !!! [racontage de vie/OFF]), certes, mais ils ne pourront jamais faire revenir le passé (ouais là faut relire le début de la phrase en fait). 
Tout ça pour dire, ben j’aime quand même fanatiquement les musées, même si ça fait cimetière quelque part, comme le disent certains. Hmm, ouais je suis extrêmement nécrophile en fait.
 
Et donc, pour en revenir à Eugène d’amour (aucun lien avec l’assertion précédente) et bien, il a tout expliqué mieux que moi. Ça aloooors.
Adressez-lui vos louanges la prochaine fois que vous brûlerez de l’encens.
Au fait, non seulement Eugène aimait le gothique, mais aussi les Aztèques et les Mayas. Si ce n’est pas l’homme parfait, ça. Il a même écrit sur leur art et architecture. Et oui. Introduction au Voyage au Mexique de Désiré Charnay.
 
AH. Une autre anecdote amusante concernant les musées et le XIXe siècle : on considérait que c’était un endroit très peu approprié aux « jeunes filles et aux honnêtes femmes »
La raison ? dans un musée, fatalement, à un moment ou à un autre, le chaste regard d’une demoiselle ou d’une dame va tomber sur une sculpture grecque d’un dieu nu, sur un vase représentant des athlètes Grecs nus, sur un tableau représentant un Héros Grec nu (plus rare quand même) que sais-je, sur une momie de dignitaire égyptien nu (oui parce qu’il n’y a pas que les Grecs pour se balader nus, quand même… enfin ...), bref, la virilité ainsi exposée va la choquer. En fait, on pensait plutôt que cette exhibition de nudité mâle provoquait une excitation sexuelle. Bah voyons. La femme, quelle perverse salace alors, c’est sûr que c’est super excitant de voir un bloc de marbre sous la forme d’un barbu à poil, surtout vu les poses super suggestives, ahlalalala. Bon, d’accord, le supplice de Marsyas ( qui fut écorché sur ordre d’Apollon, pour la petite histoire, parce que c’est vrai que les mythes Grecs, c’est cool) présente une pose suggestive, et encore, il faut être déviant. C’est pas pour autant qu’on va vouloir violer la statue quand même ! Racontez votre expérience ! (quelqu’un a déjà violé une statue ?XD A part Pygmalion ? Tiens oui, maintenant que j'y pense, mon esclave l'a fait)
http://www.puc-rio.br/louvre/images/isborghe.jpg
 
en bonus une autre statue avec une pose indécente :
http://images.encarta.msn.com/xrefmedia/sharemed/targets/images/pho/t267/T267386A.jpg
enfin quoi ce n’est pas indécent, c’est de l’art ! là, c’est l’esclave mourant, de Michel-Ange. excusez du peu.
 
 
Par contre, les hommes sont bien sûr à l’abri de toute espèce d’excitation de ce genre, ce sont des esthètes, eux, ils ne voient que la beauté, le génie, l’Art, alors ils peuvent mater tous les tableaux de nanas à poil dans des poses lascives représentant soit-disant des déesses (Grecques) c’est sûr, c’est marqué sur son front, tiens. ON A DIT SON FRONT.
Quelle hypocrisie quand même.
 
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La naissance de Venus, par Cabanel, 1875. (il n’y a qu’au partiel que j’ai oublié son nom) les critiques y ont quand même vu une « prostituée en pâte d'amande rose»  ou quelque chose de ce genre. non mais ça se voit que c’est une scène mythologique, voyons ! A noter que Cabanel est le type même de l'artiste "pompier", à savoir qui peint ce qui plaît au public, ce que le public veut voir (au contraire des romantiques, tels maître Delacroix, qui peignent ce qui leur plaît comme ça leur plaît, et Dieu reconnaîtra les siens...ou devinez qui... hey pas ma faute si Lucifer était à la mode chez les romantiques quand même!)et donc, au vu de cette toile, que voulait le public mâle XIXe d'après vous, hmmm? 
 
N’empêche, je crois que je vais faire un master XIXe l’an prochain. Egyptologie et XIXe ça serait possible ?

Vale, et que la vapeur des encens lorsque vous vous ferez un piercing à la langue  vous apporte les visions de vos glorieux ancêtres en pagne. 

 

Mardi 5 mai 2009 à 23:26

Cet article fait suite à celui-ci, qui traitait des dernières découvertes scientifiques sur la momie du jeune (relativement) pharaon Toutankhamon. Et oui, encore lui. Et les circonstances de sa mort semblaient enfin élucidées.
 
Cependant…
 
Le sujet n’est pas enterré ! 
 
Aujourd’hui, la théorie de l’accident de char durant une chasse semble de nouveau privilégiée. Mais que sont devenues la rotule et la fracture nette ? L’une est revenue et l’autre partie ? Aucune évocation dessus, ni sur la théorie héroïque. Je veux bien que l’on s’arrache une rotule en tombant d’un char lancé à pleine vitesse, mais la fracture très nette laisse un doute. A moins que par hasard un bout de hache se trouvait à l’endroit où il est tombé. Par hasard.
Bon, peut-être ce documentaire est-il un peu antérieur à l’autre ou inversement, je ne sais pas je n’arrive pas à me rappeler le nom du premier.
 
Enfin, tout cela n’est qu’un tissu de spéculations. Comme les égyptologues qui fantasment le lieu où Toutankhamon aurait pu être conçu. Ou les élucubrations d’historiennes/égyptologues ? Qui décrètent qu’une longue bande de lin se mettait de telle façon et servait à telle chose alors qu’on n'a aucun témoignage nulle part. A moins que l’explication ait-été fournie sur un papyrus qui était joint à ladite pièce ? Genre avec les dessins explicatifs et tout. Je visualise très bien ce que ça donnerait. Enfin, dommage que l'on n’ait pas eu de développement plus long sur les vêtements trouvés dans la tombe.
 
En tout cas, ces vêtements avancent une autre hypothèse, quasi-certitude : il semblerait que les reliefs amarniens soient moins exagérés qu’il n’y paraît…
Effectivement, les vêtements retrouvés dans la tombe, et qui avaient été vraisemblablement portés pour la plupart, indiquent les mensurations du pharaon… qui était apparemment doté d’un torse étroit, d’une taille très fine, et… de hanches très larges. Ca ne vous rappelle rien ?
Rappel:
http://3.bp.blogspot.com/_1hwg7aYQZYw/RnmxNxtggTI/AAAAAAAAAOI/J9nHOd76FbU/s400/akhenaton3-2.jpg
 Akhénaton et son épouse faisant offrande à Aton

Ces hanches devaient être des tissus adipeux, car les hanches de sa momie m’ont l’air tout à fait normales pour un jeune homme. Enfin, pour ce que j’y connais… (Mais on pourrait aller plus loin et avancer qu’on voulait qu’il ressemble à ce qui était représenté, ergo la longue bande de lin servait à lui faire des hanches factices. Ca ne tient pas debout, on est d’accord, puisque l’art hérétique a été abandonné après Akhenaton, malgré d’évidentes influences après cela.)
Oui, car ne pensez pas, qu’en fait, il pourrait s’agir d’une femme, sa momie présentait un organe qui ne laisse aucun doute. Je dis présentais car le membre viril a été dérobé entre 1925 et 1968. Seigneur, je n’ose imaginer ce qui a pu motiver ce vol. N’est ce pas, Stan ? (Grosse parenthèse ON/ D’ailleurs avec Buf nous nous sommes posées des questions sur l’érection post-mortem (mais de façon sérieuse hein) puisque apparemment notre pharaon a été momifié dans cet état. Rappel du mythe osirien ? En même temps il me semble que d’autres fois, pour rappeler ce mythe justement, les embaumeurs coupaient cette partie, puisque je le rappelle Osiris fut privé de phallus par l’intervention de son frère Seth, puis d’un poisson. Ce qui n’a pas empêché Isis de lui en donner un autre le temps d’accomplir un acte nécrophile. Peut-être les embaumeurs constatant le phénomène trouvèrent ça très osirien aussi et décidèrent de le laisser comme ça. Je ne sais pas, et j’aimerais donc l’avis d’un spécialiste. Je ne vise personne mais un nécromant nécrophile par exemple… grosse parenthèse OFF/)
Ces hanches très marquées seraient donc une particularité génétique, héritée d’Akhenaton, si on suppose toujours que le style amarnien n’est pas si exagéré, Akhenaton étant le premier à être représenté avec ce corps si particulier. Oui, ça tend à prouver que c’est son père. Et sa mère serait la seconde épouse royale Kiya. Mais il me semble que le mystérieux Smenkharé présente ce genre de particularités aussi… et d’où il sort celui là ? non, mais vraiment…
 http://employees.oneonta.edu/farberas/arth/Images/109images/egyptian/smenkhare.jpgSmankharé et son épouse, une des filles d'Akhénaton
C’est ça qui est épatant aussi, c’est qu’on n’a aucune confirmation formelle de qui sont ses parents. Je ne sais pas, c’est quand même le genre de chose qu’on serait censé trouver en bonne place dans une tombe, avec une formule du style « fils de x, de son corps » comme on a pour les filles d’Akhenaton « fille du roi, de son corps, son aimée, (nom de la princesse) née de la grande épouse royale Nefer Neferou Aton Nefertiti.
A moins que ledit paternel soit un hérésiarque peut-être… là ça pourrait se comprendre. Mais c’est louche, parce qu’on a les 6 filles de Nefertiti, et on passerait sous silence le prince héritier ? Peut-être qu’après Horemheb a détruit des stèles ou d’autres documents portant mentions des origines de son pré prédécesseur, puisqu’il est connu pour avoir fait le ménage  en effaçant toutes traces de lui. Quelles étaient ces motivations, difficile à dire, peut-être voulait-il faire passer sous silence ses origines modestes en faisant oublier le dernier représentant légitime de sang royal. Mais quand même, ne pas avoir la moindre indication dans sa tombe, c’est quand même bizarre.
Ah, et si vous vous interrogez sur les origines de Nefertiti, qu’on fait souvent passer pour une princesse asiatique, il semblerait qu’elle soit bien au moins à moitié égyptienne, étant désignée comme sœur de Moutnedjemet, fille de Aÿ, le grand prêtre qui succéda à Toutankhamon. Là encore c’est étrange qu’on ne sache qu’indirectement d’où Nefertiti sort…
 
On va clore momentanément le chapitre. Si ça intéresse quelqu’un, je le rouvrirai avec plaisir.
 
Ah, et je n’ai pas inventé le titre, qui provient d’un recueil de poèmes de Mohammed Afifi Matar. Ce titre m’a fort étonné et j’ai tenté de comprendre ce qu’il entendait par « momie sauvage » en feuilletant l’ouvrage, qui m’a semblé très plaisant au demeurant. Malheureusement, n’arrivant pas à en apprendre plus, j’ai spéculé sur la question et j’en suis arrivé à la conclusion qu’une momie sauvage est une momie qui s’est faite seule, dans la nature, sans l’intervention d’un embaumeur. Si quelqu’un veut illustrer sa conception d’une momie sauvage, je la publierais avec joie.

Vale, et que vos festivités avec des momies, sauvages ou non, vous fassent contempler la véritable nature de la divinité.

Samedi 6 décembre 2008 à 1:17

 

 
 
 
 
mein gott que d’articles en ce moment! Je dois avouer qu’il est plus tentant de traîner sur le net que de s’atteler à un dossier assez rebutant et dont je n’ai toujours pas vraiment saisi le sujet.
Merci donc à Buf pour son article sur cette série qui a l’air assez appétissante hormis deux-trois détails (dont un porte un nom de chien… un chien avec des proprios sadiques) et aussi pour les coms, ça fait toujours plaisir ET ça donne des idées pour d’autres articles !
Ainsi, hier nous avons rapidement abordé le sujet de la religion… et j’y ai repensé cet après-midi en passant dans les collections de peintures italiennes du Louvre. Le problème c’est qu’aimant prendre mon temps pour bien détailler une œuvre, je n’ai pas avancé beaucoup, et je vais devoir revenir, zut alors. Ah, les maîtres italiens, (yaaaah Botticelli <3)ça fait vraiment du bien aux mirettes, chaque toile est un véritable voyage dans le temps et l’espace (oui j’aime bien cette formule) avoir devant les yeux le véritable support sur lequel le maître a œuvré, a couché sa pensée et l’a modelée avec ses mains, ça fait quelque chose. Les repros ne rendent pas  toute l’émotion que l ‘on peut ressentir devant l’original, c’est certain ! Et les découvertes sont très plaisantes.
Parmi les coups de cœur du jour, et bien, de l’art religieux puisqu’en Italie pendant trrès longtemps c’est l’Eglise qui a mené la danse en tant que commanditaire exclusif et surpervisatrice de tout ce petit bazard. Bien sûr à la Renaissance on s’affranchit de plus en plus mais bon au tout début avec Savonarole par exemple… heu, revenons au sujet. L’art religieux donc ^^
 
Et bien je suis longuement restée devant cette toile :

http://www.bestpriceart.com/vault/cgfa_montagna1.jpg
Bartolomeo Montagna, Ecce homo, première décennie du XVIe siècle
 
Sur l’original, les couleurs sont bien plus belles que ça, c’est vraiment une toile superbe.
omg oui. De quoi faire des conversions, assurément.

par ici on s’approche plus des couleurs originales même si c’est plus sombre. On distingue un peu mieux le détail des veines aussi (très important)
 
Et celle-ci a aussi particulièrement attiré mes regards :

http://www.stephanelambert.com/content/le_perugin_st_sebastien.jpg
Pietro Vannucci dit Pérugin, Saint Sébastien, vers 1490
 
Le thème du martyr de st Sébastien me parle bien (première vraie rencontre avec lui dans des catacombes romaines, ça marque) . J’aime beaucoup les diverses représentations qui ont pu en être faites. D’ailleurs il y en avait quelques unes à l’expo Mantegna si je me souviens bien.
Ici, toile assez impressionnante car assez grande (1,80m de haut. Ben quand on est une naine ça fait grand oui) d’autant plus avec ce corps sculptural et plutôt… dénudé.
D’ailleurs, ce qu’on appellera charitablement un pagne (quelqu’un se rappelle ce que j’ai dit sur les civilisations avec des chevelus en pagne ? non ? tant mieux !) me rappelle furieusement des formes d’habits peints des siècles plus tard par Gustave Moreau (ça faisait longtemps, pas vrai ? Vous savez que je l'aime?), par exemple là :
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/91/Moreau_-_Jason_et_Médée.jpg
Gustave Moreau, Jason et Médée, 1865
 
Et bien, que de chairs outrageusement dévoilées à nos regards malsains ce soir ! Mais non, c’est de l’art religieux voyons ! Tout cela est du ressort de la piété !
 
Hem, bon voilà pour ce soir, vivent les peintres italiens.
Ah oui, et chaque fois que je passe voir la Barque de Dante de Delacroix (direction habillage Divine Comédie si vous ne connaissez toujours pas) je découvre une nouvelle dimension à la peinture, un détail, qui ne fait qu’accroître mes émotions à chaque fois que je la vois. Aujourd’hui je me suis rendue compte que le drapé de Virgile semble renvoyer à des sculptures romaines représentants des Muses, qui ont le droit à un drapé particulier dans leur tenue. Dans ce cas Virgile est bien la Muse latine de notre Dante pas de doute J
Qui plus est, son vêtement fait très linceul, surtout le blanc qui dépasse un peu, renvoyant directement au statut spectral du poète. Désolée de vous l’apprendre comme ça mais oui, il est mort… ça fait seulement 20 siècles après tout. (quelque part ça renverrait presque à ma nouvelle rubrique « Amor e Morte » dis donc ) mais je n’arrive toujours pas bien saisir son mouvement… Se dégage t’il de son linceul pour aider Dante (éventuellement le prendre dans ses bras) ou bien rabat-il au contraire son manteau sur sa belle tête couronnée ? Je pencherai plutôt pour la première interprétation.
 
Heu, bon,, voilà pour aujourd’hui. Ca me désole de montrer tant d’œuvres sans les commenter de façon un tant soitpeu,  constructive, enfin…
Je pense faire un petit quelque chose sur les représentations de st Jean le baptiste, car quelques toiles m’ont aussi tapées dans l’œil de ce côté là, et ça rejoint ce que j’avais traité dans mon article sur Salomé. je mettrais bien le lien mais l’article est pour le moment vide… Quand j’ai voulu le changer de catégorie pour le mettre dans « Amor e Morte » le contenu a… disparu, tout simplement. Et j’ai la flemme de tout remettre parce qu’avec V3 c’est encore un peu délicat, et l’article est assez long. Bref.
 
Enfin, je dis ça mais j’ai encore plein d’autres articles à traiter. Genre celui sur Sleepy Hollow (j’ai relu le livre d’ailleurs entre-temps) ou sur Peter Pan (ma tête bouillonnais d’interprétations tordues… il y a quelque mois, et je ne les ai pas notées) ou plus récemment sur un nouvel épisode d’Amor e Morte, avec le mythe de Nergal.
Bon quelqu’un me fait mon dossier et mes partiels et ça ira.

Ah et peut-être un signe du destin... Faut pas décourager, en même temps j'ai pas envie d'espérer pour rien...

un dernier mot:Leureduthé. Parce qu'il a vraiment trop la classe.

Vale 

 

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