Dimanche 8 novembre 2009 à 3:04


La fête de Diwali a pris fin, alors qu’une fête païenne occidentale s’en est venue et allée dans des chuchotements de brume. Ca ne veut rien dire, on est d’accord. Ca ne veut pas dire que je vais faire un topo sur Samhain, ni sur la réutilisation des cultes païens par le christianisme, ni de la réutilisation mercantile de vieilles fêtes païennes. En fait, cette fête qui à l’origine, si je ne m’abuse, célébrait l’abolition des frontières entre le monde des vivants et des morts est une excuse pour introduire un sujet où ce mélange est un fait permanent. Ah, ce fut pauvrement mené, je le conçois. En gros ça veut dire « han vas-y c’est trop la période pour parler d’un truc gore ».
C’était le bon moment pour mettre un autre habillage à l’honneur dans ce petit musée des horreurs. Enjoy and pray to great Cthulhu.
 
En fait, je voulais traiter d’un jeu vidéo. Ben oui, pourquoi pas ? et puis je ne serais pas vraiment une asociale finie si je ne m’adonnais pas à ce vice de temps à autre. Vous l’aurez constaté si vous avez déjà regardé mes différents habillages, j’aime les grandes sagas épiques, qui m’ont permis de faire beaucoup de progrès en anglais. Si, si, mettez vos jeux en anglais s’ils ne le sont déjà. Ainsi Castlevania m’a ouvert au merveilleux vocabulaire du vampirisme, masochisme, obscurantisme et autre choses qui riment avec, quand Zelda m’a inculqué tout l’attirail et univers du parfait chevalier anglophone.
Merveilleux.
 
Tout ça pour parler d’une petite merveille qui se nomme Eternal Darkness, Sanity’s requiem. Ah, le titre vous situe bien le truc déjà ! Cet opus est sorti sur la Game Cube –exclusivement- en 2002, par les bons soins de Silicon Knights qui a servi un boulot extraordinaire.
La trame de l’histoire en elle-même est on ne peut plus basique : le Mal veut envahir la Terre, seuls quelques élus peuvent lui barrer la route.
Sauf que là, mes amis, ce qui change tout, c’est que Mal prend la forme d’un délice, heu délire cosmique lovecraftien.
Mais allons doucement. L’histoire débute en l’an de disgrâce 2 000, avec une jeune femme (Alex Roivas, ou Celle-qui-combattait-le-Mal-en-Débardeur) bien décidée à élucider le meurtre aussi horrible que mystérieux de son grand-père, sa seule famille, qui vivait reclus dans le vieux manoir familial de Rhode Island. Au cours de son investigation, elle découvre un ouvrage bien étrange rapportant des histoires sordides prouvant la présence d’un mal aussi vieux que le monde, voire plus…
Car oui, ce sont rien moins que de redoutables et repoussants Anciens aux formes répugnantes (et non-euclidiennes, ça il fallait que je le case même si ce n’est pas approprié) qui veulent reprendre leur ascendant sur la Terre où ils régnèrent jadis en maîtres ! Ils doivent attendre que les étoiles retrouvent un bon alignement, et aussi que leurs fidèles serviteurs oeuvrent dans l’ombre pour eux.
 
Ce qui nous amène aux personnages
C’est un des points fort : vous allez devoir amener 12 différents personnages à leurs destins respectifs (en pouvant culpabiliser de ce qu’ils vont subir MUHAHAHAHA), cette diversité est très appréciable, car autant de personnages, autant d’histoires, de quêtes différentes.
D’ailleurs, le maître du culte des Anciens, ai-je envie de dire, n’est autre que le premier personnage que vous incarnez. Et c’est mon chouchou (étrangement) un certain Pius Augustus. On ne reviendra pas sur l’improbabilité d’un tel nom chez un officier romain du Ier siècle avant notre ère, parce que si on commence à pointer du doigt toutes les invraisemblances historiques, on peut fermer boutique. (en fait on a qu’à considérer que c’est son nom de pontifex maximus et que le précédent ne valait pas la peine d’être perpétué) On notera donc juste que sa nouvelle dévotion le rend très classe. C’est lui, là, dessous. <3
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Première originalité, c’est lui le bâtard de service. C’est avec lui que tout commence. Ses pérégrinations dans un étrange temple perdu au fin fond de la Perse l’amène devant d’étranges artéfacts, essences maudites de créatures d’outre-espace. A vous de choisir qui sera son dieu… et l’ennemi de l’humanité. Trois dieux différents, ça fait trois histoires différentes. Du moins… légèrement. Mais du coups si on veut finir la quête à 100% (ou voir toutes les cinématiques, surtout que se sont des scènes avec Pius qui diffèrent !) il faut faire 3 parties… malin.
Les 11 personnes suivantes à croiser le chemin de ce non-mort (au cas où vous ne l’auriez pas remarqué sur l’image) ou des Anciens vont donc essayer… ben de survivre d’abord, et éventuellement de faire quelques petites choses pour déjouer les malversations d’Augustus. Chacun se passe le livre maudit, et chaque action de l’un profite aux suivants, surtout au niveau des sortilèges. C’est un long travail d’équipe, en somme.
Ce qu’il y a d’effraie aussi (terme plus approprié que chouette ici, vu le contexte. Merci de me donner une corde pour que j’aille me pendre), c’est que votre quête mène de –26 à 2 000 de notre ère, et que chaque perso est donc remis dans son contexte historique particulier. Plus ou moins historique, d’accord. Qui plus est, l’action se déroule aussi bien en Perse qu’en France, au Cambodge ou à Rhode Island. Par contre vous ne les jouez pas dans l’ordre chronologique, ce qui peut paraître un peu étrange : comment peut-on profiter de l’expérience apportée par une personne qui ne va apparaître que plusieurs siècles plus tard ? Ce doit être des magouilles du Livre, ça.
Mes préférés sont tous de la période médiévale : Karim (en plus il est nécrophile), Anthony, et Luther. Pratiquement 1 000 ans séparent le premier du dernier. Et oui, c’est long, le Moyen-Age, comme dirait Jacques LeGoff !
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Anthony… oui c’est normal s’il fait un peu cadavérique. Ça donne un style assez black metalleux. Non ?
 
Vous aurez aussi dans le désordre un archéologue (pas de fouet, mais un flingue), un architecte italien du XVIe, une danseuse (il paraît), un psy, un médecin XVIIIe, un journaliste aux faux airs de Brendan Fraser dans la Momie…
 
Ah, et on peut les compter comme des personnages, les menaces d’outre espace. Trois vous en veulent fondamentalement, mais seule celle choisie par Pius (enfin, par vous en somme) pose vraiment problème. Mon préféré est Chattur’gha, voir plus loin dans la rubrique lovecraftienne… ah, il y en a quand même un qui va vous dépanner, par échange de bons procédés… dites lui merci, et n’oubliez pas de récupérer sa rune, je trouve que c’est la meilleure pour les sorts.
 
Lié aux personnage, le gameplay. Très agréable, les personnages sont très maniables. Le système de visée est tip top, permettant de décapiter ou de trancher votre adversaire avec une précision chirurgicale là où vous le souhaitez. Lui trancher les bras par exemple, et le laisser vous suivre, impuissant, ça peut amuser un certain temps. Sauf si vous faites ça sur des créatures de Chattur’gha.
Autre tiptopittude : chaque personnage a des facultés qui lui sont propres. Ellia par exemple est légère et rapide, alors que Maximilian Roivas, massif, est beaucoup plus lent. On sent que Pius, Karim et Anthony sont habitués à se battre, alors que Luther a l’air déjà moins à l’aise avec une masse d’arme.
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Petit tableau de famille. Plusieurs générations de Roivas. Vous avez remarqué que c’est l’anagramme de… savior ? haha…
 
Autre aspect très agréable ; vous avez toujours un mini-topo sur les armes que vous utilisez, et que vous trouvez suivant la période historique de votre personnage. Ca va du glaive au fusil d’assaut, en passant par l’épée à une main et demi (ma préférée), à la masse d’arme, et autres pistolets XVIIIe. Les armes blanches restent ma préférence jusqu’à ce que les Gardiens arrivent.
 
Les aptitudes des personnages dépendent de 3 facteurs : leur énergie vitale, mentale et magique. Pour chacun, elles sont différentes, ce qui renforce leur individualité. Certains ont donc une barre d’énergie vitale risiblement courte, genre Luther, ou Edward Roivas, ce qui est assez stressant, mais ils compensent avec une solide santé mentale ou magique. Il y a toujours équilibre comme ça.
Cet élément de santé mentale est très original et c’est l’un des meilleurs aspects de ce jeu. Vos persos seront en effet confrontés à des créatures et des situations cauchemardesques qui vont affecter leur santé mentale. Il y a de quoi mes amis. Et plus la jauge baisse, plus ça va halluciner dans les chaumières. Votre personnage devient fou, se met à hurler tout seul, voit du sang suinter partout, marche au plafond, entend des scènes de tortures atroces… C’est ça le plus effrayant en fait. Vous ne savez jamais ce qui va arriver, ni quand. Les premières fois, quand on ne s’y attend vraiment pas, c’est vraiment flippant, parce que parfois vous vous demandez si ce n’est pas vous qui hallucinez (certaines hallucinations affectant le joueur lui-même). Je trouve que ça met du piment dans le jeu, c’est pourquoi je laisse toujours mes persos proches de la plus totale démence. Mais n’en faites pas trop, si la jauge de santé mentale est à plat, c’est dans la jauge de vie que ça tapera directement par la suite !
 
Spoil : mon hallu préférée : ça ne m’est arrivé qu’avec Luther (une fois avec Alex) le personnage perd la tête. Mais au sens littéral du terme : elle se retrouve par terre. On vous demande si vous voulez la ramasser, et alors que la tête tournoie en gros plan à l’écran comme un trophée, vous avez le droit à la fameuse tirade d’Hamlet, « to be or not to be… » mais assez longue en plus. Un grand moment.
La jauge de magie vous sert à jeter des sorts, qui peuvent s’avérer très sympas, genre remettre vos autres jauges à bloc. Pour manipuler ces sorts vous devrez d’abord collecter les runes qui les composent… vous allez passer du temps à courir pour que la jauge se dépêche de remonter quand vous avez un besoin urgent de fourvoyer avec la magie !
En plus, je trouve ça assez délirant quand vous et votre adversaire vous mettez à incanter en même temps, chacun pour faire bouffer la poussière à l’autre. Je ne sais pas, ça fait genre tournoi de sorcellerie, un truc du genre.
Une astuce : le sortilège de révélation de l’invisible utilisé avec la rune de Mantorok a une particularité : il ne révèle rien du tout mais vous rend invisible, ce qui est très pratique pour ne pas se faire taper dessus et pour épargner de la santé mentale.
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Luther (de dos) discute avec quelqu’un que j’aime beaucoup. En l’occurrence, on dirait que notre moine vient de proférer une hérésie. Rassurez vous, notre inquisiteur a juste un regard de tueur halluciné.
 
Le moins : j’aurais aimé qu’on puisse avoir la caméra manuelle comme dans Zelda, ce qui serait parfois très pratique dans des couloirs. Mais ça enlèverait peut-être du suspens, qui sait. Cela dit, les caméras sont très bien et il est vraiment rare qu’elles aient des angles gênants.
 
Les ennemis : assez gores, tant qu’à faire. Du zombie de toute sorte, générés par les Anciens. Les plus costauds sont ceux de Chattur’gha. Il faut se dépêcher de les achever, autrement leurs membres repoussent et il repartent à l’assaut. Sinon, vous avez des voleurs d’os, très mignons mais de vraies plaies. « putain mais vise la têêêêêête !!!! » plus des horreurs, des gardiens, des vers géants, et plus ça va, plus c’est moche. Et hargneux. Et costaud. Et plus ils sont nombreux aussi. Attendez qu’ils se mettent à invoquer des horreurs en plus…
Ah, et les ennemis changent en fonction du grand antagoniste adoré par Pius. Certains bouffent votre magie, d’autres adooorent votre santé mentale.
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Oh regardez celui-là comme il est mignon ! le graphisme un peu moche dénonce que c’est la version 64. on dirait qu’il dit « gnéééééé » ahem.
 
Le visuel : tout simplement magnifique. Et je continue de le penser malgré les années et les progrès faits dans le jeu vidéo en la matière. C’est très fin, très soigné, très fouillé, bref, de toute beauté, mettant vraiment dans l’ambiance. Bien sûr on est passé au niveau au dessus depuis, mais ils restent vraiment superbes quand même. Le temple enfoui perse, par exemple, présente des décors tirés de la porte d’Ishtar, avec un niveau de détail somptueux, surtout lorsque vous incarnez Michael
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Karim dans le fameux temple enfoui. Admirez juste un peu les murs.
 
Les effets de lumières sont incroyables et renforcement encore l’atmosphère. Je pense en particulier au chapitre de Luther. (qui s’appelle Hérésie, étrange que ce soit mon préféré, alors qu’il a lieu au temps de l’Inquisition en plus). Cela rend les niveaux vraiment excellents, car le simple fait de s’y balader est un enchantement. De fait, autre bonne idée, vous allez revenir plusieurs fois aux mêmes endroits, mais à des époques complètement différentes. Et voir la façon dont les lieux se transforment est plutôt géniale, je trouve, ce qui évite la lassitude. La cathédrale d’Amiens en particulier, et le temple Perse, qui est finalement celui qui évolue le plus et de façon la plus spectaculaire. Le niveau de détail est réellement hallucinant. Et c’est pourquoi il est vraiment dommage de ne pas avoir cette foutue caméra manuelle, car ce serait vraiment jouissif de pouvoir regarder tous les coins dans tous les détails, il y a vraiment de quoi faire !
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Quel visage ! quelles blessures ! quel pied !
 
L’ambiance : le point fort. Les créatures croisées sont plus stressantes qu’effrayantes, surtout quand elles sont nombreuses et courent vite. Ainsi, c’est vraiment l’ambiance qui dresse un climat psychologique visant à vous faire basculer dans la terreur. Seul chez vous dans la pénombre avec des personnages qui hallucinent, je vous promets que vous vous sentirez quand même vaguement inquiet. Visions malsaines, réelles ou non, ce qui peut-être encore plus malsain, bruitages sordides, et qu’est ce qui peut bien se cacher derrière cette porte ? qu’est ce qui va encore me sauter à la gueule ? c’est quoi ce truc là-bas ? vous baignez dans le doute, vous soupçonnez, et ça, c’est bon. L’ambiance est donc glauque au possible, et vous êtes vraiment dedans grâce aux endroits dans lesquels vous évoluez, grâce aux petits détails qui tuent (au sens littéral parfois. Mais là je pense aussi au fait que vos personnages tournent directement la tête vers toute source de bruit suspect, genre une torche qui crépite un peu fort, où alors la façon dont le sang gicle des plaies de vos antagonistes, ou alors la façon dont les zombies cherchent leur tête avec leurs mains desséchées quand vous venez de la leur trancher, etc...) et aussi grâce à…
 
La musique. L’Ost est une vraie merveille. Elle contribue encore plus à plonger dans l’histoire. Bien choisie, bien dans le ton, vous faisant plonger dans la démence avec votre personnage quand il faut… c’est le genre d’ost qu’on peut se passer même quand on ne joue pas, et qui est toujours aussi excellente. On l’apprécie même encore mieux. Mention spéciale à The chosen, the gift of forever, the penitent… bon un peu tout en fait ! Il n’y a que la musique accompagnant le chapitre de Maximilain RoivasThe Black Rose- que je trouve étrangement décalée par rapport à ce qui se passe, même si la piste elle-même est très réussie.
Mention super spéciale aux bruitages, vraiment excellents. Surtout lors des phases de démence.
On ne peut bien sûr pas non plus omettre les dialogues, presque tous doublés ! on a droit à de belles séances de cinématique entièrement doublées, et avec grand soin. Je salue les acteurs qui ont fait un super boulot, parce qu’il n’est pas évident de hurler comme un dément vraiment convaincu quand on est à peu près sain d’esprit. Mention spéciale à celui qui double Maximilian Roivas, qui a un ton de folie très convaincant. Cf. ses autopsies. Mention super spéciale à Chattur’gha et sa voix death metal. Mais devinez qui a la voix la plus mieux de la top classitude  ? c’est Pius Augustus, bien sûr.
Autre détail très appréciable : dans les cinématiques, du moins les premières, les personnages s’expriment dans la langue qui est la leur dans leur contexte historique. Genre Pius il parle latin quoi. Si c’est pas top moumoute. Et après par un habile procédé ils se mettent à parler anglais, mais on comprend que c’est pour faciliter notre compréhension à nous, pauvres joueurs qui ne savons pas parler latin. Ou cambodgien, notamment.
 
Pour résumer l’ensemble, enfin, c’est délibérément lovecraftien. De nombreuses références peuvent être relevées. Les héros de notre histoire, les membres de la famille Roivas, sont tous des cartésiens adeptes de sciences, dans la plus pure tradition du maître. Ils sont confrontés malgré eux à l’évidence d’un mal éternel venu d’outre-espace sous l’appellation des Anciens. L’un d’eux s’appelle Chattur’gha, ce qui est une référence au Tsathoggua énoncé dans The whisperer in darkness , dans lequel on peut lire “There are openings which human beings know nothing of (…) and great worlds of unknown life down there; blue-litten K’n-yan, red-litten Yoth, and black, lightless N’kai. It’s from N’kai that frightful Tsathoggua came » (il est également cité beaucoup plus haut en compagnie de Cthuhlu, excusez du peu)
Or, la cité préhumaine infestée de gardiens dans laquelle vous allez devoir déambuler se nomme… Ehn’Gha.(je crois qu’il y a un N Gha qui traîne ailleurs, ou alors c’est dans l’invocation à Cthulhu ? j’ai eu la flemme de vérifier).
En fait, Tsathoggua est une créature empruntée à son ami Clark Ashton-Smith, auquel il fait souvent référence dans ses oeuvres. D'ailleurs, dans le paragraphe concernant ladite créature dans The Whisperer in the Darkness, il parle d'un grand-prêtre atlante du nom de Klarkash-Ton!  
Par contre je n’ai pas encore trouvé d’occurrences pour Xellothath (avec tout de même quelque chose qui ressemble phonétiquement : X’Chll’at-aa, trouvé ici, ça vaut ce que ça vaut), Ulyaoth ou Mantorok, mais il ne serait pas rare qu’il y en ait. On peut juste relever que –oth est une terminaison courue dans les noms d’Anciens (Azathoth, Yog Sothoth) Xellothath rime avec Shub-Niggurath, (Hail !
Shub-Niggurath ! The goat with a thousand young !) également. Bref.
 
 
 C’est un certain inspecteur Legrasse qui accueille Alex après le meurtre de son grand-père. Pour rappel, l’inspecteur Legrasse, il est dans L'appel de Cthulhu, rien que ça. Mantorok ressemble à un shoggoth, les protagonistes connaissent presque tous une mort violente après avoir assisté à des abominations sans nom, consistant notamment en des cultes ignominieux… le livre des Ténèbres Eternelles, relié de cuir et d’os humains, rappelle furieusement le Nécronomicon, et Lovecraft est nommé clairement comme étant une référence dans la bibliothèque familiale. Sûrement comme documentaire… d’ailleurs ce manoir est situé à Rhode Island. Providence, ça ne vous dit rien ? ah, et il y a un chapitre qui s’appelle « l’horreur qui rôde » histoire d‘achever le truc.
 
Peut-être que commencer l’histoire avec un officier romain est aussi un clin d’œil, puisque que Lovecraft appréciait beaucoup la culture classique. D’ailleurs, une de ses œuvres met en scène des officiers Romains face à des cultes aussi immémoriaux qu’hideux : Le peuple ancien. Il s'agit en fait d'un rêve qu'il fit (après une lecture de Virgile <3) et qu'il raconta par lettre à l'un de ses amis/disciples. C'est franchement hallucinant... J'envie énormément les individus capables déjà d'une telle puissance d'imagination, et d'être en plus capables de l'exprimer par des rêves d'une telle envergure. Et d'avoir les mots pour les raconter. Respect.
 
 
Ah, comment pourrais-je ne pas aimer après tout ça ?
 
Le moins : un regret, c’est qu’il n’y ait rien eu qui se soit passé en Egypte, qui est pourtant la terre de mystères ésotériques par excellence ! plusieurs fois citée par Lovecraft ! hey Nyarlathotep, Nephren-Ka, la reine vampire Nitocris, tout ça… c’est pas rien quand même !! Ca aurait été le pied total qu’un bout de l’action s’y soit passé. Enfin… c’est vraiment pour chipoter !
 
Bon, vous l’aurez compris, je suis une grande fan. Et pourtant cet opus est resté extrêmement discret. Ce que je trouve étrange vu sa qualité !
 
Si des joueurs sont tombés par ici, je peux proposer une façon de se faire le Gardien Noir en 5mn. En tout mal tout déshonneur, bien sûr.
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En bonus : encore un petit visuel de notre ami Pius Augustus. Plus de 2 000 piges dans la face, et une forme aussi parfaite que sa dention. Ajoutez à cela le charisme, la psychopathie, et un timbre magistral, et vous obtenez la classe quasi-absolue. Il a déjà des adorateurs, alors n'hésitez pas à rejoindre leur rang...
 
Bon, maintenant que j’ai achevé de me faire une réputation de pauvre fille geek, je vais retourner à ma bibliographie… Bof, de toute façon personne ne lira tout ça.
 
Vale, et que les attrapes rêves cosmiques vous épargnent la vision hallucinée de l’horreur qui rôde au delà…

Vendredi 4 septembre 2009 à 3:06

 
« Depuis longtemps, on accuse les exécuteurs de faire les proxénètes dans les villes. Ce qui est honteux. Et parfois véridique. A ce sujet, les consignes de leur seigneur, U., sont en substance  « Si vous vous adonnez à cette activité, alors point ne vous faites gauler, car alors vous n’aurez aucun soutien à attendre de la part de votre Seigneur qui point n’encourage ce genre d’activité». Alors ceux qui s’adonnaient à cette activité tentèrent plus ou moins de ne se point faire gauler, quoique le peuple ne sache rien des directives de leur Seigneur.
Or, un jour, une vieille dame qui avait ouï parler de ce genre de chose et avait le seigneur U. dans son champs de vision et à portée de voix, lui tint à peu près ce langage :
« Hola, seigneur bourreau, j’ai ouï parler que tu entretenais bien honteux commerce avec le corps de jeunes filles, qui point ne t’appartiennent, et cela est grande vilenie. »
A cela, le seigneur U. répondit :
« Ah ! Si pareil commerce existait, dame d’un autre âge, cela ne se ferait certainement pas avec des filles autres que mortes ! »
La bouche plissée de la vieillarde forma un cul de poule sous l’outrage subi par ses oreilles, et elle s’empressa de l’aller répéter autour d’elle, en reformulant. Des murmures s’imprimèrent dans les tapisseries de nombreux châteaux, et depuis l’on tient le seigneur U. pour un proxénète de cimetière. Et un blond hérésiarque de son entourage déclara que c’était le meilleur bordel du monde. »
 
Les Contes de Malemort

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John Henry Fuseli, Le Cauchemar, 1790
 

Dimanche 26 juillet 2009 à 15:00

« Les enseignes du roi des Enfers s’avancent »
Dante, la Divine Comédie, l’Enfer, XXXIV, 1
 
All hail, all hail. Et bien ça prend la poussière par ici! Manque de motivation, de temps, d’envie simplement. Sachant que je voulais que le prochain article posté présente le dessin promis à Aya, que je ne peux me résoudre à exposer en raison de son extrême laideur, j’ai longtemps renâclé à poster avant de remettre ce pénible instant de honte à plus tard.
Passons. Manque de temps, entre l’administratif (j’ai mon année, ce qui est heureux, mais bonjour la galère pour s’inscrire en master quand on n'a pas eu le moindre renseignement de l’année faute de profs sous la main) et le boulot (fort plaisant au demeurant, que je me trouve très chanceuse d’avoir).
 
            Ha et sinon, si vous avez vécu un nombre incroyable de déveines et de petits tracas irritants dans votre vie quotidienne entre le 14 et le 18 juillet, c’est normal, c’était les jours épagomènes du calendrier de l’Egypte ancienne. Il s’agissait des 5 derniers jours de l’année, et bien que l’on y célébrât la naissance de 5 des principaux dieux de l’Ennéade égyptienne (Osiris, Horus l’Ancien, Seth, Isis et Nephtys), ils étaient considérés comme néfastes, et il valait mieux éviter de sortir. Et j’ai vérifié, ça n’est pas arrivé qu’à moi, ce n’est pas de la paranoïa !
http://www.e-voyance.com/dossier/im_astrologie/Denderah.jpg
 
 
Bref, en fait je fais un article pour la saint Joachim. Il faut bien trouver des prétextes pour écrire hein. Joachim a beau avoir l’immatérialité des rêves (ou des cauchemars, c’est selon) il est si vivant dans mon esprit qu’il a véritablement acquis une existence propre, ainsi que ceux qu’il aime à persécuter gentiment.
Donc, pour fêter Joachim, voici un petit florilège des meilleures histoires (selon moi, hein) d’ecclésiastiques qui ont mal tourné malgré une profonde piété qui parfois n’est que feinte. Si ça ne rappelle pas un certain kinquisitor ça. (pas de faute de frappe, trouvez vous-même le jeu de mot pourri)
 
Matthew Gregory Lewis (1775-1818) : Le Moine (1796)
L’auteur avait à peine 20 ans, d’après son propre aveu, lorsqu’il écrivit cette nouvelle. Diantre, je donnerais cher pour être capable de faire moitié aussi bien.
Cet ouvrage est un bijou : du romantisme anglais des débuts, du pur gothique, une histoire malsaine transposée dans l’Espagne de l’Inquisition, et surtout, surtout… un moine qui se déprave. Il y a longtemps que je l’ai lu (je n’arrive pas à remettre la main sur mon exemplaire, perdu au fond d’une couche stratigraphique sans doute ancienne dans le terrain de fouille très fertile de ce qui me sert de chambre), je ne me souviens donc plus de tout, mais l’histoire se laisse lire avec grand plaisir. Cependant, comme il y a de nombreux personnages, et ainsi de nombreuses intrigues, il ne faut pas abandonner sa lecture trop longtemps au risque d’avoir du mal à tout remettre.
Ah, oui, le fil conducteur est tout de même l’histoire d’un moine, Ambrosio, pénétré d’une incroyable piété, que l’on le voit perdre au fil du récit pour sombrer dans la violence et la dépravation impliquant aussi une jeune demoiselle de haute vertu, Antonia.
A cette lecture, on ne s’étonne pas non plus de l’impact que ce roman a pu avoir : il est effectivement très fort, s’attaque à des thèmes glauques et choquants, surtout au XIXème siècle, mêlant satanisme, hypocrisie religieuse, sorcellerieinceste, viol, luxure, etc, avec des descriptions très parlantes. Une qui m’a tant marquée que je m’en souviens encore concerne la description de la putréfaction d’un nouveau-né que sa mère serrait encore amoureusement dans ses bras au fond de moites catacombes. Damned, il faut vraiment que je le retrouve.
Dans mes souvenirs, toujours, l’auteur (enfin la traduction aussi faut dire) arrivait à dépeindre une ambiance délicieuse. Bref, un livre à ne pas rater.
Le lire en ligne (dans un français qui date un peu)
 
http://clintedwardsmusic.com/blog/wp-content/uploads/2008/11/oehme_cathedral.jpg
Ernst Ferdinand Oehme, cathedrale en hiver, 1821
 
E.T.A. Hoffman : 1776-1822: les Elixirs du Diable (1816)
Le Diable est décidément l’ami des romantiques. Vous remarquerez que les deux auteurs sont exactement contemporains. Hoffman a été très influencé par la lecture du Moine de Lewis, ce qui se ressent totalement dans l’intrigue (le fait qu’Ambrosio et Médard soient tous deux des prédicateurs capucins, notamment, et qu’ils soient l’objet des tentations diaboliques, inspirées par la vue d’une sainte sur une peinture) Hoffman allant jusqu’à citer l’œuvre de Lewis, que lit une de ses héroïnes (lecture choquante s’il en faut quand on dépeint cette demoiselle comme une sainte virginale)
Là, on est encore en plein romantisme, en plein gothique, mais cette fois du côté allemand. Je viens de le finir, donc les impressions sont cette fois toutes fraîches dans ma tête.
L’histoire est donc celle des pérégrinations de Médard, jeune moine capucin, sur les voies du vice et de la rédemption, au gré d’aventures tout à fait rocambolesques.
Parfois un peu trop, certaines fois ce qui arrive à notre héros est un peu gros, sous prétexte d’un merveilleux hasard –diabolique- qui devient un peu lassant. J’aime beaucoup le style XIXeme, mais par moment celui-ci était plutôt ronflant et ennuyant (ouais exactement comme celui que j’emploie ici), et les revirements de sentiments, incessants, de Médard, ne l’étaient pas moins. Je déplore aussi les dialogues parfois trop longs entre les personnages, surtout quand ils sont secondaires et qu’ils racontent leurs vies ou se perdent dans des considérations soit disant philosophiques un peu ridicules. Dernier point noir, dans la dernière partie du livre, les généalogies sensées révéler le fin fond de l’affaire sont difficiles à suivre (tout le monde s’appelant pareil) ce qui devient désagréable.
Ca fait pas mal de points négatifs, surtout si on compare au Moine de Lewis, mais en fait c’est un roman très agréable à lire, dans un style plutôt plaisant, et la descente aux enfers du moine est très intéressante, ainsi que les révélations successives. Les meilleures scènes sont bien sûr les plus glauques, même si elles ne tiennent pas la comparaison avec… vous aurez compris quoi. Oui, parce qu’on sent quand même une morale chrétienne derrière tout ça, ce qui était moins présent dans le Moine, plus sombre et plus violent. Autrement, l’histoire du vieux peintre est l’une des parties les plus intéressantes du livre, l’importance de la peinture elle-même m’a beaucoup plu.
En conclusion, j’ai envie de relire Goethe. (Pourtant un anti-romantique pictural. Allez comprendre)
 
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Félicien Rops, la tentation de st Antoine, 1878 ( ?)
 
Théophile Gautier (1811-1872) : la Morte Amoureuse (1836)
Déjà évoqué amoureusement ici (et en plus j’évoque Lewis), et pour cause, ce petit bijou ne cesse de me ravir. Chaque pays marqué par le romantisme se devait d’avoir son histoire de prêtre sombrant dans le péché, et en France, cela me semble le plus beau récit de ce genre (parce que je suis en train de penser à Frollo dans Notre Dame de Paris, de Victor Hugo, mais ça fait teeeeellement longtemps que je ne l’ai pas lu en même temps que je ne me rappelle pas vraiment en quels termes sont évoqués les tentations de l’ecclésiastique. Mais bon, on va dire qu’un prêtre et un vampire, c’est plus intéressant.) Pas grand chose d’autre à rajouter que je n’ai déjà dit, la damnation éternelle d’un ecclésiastique pour une morte, conté par Gautier, et bien c’est le panard, mes amis.
Il me semble que le siècle où se passent les actions des ouvrages cités doit être à peu près le même. XVIIe-XVIIIe (ah si y’a pas de quoi se damner avec ça)
 
http://hoocher.com/Francisco_de_Goya/GOYA_Francisco_de_The_Bewitched_Man_1798.jpg
Francisco de Goya, l’homme ensorcelé, 1798
 
Pour finir, une lecture actuelle qui me plaît également beaucoup, même si elle est d’un style radicalement différent de ce qui vient d’être cité. Parce qu’il faut bien ouvrir ses horizons.
Effectivement, une fois n’est pas coutume, je vais citer un manhwa (je pense que vous savez tous mieux que moi de quoi il s’agit), Priest, de Hyung Min-woo. Commencé en 1998, cette série comprend aujourd’hui 16 volumes, et n’est toujours pas terminée.
C’est l’histoire d’un prêtre (vous l’aurez compris, je crois), Ivan Isaak, qui s’est retrouvé dans une situation suffisamment fâcheuse pour avoir à vendre la moitié de son âme au Diable. Que ferait-on sans lui, je vous le demande. Instrument du Malin, il trucide avec une efficacité qui ne cède en rien à une mortelle élégance (quoi j’interprète ça à ma sauce ?) tout ce que ledit Malin se plaît à lui désigner, et parfois il fait aussi des extra. Bien sûr, notre prêtre psychopathe et à demi possédé ne veut pas se laisser imposer sa conduite, et, bien sûr, il y a une histoire d’amour coupable derrière tout ça…
Je n’en suis qu’aux premiers volumes mais j’accroche bien à l’histoire et aux graphismes aussi tranchants et efficaces (et beaux) que la lame d’Ivan. Hey un prêtre à forte capillarité exerçant l’art de l’exorcisme express dans le wild wild west XIXe, si ce n’est pas le bonheur ça, qu’est-ce donc ?
http://www.j-pop.it/download/images/priest_04_BIG.jpg
 
Trêve de bavardages, mirez donc sa allmighty classe. Pour une fois, je dois dire que je suis fan du personnage principal qu’on me présente. Il faut dire qu’il a tout pour plaire, avouez.
http://www.j-pop.it/manhwa/images/priest_subject.jpg
 
Oh, et il paraît que cette merveilleuse histoire va être portée à l’écran. Il y a de quoi avoir peur, je le confesse, les adaptations de ce genre étant souvent… et bien… pas hasardeuses, mais dangereuses en tout cas. Mais bon, Paul Bettany est désigné pour incarner Ivan Isaak, ce qui est plutôt rassurant. Si vous ne le remettez pas, il a incarné, avec brio, Silas, le moine (tiens donc) albinos qui passait son temps à se flageller dans le Da Vinci Code. Prometteur, non ? J’espère juste que cette fois ils ne l’amputeront pas des cheveux…
http://thestar.com.my/archives/2008/10/20/lifefocus/f_pg05silas.jpg
 
Ce qui est le plus intéressant dans ces histoires impliquant des hommes de Dieu, c’est leur combat entre l’aspect spirituel de leur être, et leur aspect charnel, c’est la bataille entre l’esprit et le corps, c’est se rendre compte que finalement leur foi ne les sauve pas de n’être que des hommes, qu’ils peuvent eux-même souiller ce qui est pour eux le plus sacré, le plus céleste, s’abandonnant finalement à leurs bas instincts avec un contentement et une perversion encore plus malsaine que ceux du commun des mortels. Leur déchéance n’en est que plus terrible, plus perversement délicieuse, leur damnation plus retentissante. Ne serait-ce que pour eux-même, céder après cette longue lutte qui a eut lieu sous leur crâne, le martyr de la tentation, de sentir la faiblesse des convictions sacrées face à la persuasion de la chair. Et cette jouissance encore plus grande du vice, une fois que le pas est franchi, et qu’il n’y a plus de rédemption permise, une chasse effrénée pour ne plus avoir à regarder en arrière, pour ne plus penser à ce qui a été perdu –la foi qui faisait de la vie, de l’univers et de la mort des espaces structurés, régis par des lois, une morale, un équilibre- tout cela volé en éclat. Il ne reste plus qu’à s’enfoncer et se complaire dans une corruption de plus en plus poussée, de plus en plus terrible, de plus en plus irréparable. Voilà l’âme irrémédiablement perdue, avec la connaissance que des portes se sont fermées à jamais. Et la torture éternelle pour ceux qui souhaitent finalement s’amender…
 
Ah, et pour finir… Plutôt que de gâcher votre précieux argent dans Toilettes (ça ne laisse aucun doute sur son contenu), optez donc plutôt pour Carpe Jugulum, de Terry Pratchett, qui vient de sortir en poche. Une histoire de vampires autrement plus intéressante, où les célèbres sorcières de Lancre en ont après les Margopyr, buveurs de sang d’un genre nouveau ! Ca se dévore tout seul, c’est toujours aussi hilarant, notamment les réparties d’Igor et de Nounou dans le château, je dois dire. Certaines réflexions de Perdita, concernant Vlad (dans le passage où Nounou incite à la débauche, suivant son habitude) sont particulièrement savoureuses. Ah, et ce n’est pas éloigné du sujet puisqu’on y voit aussi un jeune ecclésiastique dont la foi va être mise à très rude épreuve…
A ne pas lire dans un lieu public, à moins que vous vous fichiez que vos voisins immédiats s’interrogent sur l’état de votre santé mentale en vous entendant rire comme un dément. Je sais que peu de personnes partagent mon enthousiasme pour cet auteur qui sait détourner, pour s’en jouer avec bonheur, les clichés qui dans cette histoire concernent les vampires et rappellent beaucoup les vieux films de la Hammer. 
http://www.jigsawgallery.com/prodpics/G597.jpg
 
Bien, assez de déviances pour aujourd’hui, ite missa est, comme qui dirait. Au prochain post, le dessin pour Aya. J’ai honte mais j’ai promis. En fait, je vais le refaire je crois.
Dernière chose : je ne peux m’empêcher de vous mettre une toile d’Ary Scheffer que j’ai trouvé extraordinaire lors de ma visite au Petit Palais (pour voir William Blake, moment d’intense émotion !) c’est son St Thomas d’Aquin prêchant la confiance en Dieu durant la tempête. Ce que je trouve de plus magnifique dans ce tableau (qui représente un ecclésiastique, et quel ecclésiastique, mes amis !) c’est qu’il fait très rock & roll. Sans rire, on croirait Thomas d’Aquin en plein concert devant une foule en délire. Vous ne trouvez pas ? En vrai, la toile est immense, et je vous jure que c’est beaucoup plus évident quand on l’a en face de soi.
 http://lostsoulslair.cowblog.fr/images/SchefferStThomasdAquinprechantlaconfianceendieupendantlatempete.jpg
Vale, et que les mangeurs de chairs en pierres du désert vous laissent suffisamment de sang pour que vous puissiez en remplir une coupe. Car celui « qui jettera l’autre en bas sera roi et aura droit de boire du sang ».

Dimanche 12 avril 2009 à 0:48

Ici la suite des réponses au quaestionnaire, questions 11 à 21
 
11) Dans la famille Torquemada, j’appelle Juan ! (1522-1624) Ecclésiastique bien sûr, mais quelle fut sa vocation ?
a)      Inquisiteur, naturellement
b)     un missionnaire de la Croix sous le soleil de Mexico
c)      un des premiers à s’intéresser aux vestiges de la Rome antique de façon scientifique.
 
Réponse b). il fit partie des franciscains chargés de christianiser le peuple Aztèque, entre autres. Il sembla s’intéresser beaucoup à cette culture, apprenant le nahuatl (approche franciscaine lancée par Fray Motolinea) et écrivant Monarchia Indiana (titre très abrégé) racontant en 21 livres l’histoire des Aztèques de l’origine à leur conquête. Il y eut un autre Juan de Torquemada, cardinal et oncle du célèbre Tomas, dont les dates sont 1388-1468, donc légèrement antérieur.
Je sais qu’il y a eut un ecclésiastique correspondant à la réponse c, mais je ne me rappelle pas de qui il s’agit, donc si vous savez, n’hésitez pas à partager. Ci-dessous, notre Juan.
http://www.eslam.de/begriffe/j/images/juan_de_torquemada%20.jpg
 
12) François Ier était anthropophage ! Mais oui, et pas seulement de par sa condition de chrétien qui l’amenait à consommer fréquemment la chair de son dieu ! mais pourquoi alors ?
a)     il prenait de la poudre de momie, qui était considéré comme un bon médicament au XVIe
b)      on amena des naturels indiens à sa cour qui lui firent absorber un met de chez eux qui devait lui apporter beaucoup de pouvoir, et qui s’avéra être de la cendre humaine.
c)      Alors qu’il était gravement malade il fit appel à un rebouteux qui lui fit prendre dans son vin des os pilés mêlée à de la mousse poussée sur des crânes.
 
Réponse a) on prête à la poudre de momie tant de vertus qu’elle en devient une véritable panacée. Ambroise Paré lui même en parle. Plus d’infos sur ce site, sur lequel j’ai d’ailleurs piqué l’idée de la c).
Et voici notre bel roy François, par Jean Clouet (à dire avec l’accent breton, qui ressemble à mes oreilles à l’accent d’époque –oui je le connais, je fréquente des nécromants quand même- Si vous ne connaissez pas l’accent breton, ça ressemble à l’accent de Gimli dans l’adaptation cinématographique du Seigneur des Anneaux.
http://www.galerie.roi-president.com/albums/paris-2005/louvre%20peinture/normal_roi-francois-I.JPG
 
13) Pourquoi Henri IV était-il surnommé le « vert galant » ? (spéciale dédicace à Adé pour celle là)
a)      Parce qu’il était tout de vert vêtu (comme Link XD ok je vais me pendre)
b)      Parce qu’il abusait un peu trop de la bouteille, lui donnant le teint verdâtre, ce qui ne l’empêchait pas d’être courtois envers ces dames.
c)     Parce qu’il courait toujours après les jupons après en avoir passé l’âge, ce qui fait qu’il restait toujours « vert » , plein de sève.
 
Réponse c) ! notre Henri était un coureur. Pour la proposition b) je l’ai péchée sur ce site. Et voici la trombine de notre tombeur (en vert !) avec son sourire le plus séduisant, par un artiste inconnu :
http://www.histoire-en-ligne.com/IMG/jpg/henri4.jpg
 
 
 
14) Lequel de ces hommes fut le compagnon de voyage de Magellan et devint capitaine de sa nef amirale en 1521 ?
a)      Aye, Don Lope de Aguirre !
b)      Ne serait-ce pas un dénommé Alvarado ?
c)     un certain Barbosa
 
réponse : c) parfaitement, vous avez bien lu, Barbosa ! Duarte Barbosa, beau-frère du gendre de Magellan, Diogo Barbosa. Vous suivez ? et un lien très intéressant avec des biographies d’explorateurs et autres pirates… Lope de Aguirre est connu pour sa cruauté et ses extravagances dans la jungle amazonienne. Quant à don Pedro de Alvarado, il était pétrit de cette condescendance toute européenne qui lui fit mépriser les Aztèques, -culture différente, religion différente, donc forcément inférieure à la sienne- et mena à des massacres… les trois hommes sont contemporains, Magellan mourrant lors de son voyage en 1521, année même de la chute de Tenochtitlan. Aguirre arrive un peu plus tard aux Amériques, vers 1534.
Aucun visuel n’étant trouvable pour Barbosa, je vous met son homonyme pirate cinématographique pseudo-XVIIIe, parce qu’il le vaut bien, et que je voulais que vous tombiez dans le panneau.
http://www.quizilla.com/user_images/T/TH/THE/TheScarecrowKing/1153816862_arbossaAlt.JPG
 
15) « La noche triste » eut lieu le 30 juin 1520 à Mexico. Que se passa t’il ?
a)      C’est la nuit durant laquelle les Espagnols prirent Tenochtitlan-Mexico, à laquelle ils mirent le feu.
b)     C’est la nuit où les conquistadores espagnols échauffèrent tellement les oreilles des Aztèques qu’ils se firent mettre à la porte de Tenochtitlan à grands coups de hache dans la tête.
c)      C’est la nuit où les Espagnols débarquèrent sur les côtes mexicaines, jour de deuil pour les Aztèques.
 
Réponse b) les Espagnols avaient été bien accueillis, quoiqu’avec quelques craintes, par l’empereur Moctezuma II qui pensait voir dans ces armures brillantes le retour de Quetzalcoatl qui avait été prédit. Cortès ne fut pas toujours extrêmement habile dans ses approches, mais ce fut pire avec son lieutenant Alvarado. Alors que Cortès était retourné près des côtes résoudre quelques problèmes techniques, Alvarado se montra si odieux, que cela se finit dans un bain de sang qui coûta la vie de l’empereur (apparemment il avait invité les caciques à une fête et les avait fait massacrer… quelle mentalité…et quelle connerie, il a du fuir ventre à terre. Si je me souviens bien, Alvarado dut à un moment, pour sauver sa peau, franchir un obstacle quelconque en faisant un bond extraordinaire qui resta dans les annales de Bernal Diaz del Castillo, si je ne m’abuse. ). Les Espagnols durent fuir la queue entre les jambes ce 30 juin, avec de lourdes pertes. Cortès revenu, Tenochtitlan tomba l’année suivante, le 13 août 1521, et la ville fut détruite. Dans sa correspondance à Charles Quint, Cortès évoque les cadavres qui étaient si nombreux qu’ils bouchaient tous les canaux de la ville.
Et voici une illustration mexicaine du massacre des caciques.
 
 http://www2.ac-toulouse.fr/lyc-bellevue-toulouse/calendriers/azteques/images/noche_triste.JPG
 
16) Restons aux Amériques. (on va y rester un moment) Quel fut le nom du dernier empereur Aztèque ?
a)     Quauhtémoc
b)      Nezahualcoyotl
c)      Chimalpopoca
 
Réponse a) Quauhtémoc, l’aigle qui descend, annonçait par son nom, pour certains, la fin de son empire, ce nom étant une métaphore pour le soleil couchant, et donc la fin d’un cycle. Cortès eut du fil à retordre avec lui, surtout qu’il demeura muet sous la torture qu’on lui infligea pour savoir… où était son trésor, bien sûr. [grosse digression /ON]Oui, parce qu’on ne vient pas que pour faire la promo de son dieu, qui lui n’a pas besoin de sacrifices sanglants, n’est-ce pas, sale païen, dis-le à la Sainte Inquisition ! Est-ce que nous, braves chrétiens, nous réjouissons dans le sang, hein ? Aller, engeance satanique, ne nous oblige pas à te piller, on te déleste de ton or pour le bien de ton â… hey, les Indiens ont-ils une âme, au fait ? non, hein ? bon alors on peut les massacrer ce n’est pas un crime… [grosse digression /OFF] Nezahualcoyotl, « coyote famélique » fut roi de Texcoco au XVe et Chimalpopoca « bouclier fumant » fut lui empereur Aztèque durant le premier tiers du XVe.
L’image n’a rien d’histo, mais je trouvais que ce monsieur pouvait prétendre à fonder un groupe de Nahuatl Black Aztec Death Metal con el estilo emplumado, hombre.
http://images.ocregister.com/newsimages/2009/02/27/b78476932z120090227165944000g82gooap1_lg.jpg
 
 
17) Qu’est ce que le tzompantli ? (civilisations Aztèque et Maya)
a)      Un groupe de metal !!!
b)     Un râtelier avec des rangées de crânes de victimes sacrifiées
c)      le récipient dans lequel on mettait le cœur des victimes sacrifiées
 
réponse b) le tzompantli (étendard de cheveux) était formé de pieux verticaux ou horizontaux où les crânes étaient enfilés comme des perles, si vous excusez la comparaison. On en trouvait figuré sur les monuments, aussi. Il ne me semble pas qu’aucun groupe de metal connu se soit nommé ainsi, alors avis aux amateurs, surtout ceux qui veulent fonder un groupe dans le style cité à la question précédente. Quant au récipient contenant le cœur des victimes sacrifiées, son nom est le quauhxicalli. Ci-dessous, une représentation de tzompantli tirée d'un codex aztèque contemporain ou postérieur à la conquête. On peut y lire "temple de l'idole Uitzilopochtli", qui, avec Tlaloc, avait un temple au sommet de la pyramide de Tenochtitlan. Un autre tzompantli sympa ici
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/a/ae/Tzompantli_Tovar.jpeg/800px-Tzompantli_Tovar.jpeg
 
18) De quelle civilisation précolombienne provient cette pièce d’orfèvrerie ?
http://www.artdaily.com/imagenes/2007/05/15/05_Hombre_cangrejo.jpg
a)     Moche
b)      Cacahuetas
c)      Toltèque
Réponse a) la culture Moche (ou Mochica, ce qui fait moins bizarre quand on ne connaît pas. Et puis ça se prononce motché je crois) était une brillante civilisation péruvienne qui prospéra plusieurs siècles (200 à 600 de notre ère apparemment). Ils sembleraient qu’ils aient produits d’amusantes poteries érotiques. Comme quoi on peut vraiment se marrer en archéologie. Vous pouvez admirer d’autres productions d’orfevrerie de leur main ici, , et pouet. Cacahuetas est un clin d’œil au Lieutenant qui nomma ainsi les Mochicas, faute de se rappeler de la terminologie exacte. Les Toltèques se situent plus vers le Mexique, entre le Xe et le XIIIe, et les Aztèques se sont affiliés à eux. 
 
 
19) Et les Nazcas, pour quel particularisme culturel sont-ils le plus connus ?
a)     Leurs techniques de réduction des chefs de leurs ennemis comme trophées
b)     Des géoglyphes visibles seulement du ciel et représentant des animaux
c)     L’allongement systématique du crâne opéré dès la naissance
 
Réponse a) b) et c) et ben ouais ! les Nazcas sont contemporains des Mochicas, et on se pose encore beaucoup de questions sur la destination de ces immenses géoglyphes. Il semblerait que ces dessins étaient faits pour leurs dieux, qui sont représentés volants sur leurs textiles, notamment.
 Ils confectionnaient également des têtes réduites (tsansas, qui sont apparues en guest star au cinéma ces dernières années dans certaines sagas très populaires) comme leurs cousins Jivaros, et aussi plus communément des têtes trophées moins réduites. Ils sont également connus pour pratiquer l’allongement artificiel du crâne durant l’enfance. Un lien intéressant là dessus :  l’étude sur une tête-trophée nazca est en bas de page.
 Tout cela posant de nombreuses questions. La réponse, ce n’est sûrement pas chez ce soi-disant archéologue d’Indiana Jones qu’il faut la trouver…
 
 http://ameriques.akaoka.com/imgfr/Image/perou_nasca.jpg
 
20) Retour en Europe ! Nous sommes au XIXe siècle. Qui rétablit l’esclavage dans les colonies françaises et fait de la femme l’esclave de l’homme (officieusement, mais officiellement on ne cache pas qu’elle est son inférieure) en lui refusant notamment le droit de vote ?
a)     Napoléon Bonaparte
b)      Charles X
c)      Louis Philippe
 
Réponse a) bien entendu. Le code civil de 1804 anéantit l’espoir des femmes d’accéder à la politique et au droit de vote, ce qui fut envisagé pendant la Révolution. Quant à l’esclavage dans les colonies, qui avait été aboli lors de la Révolution, il fut rétabli par le susnommé individu en 1802 et ne fut aboli qu’en 1848.
Et vous rêvez si vous pensez que je pourrais afficher ici un visuel sur lequel il serait représenté.
 
 
 
 21) Qui appelait t’on Monsieur de Paris ?
a)      le frère du roi
b)      l’évêque de Paris
c)     l’exécuteur des hautes-œuvres de Paris
 
réponse c), et sous la Révolution, ce fut Charles-Henri Sanson, qui fit trembler jusqu’au tyran qui par la suite se proclama empereur. Il me semble que son petit-fils Henri-Clément Sanson se vit également gratifier de ce titre, cf. Le convive des dernières fêtes, de Villiers de l’Isle-Adam. La gravure ci-dessous représente une exécution à Paris au XVIIIe, (le condamné se fait rompre les membres)et vu la classe de l’exécuteur, il y a fort à parier qu’il s’agit de Charles-Henri, qui était connu, voire raillé, pour le soin accordé à sa tenue, qui le faisait plus ressembler à un aristocrate qu’autre chose. Si vous connaissez un document où il est clairement identifié, je veux dire avec un soucis réel de rendre son apparence, je suis preneuse.
http://pagesperso-orange.fr/saint-sevin/pagea2_fichiers/image002.gif
 
 Fin de l’hérésie. Ca n’a intéressé personne d’autre que moi-même, mais comme je suis égoïste, je songe à récidiver. Ca pourrait être un questionnaire fantasy, par exemple.
 
Tant que j’y suis, j’en profite pour déclamer mon amour à tous ceux que j’aime. Oui, tu en fais partie Stan.
 
Et vous qui avez moins de 26 ans, soyez heureux, les musées sont gratuits pour vous ! Accès illimité à toutes les expositions permanentes ! Profitez-en…

Bon, je ne sais pas quand je reposterai... si vous êtes intéressé par une analyse du Prométhée de Gustave Moreau en anglais, ça peut le faire. Ou si vous voulez voir un dessin choquant de Stan ou autre. Ou alors je trouverai certainement une quelconque bêtise à raconter pour mes rares mais fidèles lecteurs.

Vale, et que Seth ait encore le dessus cette nuit
 

Samedi 11 avril 2009 à 17:53

Tout d’abord : BONNE FETE A MON STAN <3 oui c’est la st S(a)tanislas J et ça sera encore sa fête le 26 juillet (st Joachim). Toute cette sainteté pour lui… 
 
Voici les réponses –tant attendues- au questionnaire à la con qui a déchaîné les passions. En fait, qui n’a rien déchaîné du tout, mais ce n’est pas grave, on va faire comme si. Il y a un article par 10 réponses, histoire que ça ne fasse pas un article super énorme et indigeste, et histoire que je ne me suicide pas de désespoir tellement ça va bugguer avec les images.
 
Buf a été ma seule participante, elle a donc droit à un super méga-top-cool de prix qui empale le fondement par sa génialitude. A savoir un crime pictural qui pourra toujours servir le jour où le papier hygiénique fera défaut.
 
Entrons dans le vif du sujet (laissons le reste à Stan justement)
 
1) Pour commencer… quel sens pouvait bien avoir ce mot de questionnaire sous l’ancien régime ?
a)      ben, pareil que maintenant, c’est un truc avec des questions quoi
b)      ça désignait plutôt un enquêteur
c)     c’était ainsi qu’on désignait le type chargé des tortures.
 
réponse : c) tout simplement parce que quaestio, ou quaesitio, la question, signifie, entre autres choses, « torture ». Vérifiable dans le premier Gaffiot venu. Soumettre à la question équivaut donc à torturer une personne. Etymologie intéressante pour tous ceux qui passent des examens.
Ci-dessous une image de piètre qualité, certes, mais qui a l’avantage de montrer le supplice des brodequins façon XVIIIe (façon similaire au XVIe dans le procédé cela dit)
http://accel6.mettre-put-idata.over-blog.com/1/27/51/12//19-copie-1.jpg
 
 
2) un peu de latin ! le mot travail vient de tripalium qui signifie :
a)     triple pal
b)      triple buse
c)      trimer, se donner de la peine
 
réponse :a) comme pour quaestio, une étymologie intéressante. Ci-dessous une image de la propagande anti-Dracula qui fit rage au XVe siècle. Empêchant certains de s’en mettre plein les poches, le prince valaque eut droit à une véritable légende noire. On prétendit notamment qu’ils aimait à manger au milieu d’une forêt d’empalés. Pour connaître la suite de ces soit-disant loisirs favoris, c'est .
http://rriderlausd.org/blog2/wp-content/uploads/2009/02/impaled.gif
 
3) Xanthos !
a)      à tes souhaits !
b)     c’est le nom d’un site archéologique de la période grecque classique en Moyen Orient
c)      ainsi était nommé un usurpateur pour le titre d’empereur durant le très agité IIIe siècle de l’empire romain.
 
réponse b) le site de Xanthos, situé au Sud de la Turquie actuelle, est célèbre pour son monument dit des Néreides, complexe funéraire mêlant iconographies et mythes greco-orientaux. Complexe qui se trouve actuellement au British Museum.
Il n’y a pas eu à ma connaissance d’usurpateurs grecs durant le IIIe siècle mais ça ne m’aurait pas étonné, tout le monde tentait sa chance à cette époque. En fait le terme usurpateur faisait plutôt référence à un certain Xanto qui se trouve dans un autre registre :p
http://www.cliolamuse.com/IMG/jpg/nereide_01_s.jpg
 
 
 
4) qui est Claude II le Gothique ?
a)      comme son nom l’indique, d’un chef Goth qui n’était pas le premier à s’appeler comme ça
b)     un empereur romain surnommé ainsi grâce à ses victoires sur les Goths
c)      un écrivain contemporain qui veut se la péter
 
réponse b) il était courant pour un empereur romain de prendre le nom d’un peuple vaincu pour se faire mousser. Cf. Philippe l’Arabe, par exemple.
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/2/2d/104_Claudius_II_Gothicus.jpg/200px-104_Claudius_II_Gothicus.jpg
 
 
5) Mythologie égyptienne ! Les hommes complotent contrent leur créateur, Rê, dieu-soleil. E dernier déçu et furieux, ordonne à sa fille Sekhmet de les massacrer, ce qu’elle fit avec grande-diligence. Pris de pitié pour ses créatures, Rê décide finalement de faire cesser le massacre. Mais la colère de Sekhmet est grande ! Comment s’y prend-il pour la calmer ?
a)      Il fit danser les autres dieux autours d’elle, elle les rejoint et dansa tant qu’épuisée elle oublia sa colère contre les hommes et redevint la douce déesse-chat Bastet
b)      Les hommes gémirent, se lamentèrent, et la supplièrent, et les dieux avec eux, si bien qu’elle finit par s’apaiser
c)     Pendant qu’elle dormait, Rê fit fabriquer de la bière qu’il teignit de la couleur du sang, et il en inonda la terre. A son réveil, Sekhmet pensa qu’il s’agissait effectivement de sang, et elle en but tant qu’elle devint ivre et fut ainsi incapable de poursuivre son œuvre de destruction.
 
Réponse c) ah, j’adore vraiment ce passage de la mythologie égyptienne ! Ca c’est de la bonne pub pour la bière, la meilleure amie de l’homme ! Quant à la pauvre Sekhmet, elle se trouva bien honteuse de s’être fait ainsi prendre, et elle s’enfuit dans le désert jusqu’à ce que les supplications de Thot, envoyé par Rê, la convainquent de revenir, cf le magnifique relief ci-dessous. Il paraîtrait que le prénom Nefertiti, « la belle est venue » ferait référence à ce retour.
http://www.hethert.org/images/Dakka_-_calming_Sekhmet_2b.jpg
 
 
 
6) Egypte encore. Ramses II était un vrai roux !
a)     very dick !
b)      pas vrai!
Et bien a) si c’est vrai! Sa momie a les cheveux teints au henné, mais ça ne faisait que renforcer l’éclat de sa teinte naturelle ! Il tient vraisemblablement cela de son père, Sethi Ier, Sethi signifiant « celui du dieu Seth » c’est à dire un homme roux, comme le dieu lui même. Rien d’étonnant à ce que ce bon Seth fut remis à la mode sous les Ramessides, où il était une force bénéfique, étant le seul à pouvoir terrasser le terrible Apophis chaque nuit (pensez-y quand on le croisera en 2013, enfin, si on survit à la fin du monde de 2012 prévue par le calendrier maya bien sûr)… Puis Seth se fit diaboliser à cause des invasions et après quelques pérégrinations, il a finalement été importé dans notre culture chrétienne sous le nom de… Satan, Sheitan pour les musulmans. Au siècle dernier encore, les roux étaient toujours vus comme des créatures naturellement bien disposées envers le Diable… Mort, le paganisme ? Jcrois pas !
d’ailleurs voici Ramses entre Seth (à gauche) et Horus (à droite)
http://alain.guilleux.free.fr/abou_simbel/P1010291.jpg
 
 
 
7) Pourquoi appelle t’on les « rois chevelus » (époque mérovingienne) de cette manière ? Parce qu’ils étaient chevelus, soit ! mais encore ?
a)      parce qu’être chauve, ou semi chauve, c’était bon pour les ecclésiastiques, il fallait bien marquer la différence entre pouvoir temporel et pouvoir spirituel.
b)      Parce que c’était la mode des cheveux longs, tout simplement.
c)     Parce que la chevelure était un emblème de virilité, de force, et de pouvoir, tout ce qui seyait à un roi digne de ce nom. Bon, c’était un emblème de royauté quoi.
 
Réponse c). Quelle belle époque ! Qui débuta avec un certain Clodion le Chevelu, excusez du peu. ça allait même si loin qu’un prétendant au trône qui n’avait pas les cheveux longs était d’office disqualifié. Raser la tête d’un rival était ainsi une bonne façon de l’écarter du trône, ou de l’en chasser. Et voici Dagobert Ier, un des plus fameux représentants des rois chevelus, imaginé par Emile Signol en 1837. Dagobert est resté dans les mémoires plus pour ses soit-disant déboires vestimentaires que pour le contenu de son règne lui même.
http://didgeridoo.d.i.pic.centerblog.net/pfbxk2p2.jpg
 
 
 
8) Et la Gaule chevelue ? D’où tient-elle ce nom ?
a)      ben, parce que les Gaulois portaient les cheveux longs, patate !
b)     parce que cette zone était pleine de chênes chevelus
c)      Le terme chevelue vient d’une dérivation et d’une mauvaise interprétation du nom original
 
Réponse : et bien c’est b) ! contrairement à ce que prétend la légende, cette appellation n’a rien à voir avec la capillarité de ces habitants. Parce que les gaulois, comme tout celte qui se respecte, portaient les cheveux longs dans plus qu’une région, la Gaule chevelue désignant ce qui est compris entre le Rhin et les Pyrénées. Non mais.
Finalement je n suis plus si sûre que ce soit la véritable raison de ce nom. Bref.
Quant au chêne chevelu :« Son appelation de chêne chevelu est due à son gland qui est pourvu de poils assimilés à des cheveux. » Je jure que je ne le savais pas quand j’ai fait le questionnaire XD voici donc le coupable :
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9) Qui fut inquisiteur avant de devenir pape sous le nom de Benoît XII en 1334 ?
a)      Nicolas Aymerich
b)      Henri Institoris
c)     Jacques Fournier
 
Reponse : c) Fournier en tant qu’inquisiteur exerça notamment à Montaillou, un « petit village occitan » bien connu des historiens médiévistes.
 Aymerich a bien existé, il ne s’agit pas que d’un personnage de BD. il a rédigé un manuel destiné aux inquisiteurs, en 1358. Insitoris est plus tardif (1486) et a lui commis Le marteau des Sorcières (malleus maleficarum), un manuel qui s’adapte à son temps et s’attaque plus particulièrement aux femmes, pratique quand il n’y a plus d’hérétiques.
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10) Quel médecin fut le premier à reconnaître la peste en 1348, (alors que cette maladie avait laissé quelques siècles de répit et fut ainsi oubliée), et à écrire sur ses manifestations et les moyens de s’en prémunir ?
a)     Guy de Chauliac
b)      Gérard de Cambrai
c)      Ambroise Paré
 
Réponse : a) il fut attaché au pape et rédigea la Magna Chirurgica, qui resta longtemps une référence. Gérard de Cambrai n’a rien à voir avec lui, mis à part les initiales, puisqu’il fut évêque de Cambrai durant l’an Mil. Ambroise Paré est bien entendu le célèbre, très talentueux et prolifique (il publia également sur la peste) chirurgien de la Renaissance. Il opéra Henri II qui avait reçu une lance dans l’œil durant un tournoi, et il l’aurait sauvé si cette lance n’avait pas atteint le cerveau.
http://www.bvh.univ-tours.fr/Dionis/Img/ecran/00122.jpg
 
La suite au prochain article qui sera posté ce soir !

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