Premier article de l’année officielle occidentale, et pour donner le ton, ça va être un truc bien gratiné en grand n’importe quoi, comme je sais si bien le faire (n’est-ce pas)
Avec la symbolique de renouveau si on veut en voir une, je songeais à changer un peu ce blog. Même à changer de blog. Pour rester sur cow, hein, mais juste changer de nom, garder quelques anciens articles, tout ça. Mais bon, autant nettoyer ici ce qui n’y a plus sa place… on verra.
Pour célébrer ce nouvel an de grâce (ou de disgrâce, c’est selon), je ne puis que recommander à tous de se mettre sous l’égide de la Gorgone.
Vous savez, Méduse, qu’on se demande toujours pour qui sont ces serpents qui siffle sur sa tête, tout ça. Ouais, je sais, encore dans la mythologie. Grecque. Voilà.
Comme quoi, on a beau fustiger quelque chose, on y revient toujours.
Qui aime bien châtie bien, n’est-ce pas.
Autant prévenir de suite, là je vais raconter brièvement sa vie à la Méduse, pour arriver à un raisonnement plus ou moins logique en connexion avec le deuxième paragraphe, alors ceux que ça n’intéresse pas feraient mieux d’aller se faire voir chez ceux responsables de son histoire. Ah oui, et comme cette année, j’ai décidé de me lancer des défis plus ou moins intelligents, comme annoncé dans un ancien article, celui-ci sera presque exclusivement illustré par des images issues de l’animé st seiya. J’avais prévenu. Comme ça vous verrez ce donnent mes recherches images aussi, quand je cherche des références sérieuses, sur quoi je tombe un peu.
Medusa, donc, était une très belle jeune femme, dont la chevelure en particulier était magnifique. Et comme toutes les belles jeunes femmes de la mythologie, ça ne pouvait que lui apporter des ennuis. Ce qui arriva, c’est que Poséidon s’intéressa de très près à sa personne. Ça va, il y a pire, comme parti, c’est quand même le frère de Hadès, mais toujours est-il qu’il l’emmena dans le temple d’Athéna pour y pratiquer des activités licencieuses, diront-nous.
Blasphème ! le sanctuaire de la Parthénos (vierge. D’où le Parthénon.) souillé ! par son grand ennemi !
…ain elle est à peu près histo celle là !
[encart : oui, Poséidon et Athéna s’étaient disputés le patronage d’une cité, et avaient fait voter le peuple en les amadouant avec des dons. Source d’eau salée pour le dieu des mers, olivier pour Athéna. Après vote, il s’avéra que la déesse l’avait emporté, et la cité fut nommée Athènes. Evidemment ça n’a pas vraiment plu au dieu au trident. Parait-il que c’est le vote des femmes qui fit pencher la balance, ce qui donna une excellente excuse pour les en priver par la suite. Vie de meuf. C’est sûr que les Athéniens ont eu à s’en plaindre de ce vote)]
magnifique fanart, mais je ne connais pas son auteur, dommage.
plutôt que de s’en prendre à son oncle, Athéna préféra punir Medusa. Si celle-ci, ainsi que le disent certaines versions, avait été la victime d’un viol, ce serait parfaitement injuste.
Mais, quoi qu’il en soit, la belle Medusa fut transformée, ainsi que ses sœurs (tarif de groupe) en créatures monstrueuses, à la peau couverte d’écailles, aux yeux terribles, à la langue fourchue… les magnifiques cheveux de Medusa devinrent des serpents, et son regard pouvait changer en pierre ceux qui le croisait. Ben, merci du cadeau.
Reclue avec ses soeurs, elle pensait enfin pouvoir être peinarde, loin de la concupiscence divine ou de sa colère, mais que nenni, c’est sans compter sur les héros, qui se font un devoir d’aller occire les personnes atteintes d’une malédiction même quand elles n’embêtent personne !
La, c’était Persée. Vous savez, j’ai déjà parlé par ici.
je ne ferais aucun commentaire sur sa tenue. par contre j'aimerais bien parler d'Argol.
Il était protégé par Hermès et Athéna, excusez du peu. Il avait le bouclier de bronze poli de la déesse, qui lui conseilla de regarder le reflet de Medusa et non elle directement. Hermès lui refila la lame, et Persée trancha la tête de Medusa. De son sang, la progéniture qu’elle avait eu de Poséidon jaillit :
Pégase, le cheval ailé
avec la constellation en cadeau
Et Chrysaor (épée dorée, que ça veut dire, parce qu’il né avec. non mais pourquoi pas, c'est pas le pire que nous aient pondu les Grecs)
woh Krishna hai. Par contre on repassera pour l'épée
Le regard de Medusa était toujours aussi mortel, quand bien même cette dernière était morte. Les serpents de sa chevelure l’étaient-ils aussi ? j’aimerais bien savoir.
Bref, après que Persée eut réglé quelques conflits familiaux avec ladite tête, Athéna la recueillit et la plaça sur son égide (mais on la voit également souvent représentée en miniature sur son plastron). Pas comme une reconnaissance quelconque, hein, on sait qu’elle voulait sa peau, c’est bon. Non, parce qu’ ainsi, le pouvoir pétrifiant de cette tête coupée (ah, ça me rappelle un très vieil article. Look at thisl nan, je ne tente absolument pas de recycler mes articles, voyons) assurait une protection supplémentaire à la déesse.
Et c’est ainsi que la tête de la Gorgone devint apotropaïque.
Tintintin, ça y est, on a atteint l’apex de cet article. On respire un bon coups et on reprend.
Apotropaïque, un mot génial pour briller en société, ou s’en faire rejeter, c’est selon, qui veut bêtement dire que la tête de Medusa éloigne le mal de celui qui la porte, et conjure le mauvais sort. C’est comme les démons grimaçants de pas mal de civilisations (même si de prime abord je songe au Bès égyptien et à sa clique)
D’ailleurs les premières représentations de la Méduse étaient ainsi.
fronton du temple d’Artémis, Corfou, époque archaïque
Ainsi les femmes hellènes portèrent-elles la gorgoneion en pendentif, pour repousser le mal.
Là il faut me croire mais cette dame dont le portrait (IIe siècle environ) provient de Er Rubayat dans le Fayoum porte le collier à gorgoneion type, soit un ras de cou avec chaîne se fermant au niveau du médaillon.
un exemplaire exposé au Louvre, provenant d'Egypte à la fin de la période hellénistique
Je devrais porter la mienne plus souvent, tiens.
La gorgoneion est aussi un motif funéraire répandu (il fallait bien que ça arrive) toujours en raison de son caractère apotropaïque, mais aussi comme symbole de passage. Donc on est bon aussi, là. Il faudrait que je revoie cet article, « Méduse et la mort », de Michel Fuchs. Je n’avais fait que le parcourir, mais ma foi j’aimerais approfondir la question.
DONC, vous comprenez pourquoi il est bon de vous mettre sous l’égide de la Gorgone cette année. Que chacun arbore donc ce chef protecteur et rende grâce à la sacrifiée.
Et parce qu’il ne faut pas déconner non plus, la vision de Böcklin.
Rien de mieux pour entamer une année neuve que ce genre de vision.
Vale, et que les reptiles prophylactiques rampants dans l’écarlate d’un sourire figé vous susurrent des vérités transcendantales sous l’opale mort d’un portail sur l’ailleurs.
Ah, et d’après mon thé ayurvédique « the power of love is infinite ». Tout ce que j’ai à en dire c’est que ça me donne envie de chanter du Scorpions.
nous sommes la on peut te donner des conseils, te prendre dans nos bras tu sais!
on taime