Dimanche 14 février 2010 à 2:01

 
Attention, cet article est à forte teneur en momies

Comme quoi cette partie de l’histoire de l’antiquité est vraiment des plus mystérieuses, et c’est aussi pour ça qu’elle est si intéressante.
XVIIIe dynastie, toujours la même. Mais de qui diable Toutankhamon a t’il pu être le fils ? qui sont les momies qui crèchent dans le KV35 de la Vallée des Rois, juste en face de sa tombe ? qui est dans le sarcophage mutilé du KV55 ?
Ces questions ont des liens, des liens de famille en plus.
Evidemment, vous savez que si j’écris ça c’est que j’ai regardé le doc sur Nefertiti lundi soir, qui commence a daté mais que je n’avais pas encore vu, pour une raison aussi mystérieuse que le reste de l’affaire.
Zahi Hawass, qu’on ne présente plus (mais si c’est le cas, voir ici , qui en plus donne le début de l’affaire) s’est mis en tête de retrouver la momie de Nefertiti. La première chose qu’on nous apprend en archéologie, après l’importance primordiale des trous de poteaux, c’est qu’on ne fait pas de fouilles pour trouver une chose spécifique, parce que vous allez être déçus et parce que vous allez avoir la fâcheuse tendance à vouloir orienter vos découvertes de telle façon que ça corrobore ce que vous pensez. C’est mauvais et pas scientifique.
Or, là, c’est exactement ce qu’il se passe, du début à la fin.
Ils sont partis chercher Nefertiti, et ils ne l’ont pas trouvés, alors ils décident de trouver des proches.
On pourrait penser à chercher plutôt sur le site d’Amarna où était construite la nouvelle capitale, Akhetaten, et qui avait aussi sa nécropole. Mais les tombes retrouvées sont vides. Toutes n’ont pas été trouvées, alors un peu d’espoir, les jeunes. Mais bon, indubitablement, la tombe amarnienne d’Akhenaton est vide.
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buste de Nefertiti, retrouvé dans les ruines de l’atelier du sculpteur Thoutmose, à Akhetaten
 
Or, les fameux KV35 et KV55 de la Vallée des Rois, sur l’autre rive de la très amonienne Thèbes, contenaient effectivement des artefacts reliés à ladite XVIIIe dynastie, et surtout des momies.
http://anubis4_2000.tripod.com/mummypics2/JcMummies.jpg
 
La reine Tiyi, épouse du pharaon Amenhotep III et mère d’Akhenaton, est l’une des occupantes du KV35. ca fait un moment qu’on le sait. On avait trouvé dans la tombe de Toutankhamon une boîte avec son nom et une mèche de ses cheveux. On a comparé avec les cheveux magnifiquement bien préservés de sa momie, et c’étaient les même. Qui plus est, le soin apporté à sa momie (on revient aux cheveux) et son bras replié sur la poitrine indiquent une reine.
http://mathildasanthropologyblog.files.wordpress.com/2008/07/elderlady01tomb-kv35.jpg
 
Ajoutez à cela une certaine ressemblance entre son visage et celui de ses portraits, et c’est une affaire qui roule. Du moins beaucoup l’acceptent, parce que chez les historiens et archéologues, il y a toujours des débats dès que quelqu’un ouvre la bouche, et en même temps ça vaut mieux, parfois.
http://www.gerardblanc-orthodontiste.com/Picts/ReineTiyi.gif
 
Elle n’a jamais l’air très très commode sur ses portraits. C'est le genre de mimique réjouie que je présente au monde extérieur.
Ils se sont amusés quand même à faire d’autres tests qui ont confirmés. Mince, ce n’est définitivement pas Nefertiti !
Il semblerait, au vu des artefacts à son nom dans le KV55, qu’elle y était d’abord enterrée, puis qu’elle a été déplacée là, on ne sait ni quand ni pourquoi.
 
bon alors regardons sa voisine. Sur la photo des momies, celle tout à droite. Un lien ici pour la voir de plus près. TRES près.
Une jeune dame au bras cassé, avec de la chance il y en avait un dans la tombe qui était replié avec les doigts tenant un sceptre ou dans la position pour cela. Par miracle oui. Dommage, ce bras n’a pas les même proportions que le reste du corps. Par chance, il y avait un autre avant bras qui traînait dans la tombe, et qui collait, mais qui a l’inconvénient fatal d’être le long du corps, ce qui exclu une reine. Il s’agit d’une jeune femme qui devait avoir la vingtaine, qui était de la famille de Toutankhamon. Même forme de crâne allongé typique de la dynastie, et d’autres similitudes de la face que l’on retrouve dans une même famille. Elle a la joue complètement défoncée, et c’était avant la mort, les dents enfoncés dans le crâne étant recouvertes du liquide d’embaumement. Les scientifiques qui l’ont examinés ont également remarqué que cela avait formé un ecchymose, ce qui indique que ce n’était pas fait par les embaumeurs, mais que c’est ce qui a du provoquer la mort. En plus de marques d’incisions sur l’abdomen. Un assassinat ? sur une femme pubère de la famille de Toutankhamon ? ben c’est forcément sa mère alors ! si ce n’est Nefertiti, alors c’est Kiya, la seconde épouse d’Akhenaton ! Nefertiti était jalouse alors elle lui a défoncé la face…
 
heu… c’est un peu léger, non ? il y a des vases au nom de Kiya… mais dans le KV55. mais après tout pourquoi pas, Tiyi a bien été bougée, pourquoi pas Kiya… mais… on n’a aucune preuve formelle. On ne sait même pas si Akhenaton était bien le père du jeune roi si connu. Je veux bien, hein, dans ce cas cette momie pourrait être une de ses nombreuses sœurs, mais pas sa femme (Ankhesenamon), qui aurait droit à la pose de reine. Mais ça non plus on ne sait pas. C’est quand même dingue… a quand la découverte du document qui nous révélera sans doute permis la filiation ?
http://www.arthistory.sbc.edu/imageswomen/images/ankhesenamon.jpg
voici Ankhesenamon (originellement Ankhesenpaaton)
 
il y avait donc une autre momie avec eux. Mais le bras replié en sus ne lui appartient pas. C’est un jeune homme, de la XVIIIe dynastie aussi, apparemment un prince, mais il a été éliminé d’office des recherches (de fait il n’a même pas été mentionné).
et on a un bras royal par dessus tout ça qui se promène tout seul.
 
Qu’on ait retrouvé ces trois momies là ensemble n’indique par forcément des liens familiaux très proches, vu que KV35 est le tombeau d’Amenhotep II, et qu’en plus de sa momie, on a retrouvé plein d’autres pharaons venus squatter (3 Ramses, les numéros IV, V et VI, Sethi II, Merenptah, Siptah, tous de la XIXe dynastie, dans le désordre, et de la XVIIIe, Thoutmosis IV, et possiblement Amenhotep III, époux de Tiyi et père d’Akhenaton ) mais dans une autre salle. Et oui, car avec le pillage massif de tombeaux royaux dès l’antiquité, les prêtres ont préférés planquer le plus important, les corps, et les ont rassemblés dans différentes caches. Donc, le fait qu’on retrouve là Tiyi et une autre femme de la famille n’a a mon sens pas grand chose à voir avec la proximité de la tombe de Toutankhamon., qui est juste en face.
 
 
Le KV55 maintenant : une tombe assez surprenante vu que les parois sont vierges de toute décoration ou inscription. Elle a semblé plus une cache qu’un vrai tombeau, et on a retrouvé ainsi des vases et autres artefacts au nom de Tiyi, de son époux, de leur fils, de Smenkharé, de Kiya, et de Ankh Khépérouré.
Alors là, le mystère se mystifie encore plus. Parce que cette Ankh Khépérouré, et bien il paraît que c’est la reine qui a succédé à Akhenaton, avant Toutankhamon, mais le truc c’est qu’on ne sait pas qui c’est. Peut-être Nefertiti, peut-être une de leur fille, Meritaton.
http://travel.sakionline.net/photos/42/merytaten.jpg
remarquez la finesse du trait et le raffinement de la perruque dans cette représentation supposée de Meritaton
Et elle a épousé le très mystérieux régent Smenkharé, qui aurait aussi co-régné avec Akhnaton avant, et que lui non plus on ne sait pas d’où il sort. A moins que ce ne soit pas le même. Peut-être que Toutankhamon est leur fils, parce des souverains sur lesquels on a presque aucune indication, ça me semble bien dans le ton qu’ils fassent un héritier sans que ça soit proclamé partout. Et pour rajouter au bordel, dans ses titulatures, il a les même noms que ladite reine : Ankh Kheperouré Neferneferouaton. Ouais, on va aller se prendre une aspirine, qu’est ce que vous en dites ? mais il me semble qu’il avait épousé la fameuse Meritaton, donc c’est un bon point en faveur de cette théorie, même si ça ne nous dit pas d’où il sort ce type.
http://employees.oneonta.edu/farberas/ARTH/images/109images/egyptian/smenkhare.jpg
une représentation qu’on s’accorde à peu près à attribuer à Smenkharé et à Meritaton
 
Le problème, vous aurez remarquez, c’est qu’ils n’avaient pas de twitter, pas de presse people, et surtout, comme le dit l’intro du catalogue d’exposition  Trough ancient eyes : Egyptian Portraiture, « a basic problem is that the Ancient Egyptians are very dead », donc à moins d’avoir un nécromant, c’est vrai que c’est dur de les faire parler, même si les scientifiques qui travaillent sur les ossements (genre Bones, d’ailleurs la semaine dernière il y avait un épisode très rigolo d’anhistoricité sur une momie de la XVIIIe dynastie) ont tendance à dire qu’ils peuvent être très bavards. On peut les appeler nécromants ?
Pour en revenir à nos momies, la fameuse KV55 contenait aussi un sarcophage dont la face et le cartouche ont été soigneusement mutilés. Et dans ce sarcophage, il y a un squelette. qui avait du être une momie, il paraît, mais qui s’est mal conservée.
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/89/KV55_sarcophagus_%28Cairo_Museum%29.jpg
ces mutilations sont un acte extrêmement grave en Egypte ancienne, équivalant à la damnatio memoriae romaine dont j’ai parlé précédemment.
 
En m’apercevant que je n’avais pas donné la définition. Comme son nom l’indique, c’est la damnation de la mémoire, pour traduire trivialement, d’un individu, on le raye de la carte, son nom est effacé, ses images détruites (ou reconverties pour un autre) et on considère que l’individu n’a jamais existé.
Mutiler le visage du sarcophage revient à cela. On considérait en effet que les portraits étaient par essence magiques, et même sans aucune ressemblance physique, ils devenaient la personne qu’ils devaient représenter, tout en étant une entité magique propre, mais liée à lui, genre le ka ou le ba. L’image est primordiale, à partir du moment où elle existe, elle vit. Ainsi, détruire cette image, c’est détruire la personne liée à cette image, c’est la condamner à une mort perpétuelle, sans renaissance possible dans l’au-delà. Il en est de même pour le nom. Dans les croyances égyptiennes, on ne pouvait vivre dans visage et sans nom. Alors supprimer les deux… à un pharaon en plus !
http://jfbradu.free.fr/egypte/LE%20PHARAON/AKHENATON/tiyi-houya.jpg
là on voit la tête des personnages soigneusement martelée. A certains endroits, heu, peut-être à Thèbes, il est facile de voir où il avait laissé une représentation : le mur ne présente qu’une silhouette parfaitement martelée. Quand on n’a pas le temps de faire les choses aussi bien, on se contente de marteler les yeux, le nez et la bouche.
Ici, vous pourrez voir une autre représentation où la tête et les noms de nos hérétiques sont également mutilés.
 
 
Cela pourrait tendre à montrer qu’il pourrait s’agir du sarcophage d’Akhénaton, hérétique entre tous, pire, hérésiarque, celui qui avait voulu plonger le royaume dans le chaos en niant ses dieux ! même s’il semblerait bien qu’il était aussi monothéiste qu'on peut l'être, donc pas du tout. (réfléchissez-y un peu) Son nom et son image étaient martelés partout où on pouvait l’atteindre, sauf à Akhetaten qu’on a préféré vouer aux sables pour ce faire.
Mais ça pourrait tout aussi bien être à Smenkharê qui a subi le même traitement… d’après ce que j’ai compris, le sarcophage avait été fait au début du règne d’Amenhotep IV, pas encore Akhenaton, pour lui, mais il a été récupéré pour servir à Smenkharé. Après, on a un corps dedans, mais ce n’est pas forcément celui de l’un des deux ! les autopsies avaient jusque là affirmé que le squelette appartient à un homme mort dans sa vingtaine, et il paraît que des éléments tendaient à confirmer que c’était bien Smenkharé, à part l’âge.
Là dessus, Zahi Hawass débarque avec son scanner et ses scientifiques, et le squelette a pris un coups de vieux et aurait servi 60 ans maximum, mais plus que 20 en tout cas. Et le cartouche illisible parce que complètement détruit est devenu lisible pour le plus grand spécialiste des hiéroglyphes (qui n’a pas été nommé), qui pour le coups a fait de la divination, en tout cas il a dit que c’était le cartouche d’Akhenaton. Mirez, et constatez comment il est trop fort vu qu’il l’a lu là dessus, là où il n’y a rien à lire :
http://www.touregypt.net/featurestories/symbol2-32.jpg
 
Plus sérieusement, des types dont c’est le boulot ont examinés le squelette tout partout (ça me rappelle le prof d’archéo funéraire grecque qui nous avait sorti « imaginez que nous soyons un ensemble funéraire collectif et que des archéologues viennent nous fouiller » quelques séances seulement après avoir fait un coming out retentissant consistant en un « moi, je serais plutôt nécrophile », ce qui lui avait valu l’amitié immédiate de… heu, reprenons) et ils se sont rendus compte qu’il avait le palais légèrement fendu, ce qui est assez rare, et que cela se retrouve précisément chez Toutankhamon, ce qui tend à montrer qu’ils sont de la même famille, d’autant plus qu’ils ont un crâne présentant des similitudes, genre l’hydrocéphalie. Et ils ont le même groupe sanguin avec ça (A2 MN, ce que j’ai compris là dedans c’est que c’était du groupe A, le reste est trop subtil pour moi, vu que ça parle d’allèles et d’antigènes et que mes cours de sciences sont loin derrière moi.)
http://www.egyptologyblog.co.uk/images/mailEdit/2007/07/11/tut_dad.jpg
on voit bien l’élongation particulière du crâne commune à l’individu du KV55 (en haut) et à Toutankhamon
alors là, c’est bon, pas moyen, Zahi Hawass a décidé que c’était Akhenaton.
 
Pour résumer, concrètement, on a :
-         une jeune femme présentant des similitudes physiques avec Toutankhamon, visiblement assassinée ou alors qui a eu un accident… heu… sévère, et qui est sans doute de sang royal, bien que la pose du bras ne semble pas suggérer une reine.
-         un homme qui est passé de 20 à 60 ans dans un sarcophage mutilé à des endroits stratégiques présentant le même groupe sanguin et quelques particularités physiques avec Toutankhamon. Indubitablement de sa proche famille, père ou frère.
-         Un bras de souverain/e qui se balade tout seul
 
Mon humble pensée pour le moment est que effectivement notre jeune roi a du être le fils de l’hérésiarque, et que possiblement ce puisse être le squelette dans le sarcophage mutilé. Ce qui est très décevant car j’avais rêvé d’une magnifique momie à la Séthi Ier
http://anubis4_2000.tripod.com/mummypics2/Seti_I.jpg
non mais admirez moi pieusement cette majesté…
 
(là ça vous rappelle peut-être le film La Momie, culte de ma jeunesse, où Evelyn en découvrant la momie s’exclame quelle en rêve depuis qu’elle est toute petite, ce à quoi O’Connell répond avec un soupçon d’horreur : « vous rêviez de cadavres quand vous étiez petite ? .» Et il me semble que la momie de Sethi a inspiré le design de la momie dans le premier film de ce nom)
Momie qui aurait conservé la forme particulière de son visage, et qu’on aurait pu soupirer d’extase en disant : « voilà le visage de l’hérétique ! ». bon on peut soupirer d’extase sur ses os tout pareil, cela dit, mais ça ne fait pas tout à fait la même chose. mais quand même, se dire qu’on a les reliques de ce dément, ça remue. et puis je retirerais un plaisir sot et vain si j’avait le même groupe sanguin que l’hérésiarque. Ouais, comme des millions de personnes, je sais. Mais si ça pouvait être vraiment prouvé ça serait bien. Parce qu’en fait ça pourrait être Smenkharé aussi, même si il ne devait pas être si vieux. Ce qui semble le confirme, c’est la mèche de cheveux de Tiyi dans la tombe de Toutankhamon, ça prend plus de sens si c’est sa grand-mère. Cela dit, si sa mère est la fameuse Ankh Khépérouré et que c’était une fille d’Akhénaton, elle reste une ancêtre, et Akhénaton reste aussi de la famille vu que ce serait le grand-père. Heu, vous suivez ?
Le problème avec ça, c’est pourquoi des types qui en voulaient à ce point au mec dans le sarcophage pour lui interdire la vie éternelle en mutilant son nom et son masque funéraire auraient laissé le corps dedans ?? moi, ça me paraît quand même hachement louche.
http://timesonline.typepad.com/dons_life/images/2007/11/13/akhenaten1.jpg
 
Mais du coups pour la femme, je pense tout de même que ça pourrait être l’une des filles d’Akhenaton, parce que, quand même, elles ont existées, personne ne semble vraiment se soucier de savoir où elles sont. Et bien sachez qu’elles s’appelaient Meritaton, Maketaton, Ankhesenpaaton, Neferneferouaton Tashéryt, Neferneferouré et Setepenré.
Parce que si cette momie est identifiée comme fille d’Akhénaton et Nefertiti, on pourra comparer avec le squelette, et avec d’autres momies, et ça pourrait être très utile, voyez.
http://faculty.evansville.edu/rl29/art105/img/egypt_akhenaten.jpg
 
 une des particularités de l'art amarnien, les scènes d'intimité familiale, pleines de tendresses, des souverains et de leurs enfants

Tout ça pour dire que tout cet ensemble n’est que théories, que Nefertiti est perdue on ne sait où, et que ça m’a choqué qu’un archéologue affirme avec la plus grande solennité et officialité avoir identifié formellement ces deux momies, seulement à partir de spéculations ! ce que les preuves matérielles et les études scientifiques des corps indiquent est seulement une parenté, et c’est déjà beaucoup ! et il faudrait s’en tenir là tant qu’on a pas d’autres éléments. On peut élucubrer ce qu’on veut tant qu’on admet que ce n’est que de la théorie, mais on ne peut affirmer des choses aussi grave par caprice et sans preuves. Voilà comment ça marche dans le monde des historiens/archéologues.
Maintenant je retourne fantasmer dans mon coin mes théories sur ce qui a pu se passer en ce temps là et à ce qui a pu se passer à Akhetaton, et au sort des corps royaux.
 
Ah oui, une dernière chose : pourquoi tout le gratin d’Akhetaton/Amarna, même le plus hérétique, se serait retrouvé à Thèbes ? la théorie est que Toutankhamon voulait rapatrier sa famille auprès de lui.
http://images.artnet.com/images_US/magazine/features/hoving/hoving10-29-08-15.jpg
une très jolie représentation de deux sœurs amarniennes
 
Si quelqu’un a réussi à lire tout ça jusque là et a toujours avoir la tête sur les épaules, félicitations, tu as le droit de laisser un commentaire en donnain ton avis. Qui est qui, qui a fait quoi et où et comment et pourquoi ? et quel est le rhésus de Toutankhamon ? à qui appartient ce bras vadrouilleur ? (oui, ça me travaille beaucoup ce bras, enfin, avant-bras, plutôt)
 
Bon, on va s’arrêter là, pour le moment, car le chapitre est loin d’être clôt !
Au niveau de ma no-life, ça y est, j’ouvre mes chakras à la plénitude ultime, j’ai des cours d’égyptologie, j’étudie égyptologie (tardive), je vais dans des bibliothèques d’égyptologie, et vous avez pu constater que je pense beaucoup égyptologie… (si pour toi l’emballage des pères Noël en chocolat sur lequel ils sont représentés est en fait des linceul funéraire et que Abba a chanté un tube intitulé « mummy, mummy, mummy », que Virgile est un pilier djed et que tu penses avoir déjà vu la tête du voisin dans le rer dans une vitrine de musée, on se comprend.
 
Vale, et qu’Oupouaout ouvre le chemin de la montagne d’occident où reposent les mystères éternels, au moins en rêve.
 
http://wysinger.homestead.com/akhen8.jpg

Un jour, on apprendra que dans les périodes troublées et mal connues de l’histoire égyptienne il y avait un pharaon dont le nom se rapproche de Nyarlathotep, et il sera trop tard.
 
Ah et… More to come ! Be ready! (si tu sais d’où vient cette phrase, tu es geek)
 
Tant que j’y pense, je n’ai pas donné la réponse à l’énigme de l’article avec Tantale dans le titre, même si tout le monde s’en fouette le tympanon.
Rappel de la question : qu’attendait-on de l’invocation à Tantale quand on lui demandait de boire du sang s’il avait soif ?
http://www.cours.fse.ulaval.ca/ten-20727/sitesdescours/000_16hiver2005/22149/TEN-22149-A/TEN-22149-A-18/images/tantale.jpg
il paraît que c’est Tantale sur le vase du même nom
C’était sensé arrêter les ménorragies. Et cette bête, c’est quand les menstrues sont trop abondantes…
Maintenant vous visualisez le truc. Bon appétit.
Ah, c’est crade, c’est gore, c’est magnifique, j’aime l’Antiquité ! de quoi écrire de savoureux (ou pas) passages de vampirisme

 
Edit : d’après les récentes analyses scientifiques opérées, et présentées en grande pompe par Zahy Hawass il y a quelques temps maintenant, Toutankhamon serait bien le fils d’Akhenaton (en tout cas de l’individu dans le sarcophage mutilé, parce que je ne sais pas si il a été prouvé qu’il est le fils de Tiyi ou non) et de la propre sœur d’icelui. J’espère qu’il ne reste personne que ce genre de choses choque, c’était une pratique très courante dans la famille royale égyptienne. D’ailleurs si Toutankhamon est bien le fils d’Akhenaton, alors il a lui-même épousé sa demi sœur (Ankhesenamon). Tenez, Akhenaton a même épousé une de ses filles, qui lui en a donné une autre. Ramses II a fait tout pareil. Les Lagides bien plus tard ont poursuivis la tradition, et à l’époque romaine, la pratique semble s’être démocratisée puisque des documents d’époque (abondants) parlent souvent de mariages entre frère et sœur, qui concernaient surtout les paysans indigènes. Ce qui a été interprété comme la façon la plus commode de conserver les terres de l’héritage intactes.
Il me semble que l’une des seules sœurs d’Akhenaton qui nous soit connu se nommait Satamon, mais il ne doit pas s’agir d’elle, autrement Zahy Hawass se serait empressé de le dire. J’attend d’en savoir plus avant de récidiver ici…

 

Jeudi 21 janvier 2010 à 20:31

le 21 janvier 1793...
http://media.paperblog.fr/i/149/1490981/pieuse-memoire-louis-xvi-roi-martyr-L-2.jpeg
et les autres jours en ce temps là...

Samedi 16 janvier 2010 à 3:16

« Tu as signé un pacte. » « ah bon ? » « et ouais, on t’as bien eu, hein ? aller, aboule ton âme »
 
en gros, ça commence comme ça, et c’est un peu la trame de l’histoire. Celle qui nous sommes allé voir avec mon esclave. On était bien à faire nos commentaires à voix hautes absolument seuls dans la salle, jusqu’à ce qu’évidemment quelqu’un arrive. UN pèlerin. Et comme nous sommes des jeunes gens bien élevés, nous avons baissés le son. Je savais qu’il se mettrait derrière en plus.
 
Oui, donc, nous sommes allés voir Solomon Kane. Je sais que personne ne lis ces lignes, mais au cas où quelqu’un le fasse et aie la mauvaise idée de continuer, ça va spoiler à mort, sans aucune retenue.
Je savais bien dès le départ que ce ne serait pas le film du siècle, juste un autre film agréable d’aventure avec de la fantasy, du sang, et des supers chapeaux, et c’est ça qui m’a donné envie d’aller voir le film, et non le mec qui s’étale sur l’affiche moulé dans un futal en cuir avec des armes mortelles un peu partout sur le corps.
Du coups, je n’ai pas été déçue, car c’était comme je l’imaginais, sans surprise, manichéen à souhait, avec presque tous les clichés de l’histoire heroïc fantasy. J’avais commis un article là dessus il y a bien longtemps, 3 ans exactement,, si vous y tenez absolument, fouillez donc pour le voir.
Néanmoins c’était agréable et divertissant, ne serait-ce que parce que le héros n’est pas trop mal sapé, qu’il a un super chapeau, et qu’il aime se servir de ses lames, au fond de lui (enfin surtout au fond des autres, en fait).
Oui donc au début c’est un pilleur sans foi ni loi, et puis il arrive dans un endroit glauque et là un Nazgûl arrive (Sauron les loue pour essayer de se refaire une fortune qui lui permette de reforger un anneau et tout) et lui dit que son âme appartient à Satan, et Solomon a l’air tout ébaubi, alors il dénie et décide qu’il ne tuera plus personne. C’est ça.
Bien sûr, il fallait qu’il y ait des gentils qui meurent et une jeune donzelle pas trop moche qui se fait enlever. C’était absolument inévitable. Même que la donzelle en question s’est fait enlever parce que c’est une vilaine mateuse. Nan, je ne pense pas, mais c’était mérité quand même. Et donc Solomon se dit que, tant qu’à faire, il va se remettre à tuer.
Alors, ça fait partie des trucs que j’ai pas compris. En gros, on est en Angleterre au XVIIe, il paraît (il paraît, hein, faut surtout pas y aller pour voir de l’historique, oulala) et il y a plein de villageois innocents qui se font enlever par des méchants pas beaux tout rasés berk. Les méchants rasés mettent les gentils villageois innocents dans des cages et… heu, pourquoi, en fait ? pour quoi faire ? j’ai ma théorie, mais je ne vais pas la dire tout de suite pour faire du suspens, n’est-ce pas.
Bref, Solomon poursuit les ravisseurs de la donzelle, se fait crucifier (d’ailleurs faudra un jour qu’on vous dise la vérité. ON NE TIENT PAS SUR UNE CROIX AVEC DES CLOUS DANS LA PAUME. Ca c’est un mythe, quand les peintres se sont mis à représenter des crucifixions, il y a beau temps qu’on ne les pratiquait plus, alors on s’est dit tiens on va mettre les clous dans les mains, et tout le monde a repris. Mais c’est pas vrai, si on met le clou dans la paume, tout ce que ça va faire c’est que avec le poids du corps ça va tout déchiqueter et que du coups ça tiendra pas. Nan, si vous voulez crucifiez quelqu’un, il faut planter les clous au poignet, là c’est solide, ça tient. Bon après si quelqu’un a un témoignage qui démente ça, je veux bien. Mais quand même, cette scène n’était pas sensé nous faire rire, je crois. Là on peut se dire que les croix, il en a vraiment plein le dos… (hey, vous savez ce qu’il a comme scarification dans le dos ? une croix ! du coups, vous avez vu, j’ai fait de l’humour ! je suis obligée de le dire, sinon personne n’aurait remarqué ) et après y’a des types qui décident qu’il faut qu’il bute le mec qui est derrière tout ça, tant qu’il y est, et il est bien obligé d’accepter.
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Fra Angelico, Crucifixion, 1440.    un cours de crucifixion, qui, si vous avez suivi, n'est pas à reproduire

Et le mec qui est derrière tout ça, il s’appelle Malakaï, ce qui m’a fait rire pendant tout le film (du moins la partie où ils disaient son nom) parce que déjà ça fait cliché fantasy (un méchant avec le suffixe –mal dans son prénom, avec du –k et du –aï) et en plus dans ma tête j’entendais « ma la caille ». il m’en faut peu pour rire toute seule. Et donc ils vont chez la caille, et en fait il s’est installé chez le papa de Solomon qui est un seigneur, et il a refait la déco. Ben oui, quand on est méchant, on refait toujours la déco, en mettant notamment des crânes partout pour qu’on ne se trompe pas et qu’on aille pas égorger le voisin. C’est une intention délicate tout de même.
Ah. La caille. Et bien je trouve vraiment dommage qu’on ne le voit que 2mn parce qu’il est quand même sacrément classe. Et ceux qui disent que pour moi il suffit qu’un mec ait les cheveux longs, un peu de cuir bien placé, éventuellement quelques scarifications choisies avec soin, pour être classe, et bien ce sont des médisants.
 
PUB
http://lostsoulslair.cowblog.fr/images/elfnet1.jpg
 
http://lostsoulslair.cowblog.fr/images/elfnet2.jpg
PUB

Quelques mots sur la caille, tant qu’on y est, regardez le bien. Non, vous ne rêvez pas, il a des écritures sur la gueule !
 
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Moi ça m’a fait penser direct à ça :
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C'est Allemand, certainement XIXe, parce qu'on ne peut pas faire plus romantique de toute façon

Mais en fait, avec mon esclave, nous sommes parvenus à reconstituer l’histoire de ce sorcier.
Lorsqu’il était étudiant à sa fac de sorcellerie, la caille travaillait dur car il était ambitieux. Il travaillait si dur, en fait, que par malchance il n’eut pas les réflexes nécessaires pour repousser le sort d’endormissement jeté par son camarade de derrière, et il s’est affalé sur sa feuille lors d’un examen. Sauf qu’il avait mis une antisèche dessus, parce que quand on est dans la DARK (Dubious Academy of a Rogue Kind), qui comme son nom ne l’indique pas est spécialisée en magie noire, ben c’est un peu une pratique traditionnelle. Sauf qu’il ne faut pas se faire gauler. Et les petits camarades ambitieux de la caille eurent une inspiration diabolique qui rendit très fier leur prof, car ils avaient rendu l’encre de l’antisèche humide (elle portait bien son nom du coups) et indélébile. Si bien que même si la caille ne resta endormi que 2mn, il avait son antisèche tatouée sur la gueule, ce qui fut très mal vu par le prof, qui lui inséra un bout de barbelé sur le front en le frappant pour s’être fait prendre, si bien que ça lui inspira une rage folle et qu’il tua les profs qui voulaient l’interdire d’examen, les camarades qui l’avaient floué, et ceux dont il n’aimait pas la gueule. Le directeur, qui n’avait pas été atteint, pensa que c’était un très bon état d’esprit et qu’il avait montré beaucoup de talent dans l’opération, et il finit major de promo. Depuis, il prétend que les écritures sur la moitié de sa face sont des versets sataniques qui lui donnent un grand pouvoir. Ah, et les cicatrices autour de la bouche, ce n’était pas une punition quelconque, c’est juste que c’est la mode des sorciers classes psychopathes. Depuis la Bouche de Sauron, tout le monde s’y est mis. En même temps, la caille a du l’avoir comme prof de manipulation, à moins que ce ne fut lors de son intervention lors d’un cours de Mise en scène du pouvoir diabolique, lors de la leçon donnant des recommandations sur les choses à faire et à éviter quand on veut que tout le monde sache qu’on est méchaaaaant. Il devait avoir Durza comme camarade de classe. Mais retournons à l’histoire qui a été montrée.
 
En parlant de ça, si vous regardez bien les tatouages et autres scarifications que Solomon Kane exhibe plus ou moins nonchalamment, vous vous rendrez peut-être compte que lui aussi a des versets écrits sur le torse. On pourrait même faire un cours d’épigraphie grecque sur lui. C’est classe. Je suis gentille je vous laisse le lien où vous pourrez admirer ça, ainsi que des morceaux de l’œuvre originale qu’a l’air pas mal.
 
 
La dextérité de la caille en magie noire (il a passé la spécialité miroirs maléfiques) aurait pu laisser penser qu’une balle tirée en pleine tête s’évite d’autant plus facilement qu’il l’avait appris en 3e année en cours de Défense de l’intégrité physique et mentale. Bon, ça faisait longtemps qu’il ne s’était plus entraîné et qu’il avait quelque peu oublié la leçon « développement de l’alerte défensive pendant une menace de mort sur otage/victime que certains tentent de sauver », qui était pourtant une fondamentale, mais dont il ne s’était pas servi depuis longtemps.
Là, sur cette photo, on remarque plusieurs choses : il était enfermé en attendant que son antagoniste pointe le bout de son chapeau (fort beau, au passage). Remarque 1 : les sorciers passent beaucoup de temps enfermés, ce qui explique leur teint pâle (qui peut aussi s’expliquer aussi s’ils ont suivi le cours de Mise en scène du pouvoir diabolique) remarque 2 : quand les sorciers ou tout autre bastard de service attend que l’antagoniste vienne le rejoindre dans une salle bien fermée, il faut qu’il s’occupe. Je me suis souvent demandée ce qu’ils pouvaient faire. Là je le soupçonne d’avoir été en train de bouquiner l’intégrale Harry Potter et d’avoir fait disparaître le volume avant d’ouvrir la porte. Mais en fait… on ne sait pas. Si vous avez des propositions…
http://lostsoulslair.cowblog.fr/images/BienMalachiNeProfiteJamais.jpg
 
ah, et là on peut revenir à ma théorie. Si vous regardez derrière son siège, vous remarquerez des corps enchevêtrés pour parfaire la déco, parce que quand on est méchant, on adore mettre des cadavres un peu partout. Et ainsi, je pense que tous les gens enlevés par la caille l’étaient pour l’aider à parfaire la déco, tout simplement. Bon, et pour nourrir ses miroirs, et parque quand on est méchant, on enlève les gens rien que pour embêter. Et on remarque qu’il est bon en incantation, et qu’il a du raquer/tuer beaucoup de personnes pour avoir un miroir assez grand pour son invocation finale. Enfin bref.
 
Ah et en fait c’est en voyant le générique que je me suis rendu compte que Ma La Caille en fait ça s’écrit Malachi, mais que c’est prononcé à la saxonne. Et là, je me suis dit que j’avais déjà vu le nom Malachie/Malachia écrit quelque part.
Et après recherches, de façon étonnante, il semblerait que je l’ai vu dans un truc ésotérique puisque Malachie était un moine illuminé du XIIe qui prophétisa les 111 papes à venir, à l’aide de devises obscures du style « il sortira de l’école », « le corbeau schismatique », « l’amant de la croix », etc, et bien sûr on arrive a relier chaque pape avec sa devise, parce que la devise fait référence à une ville natale, à un blason, à des mecs pour qui il a bossé, du fait qu’il soit mort lors d’un quartier de lune… enfin, on arrive toujours à trouver une concordance plus ou moins farfelue.
Et notre Benoît XVI, sa devise c’est « de la gloire de l’olivier », et je vous le donne en mille, c’est le 111e pape. Je n’ai pas très bien compris ce qui devait se passer après, tribulations, persécutions, et il y avait des mots comme « destruction de Rome » et « Jugement Dernier » alors je suppose que ça fait référence au fait que ça sera l’Apocalypse en 2012. ils avaient drôlement bien arrêté leur calendrier les Mayas. Mais consolez-vous, si on rate la fin du monde en 2012, ça sera pour 2036, Apophis va nous faire la peau. Vous savez, le dragon de la mythologie égyptienne qui menace de dévorer le soleil chaque nuit, et que seul Seth a le pouvoir de pourfendre ? Seth étant devenu Satan, vous savez ce qu’il vous reste à faire…
Heu, bref, quand j’ai vu la gloire de l’olivier de Benoît, j’ai tout de suite pensé à l’Inquisition, va savoir pourquoi. ON me dira que je n’ai besoin de rien pour penser à l’Inquisition, bande de sycophantes. Mais en fait, ça m’y a fait penser parce que avant d’être pape, Joseph Ratzinger a été préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, et vous n’êtes pas sans savoir qu’à l’origine (c’est-à-dire au XVIe siècle… je voyais ça plus ancien) ça s’appelait… Sacrée congrégation de l’Inquisition romaine et universelle. Qui devait bien entendu « défendre l’Eglise des hérésies ». oui, je sais, c’est facile, ça n’existe plus l’Inquisition, et tout le monde le ressort tout le temps pour stigmatiser Benoît comme si c’était Torquemada en personne, mais quand même. Ah, et le rapport avec l’olivier, et qui m’a fait penser à l’Inquisition en voyant sa devise, c’est que la branche d’olivier fait partie des emblèmes de l’Inquisitionespagnole. Donc, fail. Rha, on ne s’improvise pas exégète de prophéties comme ça, non plus. Mais ça m’aurait fait marrer qu’il y ait une branche d’olivier dans l’emblème de la Congrégation, ce qui n’est pas le cas, apparemment. 
 http://lostsoulslair.cowblog.fr/images/inquisitionembleme.jpg
Ah, et lisez donc cet article édifiant, qui parle, comme cet article jusqu’à maintenant, de sorciers et de papes. Lisez aussi les commentaires, certains sont encore plus édifiants.
 
 
mais on va rester dans le cinéma.
Je suis sûre que tous ceux qui lisent cet article se souviendront de celui qui parlait du manhwa Priest, et des espoirs fondés dans l’adaptation cinématographique. Las, ces espoirs sont bien déçus !
Normalement, Priest, c’est ça :
http://images.blog-24.com/370000/366000/366114.jpg
http://files.myopera.com/Nagisa/files/priest_BIG.jpg
 
Et pour l’instant, l’adaptation, ça donne ça :
http://2.bp.blogspot.com/_3N0PG192wXQ/SrtJb99Z01I/AAAAAAAAAA0/ZfinzwLg6e0/s1600-h/Priest.jpg
 
Y a t’il rien de moins commun au monde que ces deux figures parfaitement antithétiques ?? j’enrage, ô désespoir, ô vieillesse ennemie, etc. je n’ai pas besoin d’en voir davantage pour dire que je visionnerai pas cette hérésie, et j’enjoins chacun à faire de même. Lisez plutôt le manhwa, et admirez.
 
Autrement, je voulais parler de la transmission de la lycanthropie, étant de nouveau dans ma période loup-garou après avoir ouvert les Lais du Bélériand. Si, si, il y a un rapport, un rapport qu’est le Seigneur des Loups-Garous lui-même. Et vous le connaissez en plus, vu que c’est rien de moins que les Seigneur des Anneaux lui-même. C’est un seigneur de beaucoup de choses, notre Sauron
Oui, donc, je voulais discuter de loups-garous, mais je pense que je ferai plutôt après vu Wolfman, qui m’a l’air d’être bien classieux. Mon esclave m’a gentiment informé que c’était un remake d’un film du même nom de 1946, je crois, et il est aussi impatient que moi de le voir. Mirez juste un peu l’affiche, déjà.
Voilà. Et ça se passe au XIXe siècle. Et il y a Hugo Weaving. Je crois que ça m’inspirera bien…
 http://4.bp.blogspot.com/_cLcEsAhItDU/SwO7NCQiFII/AAAAAAAAAHk/zvvUrhcxEjY/s1600/Wolfman+International+Poster.jpg
J’aurais bien voulu parler du destin d’Antinoos, aussi. Mais pas assez de doc. Et des rois de l’Inframonde. Peut-être pour plus tard.
Et cette connerie de titre, et bien, c’est un résumé épars de toutes les bêtises qu’on peut retrouver dans l’article.
http://www.linternaute.com/sortir/cinema/film/photo/les-evenements-cinema-de-2010/image/wolfman-519064.jpg
 
Vale, et que les hurlements du lycanthrope vous bercent dans un rêve où les prêtres possédés tirent leur chapeau après avoir dégainé leur flingue, et où les sorciers ont des têtes de dictionnaire du diable.

Vendredi 11 décembre 2009 à 2:25

 On trouve parfois, souvent même, de véritables perles dans les livres d’histoire. Ce genre d’anecdotes qui vous dépeignent avec une vivacité truculente la vie telle qu’elle était hier.
J’ai ainsi trouvé dans le livre de Naphtali Lewis, La Mémoire des sables, une petite anecdote que j’ai trouvé très amusante…
Imperium Romanum, dans les environs de l’an 100 de notre ère. Pline le Jeune écrit à l’empereur Trajan :
 http://lostsoulslair.cowblog.fr/images/pliny.jpg
Je ne sais pas si ça fera rire quelqu’un, en fait… personnellement j’ai beaucoup aimé cette histoire de kiné ! Bon, le langage a été quelque peu modifié, mais en substance, c’était ça, et c’est ça qui était marrant. Genre Trajan c’est trop son pote, même si ce dernier tente de lui rappeler vite fait l’immense privilège qu’il lui fait. Enfin, apparemment, Trajan était vraiment trop son pote, vu qu’il le nomma au collège des Augures ! Sacré Pline… je suis la seule que ça fasse rire ?
Ce qui met en lumière certains aspects de la vie quotidienne dans la province romaine qu’était devenue l’Egypte qui était déjà beaucoup moins drôle… effectivement, la hiérarchie très stricte interdisait aux indigènes Egyptiens, en bas de l’échelle sociale, d’espérer accéder à un échelon supérieur… L’échelon supérieur étant déjà, pour commencer, la citoyenneté de l’une des 4 (3 à l’époque de Trajan) cités grecques d’Egypte, seule la citoyenneté d’Alexandrie (pas considérée comme faisant partie de l’Egypte, en fait) permettant éventuellement d’obtenir la sacro-sainte citoyenneté romaine. Que l’on n’obtenait que par décision impériale ! C’est le cas pour le chanceux kinésithérapeute de Pline le Jeune (vous savez, celui qui était en Bithynie ! la première fois que le prof nous a sorti ce mot en amphi on a tous compris bikini… )… Ca faisait bien, à l’époque, d’avoir des serviteurs Egyptiens, ça faisait exotique…
 
Quant au bikini, il existait bel et bien à l’époque romaine, je ne me paie pas votre tête, comme vous pourrez le constater en allant ici.
Elle se trouve à la Villa Romana del Casale, en Sicile, et date apparemment du IVe siècle (je ne saurais l’affirmer pour ma part)
 
Restons dans l’Imperium Romanum, et admirons ce chef-d’œuvre de la statuaire romaine du IIe siècle avec ce portrait de l’empereur Commode. J’imagine que ça évoque pour beaucoup un psychopathe avec la tête de Joaquin Phoenix. Ben, regardez, ils n’ont pas trop la même tête, faut dire.
http://ancientrome.ru/art/artwork/sculp/rom/imp/commod/com001.jpg
j’ai un petit faible pour cet empereur, non à cause de Joaquin Phoenix, ou du nom qu’on a presque en commun, mais plutôt parce qu’il était un tantinet fêlé, effectivement, ce qui lui valut une petite damnatio memoriae.
Bref, tout ça pour dire qu’il ne jouit pas d’une réputation aussi brillante que celle de son paternel, Marc-Aurèle, à tel point que certains ne se sont pas gênés dans les qualificatifs dépréciatifs à son sujet. A propos de cette statue, et de son modèle, Mortimer Wheeler écrit donc :
« avec finesse, mais sans indulgence, il (le buste) nous fait deviner l’empereur, mou et efféminé, avec ses bras fluets, sa figure flasque et sans caractère auréolée de cheveux et d’une barbe trop bien soignés (…), tenant dans sa faible main de petites « pommes des Hespérides ».
cette statue a certainement charmé le pervers sadique qu’elle immortalise si fidèlement. »
On sent qu’il l’aime. J’apprécie particulièrement le « pervers sadique », comme vous aurez deviné, qui m’a beaucoup fait rire. Je ne le trouve ni mou, ni efféminé, ni flasque, pour ma part. Flasque me fait plus penser à une horreur d’outre-espace…
Ah, et les pommes, la massue et la peau de lion, si vous ne savez pas, c’est parce qu’il s’identifiait à Hercule. Un peu mégalo, certes. Il paraît qu’il avait un jumeau…
 
A propos de la damnatio memoriae, sujet qui m’intéresse beaucoup, je me faisais la réflexion, durant l’une de mes nombreuses heures de transport/attentes de, que ce phénomène, qui a certainement touché toutes les civilisations, en compte quelques très beaux exemples en Egypte pharaonique.
Qui sont ceux dont la mémoire a été damnée, sur les berges du Nil ?
J’ai pensé spontanément à la reine pharaon Hatchepsout, que son neveu Thoutmosis III a scrupuleusement tenté de rayer de la carte. La damnatio mémoriae, c’est déjà grave en soi, surtout dans un pays ou le nom a une valeur magique très importante, et où l’effacement de ce nom a pour conséquence une deuxième mort. Oui, parce qu’alors le pharaon usurpait les statues, par exemple, du prédécesseur indésirable, en remplaçant son nom dans les cartouches par le sien propre. il a sûrement fait ça parce qu’il avait trouvé qu’elle avait elle-même usurpé son pouvoir à lui…
En passant, cette pharaonne, et Nitocris, pourtant elle connue par Hérodote, ont été superbement ignorées par Bram Stoker dans son roman Le joyau aux sept étoiles  où Tera, une reine égyptienne fictive (comme le montre son nom, d’ailleurs), était présentée comme le seul exemple de femme de pouvoir en ancienne Egypte, ce qui servait bien le contexte misogyne du XIXe siècle…
 
Il y a aussi bien entendu le pharaon hérétique Akhenaton, le meilleur exemple en matière de damanatio memoriae !
http://djeserdjeserou.blogs-de-voyage.fr/album/pharaon_a_valenciennes/0002-od-akhenaton.JPG
 
Combien de ses cartouches ont bien pu être martelés ? Avec lui, on ne prenait même pas la peine de réécrire un nom par dessus… Pharaon maudit plus que tout autre, le fait qu’il il bâti une nouvelle capitale arrangea bien pour le faire sombrer dans l’oubli… située dans un quasi-désert, Akhetaton y retourna au plus vite… rien des extravagances de l’hérésiarque ne devait rester, et surtout pas son art cauchemardesque, qui laissa tout de même une influence. Amon triomphant reprit sa place de roi des dieux, et son clergé rétablit aussi sec son influence. C’est un peu ce qu’illustre la magnifique statue d’Amon protégeant Toutankhamon d’ailleurs : Amon dans sa plénitude, dans toute sa gloire et sa grandeur, protégeant le frêle pharaon, ou plutôt le dominant, l’écrasant presque, l’enfermant entre ses bras comme pour assurer son influence sur lui, et le tenir dans le droit chemin, loin des errements mystiques de son prédécesseur… La place qu’elle occupe dans le Louvre, juste en face de la salle amarnienne, me semble encore renforcer cette impression : comme si Amon et tout son clergé narguaient les rêves fous d’Akhenaton et imposaient le retour de leur écrasante suprématie avec encore plus d’évidence.
 
http://i35.photobucket.com/albums/d172/bloodthirsteve/Amon.jpg
 
             D’ailleurs la damnatio memoriae s’est aussi attaquée au mystérieux Smenkharé, si bien d’ailleurs qu’on ne sait pas grand-chose de lui sinon qu’il du régner après Akhenaton ou co-régner avec lui. Il faudrait que je me renseigne.
http://www.sajalieubah.com/Akhenaton2.jpg
 
Toutankhamon lui-même a subi la damnatio memoriae, malgré le retour à l’ordre ammonien et les facilités que son jeune âge a du ménager à ceux qui voulaient régner. Il semblerait que ce soit Horemheb le responsable d’usurpations de cartouches du pharaon, (voire iciiii) ou bien même de mutilations de ses représentations. Ladite statue d’Amon protégeant Toutankhamon en est d’ailleurs la preuve : le pharaon a été volontairement décapité et mutilé. Ce fut bien mené, puisqu’on ignorait totalement l’existence de ce roi avant la formidable découverte de sa sépulture en 1922… ah et je suis retourné voir en détail (comme le montre la photo pourrie) et effectivement les cartouches se sont bien fait effacer le tronche. On arrive juste à entrevoir faiblement le « Amon » de son prénom. Amon qui est lui aussi nommé, et dont ni le nom ni les titres (roi des dieux notamment) n’ont été touchés, ce qui tendrait à montrer que ce n’est pas l’œuvre d’atoniens déments, même si les mains du dieu sont assez mutilées et que la tête a été détachée, son très bon état me laisse plutôt penser que ça serait plutôt du à ce qui peut arriver à une statue au cours d’une vie de quelques millénaires (pour la tête seulement, les mains ont du être mutilées en même temps que le pharaon pour être sûr que le dieu ne pouvait plus je protéger, je pense). Ca peut être mouvementé ! bref.
 
Oh, certes, il y en eut bien d’autres cas de damnatio mémoriae, je ne passe ici en revue que ceux qui s’imposent avec le plus d’évidence. D’ailleurs ce phénomène touchait aussi ceux qui n’étaient pas des souverains, comme le montre le premier préfet d’Egypte, Caïus Cornélius Gallus, qui a été un ami de Virgile lui-même mais a trop voulu être pharaon à la place de l’empereur… heu, du prince, pardon. 
 
Et non, je ne m’intéresse pas qu’aux pharaons aujourd’hui les plus connus ! Figurez-vous que je suis également très intéressée par l’histoire des princes de Thèbes qui chassèrent l’envahisseur Hyksos !
Ah, et bientôt j’aurais mes premiers vrais cours d’égypto… qui a dit « il était temps ? »
 
Pour terminer un grand merci à ma Buf qui m’a offert ma première pièce romaine (ouais je compte poursuivre la collection) qu’elle est trop belle et que même que c’est Constantin Notre César dessus. Et merci de m’avoir commandé Sinouhé l’Egyptien, version kitsch, version souvenirs… faudra quand même que je me calme sur les bouquins…
http://www.resonance-online.com/illustr/Sinouhe.jpg
 
Une dernière chose… le titre vient d’un intaille magique de la période romano-égyptienne. Je vous laisse deviner à quoi cette invocation pouvait servir. Je donnerait la réponse au prochain article même si tout le monde s’en fout. C’est bien gore, j’adore. Bien plus amusant que toutes les histoires de pseudos-vampires dont on nous gave en ce moment… Navrant, de quoi être dégoûté…
 
Ah non, encore une dernière chose : mon esprit tordu est capable de sortir des trucs vraiment bizarres parfois. Heu, souvent. Dernière hérésie en date : « ah, mais Virgile, c’est un pilier Djed, en fait ! » Mettez l’habillage « Divine Comédie » et comparez avec ça, et vous me direz ce que vous en pensez.
 http://jfbradu.free.fr/egypte/SIXIEMES/symboles/djed.jpg
 
Bref, vale, et que la soif de sang des souverains des Enfers reflétée dans les yeux extatiques d’un dominicain fou ne vous enlève pas votre pilier djed au milieu du Styx.

DiyάV  Tάntal̉ aema pίe
 

Dimanche 8 novembre 2009 à 3:04


La fête de Diwali a pris fin, alors qu’une fête païenne occidentale s’en est venue et allée dans des chuchotements de brume. Ca ne veut rien dire, on est d’accord. Ca ne veut pas dire que je vais faire un topo sur Samhain, ni sur la réutilisation des cultes païens par le christianisme, ni de la réutilisation mercantile de vieilles fêtes païennes. En fait, cette fête qui à l’origine, si je ne m’abuse, célébrait l’abolition des frontières entre le monde des vivants et des morts est une excuse pour introduire un sujet où ce mélange est un fait permanent. Ah, ce fut pauvrement mené, je le conçois. En gros ça veut dire « han vas-y c’est trop la période pour parler d’un truc gore ».
C’était le bon moment pour mettre un autre habillage à l’honneur dans ce petit musée des horreurs. Enjoy and pray to great Cthulhu.
 
En fait, je voulais traiter d’un jeu vidéo. Ben oui, pourquoi pas ? et puis je ne serais pas vraiment une asociale finie si je ne m’adonnais pas à ce vice de temps à autre. Vous l’aurez constaté si vous avez déjà regardé mes différents habillages, j’aime les grandes sagas épiques, qui m’ont permis de faire beaucoup de progrès en anglais. Si, si, mettez vos jeux en anglais s’ils ne le sont déjà. Ainsi Castlevania m’a ouvert au merveilleux vocabulaire du vampirisme, masochisme, obscurantisme et autre choses qui riment avec, quand Zelda m’a inculqué tout l’attirail et univers du parfait chevalier anglophone.
Merveilleux.
 
Tout ça pour parler d’une petite merveille qui se nomme Eternal Darkness, Sanity’s requiem. Ah, le titre vous situe bien le truc déjà ! Cet opus est sorti sur la Game Cube –exclusivement- en 2002, par les bons soins de Silicon Knights qui a servi un boulot extraordinaire.
La trame de l’histoire en elle-même est on ne peut plus basique : le Mal veut envahir la Terre, seuls quelques élus peuvent lui barrer la route.
Sauf que là, mes amis, ce qui change tout, c’est que Mal prend la forme d’un délice, heu délire cosmique lovecraftien.
Mais allons doucement. L’histoire débute en l’an de disgrâce 2 000, avec une jeune femme (Alex Roivas, ou Celle-qui-combattait-le-Mal-en-Débardeur) bien décidée à élucider le meurtre aussi horrible que mystérieux de son grand-père, sa seule famille, qui vivait reclus dans le vieux manoir familial de Rhode Island. Au cours de son investigation, elle découvre un ouvrage bien étrange rapportant des histoires sordides prouvant la présence d’un mal aussi vieux que le monde, voire plus…
Car oui, ce sont rien moins que de redoutables et repoussants Anciens aux formes répugnantes (et non-euclidiennes, ça il fallait que je le case même si ce n’est pas approprié) qui veulent reprendre leur ascendant sur la Terre où ils régnèrent jadis en maîtres ! Ils doivent attendre que les étoiles retrouvent un bon alignement, et aussi que leurs fidèles serviteurs oeuvrent dans l’ombre pour eux.
 
Ce qui nous amène aux personnages
C’est un des points fort : vous allez devoir amener 12 différents personnages à leurs destins respectifs (en pouvant culpabiliser de ce qu’ils vont subir MUHAHAHAHA), cette diversité est très appréciable, car autant de personnages, autant d’histoires, de quêtes différentes.
D’ailleurs, le maître du culte des Anciens, ai-je envie de dire, n’est autre que le premier personnage que vous incarnez. Et c’est mon chouchou (étrangement) un certain Pius Augustus. On ne reviendra pas sur l’improbabilité d’un tel nom chez un officier romain du Ier siècle avant notre ère, parce que si on commence à pointer du doigt toutes les invraisemblances historiques, on peut fermer boutique. (en fait on a qu’à considérer que c’est son nom de pontifex maximus et que le précédent ne valait pas la peine d’être perpétué) On notera donc juste que sa nouvelle dévotion le rend très classe. C’est lui, là, dessous. <3
http://consolesyndrome-leblog.blogspirit.com/media/01/00/3ea7ae358dc7bd4a64aa0d10855c1714.jpg
Première originalité, c’est lui le bâtard de service. C’est avec lui que tout commence. Ses pérégrinations dans un étrange temple perdu au fin fond de la Perse l’amène devant d’étranges artéfacts, essences maudites de créatures d’outre-espace. A vous de choisir qui sera son dieu… et l’ennemi de l’humanité. Trois dieux différents, ça fait trois histoires différentes. Du moins… légèrement. Mais du coups si on veut finir la quête à 100% (ou voir toutes les cinématiques, surtout que se sont des scènes avec Pius qui diffèrent !) il faut faire 3 parties… malin.
Les 11 personnes suivantes à croiser le chemin de ce non-mort (au cas où vous ne l’auriez pas remarqué sur l’image) ou des Anciens vont donc essayer… ben de survivre d’abord, et éventuellement de faire quelques petites choses pour déjouer les malversations d’Augustus. Chacun se passe le livre maudit, et chaque action de l’un profite aux suivants, surtout au niveau des sortilèges. C’est un long travail d’équipe, en somme.
Ce qu’il y a d’effraie aussi (terme plus approprié que chouette ici, vu le contexte. Merci de me donner une corde pour que j’aille me pendre), c’est que votre quête mène de –26 à 2 000 de notre ère, et que chaque perso est donc remis dans son contexte historique particulier. Plus ou moins historique, d’accord. Qui plus est, l’action se déroule aussi bien en Perse qu’en France, au Cambodge ou à Rhode Island. Par contre vous ne les jouez pas dans l’ordre chronologique, ce qui peut paraître un peu étrange : comment peut-on profiter de l’expérience apportée par une personne qui ne va apparaître que plusieurs siècles plus tard ? Ce doit être des magouilles du Livre, ça.
Mes préférés sont tous de la période médiévale : Karim (en plus il est nécrophile), Anthony, et Luther. Pratiquement 1 000 ans séparent le premier du dernier. Et oui, c’est long, le Moyen-Age, comme dirait Jacques LeGoff !
http://media.giantbomb.com/uploads/1/19739/893257-eternal_darkness.352595_super.jpg
Anthony… oui c’est normal s’il fait un peu cadavérique. Ça donne un style assez black metalleux. Non ?
 
Vous aurez aussi dans le désordre un archéologue (pas de fouet, mais un flingue), un architecte italien du XVIe, une danseuse (il paraît), un psy, un médecin XVIIIe, un journaliste aux faux airs de Brendan Fraser dans la Momie…
 
Ah, et on peut les compter comme des personnages, les menaces d’outre espace. Trois vous en veulent fondamentalement, mais seule celle choisie par Pius (enfin, par vous en somme) pose vraiment problème. Mon préféré est Chattur’gha, voir plus loin dans la rubrique lovecraftienne… ah, il y en a quand même un qui va vous dépanner, par échange de bons procédés… dites lui merci, et n’oubliez pas de récupérer sa rune, je trouve que c’est la meilleure pour les sorts.
 
Lié aux personnage, le gameplay. Très agréable, les personnages sont très maniables. Le système de visée est tip top, permettant de décapiter ou de trancher votre adversaire avec une précision chirurgicale là où vous le souhaitez. Lui trancher les bras par exemple, et le laisser vous suivre, impuissant, ça peut amuser un certain temps. Sauf si vous faites ça sur des créatures de Chattur’gha.
Autre tiptopittude : chaque personnage a des facultés qui lui sont propres. Ellia par exemple est légère et rapide, alors que Maximilian Roivas, massif, est beaucoup plus lent. On sent que Pius, Karim et Anthony sont habitués à se battre, alors que Luther a l’air déjà moins à l’aise avec une masse d’arme.
http://www.blogcdn.com/xbox.joystiq.com/media/2006/07/eternal_1.jpg
Petit tableau de famille. Plusieurs générations de Roivas. Vous avez remarqué que c’est l’anagramme de… savior ? haha…
 
Autre aspect très agréable ; vous avez toujours un mini-topo sur les armes que vous utilisez, et que vous trouvez suivant la période historique de votre personnage. Ca va du glaive au fusil d’assaut, en passant par l’épée à une main et demi (ma préférée), à la masse d’arme, et autres pistolets XVIIIe. Les armes blanches restent ma préférence jusqu’à ce que les Gardiens arrivent.
 
Les aptitudes des personnages dépendent de 3 facteurs : leur énergie vitale, mentale et magique. Pour chacun, elles sont différentes, ce qui renforce leur individualité. Certains ont donc une barre d’énergie vitale risiblement courte, genre Luther, ou Edward Roivas, ce qui est assez stressant, mais ils compensent avec une solide santé mentale ou magique. Il y a toujours équilibre comme ça.
Cet élément de santé mentale est très original et c’est l’un des meilleurs aspects de ce jeu. Vos persos seront en effet confrontés à des créatures et des situations cauchemardesques qui vont affecter leur santé mentale. Il y a de quoi mes amis. Et plus la jauge baisse, plus ça va halluciner dans les chaumières. Votre personnage devient fou, se met à hurler tout seul, voit du sang suinter partout, marche au plafond, entend des scènes de tortures atroces… C’est ça le plus effrayant en fait. Vous ne savez jamais ce qui va arriver, ni quand. Les premières fois, quand on ne s’y attend vraiment pas, c’est vraiment flippant, parce que parfois vous vous demandez si ce n’est pas vous qui hallucinez (certaines hallucinations affectant le joueur lui-même). Je trouve que ça met du piment dans le jeu, c’est pourquoi je laisse toujours mes persos proches de la plus totale démence. Mais n’en faites pas trop, si la jauge de santé mentale est à plat, c’est dans la jauge de vie que ça tapera directement par la suite !
 
Spoil : mon hallu préférée : ça ne m’est arrivé qu’avec Luther (une fois avec Alex) le personnage perd la tête. Mais au sens littéral du terme : elle se retrouve par terre. On vous demande si vous voulez la ramasser, et alors que la tête tournoie en gros plan à l’écran comme un trophée, vous avez le droit à la fameuse tirade d’Hamlet, « to be or not to be… » mais assez longue en plus. Un grand moment.
La jauge de magie vous sert à jeter des sorts, qui peuvent s’avérer très sympas, genre remettre vos autres jauges à bloc. Pour manipuler ces sorts vous devrez d’abord collecter les runes qui les composent… vous allez passer du temps à courir pour que la jauge se dépêche de remonter quand vous avez un besoin urgent de fourvoyer avec la magie !
En plus, je trouve ça assez délirant quand vous et votre adversaire vous mettez à incanter en même temps, chacun pour faire bouffer la poussière à l’autre. Je ne sais pas, ça fait genre tournoi de sorcellerie, un truc du genre.
Une astuce : le sortilège de révélation de l’invisible utilisé avec la rune de Mantorok a une particularité : il ne révèle rien du tout mais vous rend invisible, ce qui est très pratique pour ne pas se faire taper dessus et pour épargner de la santé mentale.
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Luther (de dos) discute avec quelqu’un que j’aime beaucoup. En l’occurrence, on dirait que notre moine vient de proférer une hérésie. Rassurez vous, notre inquisiteur a juste un regard de tueur halluciné.
 
Le moins : j’aurais aimé qu’on puisse avoir la caméra manuelle comme dans Zelda, ce qui serait parfois très pratique dans des couloirs. Mais ça enlèverait peut-être du suspens, qui sait. Cela dit, les caméras sont très bien et il est vraiment rare qu’elles aient des angles gênants.
 
Les ennemis : assez gores, tant qu’à faire. Du zombie de toute sorte, générés par les Anciens. Les plus costauds sont ceux de Chattur’gha. Il faut se dépêcher de les achever, autrement leurs membres repoussent et il repartent à l’assaut. Sinon, vous avez des voleurs d’os, très mignons mais de vraies plaies. « putain mais vise la têêêêêête !!!! » plus des horreurs, des gardiens, des vers géants, et plus ça va, plus c’est moche. Et hargneux. Et costaud. Et plus ils sont nombreux aussi. Attendez qu’ils se mettent à invoquer des horreurs en plus…
Ah, et les ennemis changent en fonction du grand antagoniste adoré par Pius. Certains bouffent votre magie, d’autres adooorent votre santé mentale.
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Oh regardez celui-là comme il est mignon ! le graphisme un peu moche dénonce que c’est la version 64. on dirait qu’il dit « gnéééééé » ahem.
 
Le visuel : tout simplement magnifique. Et je continue de le penser malgré les années et les progrès faits dans le jeu vidéo en la matière. C’est très fin, très soigné, très fouillé, bref, de toute beauté, mettant vraiment dans l’ambiance. Bien sûr on est passé au niveau au dessus depuis, mais ils restent vraiment superbes quand même. Le temple enfoui perse, par exemple, présente des décors tirés de la porte d’Ishtar, avec un niveau de détail somptueux, surtout lorsque vous incarnez Michael
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Karim dans le fameux temple enfoui. Admirez juste un peu les murs.
 
Les effets de lumières sont incroyables et renforcement encore l’atmosphère. Je pense en particulier au chapitre de Luther. (qui s’appelle Hérésie, étrange que ce soit mon préféré, alors qu’il a lieu au temps de l’Inquisition en plus). Cela rend les niveaux vraiment excellents, car le simple fait de s’y balader est un enchantement. De fait, autre bonne idée, vous allez revenir plusieurs fois aux mêmes endroits, mais à des époques complètement différentes. Et voir la façon dont les lieux se transforment est plutôt géniale, je trouve, ce qui évite la lassitude. La cathédrale d’Amiens en particulier, et le temple Perse, qui est finalement celui qui évolue le plus et de façon la plus spectaculaire. Le niveau de détail est réellement hallucinant. Et c’est pourquoi il est vraiment dommage de ne pas avoir cette foutue caméra manuelle, car ce serait vraiment jouissif de pouvoir regarder tous les coins dans tous les détails, il y a vraiment de quoi faire !
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Quel visage ! quelles blessures ! quel pied !
 
L’ambiance : le point fort. Les créatures croisées sont plus stressantes qu’effrayantes, surtout quand elles sont nombreuses et courent vite. Ainsi, c’est vraiment l’ambiance qui dresse un climat psychologique visant à vous faire basculer dans la terreur. Seul chez vous dans la pénombre avec des personnages qui hallucinent, je vous promets que vous vous sentirez quand même vaguement inquiet. Visions malsaines, réelles ou non, ce qui peut-être encore plus malsain, bruitages sordides, et qu’est ce qui peut bien se cacher derrière cette porte ? qu’est ce qui va encore me sauter à la gueule ? c’est quoi ce truc là-bas ? vous baignez dans le doute, vous soupçonnez, et ça, c’est bon. L’ambiance est donc glauque au possible, et vous êtes vraiment dedans grâce aux endroits dans lesquels vous évoluez, grâce aux petits détails qui tuent (au sens littéral parfois. Mais là je pense aussi au fait que vos personnages tournent directement la tête vers toute source de bruit suspect, genre une torche qui crépite un peu fort, où alors la façon dont le sang gicle des plaies de vos antagonistes, ou alors la façon dont les zombies cherchent leur tête avec leurs mains desséchées quand vous venez de la leur trancher, etc...) et aussi grâce à…
 
La musique. L’Ost est une vraie merveille. Elle contribue encore plus à plonger dans l’histoire. Bien choisie, bien dans le ton, vous faisant plonger dans la démence avec votre personnage quand il faut… c’est le genre d’ost qu’on peut se passer même quand on ne joue pas, et qui est toujours aussi excellente. On l’apprécie même encore mieux. Mention spéciale à The chosen, the gift of forever, the penitent… bon un peu tout en fait ! Il n’y a que la musique accompagnant le chapitre de Maximilain RoivasThe Black Rose- que je trouve étrangement décalée par rapport à ce qui se passe, même si la piste elle-même est très réussie.
Mention super spéciale aux bruitages, vraiment excellents. Surtout lors des phases de démence.
On ne peut bien sûr pas non plus omettre les dialogues, presque tous doublés ! on a droit à de belles séances de cinématique entièrement doublées, et avec grand soin. Je salue les acteurs qui ont fait un super boulot, parce qu’il n’est pas évident de hurler comme un dément vraiment convaincu quand on est à peu près sain d’esprit. Mention spéciale à celui qui double Maximilian Roivas, qui a un ton de folie très convaincant. Cf. ses autopsies. Mention super spéciale à Chattur’gha et sa voix death metal. Mais devinez qui a la voix la plus mieux de la top classitude  ? c’est Pius Augustus, bien sûr.
Autre détail très appréciable : dans les cinématiques, du moins les premières, les personnages s’expriment dans la langue qui est la leur dans leur contexte historique. Genre Pius il parle latin quoi. Si c’est pas top moumoute. Et après par un habile procédé ils se mettent à parler anglais, mais on comprend que c’est pour faciliter notre compréhension à nous, pauvres joueurs qui ne savons pas parler latin. Ou cambodgien, notamment.
 
Pour résumer l’ensemble, enfin, c’est délibérément lovecraftien. De nombreuses références peuvent être relevées. Les héros de notre histoire, les membres de la famille Roivas, sont tous des cartésiens adeptes de sciences, dans la plus pure tradition du maître. Ils sont confrontés malgré eux à l’évidence d’un mal éternel venu d’outre-espace sous l’appellation des Anciens. L’un d’eux s’appelle Chattur’gha, ce qui est une référence au Tsathoggua énoncé dans The whisperer in darkness , dans lequel on peut lire “There are openings which human beings know nothing of (…) and great worlds of unknown life down there; blue-litten K’n-yan, red-litten Yoth, and black, lightless N’kai. It’s from N’kai that frightful Tsathoggua came » (il est également cité beaucoup plus haut en compagnie de Cthuhlu, excusez du peu)
Or, la cité préhumaine infestée de gardiens dans laquelle vous allez devoir déambuler se nomme… Ehn’Gha.(je crois qu’il y a un N Gha qui traîne ailleurs, ou alors c’est dans l’invocation à Cthulhu ? j’ai eu la flemme de vérifier).
En fait, Tsathoggua est une créature empruntée à son ami Clark Ashton-Smith, auquel il fait souvent référence dans ses oeuvres. D'ailleurs, dans le paragraphe concernant ladite créature dans The Whisperer in the Darkness, il parle d'un grand-prêtre atlante du nom de Klarkash-Ton!  
Par contre je n’ai pas encore trouvé d’occurrences pour Xellothath (avec tout de même quelque chose qui ressemble phonétiquement : X’Chll’at-aa, trouvé ici, ça vaut ce que ça vaut), Ulyaoth ou Mantorok, mais il ne serait pas rare qu’il y en ait. On peut juste relever que –oth est une terminaison courue dans les noms d’Anciens (Azathoth, Yog Sothoth) Xellothath rime avec Shub-Niggurath, (Hail !
Shub-Niggurath ! The goat with a thousand young !) également. Bref.
 
 
 C’est un certain inspecteur Legrasse qui accueille Alex après le meurtre de son grand-père. Pour rappel, l’inspecteur Legrasse, il est dans L'appel de Cthulhu, rien que ça. Mantorok ressemble à un shoggoth, les protagonistes connaissent presque tous une mort violente après avoir assisté à des abominations sans nom, consistant notamment en des cultes ignominieux… le livre des Ténèbres Eternelles, relié de cuir et d’os humains, rappelle furieusement le Nécronomicon, et Lovecraft est nommé clairement comme étant une référence dans la bibliothèque familiale. Sûrement comme documentaire… d’ailleurs ce manoir est situé à Rhode Island. Providence, ça ne vous dit rien ? ah, et il y a un chapitre qui s’appelle « l’horreur qui rôde » histoire d‘achever le truc.
 
Peut-être que commencer l’histoire avec un officier romain est aussi un clin d’œil, puisque que Lovecraft appréciait beaucoup la culture classique. D’ailleurs, une de ses œuvres met en scène des officiers Romains face à des cultes aussi immémoriaux qu’hideux : Le peuple ancien. Il s'agit en fait d'un rêve qu'il fit (après une lecture de Virgile <3) et qu'il raconta par lettre à l'un de ses amis/disciples. C'est franchement hallucinant... J'envie énormément les individus capables déjà d'une telle puissance d'imagination, et d'être en plus capables de l'exprimer par des rêves d'une telle envergure. Et d'avoir les mots pour les raconter. Respect.
 
 
Ah, comment pourrais-je ne pas aimer après tout ça ?
 
Le moins : un regret, c’est qu’il n’y ait rien eu qui se soit passé en Egypte, qui est pourtant la terre de mystères ésotériques par excellence ! plusieurs fois citée par Lovecraft ! hey Nyarlathotep, Nephren-Ka, la reine vampire Nitocris, tout ça… c’est pas rien quand même !! Ca aurait été le pied total qu’un bout de l’action s’y soit passé. Enfin… c’est vraiment pour chipoter !
 
Bon, vous l’aurez compris, je suis une grande fan. Et pourtant cet opus est resté extrêmement discret. Ce que je trouve étrange vu sa qualité !
 
Si des joueurs sont tombés par ici, je peux proposer une façon de se faire le Gardien Noir en 5mn. En tout mal tout déshonneur, bien sûr.
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En bonus : encore un petit visuel de notre ami Pius Augustus. Plus de 2 000 piges dans la face, et une forme aussi parfaite que sa dention. Ajoutez à cela le charisme, la psychopathie, et un timbre magistral, et vous obtenez la classe quasi-absolue. Il a déjà des adorateurs, alors n'hésitez pas à rejoindre leur rang...
 
Bon, maintenant que j’ai achevé de me faire une réputation de pauvre fille geek, je vais retourner à ma bibliographie… Bof, de toute façon personne ne lira tout ça.
 
Vale, et que les attrapes rêves cosmiques vous épargnent la vision hallucinée de l’horreur qui rôde au delà…

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