Quelques lignes rapides parce que c’est la fête des Joachim et que j’en connais un. Et que je l’aime beaucoup malgré toutes les choses que l’on qualifiera charitablement d’étranges qu’il m’inspire.
Pour cela, je lui dédie aujourd’hui la chanson « a romance with the grave » de The Vision Bleak, que j’aurais bien partagé avec tout le monde mais je n’ai trouvé aucun lien décent pour cela. Vous pouvez cependant vous faire une idée de ce que fait le groupe en cliquant sur la magnifique image ci-dessous <3
The Vision Bleak est un groupe de Horror/Gothic/symphonic/ajoute ta suggestion Metal teuton qui fait partie de mes groupes fétiches, et ce n’est pas un hasard quand on voit les thèmes qu’ils abordent (ouais bon, vous faites pas une mauvaise image de moi parce que j’ai cité A romance with the grave hein, c’est pour Joachim), Lovecraft étant notamment une muse très prolixe chez eux. Mais il faut ajouter à cela beaucoup de talent musical et la voix du sieur Konstanz (à droite). Ils sont peu connus en France et c’est bien dommage, surtout qu’ils déchirent bien sur scène (en tenue inspiration XIXe, s’il vous plaît). Je ne pouvais rêver meilleur cadeau d’anniversaire qu’un de leur concert à Paris et une relique à ramener, mais arrêtons le fangirlisme et allez plutôt écouter ce qu’ils font.
Le rapport avec Joachim à part ladite chanson, tient, je dirais, à l’affinité capillaire qu’il entretient avec Konstanz.
Bien, autrement, les jours épagomènes ne se sont pas trop mal passés pour moi. Ca a été un peu plus catastrophique à la Porte des Enfers où j’officie en tant qu’Anubis ou Oupouaout (cerbère psychopompe. Bon, d’accord, plutôt somapompe mais ne me pourris pas mon groove) j’apprécierais plus si je n’avais pas tant de retard à côté… je tiens à préciser que ce paragraphe est volontairement d’une obscurité hermétique, genre les tablettes d’émeraude de Thot et tout. J’essaie d’intégrer une formation pour être sybille.
Aller, tant qu’on y est, une petite présentation rapide d’une œuvre maso méso-américaine que je trouve de toute beauté (et puis rien de tel que de mater des dieux aztèques avant d’aller dormir)
Je vous présente une statue de Xochipilli, réalisée à la période postclassique, aujourd’hui exposée à Mexico.
Xochipilli (à prononcer Chotchipil-li) signifie « le prince des fleurs » et il est effectivement un dieu de la végétation, comme le montrent les fleurs sculptées à même son corps. Il est cependant bien plus que cela : dieu juvénile, il préside aussi à la musique, à la danse, aux activités artistiques en général, mais aussi au jeu et autres plaisirs de la boisson, ainsi qu’aux dérives que cela peut entraîner. L’ivresse, les maladies vénériennes et autres bad trips sont aussi sous sa juridiction. Eh oui, les fleurs qu’il a sur le corps peuvent être enivrantes au point d’en être hallucinogènes, ce qu’indique la présence sur son trône de psilocybes, champignons hallucinogènes qui étaient consommés régulièrement à la fin des repas mondains aztèques. Comme ça, tout le monde se faisait son petit trip dans un coin et le racontait aux autres par la suite. Les exemples que j’ai lu étaient assez sanglants, mais cela tient soit du caractère aztèque, soit du goût pour les Espagnols pour les atrocités diverses (parce que c’était un espagnol qui rapportait le truc).
Notre Prince des Fleurs ne vous rappelle t’il personne qui nous soit plus connu en Occident ?
Xochipilli est une figure tout à fait dionysiaque, puisque l’on retrouve chez ces deux figures l’évocation de la puissance et de la régénérescence de la nature, (la vigne, chez Dionysos) avec tous les débordements bacchiques que cela peut comporter. De l’art, du mystère, de la danse, allant jusqu’à la transe, générosité et cruauté, nous avons deux figures sœurs.
J’avais déjà fait un rapprochement entre divinités égyptiennes et aztèques, ben on continue sur la lancée. Dionysos en Egypte était associé à Osiris, mais c’était surtout au niveau de la résurrection puisque le dieu de Nysos n’est pas un dieu mort où s’y rapportant très directement.
Ah, et Xochipilli porte un masque, qui n'est pas sans me rappeller les masques portés par les acteurs Grecs, surtout les masques de tragédie vu la tronche qu'il tire. Or, Dionysos est justement à l'origine du théâtre, dont les plus grandes manifestations avaient lieu durant sa fête. Enfin, ça , c'est une interprétation aussi personnelle que capillotractée.
Autres infos sur notre dieu: il était également nommé Macuilxochitl (5-fleurs) et a une soeur jumelle, Xochiquetzal (fleur de quetzal) déesse de l'amour, de la beauté et de la joie, comme Hathor, qui, durant la période romaine était associée à Isis et par là soeur (et épouse) d'Osiris, lui-même assimilé à Dionysos, comme quoi le monde est petit, quand on le veut. Sauf que Xochiquetzal était plutôt l'épouse de Tezcatlipoca (figure qui, je l'ai montré, entretient des points communs avec Seth qui voulait épouser Isis mais là ça tourne aux feux de l'amour mythologiques)
Ah, et Xochipilli porte un masque, qui n'est pas sans me rappeller les masques portés par les acteurs Grecs, surtout les masques de tragédie vu la tronche qu'il tire. Or, Dionysos est justement à l'origine du théâtre, dont les plus grandes manifestations avaient lieu durant sa fête. Enfin, ça , c'est une interprétation aussi personnelle que capillotractée.
Autres infos sur notre dieu: il était également nommé Macuilxochitl (5-fleurs) et a une soeur jumelle, Xochiquetzal (fleur de quetzal) déesse de l'amour, de la beauté et de la joie, comme Hathor, qui, durant la période romaine était associée à Isis et par là soeur (et épouse) d'Osiris, lui-même assimilé à Dionysos, comme quoi le monde est petit, quand on le veut. Sauf que Xochiquetzal était plutôt l'épouse de Tezcatlipoca (figure qui, je l'ai montré, entretient des points communs avec Seth qui voulait épouser Isis mais là ça tourne aux feux de l'amour mythologiques)
Je lui trouve quand même un petit air crispé, mais ce doit être une transposition de mon propre état. La pose est souple, et en même temps on sent une tension dans les membres, je trouve ça du plus bel effet. Par contre, je ne suis pas renseignée sur le sens de cette posture, mais il se pourrait qu'il joue de la musique.
Bon, j’avais dit que c’était rapide. Je ferai peut-être des mises à jour sur le sujet si j’ai oublié quelque chose et que j’ai éventuellement le temps. Ahah.
En cadeau bonus, une statue de Dionysos, parce que je n’allais quand même pas laisser échapper une occasion de mettre un dieu à belle bouclettes ici quand même. celui-ci date du IIe siècle, même s'il a été beaucoup remanié à l'époque moderne. aujourd'hui, on peut le reluquer au Louvre.
Je vous laisse donc avec Xochipilli et des considérations d’ordre métaphysique sur les figures ambigües de ces jeunes dieux préposés à l’exubérance et au chaos, nécessaires dans une société strictement ordonnée. Et aussi avec une illustration psychédélique (réalisée par un dénommé Mikio) incluant ladite statue de la divinité incriminée, avec force psilocybes, même si je suis la preuve qu’on n’en a pas besoin pour halluciner et délirer gravement.
Encore bonne fête, cher Joachim, j’adore l’ironie de ta sainteté. Y’a qu’à voir ce que je lui avais préparé pour l’an dernier…
Vale, et que les dieux dionysiaques vous convient à la danse nécessaire à une juste catharsis, sans vous faire tomber dans une déplorable hybris qui vous condamneraient à un passage à la porte des Enfers, dont le franchissement est la mort de tous les espoirs, sans aucune considération nécrophile.