Samedi 5 juillet 2008 à 2:07

 

Bien, mes recherches ont été fructueuses !

 

 

 

Voici donc le fameux passage où Prescott nous narre le sacrifice du mois de Toxcatl ! Le calendrier aztèque comportait 18 mois, et il était courant qu'une ou plusieurs personnes soient sacrifiées aux fêtes intronisant ces mois. Le mois de Toxcatl était le 5e, et le sacrifice était dédié à… Tezcatlipoca. Voici ce qu'en dit William Prescott, donc, dans son ouvrage La fabuleuse découverte de l'empire aztèque, datant du XIXe siècle. Je me permets d'y adjoindre des notes suivant ce que j'ai pu voir dans l'ouvrage de Jacques Soustelle.

 

 

 

« Ces cérémonies religieuses étaient généralement conçues de manière à représenter les traits les plus saillants du caractère ou de l'histoire du dieu qu'on voulait honorer 1. Citons un exemple : une des plus importantes fêtes étaient celle du dieu Tescatlepoca, qui ne le cédait pour le rang qu'à l'Etre Suprême. On l'appelait l'Ame du monde ; on l'en supposait le créateur 2 . Il était représenté sous les traits d'un beau jeune homme 3. Une année avant la fête, on choisissait, pour représenter cette divinité, un captif d'une beauté parfaite 4. Les prêtres lui apprenaient à jouer son rôle avec la grâce et la dignité convenables. On le couvrait de vêtements magnifiques ; on lui prodiguait l'encens et les fleurs, dont les Aztèques n'étaient pas moins grands amateurs que les Mexicains d'aujourd'hui. Lorsqu'il sortait, il était accompagné d'une foule de serviteurs, et s'il faisait halte dans les rues pour jouer quelque mélodie favorite, la foule se prosternait devant lui et lui rendait hommage comme au représentant de la bonne divinité. Quatre belles jeunes filles, portant les noms des principales déesses 5, étaient choisies pour partager les honneurs de sa couche. Ses jours s'écoulaient dans la mollesse, dans les festins que lui offraient les principaux nobles 6, empressés de lui rendre les honneurs dus à un dieu.

 

            Mais le jour fatal arrivait ; le terme de ses courtes splendeurs était proche. On le dépouillait de ses riches vêtements ; il disait adieu aux belles compagnes de ses plaisirs ; une des barques royales le transportait au-delà du lac dans un temple construit sur ses bords, à une lieue environ de la ville. Tous les habitants de la capitale accouraient alors pour assister au dénouement de la tragédie. A mesure que la procession gravissait les flancs de la pyramide, le pauvre captif déchirait ses guirlandes de fleurs, et brisait les instruments de musique qui avaient charmés les heures de sa trompeuse félicité. Six prêtres l'attendaient au haut de l'édifice. Leurs longs cheveux tressés tombaient en désordre sur leurs robes noires, couvertes d'inscription hiéroglyphiques mystérieuses 7. Ils saisissaient la victime et l'étendaient sur la pierre du sacrifice, bloc de jaspe convexe dans sa partie supérieure. Cinq prêtres tenaient la tête et les membres du patient, tandis que le sixième, couvert d'un manteau rouge, emblème de son sanglant ministère, ouvrait la poitrine de sa victime avec un couteau aigu d'iztly, substance volcanique aussi dure que le caillou 8, et plongeant la main dans la plaie, il retirait le cœur palpitant, le présentait au soleil, objet d'adoration dans tout l'Anahuac, et le jetait aux pieds de la divinité à qui le temple était consacré, tandis que la multitude se prosternait et adorait. La triste histoire du prisonnier était offerte en exemple par les prêtres, comme le type de la destiné humaine, brillante à son début, mais trop souvent terminée dans la douleur et l'infortune 9. »

 

W. Prescott, La fabuleuse découverte de l'empire aztèque, chapitre 3



1  c'est-à-dire que la victime sacrifiée incarnait le dieu honoré, et devenait ce dieu au moment du trépas.

 

 

 cf l'article précédent : le passage parlant des 4 Tezcatlipoca, juste en dessous de la représentation de Quetzalcoatl.

 

 

3 il était ainsi souvent nommé Telpochtli, « le jeune homme »

 

 

la « guerre fleurie » (xochiyaoyotl) était une manière de fournir des victimes aux sacrifices. Les guerriers étaient élevés dans l'optique de finir sur la pierre de sacrifice, ce qui était pour eux une gloire puisqu'ils permettaient la bonne marche du monde : c'est le sang des sacrifiés qui permet au soleil de poursuivre sa course. A la guerre on évite donc autant que possible de tuer. Celui qui était choisi pour incarner Tezcatlipoca devait non seulement être beau, mais cultivé. Les guerriers, recrutés dans toutes les classes de la société, avaient tous droits à une bonne éducation, surtout s'ils allaient au calmecac, collège rigoureux tenu par des prêtres, et réservé plutôt aux fils de tecuhtli, c'est-à-dire de seigneur.

 

 

5 elles incarnaient les 4 épouses de Tezcatlipoca : Xochiquetzal, déesse de l'amour érotique, Xilonen, déesse du jeune maïs (une jeune femme la personnifiant était sacrifiée a 8eme mois du calendrier), Atlatonan, déesse mère, et Huixtocihuatl, déesse de l'eau salée, sœur de Tlaloc.

 

 

6 L'empereur l'invitait également très fréquemment. Mais les 20 derniers jours, il se présentait sous l'aspect guerrier du dieu, revêtu comme un chevalier-jaguar.

 

 

7  les manteaux des prêtres étaient le plus souvent brodés de crânes et d'os

 

 

8 de l'obsidienne, qui en plus d'être extrêmement dure, présente de très beaux reflets

 

 

9  cette destiné montre surtout clairement le rôle de Tezcatlipoca dans celle-ci : ses noms Titlacaun « Lui dont nous sommes les esclaves » et Ipalnemoani « Lui par qui nous vivons » le désigne comme le dieu tenant entre ses mains la vie des hommes et en disposant suivant son bon plaisir : il peut donner un jour ce qu'il reprendra le lendemain. C'est pourquoi il était très symbolique que l'on retire ainsi au captif tous les dons que le dieu lui avait octroyés durant un an. C'est en quoi cela était un exemple pour toute la population.

 

 

 

On peut ainsi se rendre compte que jusqu'au bout c'était un rôle que devait tenir l'élu, sans faiblir, jusqu'au haut de la pyramide où il s'offrait au couteau sacrificiel, après une montée très théâtrale. Cette destiné est tragique, et pourtant ô combien glorieuse ! et elle se répétait inlassablement, car le jour du sacrifice, un autre jeune homme avait déjà été choisi par les prêtres pour incarner leur dieu. Je me demande ce qui se passait dans l'esprit de celui qui avait été désigné : j'imagine, au vu de ce que j'ai cru comprendre de leur mentalité, qu'il s'agissait d'un grand honneur pour lui et qu'il devait se sentir très honoré de devenir l'incarnation de Tezcatlipoca, dieu parmi les plus puissants et révérés dans ces contrées. Mais comment vivait-il cette année ? comptait-il les jours qui le séparaient de sa fin ? N'avait-il pas parfois un pincement au creux du ventre en se réveillant le matin, à la pensée qu'il vivait ses derniers jours ? Comment arrivait-il a tenir la dignité de son rôle à tout instant ? Même aux derniers ? Croisait-il son successeur ? Que pouvait-il bien penser ? ressentir ? quelle fierté ? quelle crainte ?

 

Plus prosaïquement, que faisait-on si l'une de ses concubines se retrouvait enceinte ? là je n'ai pas d'informations, mais j'aimerais bien savoir, car cela devait arriver !

 

Cette histoire soulève un grand nombre d'interrogations… en tout cas je la trouve très belle, même si tragique, et c'est la raison pour laquelle je la verrais très bien faire l'objet d'un livre ou d'un film… avec quelqu'un de talentueux aux commandes, cela va sans dire !

 

 

Je laisse mes rares lecteurs rêver là dessus… et je ne résiste pas à l'envie de vous mettre l'illustration qui illustrait le chapitre. Ceux qui me connaissent n'auront aucun mal à savoir pourquoi elle me plaît !


Ah, et mr Prescott est précisément l'historien auquel Lovecraft fait référence dans la nouvelle précédement citée, la Transition de Juan Romero... 

 

 

 

 

Et bien nous verrons ce que la démence m'inspirera prochainement ! je garde en mémoire ce que j'avais promis.  Ah, oui, et la blague dont je parlais précédemment, c'est que la seule réponse que j'ai eu à mes cvs venait d'un monument napoléonien, auquel je n'avais bien sûr rien demandé… mon incompétence m'a sauvé d'une situation périlleuse. N'empêche. J'aurais bien voulu…

 

 

 

Ah oui, et puis c'est officiel depuis quelques temps déjà mais… j'ai ma licence d'histoire (mention assez bien normalement). J'avais juré de déboucher l'hypocras (que j'avais acheté tout spécialement) pour fêter ça, mais j'ai du mal à me réjouir… l'avenir est tellement incertain ! mais ça, c'est fait, c'est acquis et je n'arrive pas à être contente, alors que je me suis donné tant de mal… enfin… les tourments de mon esprit ne connaissent aucun répit…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dimanche 29 juin 2008 à 2:40

Tout d'abord je remercie bien bas ma Bufinette qui m'a concocté pas moins de 3 nouveaux habillages tout beaux tout dark (Breizh, Raspoutine et Spanish Inquisition) <3

 

 

Etant quelqu'un de très actif, le plus gros de mes journées (malgré les diverses tâches qui m'attendent) tient dans une occupation normalement saine : la réflexion. Le problème est que chez moi cela tourne souvent au délire psychotique le plus total, car mes prédilections vont aux interprétations tordues. Je suis la grande prêtresse syllogisme tortueux ! muhahahaha !

 

 

 

Donc le délire du moment… (roulements de tambour) un rapprochement entre plusieurs divinités aztèques et égyptiennes !

 

Effectivement mon exaltation du moment se porte sur la culture méso-américaine, et  particulièrement les Aztèques (avec un très bon ouvrage de M. Soustelle). Et quelque chose m'a beaucoup intrigué vis à vis de certaines divinités que j'ai trouvées assez proches d'autres divinités égyptiennes… pour bien comprendre, il faut bien avoir conscience du cadre. Désolé pour les généralités mais j'aime mieux que ce soit bien clair : La civilisation égyptienne et ses dieux se sont épanouis sur les berges du Nil entre le IV millénaire et le Ier siècle avant notre ère, mais le culte isiaque, ainsi que celui de quelques autres divinités s'est perpétué dans l'empire romain, quoique sous une forme bien différente du culte original. Là n'est pas le propos. Quant aux Aztèques, anciens nomades, ils se sont implantés dans la vallée de Mexico au début du XIVeme siècle, enfin, disons plutôt que c'est au centre du lac de Mexico qu'ils se sont véritablement sédentarisés. Ils étaient en pleine apogée à la tête d'un empire dont la tête se trouvait à Mexico-Tenochtitlan -avec les cités confédérées de Texcoco et Tlacopan- lorsqu'ils se trouvèrent brusquement face à l'amour, la tolérance et la charité des chrétiens d'occident au début du XVIeme siècle… qui anéantit totalement leur civilisation en commençant par son cœur, la religion.

 

Là, vous pensez peut être « normal, après tout leur religion était immonde, ces sacrifices humains quand même… »

 

Ah ! Certainement vous approuvez mieux les tortures raffinées de l'Inquisition (et je sais de quoi je parle) et la doctrine ecclésiale qui entend bien faire mourir (mais vraiment quand on ne pourra plus le torturer plus longtemps sans le tuer) l'hérétique et l'infidèle…ce qu'elle ne s'est pas gênée de faire, pour la plus grande gloire de Dieu, n'est ce pas ? Les sacrifices humains, aussi atroces peuvent-ils paraître, ont fait bien moins de victimes que le Saint Office et sa suite de conquistadores… car les victimes offertes étaient des guerriers élevés dans l'idée qu'il n'y avait pour eux de plus grande gloire que cette fin. Il y avait donc peu de morts finalement en guerre. quel choc face à la conception de la guerre des espagnols… (rappel : ceux qui ne sont pas morts sont nos esclaves)

 

Bon on ne va pas entrer dans un discours idéologique « qui sont les gentils, qui sont les méchants » puisque l'humanité par essence est sanguinaire, mais c'était pour présenter un peu le cadre aztèque, dont certains aspects religieux se rapprochent d'ailleurs de la conception chrétienne, surtout en ce qui concerne son clergé (ascèse, mortification, sacrifice de soi, maîtrise de ses pulsions, baptême des enfants, etc.) les Aztèques étaient polythéistes et adoptaient tous les dieux qu'ils rencontraient, et leurs dieux principaux étaient pour la plupart issus, comme leur culture, des Toltèques et des Mayas. Parmi eux on peut citer Uitzilopochtli, le dieu de Tenochtitlan, dieu solaire guerrier que l'on peut présenter, pour simplifier comme le chef de la bande ^^ Mais parmi les dieux les plus importants il y a également… Quetzalcoatl (le plus connu) et Tezcatlipoca.

 

Et c'est là où je voulais en venir… oui il a fallut le temps !

 

Il se trouve en effet que je vois une certaine correspondance entre les deux derniers cités et… Osiris et Seth du panthéon égyptien. On va même amplifier l'hérésie avec Xolotl/Anubis. Oui, exactement, des dieux de panthéons aussi éloignés dans le temps que dans l'espace…

 

 

 

Explications !

 

 

 

Tout le monde se rappelle bien d'Osiris ? (Ousir en VO)

Petit fils de lui même, aîné d'une fratrie de 5 dieux, celui que l'on nommait également Ounnefer (l'être parfait) était destiné à régner sur l'Egypte. Ce qu'il fit d'ailleurs avec brio, étant un dieu-roi civilisateur… « il sortit les hommes de la barbarie, leur enseigna la façon de cultiver la terre, d'élever des animaux, de se faire des vêtements, et fit cesser les sacrifices humains, remplaçant les hommes par des animaux. »

 

 

 

 

 

 

 Oh, étrange, Quetzalcoatl ressemble beaucoup à cette description ! dieu-roi civilisateur de la mythique cité de Tula (la civilisation précédant les Aztèques et dont ils se réclamaient). On dit qu'il aimait tant les habitants de cette cité qu'il abandonna le sacrifice humain, auquel il substitua le sacrifice d'animaux. il est lui même un des 4 (5 avec Tlaloc) enfants du couple de divinités primordiales, désignés tous sous le nom de Tezcatlipoca, chacun différencié par une couleur. Quetzalcoatl était le Tezcatlipoca blanc, associé à l'ouest (où je suis fréquemment) mais également à la lumière, au soleil et au vent.

Le dieu connu sous le nom de Tezcatlipoca (le true one) avait lui pour couleur le noir. Chacun d'eux régnait sur une ère appelée Soleil.

 

Or ce fameux Tezcatlipoca était un dieu guerrier et passablement violent, amateur de sorcellerie et de force chaotique. Un peu comme, ah bah tiens, le frère d'Osiris, Seth le rouge, maître des déserts (qui a également des fonctions guerrières… qui plus est c'était lui seul qui pouvait défaire chaque nuit le monstrueux serpent Apophis menaçant d'engloutir le soleil. en parlant d'Apophis… une comète de ce nom risque bien de nous faire la peau en 2036 ! on a intérêt à remettre le culte Sethien à l'honneur… oh, vous ne devinerez jamais, mais en fait c'est un peu déjà le cas… car Seth n'est devenu autre que… le grand Satan lui même ! (Sheïtan en arabe, c'est quand même flagrant…^^))

 

 

  A noter que pour aucun des deux peuples ces dieux plutôt capricieux n'étaient une personnification du mal, ou maléfiques. Ils étaient honorés tels qu'ils étaient, la diabolisation se fit postérieurement.

 

 

 

 

 

Dans les deux mythologies on assiste à des batailles fratricides pour le pouvoir. La différence c'est que chez les Aztèques c'est Tezcatlipoca qui régna en premier avant que Quetzalcoatl ne le détrône, mais il se fit rendre la monnaie de sa pièce. (Tezcatlipoca le chassa de Tula et… détruisit l'humanité ^^)

 

En Egypte Seth vient après l'assassinat de son frère, mais il se fit écarter du pouvoir par son neveu Horus… enfin, pas tout à fait, puisqu'il conserva la domination des déserts, mais cela à la suite de looooongues batailles et paris plus ou moins, heu, pertinents (« le premier qui arrive de l'autre côté du fleuve dans un bateau en pierre ! celui qui reste le plus longtemps sous l'eau gagne la souveraineté ! »  des trucs comme ça ...)

 

 

 

Tezcatlipoca et Seth (je dois dire que j'ai un faible pour ces deux là, ce qui est à n'en pas douter un signe) avaient également pour épouses des déesses de l'amour charnel : Xochiquetzal pour Tezcatlipoca, Anat et Astarté pour Seth

 

 

 

Pas convaincus ? je n'en ai pas terminé. (ne vous désespérez donc pas ainsi) Quetzalcoatl est également lié de prêt à la mort ! sous la forme du dieu cynocéphale Xolotl, il aide les âmes des morts dans leur chemin pour les enfers. C'est pourquoi on enterrait souvent des chiens avec les défunts.

 

Etrange, vous me rappelez ce qu'est devenu Osiris ? le dieu des morts ! extraordinaire… d ‘autant plus que le dieu Anubis (ça par exemple c'est un dieu cynocéphale aussi) est considéré comme issu de son corps (étant son fils). il était associé aussi à Oupouaout (« celui qui ouvre les chemins ») un autre dieu cynocéphale et psychopompe. Ah oui, c'est vrai, eux aussi guidaient les âmes des morts aux enfers…

 

 

Je ne peux pas trop comparer avec d'autres panthéons, mais il ne me semblerait pas extraordinaire qu'on puisse faire d'autres rapprochements. C'est vrai, un roi-dieu civilisateur associé aux morts, c'est une symbolique sympa. Ah regardez, Minos peut-être chez les Grecs ? de même la symbolique du chien en tant que guide pour l'au-delà semble naturel, étant donné la place du chien dans la vie autant que dans la psychologie humaine. J'aimerais réussir à m'exprimer plus clairement : un objet d'étude que je trouve passionnant est justement de voir les similitudes entre les différentes croyances, pratiques, cultures et civilisations. La symbolique commune de certains concepts, de certains objets. Le soleil : principe masculin et guerrier. La lumière, source de connaissance et bénéfice ; la nuit, associées aux ténèbres, source de mort, d'angoisse et de maléfices… on pourrait en citer à l'infini… par exemple, le mythe du déluge… et bien j'avais tenté de recenser à une époque toutes les civilisations qui parlaient d'un déluge (ayant détruit l'humanité) dans leurs mythes, et j'en avais déjà une bonne vingtaine. En Egypte, le déluge était… de la bière XD avait chargé Sekhmet de détruire la vile engeance humaine ingrate envers son créateur et la déesse lionne avait fait un beau carnage, se repaissant du sang jusqu'à épuisement. , prit de pitié pour ses créatures (enfin, il ne devait plus rester grand monde) recouvrit la terre de bière rouge, que la déesse à son réveil prit pour du sang et bu tant et si bien qu'elle était trop alcoolisée pour poursuivre le massacre…

 

 

 

Alors, la mythologie n'est t'elle pas magnifique ?

 

 

 

Ah, quand on regarde les magnifiques civilisations meso-américaines (d'ailleurs j'ai vu un magnifique documentaire sur la cité de Teotihuacan, ça fait rêver) et leur art à l'aspect si farouche, les dieux grimaçants dans des couleurs sanglantes sous des formes fantastiques, on se dit que M. Lovecraft aurait eu de quoi en tirer un nombre incroyable de récits à en perdre définitivement le sommeil… Ah, il y a tout de même une nouvelle: The transition of Juan Romero !

 

 ça aurait été étonnant qu'Il passe à côté ! mais Il avait matière à beaucoup, beaucoup plus…

 

 

 

ah, ça fait du bien ! bientôt, une bonne blague peut-être, et je pense toujours au Hessois (étonnant) et à Hook (ça alors)

 

 

 

Ite, missa est !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dimanche 22 juin 2008 à 1:10

 


Découvrez Quetzalcoatl!

 

Aujourd'hui, de nouvelles constellations se sont mises à briller avec un radieux éclat dans mon ciel...

Quetzalcoatl vs Tezcatlipoca

Peut être plus d'étalage d'exaltation infinie un peu plus tard... Là, mes yeux n'aspirent qu'à embrasser le plus possible de ces étoiles, et mon cœur à se  bercer à leur lueur.

Samedi 24 mai 2008 à 1:03

free music

Vernet, La Ballade de Lénore, ou les Morts vont Vite

Petit blabla avant de partir retrouver la terre des merveilles, le Saint Graal, ce pays hors du temps dont la magie imprégnant l'air imprègne aussi le corps et l'esprit d'un charme si puissant qu'il le lie à jamais. Doux sortilège en vérité !

 

Alors… aujourd'hui nous allons nous exalter avec force déviance sur… Eros et Thanatos ! Si ça continue ça va devenir une catégorie à part ^^ Mais c'est un sujet vraiment fascinant s'il en est, du moins si l'on est adepte de la nécrophilie (j'allais écrire nécrofolie… un signe ?) spirituelle.  Connaissez vous cette citation ?

 

‚Denn die Todten reiten schnell'

À savoir

« Car les morts vont vite »

 

Comme je suis persuadée que vous avez tous lu Bram Stocker vous savez qu'il s'agit d'une citation de Dracula ! Vous savez le passage ou Jonathan Harker se rend au château de Dracula et qu'un mystérieux cocher vient le chercher ?

Et bien cette citation réfère à une autre œuvre suppurant l'amour macabre, avec un mort lui aussi très avenant : il s'agit de la Ballade de Lénore, rédigée par l'Allemand (gage de qualité) Gottfried August Bürger, en 1773. Et oui nous sommes en plein pré-romantisme, et d'ailleurs cette œuvre inspira beaucoup d'artistes de ce mouvement…

Mais que raconte cette ballade ? Je vous enjoins à lire ici la magnifique traduction de Gérard de Nerval. Sinon, je fais un résumé pour les faignasses : il s'agit de l'histoire d'une demoiselle qui attend le retour de son aimé après la guerre de 7 ans (ce qui n'est pas sans me rappeler de bons souvenirs de mon programme d'histoire moderne). Elle voit tous les guerriers revenir, mais, à son désespoir, nulle trace de son Wilhelm ! la malheureuse demoiselle blasphème à force cri et appelle la mort. La nuit venue, des cliquetis d'armure dans l'escalier, et voici Wilhelm se dressant devant elle, qui lui propose de l'emmener de suite pour se marier. S'ensuit une chevauchée fantastique sous la lune blafarde tandis que le cavalier vante la rapidité des morts, puis convie prêtres et pendus à ses noces. Ils finissent par arriver à un cimetière, ou l'armure de Wilhelm tombe, révélant… un squelette. Lénore a juste le temps de se rendre compte qu'elle a chevauché avec la mort qu'elle avait invoqué avant d'y succomber. Ceci me rappelle non seulement Sleepy Hollow (mais comme je suis obsédée par ce film ça n'a rien d'étonnant) mais également quelques vers de Percy Shelley :

« Hasten to the bridal bed

underneath the grave ‘tis spread

oblivion be our coverlid

 

we may rest, and none forbid”

 

http://a7.idata.over-blog.com/499x384/1/80/62/38/Peinture/lenore_les_morts_vont_vite.jpgAry Scheffer ( <3)donnant sa vision du mythe

 

Peut-on parler de nécrophilie lorsque ce sont les morts qui font la cours ? Il faut bien entendu considérer que tout cela a été exclusivement fantasmé par des vivants, (ça me paraît difficile autrement) qui imaginent ainsi une nécrophilie passive, autour de la peur du mort malfaisant, qui se fait séducteur fatal afin d'ôter cette vie. Parfois ils se l'approprient (vampires) mais ici on voit que c'est à la suite d'un souhait. J'ai vu lu quelque chose de très intéressant sur les morts malfaisants si vous voulez jeter un œil.(ce n'est pas douloureux) Mais on remarque que dans ces cas de nécrophilies passives, le mort, comme le Diable, se fait séducteur pour arriver à ses fins, il trompe pour obtenir ce qu'il désire.

 

Il me semble que l'image du cavalier mort est assez significative. On peut y voir une allusion aux plaisirs vénériens (ce à quoi a du tout de suite songer Buf quelques lignes plus haut si elle lit cet article) qui ne peuvent pas vraiment être assouvis avec un cadavre, mais surtout qui ne peuvent être décemment exprimés, et sont le reflet des désirs refoulés que la morale chrétienne ne peut justement tolérer. Il faut donc bien trouver une voie d'expression détournée…

Dans le cas de Lénore c'est encore plus clair : elle désirait ardemment son Wilhelm, et elle l'invite d'ailleurs dans sa couche dès qu'elle le voit. Il n'est donc pas très difficile d'imaginer ce que représente cette chevauchée au clair de lunel'amant défunt exerce ainsi une puissance érotique très forte : mystérieux, dangereux, traversant les rêves et les fantasmes, oui, il est là, le non-mort, au pied de la couche, il a traversé les limbes de la mort, il est auréolé d'une mystique bien connue : l'amour ne meurt jamais… En plus l'amant mort est quelque peu désinhibé, quoique satanique souvent (bah oui un mort qui n'est pas satanique ne va pas aller embêter les vivants pour leur faire rejoindre le club plus tôt que prévu) ce qui lui donne en plus certains pouvoirs assez excitants. Enfin, c'est mon point de vue n'est ce pas.  Les mystères de l'amour mêlés aux mystères de la mort, le tout dans une initiation comme une course nocturne… Remarquez quand-même que fricoter avec ces amants d'outre tombe est nocif pour la santé. (ceci était un communiqué du Ministère des non-morts) Il ne faut pas oublier que l'érotisme est moralement blâmable, il faut donc payer le prix de sa lubricité !

Pas étonnant que les romantiques aient adoré cette histoire… C'est donc le moment d'exhiber quelques toiles ! Je vous aie déjà laissé celles de Vernet et de Scheffer. Mais il se trouve que j'ai eu l'immense joie de voir deux de mes maîtres s'y intéresser également…

Bon aller, on va jouer ! je vous laisse regarder les deux toiles et vous devez me dire qui les a peintes !

 

omg je me pâme d'emotion!

 

 

 

je ne veux pas dire que c'est évident, mais pas loin ^^ 

 

vous gagnerez le droit de me donner le mp3 de la chanson qui illustre cet article ! Comment ça ce n'est pas intéressant ??

En passant, c'est en écoutant cette musique que cette histoire m'est revenue XD undead Casanova et histoires d'étreintes dans des cercueils… forcément…

 

Sur ce, ite missa est, et si je reviens vous aurez droit à ce que j'avais promis, à savoir divagations diverses et variées sur Peter Pan et mon grand ami le Hessois.

Lundi 12 mai 2008 à 2:03

  

free music

 

Hier était la belle journée de Pentecôte ! (pas eu le temps de poster avant minuit !) par un soleil radieux qui fit étinceler les jeunes feuilles comme autant de lames d'or ! ah beau spectacle en vérité, et l'air embaume ce tableau de mille senteurs envoûtantes qui ravissent l'âme d'un charme serein.

Non ça ne veux pas dire que j'ai passé la journée à contempler le jardin d'un œil alourdi par le farniente, j'aurais bien aimé d'ailleurs.

la Pentecôte donc! (l'exaltation sur la nature ensoleillée ne fait pas partie du sujet)

Pourquoi cet intérêt ?

Tout simplement car, comme chacun sait qui s'intéresse à notre bon roi Arthur, c'était à ce jour qu'il réunissait ses preux chevaliers de la Table Ronde !

Il me tarde de me replonger dans les délices des récits merveilleux de notre ami Chrétien de Troyes ! en ce moment ce serait pour voir la vision qu'il laisse de la chevalerie idéale telle qu'on la concevait au XIIe siècle et le poids de l'Eglise dans la formation de cet idéal… ah la fac m'a perverti je ne puis plus rien concevoir sans analyses ! ah, attendons au moins que ça soit fini…

 

Sans plus attendre un extrait d' Yvain, le chevalier au Lion, c'est le paragraphe d'ouverture d'ailleurs. Ayant l'esprit aussi fatigué que les doigts engourdis je ne recopierai pas la version en français moderne que je possède, préférant vous laisser savourer le français médiéval. Mes rares lecteurs pourront ainsi y aller de leur propre interprétation ^^

 

Li boins roys Artus de Bretaigne,
La qui proeche nous ensengne
Que nous soions preus et courtois,
Tint court si riche conme rois
A chele feste qui tant couste,
C'on doit nonmer le Penthecouste.
Li rois fu a Cardoeil en Gales;
Aprés mengier, parmi les sales,
Li chevalier s'atropelerent
La ou dames les apelerent
Ou damoiseles ou pucheles.
Li un recontoient nouveles,
Li autres parloient d'Amours,
Des angousses et des dolours
Et des grant biens qu'en ont souvant
Li desiple de son couvant,
Qui lors estoient riche et gens;
Mais il y a petit des siens,
Qui a bien pres l'ont tuit laissie,
S'en est Amours mout abaissie;
Car chil qui soloient amer
Se faisoient courtois clamer,
Que preu et largue et honnorable;
Mais or est tout tourné a fable,

Car tiex y a qui riens n'en sentent,
Dïent qu'il ayment et si mentent,
Et chil fable, menchongne en font
Qui s'en vantent et droit n'i ont.
Mais pour parler de chix qui furent,
Laissons chix qui en vie durent,
Qu'encor vaut mix, che m'est avis,
Un courtois mors c'uns vilains vis.

 

 

La Pentecôte m'est donc chère car elle me rappelle l'univers arthurien, et plus particulièrement mon cher, très-aimé et merveilleux Perceval

Il m'est difficile de lui rendre hommage aussi bien que je le voudrais et c'est pourquoi il n'y en a pas eu avant ici.

Comment expliquer ce qui me fascine autant chez lui ? beaucoup restent sur l'image du jeune gallois inculte faisant tout de travers, quand ils ne voient pas en lui le gros bêta (par ailleurs charmant) de la série bien connue diffusée sur m6. oh, non, Perceval est loin d'être bête, il suffit de faire un petit effort de lecture… j'ai entendu beaucoup de critiques sur mon aimé… bien sûr au début c'est un ado un peu boulet, comme tous les ados, j'en connaît même beaucoup chez qui ça s'attarde dramatiquement. Voilà ce qui est très intéressant chez Perceval, c'est son évolution, c'est la façon dont il passe du statut de jeune ignorant turbulent à… chevalier célestiel. Car oui, c'est bien ce qu'il devient, c'est bien ce que Chrétien a voulu faire de lui, même s'il a disparu avant de pouvoir finir son œuvre… ce qui laisse un mystère fascinant, étant donné que chacun peut imaginer la suite à sa convenance, et beaucoup le firent, même si aucune version que j'ai lu ne me satisfasse. Selon moi, et je ne suis pas la seule à le penser, Perceval, celui qui brise, est également celui qui restaure. Là où il sème d'abord le désordre, c'est pour le mieux rétablir par la suite. C'est ce que l'on peut voir avec l'épisode de l'Orgueilleux et de son amie, et d'après moi le reste suit le même schéma, et ainsi Perceval est-il celui voué à trouver ce Graal (et non pas cet insupportable Galaad) qu'il vit d'abord passer sans mot dire. A ce propos, pour ceux qui le décrient là-dessus, c'était nécessaire. Perceval n'était pas encore initié, il n'était donc pas en mesure de dire les mots attendus. Et s'il avait parlé dès le début, la Quête n'aurait pu se faire, et sans Quête, pas de cheminement intérieur, tous les chevaliers seraient resté des chevaliers terrestres en attente de vaine gloire mondaine, au lieu de se chercher eux même… bon je sais tout cela est confus, mais Perceval est présenté comme le chevalier célestiel, (un Messie en quelque sorte) ce qu'il cherche n'est pas gloire mondaine, mais gloire céleste, qu'il ne peut trouver qu'en cheminant en lui même (le magnifique épisode des 3 gouttes de sang dans la neige sont un bon début)(ou pourquoi la neige me rend encore plus folle que de coutume) , et c'est pour cela que folie le frappe. Ce n'est qu'en se perdant que l'on peut trouver un tel chemin. Les saints les plus cotés sont ceux qui ont traversés une phase de folie par laquelle ils ont pu accéder au chemin du divin…(à vaincre sans péril on triomphe sans gloire) je ne vous fait pas un éloge de la folie (pour cela référez vous à Erasme) mais c'est un aspect important pour comprendre ce qui fait de Perceval un être si fascinant. Et c'est l'initiation

Pas étonnant qu'il ait intéressé de près les… symbolistes. Et siiiii (rire satisfait et un brin sadique) oui il fallait que je les case ceux là, mais en même temps Perceval est l'icône la plus parfaite du symbolisme d'après moi. ^^

Pour résumer, je l'aime passionnément, il est l'incarnation du chevalier célestiel (si, ce mot existe par décret du roi, et le roi c'est moi), il est l'incarnation de l'être qui cherche en lui même pour atteindre le divin (et ça me fait penser à mon cours sur les religions romaines), qui cherche en lui même pour se trouver, tout simplement. Il est le jeune homme que folie doit frapper avant d'atteindre la sagesse, il est l'Initié, et bien plus que cela encore.

Après ce bref message d'amour indigne de lui, mais quels mots trouver qui rendraient mes sentiments, et quels sentiments pourraient être assez dignes de lui, ah. Bref, donc, je ne puis résister à vous présenter quelques représentations que mon ami Jean Delville fit de lui :

 bon beh allez regarder le temps que j'exorcise cette saloperie hérétique de pc qui pour une raison mystérieuse refuse d'afficher cette peinture pour la 10eme fois en 2 articles

Aaah quelle beauté, quelle harmonie des formes et des couleurs, je ne sais pas, mais ce tableau dégage quelque chose qui me fait frissonner d'exaltation. C'est tout simplement rayonnant, comme cette lumière qui vient frapper le siège de ses pensées, avec cette chevelure d'or qui se confond avec le feuillage,(tiens ça rappelle ce que je divaguais au début de cet article) et la lance ceinte d'un voile comme pour lui enlever son aspect guerrier, meurtrier, pour l'assimiler à la sacralité, même si la lance de Longinus est plutôt du ressort de Gauvain (tout l'inverse de Perceval… un homme qui n'évolue pas, un chevalier des vaines gloires mondaines qui ne cède pas à la folie pour le faire face aux frivolités qui le ridiculisent) et qu'elle lui obscurcit plutôt le visage… c'est de toute beauté… et non je ne me répète pas.

prière de ce rendre ici, pour la même raison que précédemment (brûlez-les tous, et torturez-les bien avant)

 

 

J'ai d'autres représentations de lui, mais l'ennui c'est que pour la plupart l'artiste est inconnu au bataillon… nous verrons cela pour un prochain article, avec quelques lignes du Conte du Graal

 

Pour la musique, encore du Therion, mais on ne va pas se priver de ce qui est bon ! et cette musique en particulier car, ma foi, elle fait directement référence à la Quête du Graal. Selon une version Allemande du mythe, le Graal aurait été taillé dans la couronne d'émeraude ceignant le front de… Lucifer.

C'est bon, je l'ai casé, je peux fermer la boutique ! XD

 

Et vive la Bretagne !

envie de meurtre sur ce pc...

La démente qui ne pouvait pas faire un article sans parler de Lucifer et consort

 

Dessin inachevé, toujours de Delville, représentant encore Perceval… ah, que dire, je suis plus troublée encore que par le précédent tableau. Ici on touche au cœur, à l'âme, et cette figure abandonnée au divin me subjugue. Figure hiératique rayonnante, emplie de vie, avec les ondulations de sa chevelure et pourtant figée, sombre et comme recouverte d'un linceul, figure qui ne contemple pas ce monde, il se trouve entre les mondes, et au-delà. Vie et mort à la fois, céleste et terrestre, ombre et lumière, humain et divin

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